Amicis, déjà classé dans les meilleurs restaurants bordelais

Ouverte en avril 2024, Amicis, la table d’Alexandre Baumard déjà dans le best des restaurants gastronomiques Bordelais.

Alexandre Baumard et la brigade d’Amicis, restaurant gastronomique à Bordeaux

Le chef étoilé en 2021 pour L’Observatoire du Gabriel n’a pas perdu de temps depuis son départ de la place de la Bourse en juillet 2023.

En moins d’une année, il rénove le 19 rue Mably que nous avions connu en auberge Corse et ouvre son premier restaurant de chef propriétaire dans lequel il synthétise ses expériences passées. Chez Amicis, Alexandre Baumard combine gastronomie accessible, cuisine très poisson et offre à choix multiples. Et là, bingo, le chef joue gagnant et place Amicis direct dans les meilleurs restaurants Bordelais.

Un décor apaisé, bistro chic et couleurs soft.

L’adresse, entièrement redécorée dans une palette très soft de beige, combine trois propositions sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée on choisit entre le bar pour un repas sans manière (le bon spot pour venir en solo) où l’on s’installe dans la partie bistro, tables en marbres et chaises en rotin. On y déjeune du menu du jour, une formule en trois plats à 32€ et le soir on pioche dans la carte gastronomique. 

Le déjeuner chez Amicis , menu du jour gourmand et de saison.

A l’étage, on s’installe confortablement dans un cadre plus codifié, tables espacées, nappes blanches impeccables et vue sur la cuisine ouverte. Dans une ambiance de salle à manger chic mais sans paillette, on prend le temps de découvrir la cuisine du chef autour du menu dégustation en sept plats.  

La salle à manger selon Alexandre Baumard, confort et couleurs soft.

Quel que soit la formule choisie, on se sent bien, mis à l’aise par le chef qui prend plaisir à sortir de sa cuisine pour aller en salle échanger avec ses clients, raconter ses assiettes. Et quand le service prend le relais, c’est avec professionnalisme et sourire. 

Alexandre Baumard nous régale de sa cuisine française contemporaine

Le chef travaille le produit de région avec élégance et modernité. On aime ses sauces généreuses, ses associations gentiment audacieuses et ses présentations actuelles. 

Alexandre Baumard, chef – propriétaire du restaurant Amicis à Bordeaux.

En octobre, il nous a séduit avec son bar délicatement fumé et taillé en brunoise associé au chou-fleur en crème et en râpé cru, mini croutons on top. Dans cette entrée, on retrouvait du goût, de la mache, de l’onctuosité et du crunchy, les quatre indispensables d’une bonne assiette et le truc en plus pour en faire une recette de haute volée : la sauce, ici une crème de caviar Sturia servie en salle. OMG, cette entrée, elle cogne tes papilles, non elle caresse et taquine. C’est tellement bon qu’on essuierait bien l’assiette avec son doigt juste pour le plaisir de croquer les mini billes de caviar rebelles à la fourchette. 

Le duo bar fumé et chou-fleur – la photo est prise avant que le service ajoute la crème caviar.

Sans dérouler le menu, je citerais dans les best  la lotte à la royale, une création où le poisson en sauce vin rouge, s’enroule autour de son foie et se pare de lamelles de truffe fraîche. Et pour ceux qui partent sur la dégustation, le plat signature d’Alexandre Baumard, l’oignon rôti entier qui cache sous son apparente simplicité un met raffiné, parfumé et savoureux. le chef a fait appel à ses souvenirs d’enfance. Il s’est rappelé les week-end en famille, les déjeuners interminables, les après-midi à jouer et les longues soirées qui finissaient au matin autour d’une soupe à l’oignon, la seule spécialité de son grand-père. Il a gardé la base l’oignon, a choisi une variété douce et gouteuse, l’oignon des cévennes et l’accompagne d’esturgeon.

Au dessert, le chef Damien Amilien prend le relais dans la continuité. En octobre, on s’est fait plaisir avec son assiette autour de la figue. Fleur de crêpe dentelle, glace laitière et figue en fines tranches et en jus parfumé. 

Notre repas fut accompagné de vin au verre proposé par le nouveau sommelier Marc Grégoire. Ses propositions bien accordées avec les mets nous ont fait quitter Bordeaux pour la Bourgogne, Chablis, Mercurey et la Loire avec du Sancerre. Fans. Ceux qui préfèrent aller vers la carte auront un joli choix. 

Au final, on est séduit par l’expérience Amicis. On ne peut qu’aimer la table d’Alexandre Baumard, son emplacement au cœur du triangle d’or, son décor de salle manger contemporaine, sa cuisine gastronomique accessible et lisible et son service fluide et enjoué. 

Seul bémol, l’adresse se mérite, pas de table sans réservation huit jours à l’avance. Et l’étoile n’est pas encore accrochée, imagine 2025 …. la folie.

Amicis, pratique :

Festival Bon Bordeaux, mon programme

Aujourd’hui, je vous parle d’une initiative autour du bien manger portée par la mairie de Bordeaux : le Festival Bon qui aura lieu du 7 au 13  octobre. 

Bien manger, on est d’accord mais cela veut dire quoi et comment fêter cela ? 

J’ai posé la question à Eve Demange, notre adjointe à la résilience alimentaire et voilà sa réponse :

 « Nous avons imaginé un évènement joyeux qui pourrait rassembler les habitants autour de cette question essentielle : que mettre de bon dans notre assiette, pour prendre soin de nous, des producteurs et de la planète ? « 

Puisque « le premier levier pour améliorer notre empreinte écologique et notre santé, c’est manger plus végétal. Alors voyons comment faire ensemble. Cela a donné le premier festival Bon ! en 2023. « 

la première édition fut un succès, du coup, la mairie remet le couvert et nous propose du 7 au 13 octobre 90 animations qui visent à changer nos habitudes alimentaires. 

Festival Bon, que feront nous cette semaine-là ? 

Le menu se trouve sur le site de la Mairie de Bordeaux dans l’agenda culture et loisirs. Tapez simplement Festival Bon Bordeaux dans votre moteur de recherche et toutes les informations utiles apparaitront. 

Au programme : cours de cuisine, repas partagés, jardinage & compostage, conférences & tables rondes, jeux & spectacles et une grande journée festive à la Victoire le samedi 12 octobre avec un panel de chefs engagés pour le bien manger. Les activités sont gratuites à l’exception de celles qui comprennent un repas facturé à un prix  modeste. Attention, il faut souvent réserver sa place, soyez prévoyant.

Parmi toutes les propositions, j’ai repéré pour vous des cours de cuisine avec partage de repas à l’issue. 

Avec mon copain Louis, on va aller au Grand Parc s’initier à la cuisine latino-Américaine. Nous nous sommes inscrits via instagram à @lepetitparc_bdx pour une matinée de co cuisine suivie d’un déjeuner en commun le mardi 8. Sympa, non ? Prix cours gratuit ensuite repas 9€ le plat et 4€ entrée ou dessert

L’après-midi, je compte aller à 15H30 à l’atelier jardinage proposé par l’épicerie solidaire des Capucins. On va apprendre à jardiner sur un balcon. Trop cool. Gratuit. 

Le programme est si riche que je n’ai pas encore bloqué tous mes créneaux. Il nous reste encore quelques jours pour le faire.

Un parrain engagé pour une cuisine inclusive, Thierry Marx

Je pense vous avoir dit l’essentiel à propos de Bon à Bordeaux 2024. J’ajoute simplement que la semaine est placée sous le parrainage bienveillant du chef Thierry Marx connu pour ses actions en faveur d’une cuisine d’insertion. Il sera présent le vendredi 11 octobre au banquet de rue organisé par les femmes cheffes réfugiées qui cuisinent au restaurant solidaire Marie Curry  à la ManuCo. 30€ le diner. Et là aussi, je me répète, pensez à réserver. J’imagine que pour 30€ , un diner en compagnie du chef Thierry Marx, les places vont s’envoler. 

Bonne semaine à tous et profitez bien de Bon, ce «  festival gourmand qui part des quartiers, met les bordelais autour de la table et travaille à équilibrer nos assiettes en faveur du végétal « 

les participants à cette 2ème édition de BON ! festival gourmand.

  • Action Contre La Faim Alter Echo
  • Alternative Urbaine Artilus
  • Association Capable
  • Astrolab’ Belcier
  • AVA (Apprendre à Vivre Autrement)
  • AVF (Association Végétarienne de France) Bordeaux Ecole Numérique
  • Bordeaux Food Club
  • Capperi
  • Casa Gaïa
  • CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) – Terre solidaire
  • Chocolaterie Origines
  • Confitures Solidaires
  • En Place
  • Entr-Autres
  • EPPPN (École Professionnelle de Pizza et de Panification Naturelle)
  • FIPC (Festival International de la Photographie Culinaire)
  • Générations Tauzin
  • GP INTEN6T
  • L’Alchimiste Torréfacteur
  • L’Atelier des Bains Douches
  • L’Ecole Comestible
  • L’Epicerie Solidaire Des Capus
  • L’Institut du Goût de Nouvelle-Aquitaine
  • L’Union Saint-Jean
  • La Bastide Compost’
  • La Cabane Eclairée
  • La Cité du Vin
  • La Compagnie du Si
  • La Fresque Agri’Alim
  • La Halle des Douves
  • La Maison Écocitoyenne
  • La ManuCo
  • La MIAM (Maison Interculturelle de l’Alimentation Bordeaux)
  • La Pâtisserie Jouvence
  • Le Garage Moderne
  • Le Green Market
  • Le Jardin de Bacchus
  • Le Kfé des Familles
  • Le MIN de Bordeaux Brienne (Marché d’intérêt national)
  • Le Petit Grain
  • Le Petit Parc
  • Les Ateliers Santé de la Ville de Bordeaux
  • Les Fûts de Tauzin
  • Les Gratuits Gironde Solidarité
  • Les Mains pour le dire
  • Les Nouvelles Fermes
  • Les Petites Cantines
  • Les Petits Débrouillards
  • Les Récoltants
  • LIA (Laboratoire Initiative Alimentaire)
  • Local Attitude
  • Margot Brasseur
  • Marie Curry
  • Matsa Caffè
  • Place Aux Jardins
  • Platau / Pôle Local d’Animations et Transitions par l’Agriculture Urbaine
  • Refugee Food Festival Bordeaux
  • Réseau GALAS
  • Sacré Français, Sélectionneur d’épices
  • Saveurs quotidiennes
  • VRAC
  • Yakafaucon

Visite de la Banque Alimentaire de Bordeaux

Ce matin, on a visité la Banque Alimentaire de Bordeaux en compagnie des chefs du collectif Egregore qui préparent une collab gourmande et solidaire avec l’un des acteurs majeurs de l’aide alimentaire en Gironde. Valérie Bolze, présidente, nous a accueillis sur le seuil des entrepôts de la BABG du boulevard Alfred Daney et nous a proposé en guise de présentation de suivre le parcours des denrées collectées par la banque. 

Valérie Bolze, présidente de la Banque Alimentaire De Gironde

Visite de la Banque Alimentaire de Bordeaux

On a commencé par le quai de déchargement où arrivent chaque matin les sept camions chargés de la ramasse dans les hypermarchés de la métropole ainsi que les arrivages en direct de producteurs ou industriels. 

Chaque lot, dument étiqueté du nom de son donateur est examiné par l’équipe de tri qui va mettre en distribution les produits et écarter les non consommables qui seront valorisés au près d’éleveurs de la région. 

Les produits frais sont ensuite distribués chaque jour auprès des 125 associations partenaires, qui viennent à raison d’une fois par semaine faire leur choix de fruits et légumes sur la place de marché centrale. On ajoute à cette sélection une dotation en produits laitiers et en viande proportionnelle au nombre de bénéficiaire de l’association. Les produits secs sont eux stockés et distribués tout au long de l’année suivant un menu établi par la BABG. 

L’espace tri et le marché en libre service de produits frais de la Banque Alimentaire de Bordeaux

En plus de dons en nature, la BABG dispose de fonds européens et locaux pour compléter son panier de marchandise dans lequel le lait occupe une place d’importance puisqu’elle distribue environ 1 litre de lait/ bénéficiaire/ semaine. 

La visite permet à chacun de mesurer l’importance de la BABG, association d’aide qui joue le rôle de grossiste auprès des associations de proximité (CCAS, Croix-Rouge, Saint-Vincent de Paul) et autres épiceries solidaires qui sont, elles, en contact direct avec les bénéficiaires. 

Cette belle machine suscite l’admiration de tous et en particuliers de nos chefs qui depuis deux ans se mobilisent pour une bonne action, un diner solidaire, Mercès Héra au profit de la BABG .

Mercès Héra, un dîner gourmand et solidaire au profit de la BABG

En 2024, Mercès Héra (merci beaucoup en gascon) aura lieu le vendredi 18 octobre à partir de 19h30 dans les salons de la Mairie de Bordeaux.

15 Chefs Bordelais et 13 vignerons vous donnent rendez-vous pour une soirée gourmande, conviviale et solidaire. 

Vous pouvez réservez votre place sur Hello asso. Participation de 190€ avec déduction fiscale de 66%. 

Ce sera une belle occasion de goûter la cuisine de :

 Stéphane Carrade (deux étoiles Michelin-Haaitza), Jean-Christophe Martinez, Nick Honeyman (une étoile Michelin-Le Petit Léon), Matthieu Goguet (La Fine Bouche), Satomi & Stanley Chan (Pâtisserie S), Joshua Lagardère (Le Bec Fin), Camille Brouillard et Soufiane Assarrar (L’huitrier Pie), Pascal & Cathy Cholet-Lombard (Avenue Carnot), Valentin Dannepond & Daniel Dersigny (Boulangeries Qu4tre-Qu4rts), Franck Audu (La Tupina), Chef Jésus, Gabriel Gette (Café Lavinal) & Kilian Boudard (Joki)

Aux côtés des chefs se tiendront des vignerons engagés, eux aussi embarqués dans l’aventure d’Egregore et de la promotion de la cuisine régionale. Vous pourrez dégustez les vins de :

Châteaux Montus Bouscassé, Château de Rouillac, Château de Malherbes, Château Brûlesécaille, Château Malartic, Château Le Coteau, Château Coutet, Le Grand Verdus, Château Loustauneuf, Château Cissac, Château Pontoise Cabarus, Château Agassac et Château Grand Peyruchet.

Cette très très belle affiche sera complétée d’animations musicales et d’une vente d’œuvres d’art. 

Mercès Héra 2023, première édition du dîner solidaire du collectif Egregore.

Je vous ai tout dit alors à vous de jouer. Pour faire votre BA, pensez à réserver votre passeport gourmand sur Hello Asso. 

Et pour mieux situer la BABG, les chiffres clés :

La Banque Alimentaire de Bordeaux et de la Gironde :

  • 4100 tonnes de denrées distribuées / an équivalentes à 8,2 Millions de repas. 
  • 390 tonnes collectés lors de la campagne annuelle de novembre
  • 127 associations partenaires qui redistribuent auprès de 22800 bénéficiaires
  • 500 étudiants soutenus
  • 14 salariés, 250 bénévoles, 5 mécénats de compétence, 5 services civiques.

Latécoère, Hôtel restaurant les pieds dans l’eau à Biscarosse

Hôtel latécoère, nouveau restaurant les pieds dans l’eau sur le lac de Biscarosse

Une adresse mythique, Avenue Pierre Georges Latécoère

L’adresse ne demandait qu’à revivre, le ponton d’hydroland rebaptisé hôtel Latécoère, un spot incroyable posé sur la plage du lac de Biscarosse a réouvert en juin 2024.

Les amateurs d’aventure et d’aviation connaissent l’endroit où se sont joués les débuts de l’aviation commerciale portés par des pilotes de légende, Mermoz et Saint Exupéry. 

Yann Bourgeois et Alexandre Maloubier, deux professionnels de la restauration, tombés en amour pour ce petit coin de paradis ont repris le site avec l’ambition d’en faire le Hot Spot de Biscarosse une fois les chambres relookées. 

Invitée à tester avec une bande de foodistas, j’ai passé une chouette soirée entre le beach bar et le restaurant. En même temps, c’est pas difficile d’aimer. Regarde un peu le pitch de l’Hôtel Latécoère, tu as: 

Un site nature, paisible et sauvage

Imagine, un coin de nature complètement préservé, un lac aux rives peu construites puisque toute la partie ouest est incluse dans un site militaire. L’Hôtel Latécoère se situe tout au nord du lac avec pour seuls voisins le centre nautique Biscarosse olympique et un petit port de plaisance. 

The perfect place au coucher de soleil à Biscarosse.

L’hôtel, est prolongé d’une belle terrasse couverte et d’une plage privée équipée de canapés d’extérieur. 

L’expérience ultime, c’est de siroter son mojito framboise (une spécialité de l’Hôtel Latécoère) les pieds dans le sable, face au lac en regardant le soleil se coucher sur le ponton. Tu y ajoutes un plateau de petites assiettes de fruits de mer et c’est pas loin d’être the perfect place pour chiller à Bisca. 

Apéritif les pieds dans l'eau à l'Hôtel Latécoère, Biscarosse. Photo Sophie Juby

Côté cuisine, du simple et bon

A L’Hôtel Latécoère, on vient déjeuner et diner sans façon autour de la cuisine de Christophe Dumont, un vrai pro qui a bien navigué avant de poser à Biscarosse. Au menu, les incontournables foie gras de canard des landes, saumon fumé maison en entrée, tomate burrata en surprise en saison. Pour suivre magret de canard, entrecôte et côte de porc fermière et pour chaque plat une sauce originale qui donne du caractère à l’assiette. En dessert, c’est simple et bon moelleux chocolat, riz au lait et baba au rhum. Trop miam. 

Et si tu veux prolonger la soirée, y’a moyen de s’installer sur le sable autour d’un brasero et de se laisser porter par l’ambiance de coolitude absolue. 

Si tu veux toi aussi, te faire un restaurant les pieds dans l’eau à Biscarosse

Les infos pratiques, c’est ici :

  • L’Hôtel Latécoère 1355, avenue Pierre Georges Latécoère, 40600, Biscarrosse
  • Formule déjeuner à partir de 21 euros et à la carte autour de 60 euros / personne. 
  • Carte Bar à Tapas : autour de 25 euros / personne.

Michel Guérard, pionnier de la cuisine santé.

Michel Guérard est parti en douceur, profitant de nos vacances d’été pour s’envoler en toute légèreté. Son départ a même été occulté par celui d’ Alain Delon, une autre légende du spectacle. C’est pourquoi aujourd’hui, j’aimerais rendre hommage à ce pionnier de la cuisine santé,  profiter de ce micro pour lui témoigner mon admiration et revenir sur  sa vie de roman.

Je ne vais pas vous retracer son parcours, + de 70 ans au service de la gastronomie et de la cuisine santé, c’est long à résumer et Wikipédia le ferait mieux que moi. Je vous propose simplement de mettre en lumière quelques points différenciants qui ont fait de lui un chef unique et atypique. Trois Étoiles au Michelin conservées pendant presque 50 ans.  Ça veut dire du Talent, du Travail, de l’Amour et le goût d’Entreprendre. 

En premier, Michel Guérard a commencé par la pâtisserie, discipline exigeante dans laquelle il excelle lui qui réussira le concours du Meilleur Ouvrier de France ou M.O.F en 1958. Du talent je vous disait. 

Jeune chef, doté d’une énergie incroyable, Il combinait la tenue d’un restaurant le jour avec celle d’une adresse de la nuit. Il fut le metteur en scène des diners du Lido, célèbre cabaret parisien et du Regineskaïa, boite de nuit en mode russe. De ses années parisiennes, il gardera le goût du spectacle et l’amour de sa vie puisqu’il a rencontré Christine en soirée. Ça c’est de la love. 

Tout cela pour vous faire comprendre, que le vieux monsieur guilleret que nous avons connu a d’abord été un joyeux compagnon et que s’il officiait encore en cuisine à plus de quatre vingt dix ans, c’est qu’il avait un formidable appétit de vie. Beaucoup de travail on en parlait. 

La passion cuisine ne l’a jamais quitté. Il avait aussi le goût de la transmission. Je me souviens de son intervention, à Bordeaux So Good, en 2016. Président du jury du concours impertinent de cuisine, Aquitaine Terre de Génie, il avait à cœur de partager avec les jeunes générations. Le gout d’entreprendre et de fédérer. 

Au final, quel sera son héritage ?

Côté business, en entrepreneur de génie, il laisse une superbe affaire à ses deux filles Éléonore et Adeline qui ont le bon goût de bien s’entendre pour perpétuer l’œuvre de leurs parents. 

Au monde de la gastronomie, il laisse :

  • Une bibliographie centrée sur la cuisine minceur, cuisine santé avec des recettes signatures déjà consignées dans le Best off des années 70. 
  • Un Village de chef, véritable microcosme au cœur des landes organisé autour du restaurant Gastronomique, Les Prés D’Eugénie et de sa table accessible, La ferme aux Grives.
  • Un concept de restaurants au décor opulent à visiter comme un musée. Les amateurs d’antiquités apprécieront le mobilier, les tableaux Napoléon III et les merveilles des arts de la table du trois étoiles. Dans un autre registre, la mise en scène de la ferme aux grives avec son buffet de victuailles travaillés comme une nature morte n’en fini pas d’inspirer le monde de la restauration.
  • Une école de cuisine santé ouverte aux professionnels et aux amateurs
  • Et surtout il laisse la philosophie de la nouvelle cuisine dont le manifeste n’a pas pris une ride et qui devrait être affiché dans toutes les cuisines de France. Sans vous énoncer les 10 commandements, je vous rappelle les fondamentaux : 

Ta carte de restaurant tu allègeras, des produits frais tu utiliseras et trop tu ne cuiras pas. Une évidence aujourd’hui mais dans les années 70 , les légumes étaient servis ramollos et le poisson surcuit.

Je termine par les Mots du dernier des grands chefs du XXsiècle, une définition du bonheur trop joli de Michel Guérard :

« le cuisinier est un marchand de bonheur-saveurs-couleurs éphémères qui trouve de ce fait, le sien en retour. Un bonheur qui demande de la retenue » extrait de MOTS & METS ED du Seuil. 

Quelques dates :

Né en 1933 , MOF en 1958 , Une étoile pour le Pot au feu à Asnière en 1967, 1976 signe la grande cuisine minceur puis la cuisine gourmande en 1977 et recoit cette année la ses trois étoiles au Michelin. Départ le 19/08/2024 à 91 ans.

Adieux monsieur Guérard et merci pour votre incroyable contribution à la gastronomie française.

Michel Guérard, inventeur et bâtisseur d’empire

Juin, mois de la fête des pères nous donne une belle occasion de retourner en arrière et de rappeler à papa les belles heures de la cuisine française avec un livre 

Michel Guérard, mémoire de la cuisine française.

Cet article a fait l’objet d’une chronique sur France Bleu Gironde que vous pouvez réécouter ici :

https://www.francebleu.fr/emissions/la-team-des-blogueurs-cuisine-de-france-bleu-gironde/gironde/michel-guerard-memoire-de-la-cuisine-francaise

Pourquoi Michel Guérard ? Why ? 

Parce que je l’aime, Avec lui it was love at first sight. 

Cette icône de la gastronomie française est un cuisinier de génie doublé d’un homme adorable.  J’ai eu le plaisir de le croiser plusieurs fois dans ma vie de chroniqueuse food et je l’ai adoré à la première rencontre. Je m’en souviens parfaitement, c’était pour l’édition 2015 de Bordeaux So Good, une foire gastronomique et culturelle dont il était le parrain. Président du jury du concours Aquitaine Terre de Génie, il a insufflé à l’évènement tout son amour de la gastronomie et son envie de transmettre aux jeunes générations. Depuis, à chaque nouvelle rencontre, il m’a séduite par sa passion cuisine, sa vivacité et sa gentillesse. 

Ensuite, ce livre écrit avec la complicité du scénariste Benoît Peeters nous fait vivre l’épopée d’un cuisinier devenu le meilleur d’Aquitaine, longtemps seul trois étoiles Michelin de la région. 

Michel Guérard, une vie de roman.

Dans le livre, tout est vrai mais tout sonne comme un roman.  On commence par le début, l’enfance d’un gamin de village grandit à l’ombre de la boucherie familiale dans une époque troublée par la guerre et une certaine pauvreté. On le suit dans sa découverte de la pâtisserie avec une entrée en apprentissage à 16 ans. Et puis très vite, c’est Paris, un début au Crillon et une carrière originale au sein du cabaret le lido avant de monter sa première affaire le pot-au-feu. Dans ce bistro de quartier populaire, il cuisine d’abord pour les ouvriers, les petits malfrats avant d’être distingué par un critique culinaire renommé qui va lui attirer une clientèle de gastronomes. La première étoile arrive en 1967, la seconde en 1971.

Je ne raconte pas la suite, la rencontre avec Christine au Reginskaïa, une femme brillante avec qui il construira une entreprise gastronomique hors norme. Je ne voudrais pas tout dévoiler.

Une bande copains célèbres qui inventent la Nouvelle Cuisine

Dans le livre, on croise Paul Bocuse, le big boss de la Nouvelle Cuisine, Raymond Oliver, Alain Senderens et beaucoup d’autres cuisiniers dont le nom ne nous est plus familier. 

Ses chefs novateurs font révolutionner le monde de la restauration avec leur Nouvelle Cuisine dont le manifeste écrit par Gault et Millau n’a pas pris une ride. 

Les dix commandements du manifeste de la Nouvelle Cuisine :

1.  Tu ne cuiras pas trop.  

2.  Tu utiliseras des produits frais et de qualité. 

3.  Tu allégeras ta carte. 

4.  Tu ne seras pas systématiquement moderniste. 

5.  Tu rechercheras cependant ce que t’apportent les nouvelles techniques. 

6.  Tu éviteras marinades, faisandages, fermentations, etc. 

7.  Tu élimineras les sauces riches.  

8.  Tu n’ignoreras pas la diététique.  

9.  Tu ne truqueras pas tes présentations.  

10.Tu seras inventif. 

Henri Gault, 1973

Michel Guérard, inventeur, compétiteur et bâtisseur d’empire.

Dans le livre, on découvre un chef agile et curieux auquel nous devons

Le service sous cloche 

La salade folle, légumes en vinaigrette et copeau de foie gras, une hérésie gourmande

La cuisine minceur, un concept et d’abord un livre, véritable best-seller paru en 1976 Et toujours réédité depuis. Le chef y partage des recettes conçues pour le public de curistes venus à Eugénie les Bains. Il y a un gros travail sur les sauces et les assaisonnements que le chef allège en enlevant farine et excès de crème.  

Un compétiteur 

En cuisine, il gagne tout. Dès ses débuts, il se révèle être un compétiteur hors catégorie.

Reçu premier au CAP pâtisserie, il va tout au long de sa carrière enchainer les succès et recevoir les plus belles distinctions. 

Un bâtisseur d’empire

Avec le soutien, la complicité et l’intelligence de sa femme Christine, il a bâti un complexe holistique à la hauteur de son immense talent. Dans son domaine des Landes, au Prés d’Eugénie, il propose à la fois des cures thermales, des séjours diététiques, une expérience spa originale et un plusieurs propositions culinaires. 

Son domaine comprend un restaurant gastronomique triplement étoilés, une auberge bistronomique et un café snacking. 

L’hébergement multiple avec le batiment du gastro ainsi que des logements plus campagne. 

https://www.academia.edu/32164082/La_Nouvelle_Cuisine_Française_rupture_et_avènement_dune_nouvelle_ère_culinaire

La mise en page largement illustrée de photos de l’époque

Le livre contient de nombreuses illustrations, des croquis du chef qui viennent rythmer le récit. 

Michel Guérard le parcours

  • 1933 – 1947 : naissance et jeunesse dans un petit village du Vexin (nord-ouest de Paris)
  • 1949 – 1954 les années d’apprentissage en pâtisserie et le service militaire. Une formation intense, très complète dans la rigueur et l’effort. A cette époque, le pâtissier est aussi traiteur et confectionne des gâteaux mais aussi des pâtés et des tourtes. 
  • 1958 M.O.F en pâtisserie
  • Début au Crillon, 
  • 1967 : 1ère étoile au Pot au Feu
  • 1971 : 2nde étoile au Pot au Feu
  • 1974 : installation à Eugénie-les-Bains
  • 1977 Troisième étoile à Eugénie les Bains

Que lire sur la plage en 2024 ?

Voici ma liste de lectures pour accompagner vos vacances. Nous sommes en juin, côté météo, cela semble improbable mais vrai, je vous le promets et le calendrier est formel, le 21 juin, c’est l’été. 

Que lire sur la plage en 2024 ? 

Je dirai, cela dépend, de vos envies, de vos humeurs. En la matière aucun diktat. Ce qui est amusant, c’est de voir que cuisine et littérature se rejoignent souvent. On y trouve les mêmes thématiques. 

  • Pour ceux qui refusent de bronzer idiot : l’histoire de l’alimentation, c’est pour vous. Cuisine traditionnelle et roborative mais quel bonheur de comprendre d’où l’on vient en matière culinaire. 
  • A contrario, ceux qui ne veulent pas se prendre la tête partiront vers la chick lit ou comédie sentimentale. Le genre coffee bar en somme, quelques belles feuilles et des jolies couvertures en guise de topping.
  • Les passionnés de cuisine du monde se tourneront vers les titres d’auteur exotiques. En ce moment, les Japonais ont la cote. 
  • Last but not least, le roman coquin, le registre été en mode sexy. Il est pour ceux qui cherchent encore l’amour à la plage et qui profitent du soleil pour booster leur libido. 
Liste de lecture Sophie Juby pour France Bleu Gironde.

Récents ou sortis de ma bibliothèque, j’ai plein de titres à vous conseiller. Je citerai : 

L’excellent Histoire du sucre, histoire du monde de James Walvin. 2017 

J’aime mieux son titre anglais : How sugar corrupted the world. From slavery to obesity. En français, cela donne : comment le sucre a corrompu le monde. De l’esclavage à l’obésité. On y découvre l’emprise du sucre sur nos civilisations à partir du XVII siècle, époque où la culture de la canne va se développer. En Occident, l’histoire du sucre commence à Madère puis descend le long de la côte africaine avant de migrer vers le Brésil puis les Caraïbes où culmine le modèle plantation- esclavage. La suite vous la connaissez, le sucre va s’imposer sur toutes les tables et telle une drogue dure va engendrer dépendance et maladies. Si vous n’étiez pas convaincu des méfaits du sucre, le livre de James Walvin vous fera certainement basculer du côté des sugar free. 

Dans un registre totalement différent, je vous suggère un roman déniché à la bibliothèque de Bordeaux. 

Les liaisons culinaires, Andréas Staïkos, 1997.

Celui-ci, je l’ai choisi pour son titre. J’adore le jeu de mots qui renvoie à la fois à un terme de cuisine et à un des plus célèbre livre de galanterie, les liaisons dangereuses. 

Une fois cela posé, je dirai que le livre est assez surprenant. Nous sommes en Grèce mais pas à Mykonos et il ne s’agit pas d’un torride amour d’été. Nous sommes en présence d’un triangle amoureux, Nana, Dimitris et Damoclès. Nana, pour moi c’est l’Amoureuse dans toute sa sensualité (la fille de Gervaise dans les Rougon Macquart de Zola.)

Celle d’Andréas Staïkos a des airs de notre coquette du XIX. Gourmande et sensuelle, elle va de rendez-vous en rendez-vous et se partage entre trois hommes : son mari qui n’apparait jamais, Dimitris et Damoclès deux amants assez atypiques puisqu’en plus d’une belle femme, ils partagent la passion cuisine. Chaque rencontre avec la belle est prétexte à un diner dont l’auteur nous livre menu et recettes. 

Au final, c’est plus surréaliste qu’érotique du fait d’une cuisine traditionnelle qui met en lumière des plats de grand-mère comme le civet de lapin ou le potage Pascal à base de fressure d’agneau. 

J’avoue ne pas comprendre, moi si j’avais un amant, ce ne serait pas pour de la soupe … Au moins le livre a le mérite de nous ramener vers l’histoire culinaire et la, la boucle est bouclé, on repart sur la littérature. Je n’ai pas le temps de commenter la suite de ma liste, je vous conseille donc quelques titres/ 

Quelques titres de romans : 

  • Le restaurant des recettes oubliées, Hisashi Kashiwai
  • Tant que le café est encore chaud, Toshikazu kawaguchi
  • Le goût de nos mères, Eva Bethan
  • Chocolat amer, Laura Esquivel – 1989 – Amerique latine
  • Un café Suspendu, Amanda Sthers – 2022
  • Et pour conclure, un ouvrage à lire absolument

Histoire du végétarisme, Valérie Chansigaud. 2023 Ed Buchet – Chastel

Valerie Chansigaud, docteur en environnement, s’est spécialisé dans l’environnement, le monde animal et l’impact de l’homme sur la nature.

Son histoire du végétarisme est écrit de façon classique et chronologique avec une recherche des origines du végétarisme jusqu’à un état des lieux sur les pratiques actuelles. Elle relie le végétarisme à l’Antiquité, à certaines religions, à notre proximité biologique avec les animaux, au souci de bien-être animal (idée qui se développe au XVIII, siècle des lumières) et plus récemment de sauvegarde de la planète. 

Pour les amateurs d’histoire de l’alimentation, le livre de Valérie Chansigaud nourrit nos référentiels. On y apprend beaucoup sur quelques produits vedette d’aujourd’hui comme les céréales du petit déjeuner dont l’inventeur le célèbre docteur Kellogs était un pasteur végétarien adepte d’un mode de vie sain prohibant viande, alcool et excès

« John Harvey Kellogg préconise un végétarisme strict en prohibant les œufs, le fromage, le beurre et le lait mais aussi le sel et les épices. Il recommande de consommer des céréales entières, des fruits frais et secs, des légumineuses.  Kellogg développe une large gamme d’alternatives à la viande comme un mélange de céréales cuites au four qu’il baptise lui aussi granola mais aussi du beurre de cacahuètes et d’autres substituts fait de mélange de noix et de gluten de blé. En 1890 il met au point les flocons de blé, les Granose Flakes. Son frère, Will Keith Kellogg (1860-1951) se charge de la fabrication et de la distribution, et fonde la société Tosted Corn Flake Compagny rebaptisé en 1922 Kellogg Company. « 

Histoire du Végétarisme de Valérie Chansigaud

D’une lecture facile, le livre de Valérie Chansigaud se glisse aisément dans votre sac de plage. Je vous conseille de l’ajouter à votre liste de l’été en compagnie des Yeux de Mona de Thomas Schlesser, le best-seller du moment. Bonne vacances.

Tarte abricots ou clafoutis, les desserts soleil

Clafoutis aux abricots

Le clafoutis, c’est si simple que tu peux te passer de recette. Il te faut juste les bonnes proportions. Une fois rassemblés tous les éléments, tu fais un appareil en mélangeant tous les ingrédients comme pour une pâte à crêpe.

Tu laves les abricots et tu les coupes en demi ou en quart. Tu les ranges joliment dans un plat beurré et tu verses l’appareil.

Enfourne pour 50 minutes, D’abord à 180 ( 30 minutes ) puis tu termines à 130. A l’issue laisse reposer au moins 1 heure.

Clafoutis aux abricots,
les ingrédients pour 8 personnes
500 gr d’abricots
100 gr de farine
125 gr de sucre
4 oeufs
70 gr de beurre fondu
0,40 litre de lait

Tarte aux abricots

Tarte aux abricots, recette soleil
1 pâte sucrée
600 gr d’abricots
appareil : 2 oeufs, 40 gr de sucre, 20 cl de crème liquide
20 gr de sucre

Dans la famille, on cuisine la tarte aux abricots comme grand-père. Pour plus de gourmandise, on ajoute un appareil oeufs et crème en fin de cuisson. Pour la réaliser, tu peut suivre ce pas à pas :

  • Tu réalises une pâte sucrée que tu laisses reposer au moins 2 heures.
  • Tu étales ta pâte en gardant de l’épaisseur car les abricots donnent du jus.
  • Tu précuis 5 minutes à 180.
  • Tu garnis le fond de tarte de tes abricots coupés dans la longueur.
  • Tu remets au four pendant 30 minutes.
  • A l’issue de cette première cuisson, tu ajoutes l’appareil oeuf et crème et tu continues la cuisson encore 15 minutes à four chaud.
  • La tarte sortie du four et encore chaude, tu saupoudres de sucre pour plus de gourmandise.

Si tu aimes les abricots, à ces recettes de clafoutis et de tarte, tu peux ajouter la compote, une réduction parfumée au thym qui fera un super dessert en verrine. Il te suffira de remplir ton contenant d’une cuillère de biscuit concassé, type sablé breton ou spéculos. Tu lui ajoutes deux cuillères à soupe d’abricots confits et une belle cuillère de fromage blanc artisanal. Idée facile et trop trop miam.

le Chapon Fin, un restaurant à redécouvrir.

le Chapon Fin, un restaurant à redécouvrir. 

Le restaurant le Chapon Fin appartient à ces adresses d’exception qui font la richesse du Bordeaux gourmand. L’arrivée du chef Younesse Bouakkaoui m’a offert l’opportunité de revenir dans ce lieu unique à l’architecture insolite, au passé glorieux. Je partage ici, impressions et émotions culinaires sur ce temple de la haute gastronomie et des grands vins. 

Un décor chargé d’histoire, opulent et singulier.  

L’entrée du restaurant tout en discrétion et sobriété contraste avec la suite, un décor opulent et singulier, une folie baroque typique du XIX siècle. L’amateur de belle table en sera émerveillé tant il est surprenant de voir un espace historique ayant traversé les années sans perdre ses ornements d’origine. 

Imaginez une vaste salle à manger aux murs décorés de faux rochers agencés en une suite de grottes artificielles capable de contenir tables et convives. La hauteur du lieu a permis à l’architecte Cyprien Alfred Duprat d’ajouter un balcon auquel on accède par un étroit escalier de fausses pierres à la rampe moulée comme un tronc d’arbre. Cette mezzanine conçue pour accueillir deux tables offre une place de choix à ceux qui ont le privilège de s’y installer. On les nomme les tables royales selon une tradition qui en réservait l’usage au souverain. Depuis le balcon, on plonge sur l’espace central du restaurant et sur l’autre élément classé du restaurant, un treillis en bois peint orné de médaillons portant les noms des illustres visiteurs de l’endroit. Le roi Alphonse XIII d’Espagne y cohabite avec la grande actrice Sarah Bernardt et le célèbre critique gastronomique Curnonski. 

La magnificence du décor laisse entrevoir les heures de gloire du Chapon Fin sans que l’histoire pèse sur le convive. En salle se joue un spectacle contemporain imaginé par une équipe fière de s’inscrire dans les pas de prestigieux ainés mais bien ancrée dans le présent. 

Depuis 1825, date de la création du restaurant, les lieux ont connu une longue période de prospérité sous la houlette de Joseph Sicart avant de connaître un destin plus chahuté depuis une première vente en 1960. 

L’affaire, propriété de madame Sylvie Cazes, une grande figure du vin, est aujourd’hui dirigé par son fils François Regimbeau. En 2023, il a décidé de donner une nouvelle impulsion à la table et a confié les cuisines au chef Younesse Bouakkaoui.

En cuisine le chef Bouakkaoui

A Bordeaux, on connait bien le chef Younesse Bouakkaoui, un des rares locaux de la scène culinaire Girondine. Cet enfant du Médoc a fait ses classes à Cordeillan Bages à la grande époque de Thierry Marx, de Jean-Luc Rocha et des deux macarons Michelin. Il a continué son parcours avec le Domaine de Raba puis la Table de Montaigne, restaurant intimiste au cœur d’un hôtel de charme typiquement Bordelais. 

Younesse Bouakkaoui ambitionne de faire revenir au Chapon Fin une clientèle de gourmets sensibles à une cuisine française où une juste dose de modernité vient réveiller des recettes ancrées dans la tradition et le terroir.

 

Le chef et l’équipe de salle vont travailler les arts de la table, la mise en scène soignée du repas et l’élégance des assiettes.

Le Menu du Chapon Fin, impressions et émotions by Sophie Juby

Au nouveau Chapon fin, on déjeune en trois temps, dans un souci de rapidité et de budget maîtrisé ou on se fait plaisir autour d’une proposition en six plats, le menu Sarah Bernardt qui comprend deux entrées, poisson, viande et deux desserts. A chaque fois, haute gastronomie oblige, le repas sera précédé d’un trio d’amuse-bouches et se terminera sur une dernière note sucrée composée de délicates mignardises.  

Invitée au déjeuner de printemps, j’ai eu la chance de tester le menu Sarah Bernardt. Je vous livre ici mon retour d’expérience, mes notes de dégustation. 

Accueillis par le maître d’Hôtel Germain Thullier, nous avons commencé par explorer les lieux à la recherche de la table idéale. Le choix s’avère difficile entre le lumineux atrium, les grottes intimistes et le balcon avec vue. Ce jour-là, j’ai craqué pour l’ambiance atypique d’une grotte, imaginant pour quelques instants me divertir en compagnie de Louis II de Bavière, prince fantasque aux châteaux décorés de rocaille. 

Isolée du monde dans mon refuge du moment, j’ai pu me concentrer sur notre table, nos assiettes et les recettes. Ce fut un pur moment de bonheur, un spectacle orchestré avec malice par Germain Thullier qui partage anecdotes et connaissances sur l’histoire de la restauration. 

Comme au théâtre, nous avons entendu les trois coups, trio d’amuse-bouches : anguille fumée, espuma de parmesan et œuf confit, mayonnaise au citron et sa mouillette croustillante. 

Et puis en levée de rideau, une fantaisie culinaire, billes à croquer qui laissent exploser en bouche une larme de cocktail orange spritz ou de mojito sans alcool. Un joyeux préambule qui annonce une suite pleine de surprises et de découvertes. 

En guise de premier acte, une Scarmoza, cœur de mozzarella fumée montée en écume et servie sur une huile de roquette, le tout surmonté de billes croquantes à base de farine de riz travaillé comme du riz soufflé. Un plat moderne et gourmand à l’image du repas à suivre. 

Le second acte a marqué nos esprits par son parfait équilibre entre un visuel délicat et une recette qui sublime son terroir dans un esprit très contemporain. 

Le chef a travaillé le foie gras du Périgord en millefeuille, avec une alternance de pâte filo croustillante et de foie cuit en terrine. Il a surmonté sa création d’une rosace de champignon brun de Lormont coupé en carpaccio et l’a décoré d’un sirop de sureau noir emprisonné dans une goutte formant larme. 

Pour ajouter au story telling impeccable, on nous raconte que les fleurs de sureau noir ont été ramassées à Eysines par le chef lors de sa promenade matinale. 

Pour suivre, un rouget farci d’herbes fraîches et sa soupe de poisson de roche et un cœur de veau rôti, deux plats parfaitement exécutés et bien mis en scène par le service en salle des jus et sauces. Cuissons impeccables, saveurs raffinées, on se régale.

Au cinquième acte, le chef Younesse Bouakkaoui cède la place au pâtissier, Thomas Guillot qui nous invite à poursuivre l’aventure en parfaite harmonie avec les débuts. Nous aurons une recette chocolat café, idée de moka déstructuré et servi en tuile cacao. 

Le final est à la hauteur avec un roulé framboise d’une grande subtilité et d’une infinie beauté avec sa fleur en glace de maïs roulée et pétales de meringue. Cette douceur s’accompagne d’un verre de pétillant framboise, un jus légèrement fermenté et montée en syphon, l’ultime touche de peps et de bonne humeur de ce déjeuner de fête. 

Le chef Pâtissier Thomas Gillot présente ses créations, moka déstructuré et roulé framboise, une version modernisée de deux classiques du répertoire français.

Le rideau se ferme sur les mignardises, ultime douceur aux parfums de miel qui nous laisse la bouche finement sucrée et l’esprit moelleux comme la guimauve qui accompagne. On applaudirait bien des deux mains comme au spectacle mais une certaine retenue nous en empêche. 

Nous nous attardons encore un peu pour prolonger l’expérience et prendre la mesure de tout ce qui nous reste à découvrir. En plus d’une cuisine exquise, le Chapon Fin dispose d’une des plus belles cartes des vins de Bordeaux. La cave en sous-sol qui abrite une salle de dégustation comprend plus de mille références dont les meilleures cuvées de la région. 

Histoire, architecture, gastronomie et grands vins, le restaurant le Chapon Fin appartient à ces lieux patrimoniaux qui méritent une visite. L’arrivée d’une nouvelle équipe, soucieuse d’offrir le meilleur ne peut que nous réjouir et faire de cette table mythique une belle adresse à redécouvrir. 

restaurant le chapon fin Bordeaux

Le Chapon Fin

Ouvert du mardi au samedi
5 rue Montesquieu
33000 Bordeaux
Tél. : 05 56 79 10 10
Menu à partir de 45€ le midi.
Menu Sarah Bernhardt 78 et 99 le soir

Chronique d’avril : Je mange Healthy sans me ruiner et Ricotta thym miel, Ed Marabout.

Chronique d’avril : Je mange Healthy sans me ruiner et Ricotta thym miel, deux livres pour pimper vos menus de printemps.

Sophie Juby pour France Bleu Gironde

C’est les vacances, on prend le temps de cuisiner et d’aller chercher l’inspiration pour mettre du peps dans nos menus quotidiens. Pour nourrir votre répertoire, je vous propose deux ouvrages nés de Youtube.  Aubergine Ricotta Thym et miel de Loulou kitchen 19,90 et Je mange healthy sans me ruiner de Caronolaa 11,90 €, les deux sont parus aux Editions Marabout.

Ces livres sont une compilation des meilleures recettes de deux trentenaires qui ont en commun d’avoir tout lâché pour s’inventer un avenir professionnel dans la cuisine. Grâce à la magie des réseaux, elles ont développé en une paire d’années une communauté de followers fidèles avec qui elles entretiennent des liens fort autour du partage de recettes et de moments de vie.

Les Editions Marabout se sont emparés du sujet et en ont fait deux ouvrages très sympa, colorés, ludiques et avec des propositions dans l’air du temps. Chaque auteur dévoile une personnalité très cool, Je commence avec Caronolaa, 

Je mange Healthy sans me ruiner de Caronolaa

Caronolaa, c’est la contraction de Carolane et granola oui car Carolane est fan de granola, cette préparation à base de céréales et de fruits secs que l’on grignote au petit déjeuner. Elle adore aussi le café. Cela donne un ensemble de recettes très coffee shop avec les classiques poke bowl, bagel au houmous et autre banana bred.

Je Mange Healthy, ed Marabout 11,90€.

Des préparations qui prennent soin de notre santé physique mais aussi morale avec le chocolat pour se faire du bien.

En bonus, Carolane nous livre ses tips pour manger sain et pas cher avec 10 astuces pour économiser. C’est cool , non ?

Mon second coup de cœur nous emporte au Sud. Avec Loulou Kitchen, c’est tout le soleil de la méditerranée qui entre dans nos cuisines. 

RICOTTA THYM & MIEL, Loulou Kitchen

Parisienne avec des attaches familiales au Maroc, Loulou cuisine moderne et gourmand. Fromage blanc, ricotta, parmesan et crème liquide viennent donner du moelleux à ses recettes. Harissa, ras el-hanout, curcuma, épices soleil et citron confit s’invitent aussi au fil des pages. Les recettes très accessibles plairont. Pour vous mettre en appétit, je partage les titres : tagliatelles de carottes sauce ricotta, salade de pomme de terre et harissa, tajine de bœuf, petit pois et artichauts… 

Ricotta Thym & Miel aux Editions Marabout 19,00€

Une cuisine soleil sous influence marocaine.

En bonus, un parfum de vacances qui nous fait voyager au quotidien.

C’est à vous de jouer maintenant. Je vous laisse tester par vous même ces cuisines modernes qui donnent du peps à nos recettes de tous les jours.