Coup de coeur pour Ma Table Libanaise

Retour du chaos, images d’immeubles effondrés, le Liban fait la une pour des faits de guerre. La violence s’installe. Quel gâchis ! Je souffre pour un pays que j’ai dans le cœur, sans y être jamais allée.  

J’adorerais visiter le pays du cèdre, découvrir ses paysages magnifiques et son peuple toujours prêt à faire la fête et à se mettre à table autour de mini plats colorés, les fameux mezzés.  J’imagine des rencontres autour d’assiettes savoureuses, des préparations souvent végétales dont les recettes se sont installées tout autour de la méditerranée. 

Hélàs, ne rêvons pas, le voyage à Beyrouth s’éloigne et je nous vois bien tanqués à Bordeaux pour de long mois. Mais vous me connaissez, je suis trop gourmande pour renoncer et me contenter du totémique taboulé ou de l’incontournable houmous, la tartinade préféré des végétariens. J’ai décidé d’enrichir mon répertoire et d’apprendre de nouveaux modes de préparation, de nouvelles saveurs.

Pour progresser d’une façon simple et ludique, j’ai repéré le livre de Carla Rebeitz : Ma Table Libanaise aux Editions Marabout.

J’adore le sous-titre « pour une cuisine joyeuse, simple et généreuse ». Carla remplit sa promesse de nous donner des idées de recettes accessibles qui demandent plus un bon tiroir à épices qu’un savoir-faire de chef étoilé. Une fois votre marché oriental dévalisé de sumac, zaatar et autre tahini, vous voilà prêt pour tester les recettes

Tenez ce week-end j’ai ouvert le livre page 88, ça a matché direct : chou-fleur au tahini. Une recette express où le légume bien arrosé d’huile d’olive et parsemé d’ail haché et de curcuma est cuit au four trente minutes. On le sert avec une sauce tahini, des raisins secs et en bonus des graines de Grenade.

Trop trop bon. Même mes garçons se sont régalés. 

Si vous préférez manger au restaurant que cuisiner à la maison, j’ai adresses de cuisine méditerranéenne à Bordeaux à vous indiquer :

Le premier, un coup de cœur pour 961 Beyrouth. 

Là-bas, j’ai rencontré Tony et Cosette qui ont lâché leur restaurant du port pour cuisiner ici et à quatre mains les classiques du répertoire libanais. Taboulé, Houmous, Moutabal (caviar d’aubergines) et Kebbé (boulette de viande). Chez eux, tout est maison, frais et cuit minute. Mes photos, mes vidéos (à regarder sur Instagram) en témoignent. 

Si vous aimez les falafels, alors là, bingo, ceux de Tony sont les meilleurs que j’ai jamais mangés. Imaginez, une belle bille blond doré qui croque gentiment dans la bouche avant de révéler son cœur tendre. Une dinguerie. Le chef les fait minute, à la commande. C’est hyper bon. 

Dans un autre registre, j’ai testé Halva entre Saint Genès et Mériadeck.

Alice et Marion ont ouvert en septembre un café-cantine de cuisine méditerranéenne dans l’idée d’en faire un lieu pour les habitants du quartier qui peuvent venir dès le matin au café, déjeuner à midi puis tout au long de la journée grignoter un cookie. 

Le gros plus de Halva, c’est la terrasse place Amédée Larrieu dont le centre est occupé par une fontaine monumentale, allégorie de l’eau et du vin, œuvre du sculpteur Raoul Verlet. A son sommet trône une femme dodue et peu vêtue qui pioche le raisin dans la hotte d’un chérubin vendangeur. Un vrai chef d’œuvre du XIX. 

La fontaine, l’eau et les platanes en bordure de place en font un havre de fraîcheur idéal pour déjeuner dehors quand le temps le permet. Je m’égare un peu, revenons chez halva, on découvre une cantine partagée entre l’espace cuisine et la salle à manger meublée vintage seconde main. On s’y attable en solo au comptoir du fond, entre copains sur la grande table ou en duo dans les petits coins. 

J’y ai déjeuné d’un sandwich Kefta, généreux, savoureux et bien sourcé. Les filles ont axé leur projet sur le bien manger local et de saison. Le pain brioché extra moelleux vient de chez bun’s baker, le fournisseur de buns des pros, les légumes de la région et les sauces sont toutes maison. Mention spéciale pour le tahini vert, une sauce tahini enrichie d’un mélange d’herbes fraîches hachées coriandre, ciboulette et aneth. 

Je n’ai pas goûté les desserts, juste le halva servi au café et là, je vais plagier Marcel. 

« Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause » ….

« D’où avait pu me venir cette puissante joie? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait- elle? Que signifiait-elle? Où l’appréhender? (…)

Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. »

Et là, j’abandonne Proust pour mes propres souvenirs. Le halva, c’est vacances, la Grèce, Rhodes, la Crète, des lieux magiques que l’on retrouve sans quitter Bordeaux. Petit bonheur d’une journée.

Mes adresses, cuisine du levant :

  • 961 Beyrouth, 24 rue des Augustins. Street food à côté de la place de la Victoire. 
    • La promesse, Tony et Cosette proposent de nous recevoir comme en famille. 
  • Halva, 63 rue de Pessac

Festival Bon Bordeaux, mon programme

Aujourd’hui, je vous parle d’une initiative autour du bien manger portée par la mairie de Bordeaux : le Festival Bon qui aura lieu du 7 au 13  octobre. 

Bien manger, on est d’accord mais cela veut dire quoi et comment fêter cela ? 

J’ai posé la question à Eve Demange, notre adjointe à la résilience alimentaire et voilà sa réponse :

 « Nous avons imaginé un évènement joyeux qui pourrait rassembler les habitants autour de cette question essentielle : que mettre de bon dans notre assiette, pour prendre soin de nous, des producteurs et de la planète ? « 

Puisque « le premier levier pour améliorer notre empreinte écologique et notre santé, c’est manger plus végétal. Alors voyons comment faire ensemble. Cela a donné le premier festival Bon ! en 2023. « 

la première édition fut un succès, du coup, la mairie remet le couvert et nous propose du 7 au 13 octobre 90 animations qui visent à changer nos habitudes alimentaires. 

Festival Bon, que feront nous cette semaine-là ? 

Le menu se trouve sur le site de la Mairie de Bordeaux dans l’agenda culture et loisirs. Tapez simplement Festival Bon Bordeaux dans votre moteur de recherche et toutes les informations utiles apparaitront. 

Au programme : cours de cuisine, repas partagés, jardinage & compostage, conférences & tables rondes, jeux & spectacles et une grande journée festive à la Victoire le samedi 12 octobre avec un panel de chefs engagés pour le bien manger. Les activités sont gratuites à l’exception de celles qui comprennent un repas facturé à un prix  modeste. Attention, il faut souvent réserver sa place, soyez prévoyant.

Parmi toutes les propositions, j’ai repéré pour vous des cours de cuisine avec partage de repas à l’issue. 

Avec mon copain Louis, on va aller au Grand Parc s’initier à la cuisine latino-Américaine. Nous nous sommes inscrits via instagram à @lepetitparc_bdx pour une matinée de co cuisine suivie d’un déjeuner en commun le mardi 8. Sympa, non ? Prix cours gratuit ensuite repas 9€ le plat et 4€ entrée ou dessert

L’après-midi, je compte aller à 15H30 à l’atelier jardinage proposé par l’épicerie solidaire des Capucins. On va apprendre à jardiner sur un balcon. Trop cool. Gratuit. 

Le programme est si riche que je n’ai pas encore bloqué tous mes créneaux. Il nous reste encore quelques jours pour le faire.

Un parrain engagé pour une cuisine inclusive, Thierry Marx

Je pense vous avoir dit l’essentiel à propos de Bon à Bordeaux 2024. J’ajoute simplement que la semaine est placée sous le parrainage bienveillant du chef Thierry Marx connu pour ses actions en faveur d’une cuisine d’insertion. Il sera présent le vendredi 11 octobre au banquet de rue organisé par les femmes cheffes réfugiées qui cuisinent au restaurant solidaire Marie Curry  à la ManuCo. 30€ le diner. Et là aussi, je me répète, pensez à réserver. J’imagine que pour 30€ , un diner en compagnie du chef Thierry Marx, les places vont s’envoler. 

Bonne semaine à tous et profitez bien de Bon, ce «  festival gourmand qui part des quartiers, met les bordelais autour de la table et travaille à équilibrer nos assiettes en faveur du végétal « 

les participants à cette 2ème édition de BON ! festival gourmand.

  • Action Contre La Faim Alter Echo
  • Alternative Urbaine Artilus
  • Association Capable
  • Astrolab’ Belcier
  • AVA (Apprendre à Vivre Autrement)
  • AVF (Association Végétarienne de France) Bordeaux Ecole Numérique
  • Bordeaux Food Club
  • Capperi
  • Casa Gaïa
  • CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) – Terre solidaire
  • Chocolaterie Origines
  • Confitures Solidaires
  • En Place
  • Entr-Autres
  • EPPPN (École Professionnelle de Pizza et de Panification Naturelle)
  • FIPC (Festival International de la Photographie Culinaire)
  • Générations Tauzin
  • GP INTEN6T
  • L’Alchimiste Torréfacteur
  • L’Atelier des Bains Douches
  • L’Ecole Comestible
  • L’Epicerie Solidaire Des Capus
  • L’Institut du Goût de Nouvelle-Aquitaine
  • L’Union Saint-Jean
  • La Bastide Compost’
  • La Cabane Eclairée
  • La Cité du Vin
  • La Compagnie du Si
  • La Fresque Agri’Alim
  • La Halle des Douves
  • La Maison Écocitoyenne
  • La ManuCo
  • La MIAM (Maison Interculturelle de l’Alimentation Bordeaux)
  • La Pâtisserie Jouvence
  • Le Garage Moderne
  • Le Green Market
  • Le Jardin de Bacchus
  • Le Kfé des Familles
  • Le MIN de Bordeaux Brienne (Marché d’intérêt national)
  • Le Petit Grain
  • Le Petit Parc
  • Les Ateliers Santé de la Ville de Bordeaux
  • Les Fûts de Tauzin
  • Les Gratuits Gironde Solidarité
  • Les Mains pour le dire
  • Les Nouvelles Fermes
  • Les Petites Cantines
  • Les Petits Débrouillards
  • Les Récoltants
  • LIA (Laboratoire Initiative Alimentaire)
  • Local Attitude
  • Margot Brasseur
  • Marie Curry
  • Matsa Caffè
  • Place Aux Jardins
  • Platau / Pôle Local d’Animations et Transitions par l’Agriculture Urbaine
  • Refugee Food Festival Bordeaux
  • Réseau GALAS
  • Sacré Français, Sélectionneur d’épices
  • Saveurs quotidiennes
  • VRAC
  • Yakafaucon

Michel Guérard, pionnier de la cuisine santé.

Michel Guérard est parti en douceur, profitant de nos vacances d’été pour s’envoler en toute légèreté. Son départ a même été occulté par celui d’ Alain Delon, une autre légende du spectacle. C’est pourquoi aujourd’hui, j’aimerais rendre hommage à ce pionnier de la cuisine santé,  profiter de ce micro pour lui témoigner mon admiration et revenir sur  sa vie de roman.

Je ne vais pas vous retracer son parcours, + de 70 ans au service de la gastronomie et de la cuisine santé, c’est long à résumer et Wikipédia le ferait mieux que moi. Je vous propose simplement de mettre en lumière quelques points différenciants qui ont fait de lui un chef unique et atypique. Trois Étoiles au Michelin conservées pendant presque 50 ans.  Ça veut dire du Talent, du Travail, de l’Amour et le goût d’Entreprendre. 

En premier, Michel Guérard a commencé par la pâtisserie, discipline exigeante dans laquelle il excelle lui qui réussira le concours du Meilleur Ouvrier de France ou M.O.F en 1958. Du talent je vous disait. 

Jeune chef, doté d’une énergie incroyable, Il combinait la tenue d’un restaurant le jour avec celle d’une adresse de la nuit. Il fut le metteur en scène des diners du Lido, célèbre cabaret parisien et du Regineskaïa, boite de nuit en mode russe. De ses années parisiennes, il gardera le goût du spectacle et l’amour de sa vie puisqu’il a rencontré Christine en soirée. Ça c’est de la love. 

Tout cela pour vous faire comprendre, que le vieux monsieur guilleret que nous avons connu a d’abord été un joyeux compagnon et que s’il officiait encore en cuisine à plus de quatre vingt dix ans, c’est qu’il avait un formidable appétit de vie. Beaucoup de travail on en parlait. 

La passion cuisine ne l’a jamais quitté. Il avait aussi le goût de la transmission. Je me souviens de son intervention, à Bordeaux So Good, en 2016. Président du jury du concours impertinent de cuisine, Aquitaine Terre de Génie, il avait à cœur de partager avec les jeunes générations. Le gout d’entreprendre et de fédérer. 

Au final, quel sera son héritage ?

Côté business, en entrepreneur de génie, il laisse une superbe affaire à ses deux filles Éléonore et Adeline qui ont le bon goût de bien s’entendre pour perpétuer l’œuvre de leurs parents. 

Au monde de la gastronomie, il laisse :

  • Une bibliographie centrée sur la cuisine minceur, cuisine santé avec des recettes signatures déjà consignées dans le Best off des années 70. 
  • Un Village de chef, véritable microcosme au cœur des landes organisé autour du restaurant Gastronomique, Les Prés D’Eugénie et de sa table accessible, La ferme aux Grives.
  • Un concept de restaurants au décor opulent à visiter comme un musée. Les amateurs d’antiquités apprécieront le mobilier, les tableaux Napoléon III et les merveilles des arts de la table du trois étoiles. Dans un autre registre, la mise en scène de la ferme aux grives avec son buffet de victuailles travaillés comme une nature morte n’en fini pas d’inspirer le monde de la restauration.
  • Une école de cuisine santé ouverte aux professionnels et aux amateurs
  • Et surtout il laisse la philosophie de la nouvelle cuisine dont le manifeste n’a pas pris une ride et qui devrait être affiché dans toutes les cuisines de France. Sans vous énoncer les 10 commandements, je vous rappelle les fondamentaux : 

Ta carte de restaurant tu allègeras, des produits frais tu utiliseras et trop tu ne cuiras pas. Une évidence aujourd’hui mais dans les années 70 , les légumes étaient servis ramollos et le poisson surcuit.

Je termine par les Mots du dernier des grands chefs du XXsiècle, une définition du bonheur trop joli de Michel Guérard :

« le cuisinier est un marchand de bonheur-saveurs-couleurs éphémères qui trouve de ce fait, le sien en retour. Un bonheur qui demande de la retenue » extrait de MOTS & METS ED du Seuil. 

Quelques dates :

Né en 1933 , MOF en 1958 , Une étoile pour le Pot au feu à Asnière en 1967, 1976 signe la grande cuisine minceur puis la cuisine gourmande en 1977 et recoit cette année la ses trois étoiles au Michelin. Départ le 19/08/2024 à 91 ans.

Adieux monsieur Guérard et merci pour votre incroyable contribution à la gastronomie française.

Michel Guérard, inventeur et bâtisseur d’empire

Juin, mois de la fête des pères nous donne une belle occasion de retourner en arrière et de rappeler à papa les belles heures de la cuisine française avec un livre 

Michel Guérard, mémoire de la cuisine française.

Cet article a fait l’objet d’une chronique sur France Bleu Gironde que vous pouvez réécouter ici :

https://www.francebleu.fr/emissions/la-team-des-blogueurs-cuisine-de-france-bleu-gironde/gironde/michel-guerard-memoire-de-la-cuisine-francaise

Pourquoi Michel Guérard ? Why ? 

Parce que je l’aime, Avec lui it was love at first sight. 

Cette icône de la gastronomie française est un cuisinier de génie doublé d’un homme adorable.  J’ai eu le plaisir de le croiser plusieurs fois dans ma vie de chroniqueuse food et je l’ai adoré à la première rencontre. Je m’en souviens parfaitement, c’était pour l’édition 2015 de Bordeaux So Good, une foire gastronomique et culturelle dont il était le parrain. Président du jury du concours Aquitaine Terre de Génie, il a insufflé à l’évènement tout son amour de la gastronomie et son envie de transmettre aux jeunes générations. Depuis, à chaque nouvelle rencontre, il m’a séduite par sa passion cuisine, sa vivacité et sa gentillesse. 

Ensuite, ce livre écrit avec la complicité du scénariste Benoît Peeters nous fait vivre l’épopée d’un cuisinier devenu le meilleur d’Aquitaine, longtemps seul trois étoiles Michelin de la région. 

Michel Guérard, une vie de roman.

Dans le livre, tout est vrai mais tout sonne comme un roman.  On commence par le début, l’enfance d’un gamin de village grandit à l’ombre de la boucherie familiale dans une époque troublée par la guerre et une certaine pauvreté. On le suit dans sa découverte de la pâtisserie avec une entrée en apprentissage à 16 ans. Et puis très vite, c’est Paris, un début au Crillon et une carrière originale au sein du cabaret le lido avant de monter sa première affaire le pot-au-feu. Dans ce bistro de quartier populaire, il cuisine d’abord pour les ouvriers, les petits malfrats avant d’être distingué par un critique culinaire renommé qui va lui attirer une clientèle de gastronomes. La première étoile arrive en 1967, la seconde en 1971.

Je ne raconte pas la suite, la rencontre avec Christine au Reginskaïa, une femme brillante avec qui il construira une entreprise gastronomique hors norme. Je ne voudrais pas tout dévoiler.

Une bande copains célèbres qui inventent la Nouvelle Cuisine

Dans le livre, on croise Paul Bocuse, le big boss de la Nouvelle Cuisine, Raymond Oliver, Alain Senderens et beaucoup d’autres cuisiniers dont le nom ne nous est plus familier. 

Ses chefs novateurs font révolutionner le monde de la restauration avec leur Nouvelle Cuisine dont le manifeste écrit par Gault et Millau n’a pas pris une ride. 

Les dix commandements du manifeste de la Nouvelle Cuisine :

1.  Tu ne cuiras pas trop.  

2.  Tu utiliseras des produits frais et de qualité. 

3.  Tu allégeras ta carte. 

4.  Tu ne seras pas systématiquement moderniste. 

5.  Tu rechercheras cependant ce que t’apportent les nouvelles techniques. 

6.  Tu éviteras marinades, faisandages, fermentations, etc. 

7.  Tu élimineras les sauces riches.  

8.  Tu n’ignoreras pas la diététique.  

9.  Tu ne truqueras pas tes présentations.  

10.Tu seras inventif. 

Henri Gault, 1973

Michel Guérard, inventeur, compétiteur et bâtisseur d’empire.

Dans le livre, on découvre un chef agile et curieux auquel nous devons

Le service sous cloche 

La salade folle, légumes en vinaigrette et copeau de foie gras, une hérésie gourmande

La cuisine minceur, un concept et d’abord un livre, véritable best-seller paru en 1976 Et toujours réédité depuis. Le chef y partage des recettes conçues pour le public de curistes venus à Eugénie les Bains. Il y a un gros travail sur les sauces et les assaisonnements que le chef allège en enlevant farine et excès de crème.  

Un compétiteur 

En cuisine, il gagne tout. Dès ses débuts, il se révèle être un compétiteur hors catégorie.

Reçu premier au CAP pâtisserie, il va tout au long de sa carrière enchainer les succès et recevoir les plus belles distinctions. 

Un bâtisseur d’empire

Avec le soutien, la complicité et l’intelligence de sa femme Christine, il a bâti un complexe holistique à la hauteur de son immense talent. Dans son domaine des Landes, au Prés d’Eugénie, il propose à la fois des cures thermales, des séjours diététiques, une expérience spa originale et un plusieurs propositions culinaires. 

Son domaine comprend un restaurant gastronomique triplement étoilés, une auberge bistronomique et un café snacking. 

L’hébergement multiple avec le batiment du gastro ainsi que des logements plus campagne. 

https://www.academia.edu/32164082/La_Nouvelle_Cuisine_Française_rupture_et_avènement_dune_nouvelle_ère_culinaire

La mise en page largement illustrée de photos de l’époque

Le livre contient de nombreuses illustrations, des croquis du chef qui viennent rythmer le récit. 

Michel Guérard le parcours

  • 1933 – 1947 : naissance et jeunesse dans un petit village du Vexin (nord-ouest de Paris)
  • 1949 – 1954 les années d’apprentissage en pâtisserie et le service militaire. Une formation intense, très complète dans la rigueur et l’effort. A cette époque, le pâtissier est aussi traiteur et confectionne des gâteaux mais aussi des pâtés et des tourtes. 
  • 1958 M.O.F en pâtisserie
  • Début au Crillon, 
  • 1967 : 1ère étoile au Pot au Feu
  • 1971 : 2nde étoile au Pot au Feu
  • 1974 : installation à Eugénie-les-Bains
  • 1977 Troisième étoile à Eugénie les Bains

Que lire sur la plage en 2024 ?

Voici ma liste de lectures pour accompagner vos vacances. Nous sommes en juin, côté météo, cela semble improbable mais vrai, je vous le promets et le calendrier est formel, le 21 juin, c’est l’été. 

Que lire sur la plage en 2024 ? 

Je dirai, cela dépend, de vos envies, de vos humeurs. En la matière aucun diktat. Ce qui est amusant, c’est de voir que cuisine et littérature se rejoignent souvent. On y trouve les mêmes thématiques. 

  • Pour ceux qui refusent de bronzer idiot : l’histoire de l’alimentation, c’est pour vous. Cuisine traditionnelle et roborative mais quel bonheur de comprendre d’où l’on vient en matière culinaire. 
  • A contrario, ceux qui ne veulent pas se prendre la tête partiront vers la chick lit ou comédie sentimentale. Le genre coffee bar en somme, quelques belles feuilles et des jolies couvertures en guise de topping.
  • Les passionnés de cuisine du monde se tourneront vers les titres d’auteur exotiques. En ce moment, les Japonais ont la cote. 
  • Last but not least, le roman coquin, le registre été en mode sexy. Il est pour ceux qui cherchent encore l’amour à la plage et qui profitent du soleil pour booster leur libido. 
Liste de lecture Sophie Juby pour France Bleu Gironde.

Récents ou sortis de ma bibliothèque, j’ai plein de titres à vous conseiller. Je citerai : 

L’excellent Histoire du sucre, histoire du monde de James Walvin. 2017 

J’aime mieux son titre anglais : How sugar corrupted the world. From slavery to obesity. En français, cela donne : comment le sucre a corrompu le monde. De l’esclavage à l’obésité. On y découvre l’emprise du sucre sur nos civilisations à partir du XVII siècle, époque où la culture de la canne va se développer. En Occident, l’histoire du sucre commence à Madère puis descend le long de la côte africaine avant de migrer vers le Brésil puis les Caraïbes où culmine le modèle plantation- esclavage. La suite vous la connaissez, le sucre va s’imposer sur toutes les tables et telle une drogue dure va engendrer dépendance et maladies. Si vous n’étiez pas convaincu des méfaits du sucre, le livre de James Walvin vous fera certainement basculer du côté des sugar free. 

Dans un registre totalement différent, je vous suggère un roman déniché à la bibliothèque de Bordeaux. 

Les liaisons culinaires, Andréas Staïkos, 1997.

Celui-ci, je l’ai choisi pour son titre. J’adore le jeu de mots qui renvoie à la fois à un terme de cuisine et à un des plus célèbre livre de galanterie, les liaisons dangereuses. 

Une fois cela posé, je dirai que le livre est assez surprenant. Nous sommes en Grèce mais pas à Mykonos et il ne s’agit pas d’un torride amour d’été. Nous sommes en présence d’un triangle amoureux, Nana, Dimitris et Damoclès. Nana, pour moi c’est l’Amoureuse dans toute sa sensualité (la fille de Gervaise dans les Rougon Macquart de Zola.)

Celle d’Andréas Staïkos a des airs de notre coquette du XIX. Gourmande et sensuelle, elle va de rendez-vous en rendez-vous et se partage entre trois hommes : son mari qui n’apparait jamais, Dimitris et Damoclès deux amants assez atypiques puisqu’en plus d’une belle femme, ils partagent la passion cuisine. Chaque rencontre avec la belle est prétexte à un diner dont l’auteur nous livre menu et recettes. 

Au final, c’est plus surréaliste qu’érotique du fait d’une cuisine traditionnelle qui met en lumière des plats de grand-mère comme le civet de lapin ou le potage Pascal à base de fressure d’agneau. 

J’avoue ne pas comprendre, moi si j’avais un amant, ce ne serait pas pour de la soupe … Au moins le livre a le mérite de nous ramener vers l’histoire culinaire et la, la boucle est bouclé, on repart sur la littérature. Je n’ai pas le temps de commenter la suite de ma liste, je vous conseille donc quelques titres/ 

Quelques titres de romans : 

  • Le restaurant des recettes oubliées, Hisashi Kashiwai
  • Tant que le café est encore chaud, Toshikazu kawaguchi
  • Le goût de nos mères, Eva Bethan
  • Chocolat amer, Laura Esquivel – 1989 – Amerique latine
  • Un café Suspendu, Amanda Sthers – 2022
  • Et pour conclure, un ouvrage à lire absolument

Histoire du végétarisme, Valérie Chansigaud. 2023 Ed Buchet – Chastel

Valerie Chansigaud, docteur en environnement, s’est spécialisé dans l’environnement, le monde animal et l’impact de l’homme sur la nature.

Son histoire du végétarisme est écrit de façon classique et chronologique avec une recherche des origines du végétarisme jusqu’à un état des lieux sur les pratiques actuelles. Elle relie le végétarisme à l’Antiquité, à certaines religions, à notre proximité biologique avec les animaux, au souci de bien-être animal (idée qui se développe au XVIII, siècle des lumières) et plus récemment de sauvegarde de la planète. 

Pour les amateurs d’histoire de l’alimentation, le livre de Valérie Chansigaud nourrit nos référentiels. On y apprend beaucoup sur quelques produits vedette d’aujourd’hui comme les céréales du petit déjeuner dont l’inventeur le célèbre docteur Kellogs était un pasteur végétarien adepte d’un mode de vie sain prohibant viande, alcool et excès

« John Harvey Kellogg préconise un végétarisme strict en prohibant les œufs, le fromage, le beurre et le lait mais aussi le sel et les épices. Il recommande de consommer des céréales entières, des fruits frais et secs, des légumineuses.  Kellogg développe une large gamme d’alternatives à la viande comme un mélange de céréales cuites au four qu’il baptise lui aussi granola mais aussi du beurre de cacahuètes et d’autres substituts fait de mélange de noix et de gluten de blé. En 1890 il met au point les flocons de blé, les Granose Flakes. Son frère, Will Keith Kellogg (1860-1951) se charge de la fabrication et de la distribution, et fonde la société Tosted Corn Flake Compagny rebaptisé en 1922 Kellogg Company. « 

Histoire du Végétarisme de Valérie Chansigaud

D’une lecture facile, le livre de Valérie Chansigaud se glisse aisément dans votre sac de plage. Je vous conseille de l’ajouter à votre liste de l’été en compagnie des Yeux de Mona de Thomas Schlesser, le best-seller du moment. Bonne vacances.

Chronique d’avril : Je mange Healthy sans me ruiner et Ricotta thym miel, Ed Marabout.

Chronique d’avril : Je mange Healthy sans me ruiner et Ricotta thym miel, deux livres pour pimper vos menus de printemps.

Sophie Juby pour France Bleu Gironde

C’est les vacances, on prend le temps de cuisiner et d’aller chercher l’inspiration pour mettre du peps dans nos menus quotidiens. Pour nourrir votre répertoire, je vous propose deux ouvrages nés de Youtube.  Aubergine Ricotta Thym et miel de Loulou kitchen 19,90 et Je mange healthy sans me ruiner de Caronolaa 11,90 €, les deux sont parus aux Editions Marabout.

Ces livres sont une compilation des meilleures recettes de deux trentenaires qui ont en commun d’avoir tout lâché pour s’inventer un avenir professionnel dans la cuisine. Grâce à la magie des réseaux, elles ont développé en une paire d’années une communauté de followers fidèles avec qui elles entretiennent des liens fort autour du partage de recettes et de moments de vie.

Les Editions Marabout se sont emparés du sujet et en ont fait deux ouvrages très sympa, colorés, ludiques et avec des propositions dans l’air du temps. Chaque auteur dévoile une personnalité très cool, Je commence avec Caronolaa, 

Je mange Healthy sans me ruiner de Caronolaa

Caronolaa, c’est la contraction de Carolane et granola oui car Carolane est fan de granola, cette préparation à base de céréales et de fruits secs que l’on grignote au petit déjeuner. Elle adore aussi le café. Cela donne un ensemble de recettes très coffee shop avec les classiques poke bowl, bagel au houmous et autre banana bred.

Je Mange Healthy, ed Marabout 11,90€.

Des préparations qui prennent soin de notre santé physique mais aussi morale avec le chocolat pour se faire du bien.

En bonus, Carolane nous livre ses tips pour manger sain et pas cher avec 10 astuces pour économiser. C’est cool , non ?

Mon second coup de cœur nous emporte au Sud. Avec Loulou Kitchen, c’est tout le soleil de la méditerranée qui entre dans nos cuisines. 

RICOTTA THYM & MIEL, Loulou Kitchen

Parisienne avec des attaches familiales au Maroc, Loulou cuisine moderne et gourmand. Fromage blanc, ricotta, parmesan et crème liquide viennent donner du moelleux à ses recettes. Harissa, ras el-hanout, curcuma, épices soleil et citron confit s’invitent aussi au fil des pages. Les recettes très accessibles plairont. Pour vous mettre en appétit, je partage les titres : tagliatelles de carottes sauce ricotta, salade de pomme de terre et harissa, tajine de bœuf, petit pois et artichauts… 

Ricotta Thym & Miel aux Editions Marabout 19,00€

Une cuisine soleil sous influence marocaine.

En bonus, un parfum de vacances qui nous fait voyager au quotidien.

C’est à vous de jouer maintenant. Je vous laisse tester par vous même ces cuisines modernes qui donnent du peps à nos recettes de tous les jours.

Michelin 2024 : pourquoi le Guide snobe notre Sud-Ouest ?

Ma chronique à écouter sur France Bleu Gironde, c’est ici

Palmarès Michelin 2024

Ce lundi 18 mars, j’étais devant mon écran, en direct avec le Michelin pour la remise des étoiles 2024. Cela faisait maintenant 10 jours que les équipes du guide nous faisaient saliver avec leurs annonces. J’avais hâte de connaître le palmarès. 

En attendant que la fête commence, j’ai mis le champagne au frais et imaginé une distribution Sophie Juby.

  • En premier, une jolie troisième à Nicolas Masse pour sa cuisine délicate à la Grand’Vigne.
  • Une seconde pour David Charrier à Toplong-Mondot, un endroit que j’adore, une autre seconde pour Tanguy Laviale et Vivien Durand, qui incarnent la Nouvelle Cuisine Bordelaise. 
  • Et pour terminer, une jolie première à Oxana Cretu, Alexandre Bru et Camille Brouillard.

J’avais des doutes sur les résultats mais cela me faisait plaisir d’écrire mon palmarès. J’ai bien fait de me réjouir en avance car le Michelin en Gironde, ohlala, la déception ! Je suis restée 2h devant mon écran et au final, tout pour Paris et le Sud Est et nous en Aquitaine, le Michelin 2024 : Rien, Nada, Kedal.

Oups pardon j’oublie deux jolies lumières qui s’installent l’une chez Nacre, à Arès sur le bassin d’Arcachon et l’autre à Saint Léon sur Vézère. Deux adresses à découvrir assurément. Mais quand même, deux petites récompenses pour la région, c’est carrément du vol. Mon cœur de naturalisée Bordelaise saigne. J’ai pleuré devant tant de méchanceté.

Comment peut-on nous faire ça, à nous, les foodistas du Sud-Ouest. Comment a-t-on pu à ce point nous snober ?

J’ai bien réfléchi au sujet et trouvé la réponse. Cela vous intéresse ? Vous voulez savoir pourquoi le Michelin nous puni et nous prive de la distinction suprême ? C’est très simple. Les Michelin nous jalousent. Je ne suis pas mytho, c’est complètement vrai et même si c’est très moche, il faut les comprendre. Né dans les pneus, au centre de la France, le guide nous envie :

  • Notre joie de vivre, notre truculence, notre cuisine gourmande et généreuse
  • Notre Dune du Pyla, notre bassin d’Arcachon, notre Pays Basque et notre Bordeaux comme un Paris en plus joli.

Du coup, ils nous évitent, ils nous ignorent préférant se concentrer sur leurs copains parisiens qui eux vivent la grisaille au quotidien. J’dis pas qu’à Paris y’a pas de talents. Je suis certaine de la pertinence des choix du Michelin et d’ailleurs la carte des étoilés du Sud- Ouest reste très belle avec ses tables bien installées dans le paysage gastronomique. Si on veut être positif, on peut souligner qu’en 2024, le Bibendum ne nous a pas fracassé, tous les restaurants du Sud-Ouest conservent leurs étoiles 2023. Bon point pour nous.

Alors comme ici, à Bordeaux, nous sommes beaux joueurs, nous allons leur donner une  chance de regagner notre amitié gastronomique.  Pour une jolie troisième, la récompense ultime arrêté en 1977 à Michel Guérard, on va patienter encore un peu.

Y’a des nouveaux talents qui poussent fort. On va garder un œil sur Jérôme Schilling à Lafaurie Peyraguey, sur Sébastien Faramond à la Table de Pavie, sur Bertrand Noeureuil au Gabriel, trois espoirs pour la Gironde qui devraient faire parler d’eux dans les prochaines années. 

Attention, un palmarès quasi inchangé ne change rien au mérite de ceux qui sont récompensés. Bravo à tous les lauréats dont je déroule la liste ci-après.

Les étoiles vertes en Gironde, palmarès 2024.

L’étoile verte a fait son apparition en 2020. Le guide Michelin en parle comme :

une distinction annuelle qui met en avant les restaurants en pointe en matière de pratiques durables. Proposant de vivre une expérience table qui conjugue excellence et éco-responsabilité, ces établissements dessinent un modèle de gastronomie alternatif et particulièrement vertueux.

Le Guide Michelin

Dans la galaxie food, on l’a d’abord négligée avant de comprendre que la distinction, plus rare qu’une première, en devient plus attractive. En 2022, tout bascule, le concept de gastronomie durable est repris par l’ensemble de la profession qui ne parle que de produits locaux et de lutte contre le gaspillage. Les bonnes pratiques se multiplient et s’affichent comme marqueur d’un vrai engagement. Pour autant, le Michelin ne distribue pas des étoiles vertes à tout va. En 2022, malgré les efforts des uns et des autres, ils ne sont que 4 à recevoir l’étoile verte. En 2023 et 2024, le Michelin confirme mais n’ouvre pas la liste. Aucun promu parmi les candidats potentiels de la région. Petite déception.

Les étoiles vertes en Gironde
RestaurantChefVille20232024
Les Belles Perdrix de Troplong MondotDavid CharrierSaint Emilion☘️☘️
Le Prince NoirVivien DurandLormont☘️☘️
Le Skiff club, de l’Hôtel HaïtzaStéphane CarradeArcachon☘️☘️

Un restaurant trois étoiles en Gironde.

Le guide Michelin aurait oublié le Sud-Ouest depuis 1977 date à laquelle il a décerné trois étoiles au génial Michel Guérard, l’inventeur de la Nouvelle Cuisine.

Les restaurants deux étoiles en Gironde, palmarès 2024

Les restaurants deux étoiles Guide Michelin Gironde 2024
RestaurantChefVille20232024
La Grand’Vigne, les sources de CaudaleNicolas MasseMartillac⭐️⭐️⭐️⭐️
Lalique – Lafaurie PeyragueyJérome SchillingBommes⭐️⭐️⭐️⭐️
Le Pressoir d’argentGordon Ramsay – Alexandre KoaBordeaux⭐️⭐️⭐️⭐️
Le Skiff Club, Hôtel HaïtzaStéphane CarradeArcachon⭐️⭐️⭐️⭐️
La Table de PavieYannick Alléno – Sébastien FaramondSaint Emilion⭐️⭐️⭐️⭐️

Les restaurants une étoile en Gironde, guide Michelin 2024

le mercato en cuisine : Mathis Jonquet à la maison Darroze, Thibaut Gamba au logis de la Cadène et Bertrand Noeureuil au Gabriel, trois restaurants une étoile ont changé de chef en 2023. Voilà un bon prétexte pour les foodies de revisiter ces adresses. Je vous ai devancé pour Bertrand Noeureuil, n’hésitez pas à faire un tour sur ma chronique qui vous fait vivre un diner au Gabriel où l’ancien bras droit d’Arnaud Donckele trois étoiles  à Cheval Blanc Paris installe sa cuisine.

liste des restaurant une étoile en Gironde 2024
RestaurantChefVille20232024
NacreMarc Antoine Lepage et Adeline LesageArès⭐️
Les Belles Perdrix de Troplong MondotDavid CharrierSaint Emilion⭐️⭐️
Maison Claude DarrozeMathis JonquetLangon⭐️⭐️
Le Logis de la CadèneThibaut GambaSaint Emilion⭐️⭐️
Maison NouvellePhilippe EtchebestBordeaux⭐️⭐️
L’Observatoire du GabrielBertrand NoeureuilBordeaux⭐️⭐️
L’Oiseau BleuFrançois SauvêtreBordeaux⭐️⭐️
Le PatioThierry RenouArcachon⭐️⭐️
Le Pavillon des BoulevardsThomas MorelBordeaux⭐️⭐️
Le Prince NoirVivien DurandLormont⭐️⭐️
RessourcesTanguy LavialeBordeaux⭐️⭐️
La Table d’Hôtes – Le Quatrième MurPhilippe EtchebestBordeaux⭐️⭐️
Le Saint-James Mathieu MartinBouliac⭐️⭐️
Le SolenaVictor OztronzecBordeaux⭐️⭐️
TentazioniGiovanni PiredduBordeaux⭐️⭐️

Chronique de printemps : un potager haut en couleurs

Le printemps, c’est demain. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir que déjà tout a commencé, la vie renait. J’adore cette explosion joyeuse. Comme chaque année, il me vient des envies de participer à la fête, de me lancer au jardin et au potager. Hélas, l’enthousiasme ne remplace pas le savoir-faire et comme je manque cruellement de pratique, j’ai cherché un modèle et pour 2024, j’ai trouvé l’inspiration avec le très beau livre de Lola Périer, Un potager haut en couleur. (Éditions Marabout, 25€)

Un potager haut en couleur, Editions Marabout

Coloré, moderne et didactique, le livre de lola, le bel objet m’a séduite et le contenu a fini de me convaincre.

Je m’explique :

Un Potager haut en couleur, un livre vitaminé

Une couverture qui annonce la couleur avec la photo plein cadre d’une superbe tomate de couleur violette à la belle forme de cœur. l’intérieur est à la hauteur avec une mise en page ludique qui fait la part belle aux photos de légumes. On a presque envie de croquer les pages tellement les images sont réalistes. 

Des fiches produits bien documentées

35 variétés de légumes et 10 herbes aromatiques sont présentés dans l’ouvrage avec pour chaque plante une fiche technique, son histoire et son mode de culture.

Une ode à la diversité. Un livre militant.

Avant de nous mettre au jardin, Lola nous questionne sur notre façon de manger. Son livre est un plaidoyer pour la diversité, le retour à une alimentation variée qui s’appuie sur des semences paysannes. 

Au moment où l’actualité du monde agricole met en lumière l’impasse de notre modèle agro-industriel, le parcours de Lola apporte un peu de fraîcheur dans le débat. Certes, on ne se nourrira pas complètement avec ces micro ferme mais au moins, on devrait faire l’effort de les visiter et par nos achat d’encourager les maraîchers locaux. 

J’en profite pour rappeler que Bordeaux a la chance d’avoir dans sa périphérie des exploitations familiales qui vendent en direct les légumes du moment. J’en citerai deux Le Jardin de Cyril, chemin du petit Sesca à Eysines et juste à côté, la ferme de Henri et David Durousseau. 

  • Le Jardin de Cyril, c’est ouvert les lundis, mercredis et vendredi de 15h à 19h. On les trouve aussi le samedi matin au marché de Saint Médard en Jalles. 
  • Chez les Durousseau, on vend en direct le vendredi toute la journée et au Capucins le samedi. 

Chronique de décembre : Bordeaux Tasting 2023

Ce matin sur France Bleu Gironde, j’invitais les amateurs d’aventures gustatives à une expérience sensorielle qui s’annonce tout simplement inoubliable, le Bordeaux Tasting 2023.

Les 9 et 10 décembre, Imaginez-vous dégustant les derniers millésimes de 200 propriétés, une véritable fête pour les connaisseurs. Des vins de Bordeaux qui se dévoilent avec élégance, des champagnes étincelants, et des spiritueux qui câlineront vos papilles.

Mais ce n’est pas tout ! le magazine Terre de Vins, organisateur de l’évènement, a concocté un programme de folie.

Le Bordeaux Tasting au palais de la Bourse
200 châteaux présentent leurs vins pour le Bordeaux Tasting

Bordeaux Tasting 2023 : Le Programme

Les plus chanceux assisteront à des master class d’anthologie, où des experts passionnés partageront avec le public les secrets des nectars les plus raffinés.

  • Pour les épicuriens qui aiment apprendre en s’amusant, l’École du vin de Bordeaux propose des ateliers ludiques, véritables moments d’échange où le vin devient un jeu, une exploration sensorielle qui éveillera l’œnologue qui sommeille en vous.
  • Et parce que la compétition peut être savoureuse, un concours de dégustation à l’aveugle mettra vos papilles à l’épreuve. Qui aura le privilège de décrocher le titre de maître dégustateur lors de cet événement d’exception ?
  • Mais nos rencontres ne se limitent pas aux flacons ! Au Café de la Bourse du Bordeaux Tasting, des viticulteurs bio nous attendent pour des discussions enivrantes sur leurs pratiques viticoles. On y parlera Biodynamie dans les vignes, ce mode de culture qui combine bon sens paysan et homeophathie pour les plantes. 
  • Café de la Bourse les RDV du samedi :
    • 11h00 – 12h00 / Voyage œnologique : la biodynamie au cœur de deux terroirs bordelais
    • Apprenez en plus sur la biodynamie avec les Vignobles Famille Laurent Cassy et le Château de Chelivette. Découvrez l’utilisation des différents éléments que la nature offre tels que la silice et les cornes de bovin qui sont largement utilisés dans la culture du vin en biodynamie.
    • 13h30 – 14h30 / Voyage œnologique : une dégustation royalement engagée
    • Partagez avec le Château de la Dauphine et le Château St-Ferdinand, deux domaines vinicoles dédiés à l’engagement environnemental et à la biodiversité.
    • 15h30 – 16h30 / Voyage œnologique : rendez-vous en Espagne
  • Café de la Bourse, programme du Dimanche
    • 14h30 – 15h30 / Café littéraire Bordeaux Tasting : savourez les mots, dégustez les vins 
    • Éric Corbeyran : « Château Bordeaux » (BD)
    • Mathieu Doumenge : « Vin/20 » (livre pédagogique)
    • François Martin : « Le Chant des Vignes » (roman)
    • 16h30 – 17h30 / Dégustation de L’ARTHROSÉ : deux copains dans la mêlée

J’insiste sur les rencontres, le meilleur du Bordeaux Tasting puisque ce sont les viticulteurs eux-mêmes, les maîtres de chai ou les responsables de production qui viennent présenter leurs vins. Leur présence nourrit la dégustation d’un éclairage sur les terroirs, l’élevage du vin et tout ce qui fait la spécificité de chaque bouteille. C’est vraiment une occasion unique de découvrir les Bordeaux, des plus classiques aux novateurs.

Et tout cela se déroule dans un cadre à couper le souffle : le majestueux Palais de la Bourse. Un écrin exceptionnel où l’on déambule verre à la main en tout liberté.

Alors, chers auditeurs de France Bleu Gironde, si vous rêvez de vous perdre dans les dédales des saveurs, de vous laisser emporter par la passion des vignerons et de faire de nouvelles découvertes gustatives, ne manquez pas ce rendez-vous exceptionnel. Je vous invite à lever vos verres et à vous joindre à nous pour une aventure sensorielle inoubliable. À très bientôt sur les ondes, pour de nouvelles émotions !

Bordeaux Tasting pratique :

  • Place de la Bourse, Bordeaux
  • Horaires : 10 h à 18 h30 samedi 9 et dimanche 10 décembre
  • Entrée 28€
  • Restauration Menu Bordeaux Tasting du Gabriel 67€ / pers

Dans le jury des parcours du goût

Dans le jury des Parcours du Goût 

Je reviens aujourd’hui sur une expérience unique, ma participation au jury des Parcours du Goût 2023. On parle d’un concours atypique, organisé non pas par un organisme culinaire traditionnel, mais par le ministère de la Justice, plus précisément par la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ). Ce fut une superbe aventure, un week-end food, un belle illustration du pouvoir unique de la cuisine, activité inclusive, accessible à tous et tellement valorisante. 

L’histoire a débuté par une invitation de Sophie Benoit, responsable des politiques institutionnelles à la direction territoriale de la PJJ Aquitaine Nord et une rencontre avec les membres du jury et l’équipe organisatrice de la PJJ lors d’une réunion de présentation au centre Don Bosco de Gradignan. Le lieu choisi, une maison d’enfant à caractère social nous a permis de comprendre par l’exemple le rôle de la cuisine dans l’accompagnement des jeunes. Le foyer ayant pour objectif « une remobilisation des apprentissages en vue de construire des projets de formation et d’insertion ». Agent polyvalent de restauration est une des options de formation proposée aux jeunes. 

Durant cette après-midi de travail, nous avons balayé tous les aspects du concours, son organisation, les éléments pratiques (lieu, horaires, parking) et le facteur humain, le plus important. Nous comprenons que les participants auront entre 14 et 18 ans, qu’ils se destinent ou non à la cuisine et que tous, ils ont préparé ce concours depuis des mois.

A l’issue de cette rencontre, nous nous sommes donné rendez-vous le dix-huit novembre au parc des Expositions de Bordeaux pour un grand moment de cuisine et d’émotions.

les jeunes de la PJJ au concours les parcours du Goût
Concours de cuisine de la PJJ Aquitaine

Les Parcours du Goût,

les 18 et 19 novembre, au Parc des Expositions de Bordeaux, nous n’avons pas vu notre ministre Eric Dupont Moretti cuisiner un procureur général en live. Pour cette  23ième édition du concours des parcours du goût, ce sont  des jeunes sous tutelle de la justice qui se sont challengés sous le parrainage de Chef Damien (Damien Duquesne), cofondateur du site de cuisine 750g et de Karima Medjeded championne paralympique de judo (Athènes 2004).

Ce fut une belle démonstration de cuisine thérapie

L’initiative place la cuisine au cœur d’un projet visant à réintégrer dans la vie réelle des jeunes un peu égarés, leur offrant un cadre, une structure et un défi. C’est une véritable seconde chance, une main tendue que les jeunes ont accueillie avec enthousiasme. Je dois avouer avoir été impressionnée par l’engagement tant des candidats que de leurs éducateurs qui tout au long du show les encourageaient de la voix.

Un Jury composé des meilleurs chefs de la région.

Les stars de la scène culinaire bordelaise ont avec beaucoup de générosité répondu présent à l’appel de la PJJ. Les jeunes encadrés par leurs professeurs ont travaillé sous le regard de chef de talents dont les double étoilés Nicolas Masse, restaurant la Grand’Vigne à Martillac et Jérôme Schilling, restaurant Lalique à Sauternes. Celui-ci était co-président du jury avec Quentin Merlet, nouveau chef du château Grand Barrail à Saint Emilion. J’ai eu la chance de participer à ce jury et je fus ravie d’apporter un regard bienveillant sur les assiettes qui nous ont été présentées. 

Concours les Parcours du Goût
Nicolas Masse, Quentin Merlet, Jérôme Schilling, Les chefs au jury des Parcours du Goût 2023

Le jury au complet : Présidents Quentin Merlet, Jérôme Schilling.

Nicolas Masse ( la Grand’Vigne) Oxana Cretu (Inima), LudovicVan Rompu (les ateliers de Ludo), Mathieu Martin (le Saint James), Gabriel Gette (café Lavinal) Camille Brouillard (L’Huitrier Pie) Clément Nadeau (Ladurée) Sophie Juby (Le Meilleur de Bordeaux), Frédérique Porterie (Procureure au Tribunal Judiciare de Bordeaux) Joël Couralet (Ancien directeur interrégional adjoint de la PJJ).

Le programme des Parcours du Goût, deux concours et des animations. 

Du Samedi 9h au dimanche 16h, vingt-huit brigades se sont affrontées sur le thème « Du sel de la mer au sucre des vignobles, quand la gastronomie raconte l’art du vivre-ensemble ». Le concours comportait :

Un show en mode top chef 

Chaque équipe préparait en back office (30 minutes) puis réalisait sous nos yeux (45 minutes) une recette à base de d’un panier de produits d’Aquitaine, région organisatrice pour cette année. Le large assortiment permettait aux candidats de s’exprimer autour des stars de la région : le boeuf de Bazas, le saumon de l’Adour, le magret de canard ou les huitres du bassin mais aussi avec le giraumon brodé ou galeux d’Eysines, la noix du Périgord et encore la moutarde violette de Brive. Nous avons vu un maki de saumon à la cuisson parfaite, un carpaccio de boeuf de Bazas et un tartare d’huitre en gelée de Lillet, de très belles assiettes, il faut le souligner, pour des cuisiniers amateurs. 

Les candidats officiaient en conditions concours professionnel type show télévisé avec le respect des temps, le coaching des éducateurs et les conseils techniques du jury. Au top final, les jeunes ont présenté et commenté leurs réalisations, exercice délicat mais souvent bien maîtrisé. Puis nous avons procédé à la dégustation suivie de l’évaluation des recettes en suivant une grille de notation qui prenait en compte :

  • Le respect du thème, du concept
  • Le nombre de produits du panier gourmand, 
  • La créativité́, la justesse des cuissons, 
  • L’assaisonnement et le dressage
  • La solidarité́ dans l’équipe et encore l’hygiène et la remise en ordre de l’espace. 

Avec vingt-huit assiettes à tester en deux jours, je peux vous dire que le jury n’a pas chômé mais soyons honnête, on s’est régalé. Les jeunes ont fait un super job, surmontant leur timidité et leurs handicaps tel cette équipe réduite à deux participants en raison de la défection tardive du leader pour cause d’accident de scooter. Concentrés, motivés et très solidaires, ils ont montré leur capacité à se rassembler et à canaliser leurs énergies autour du projet.

Un concours de stand 

Autre animation du week-end, le village où les équipes avaient mis en avant leur région d’origine au travers d’un stand de dégustation. Le public, venu en nombre, a particulièrement apprécié la déambulation gourmande proposée. Boissons, gâteaux et autres friandises.

Le jury et les organisateurs des Parcours du Goût 2023. Bordeaux.
Délibération et remise de prix 

Derniers temps forts du week-end, le moment de la délibération et de la remise des prix. Le jury s’est réuni à l’écart autour de ses deux coprésidents Jérôme Schilling et Quentin Merlet avec pour objectif de départager les meilleurs. Il y a eu discussions et prises de position de certains pour défendre leurs coups de cœur avant que tous se rassemblent derrière le chef Schilling qui a exposé son point de vue avec le cœur et l’expérience

Le dénouement s’est soldé par une distribution de prix magnifique, ponctuée d’acclamations et de cris joyeux. Les larmes ont coulé avec les vainqueurs, l’émotion étant palpable lorsque nous les avons entendus exprimer leur gratitude envers leurs éducateurs. Un jeune homme nous a particulièrement touchés en disant avec fierté : « Merci, merci. C’est la première fois que je gagne quelque chose »

Les candidats sont repartis le cœur léger, et nous, profondément émus par cette expérience qui place la cuisine au cœur d’un processus de stabilisation pour des jeunes fragiles. Nous leur souhaitons le meilleur et espérons que ces deux journées au Parcours du Goût auront suscité chez certains le désir de prolonger cette aventure culinaire.