Cédric Béchade aux Epicuriales : la muscade de mémé booste la cuisine moléculaire.

J’aime la France. Pas très hype? Déso, jamais su mentir. Bordeaux est the place to be après Paris of course. Je préfère le charme et l’authenticité du Cap Ferret aux plages Balinaises et la cuisine française à toute autre. Voilà c’est dit.

Oui la cuisine française est la plus belle du monde surtout quand elle est pratiquée de façon très contemporaine : tout près du produit, passerelle entre la tradition et la modernité.

Aux Epicuriales, Le Chef de l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion nous a régalé d’un plat élégant d’apparente simplicité : une poularde rôtie & son blanc de poireau laqué.

La Noix de muscade. Mémé l’utilisait pour parfumer sa bonne sauce béchamel. Elle cherchait alors à endormir nos papilles rebelles à la consommation de gratin de chou-fleur ou tout autre légume bouilli. Cédric Béchade a découvert d’autres vertus à cette épice oubliée. La muscade au goût puissant vient booster son espuma d’oignon. Tu garderas longtemps en bouche le parfum puissant de l’aromate, un joli souvenir associé à la poularde rôtie du chef. Un plat aux saveurs quasi-familiale sauf qu’avec la cuisson basse température, la feuille de cerisier frite, le jus de volaille réduit en sirop et l’espuma, on est bien dans l’hyper technicité et la créativité de la haute cuisine.

Cédric Béchade, les épicuriales  _DSC1834 _DSC1841 _DSC1855

On retrouvera le même parti-pris de l’ancien et du moderne dans les autres plats du menu de la soirée. On en parle juste pour le plaisir :

Pour commencer :

Une mouclade revisitée, avec le pineau en gelée, un ajout de pain de poisson en cube et caviar on the top. Ecume parfumée aux écorces de pin.

Cédric Béchade, bordeaux _DSC1757_DSC1794 (1)_DSC1770

La poularde à suivre 

Pour terminer :

une fantaisie framboise et brunoise de poivron rouge, la note très Sud-Ouest. Sur une panna cotta amande, le chef installe un tube opaline garni de framboises et mousse framboise. En contraste de saveur, la framboise en marmelade et en pickles. Biscuit citron en mini dés on top.

_DSC1691_DSC1898

Si la dégustation nous promenait entre mémé et Thierry Marx, la cuisine elle, prenait des airs de studio hollywoodien comme un remake de the Artist ; en vedette Cédric Béchade, un Jean Dujardin qui n’aurait pas abusé de la béchamel de mémé. Une ressemblance dans la silhouette additionnée d’une parfaite maîtrise des codes du noir et blanc : le noir pour la barbe de deux jours, le tablier , la jolie montre et les boutons de manchette argent, le blanc en contraste, le geste économe et la parole rare. La cuisine c’est presque du cinéma quand elle se donne en public et sous caméra comme ce soir-là.

Cédric Béchade

Lien pour marque-pages : Permaliens.

2 Commentaires

  1. J’ai eu l’occasion de tester une recette de M. Béchade au cochon roti et avec de la ventreche suivant le même procédé de cuisson, et c’était un délice ! Pour ceux que ca peut intéresser, elle est très abordable… Je vous mets le lien : http://www.meilleurduchef.com/cgi/mdc/l/fr/recette/cochon-ibaiona-roti-ventreche-braisee-romarin.html

    Bon appétit et merci pour cet article, ca donne envie de voir tout ça de plus près !

  2. J’ai eu l’occasion de tester une recette de M. Béchade au cochon rôti et à la ventreche suivant le même procédé de cuisson basse température et c’était un délice ! Pour ceux qui voudraient la tester, elle est abordable. Vous la trouverez là : http://www.meilleurduchef.com/cgi/mdc/l/fr/recette/cochon-ibaiona-roti-ventreche-braisee-romarin.html

    Bon appétit !

Les commentaires sont fermés