France Bleu 3/02/22 : A la découverte du Médoc gourmand

Chronique de Février, podcast de l’émission ici. Côté saveurs Gironde

Déjà février. Oh my God, je ne vois pas le temps passer. Sur mon agenda, j’ai inscrit : crêpes, Saint Valentin et vacances scolaires. Si comme moi, vous vivez au rythme de ce calendrier, vous êtes peut-être à la recherche de bons plans, d’idées balades. La neige est tombée, il y a bien sur les Pyrénées mais plus près de Bordeaux, un territoire fabuleux vous attend, je pense au Médoc, à sa nature encore sauvage, à ses paysages multiples et aux hommes qui les dessinent. Pour vous parler de cette fascinante presqu’île, je partage mon coup de cœur du moment pour  A la découverte du Médoc Gourmand, un livre de recettes imaginées par le chef Jean-Luc Beaufils, aujourd’hui en charge de la table du Château Phélan-Ségur. 

C’est gourmand, moderne et parfois gaillard. J’ai craqué pour le poulet rôti au miel, grosses asperges blanches grillées et aussi pour la panna cotta au thym citron et sangria fraise.

J’attends avec impatience le retour du printemps pour qu’on puisse à nouveau se régaler des trésors du Médoc. 

La Panna Cotta à la crème du Médoc, recette de Jean-Luc Beaufils, photo Claude Prigent.

Pourquoi on aime A la découverte du Médoc Gourmand

En attendant les beaux jours, je me fais plaisir en feuilletant le livre. A la découverture du Médoc Gourmand, je vous le recommande pour de multiples raisons. 

En premier, c’est un bel objet en format magazine
  •  qui alterne recettes, portraits de producteurs et plans larges sur l’estuaire comme pour nous immerger dans ces paysages atypiques de terre et d’eau. Les très nombreuses illustrations de Claude Prigent rythment la lecture de magnifiques photos.
Ensuite, c’est un regard neuf sur le Médoc
  • celui d’un chef normand qui a retrouvé l’ambiance de son enfance, une nature entre campagne et mer, des fermes à taille humaine et des produits exceptionnels.
Côté cuisine, je me sens super à l’aise avec les 40 recettes
  • Nul besoin d’être diplômé Ferrandi + 5 pour réaliser le plat de côte de Blonde d’Aquitaine ou la pizza à la farine du Médoc. Jean-Luc Beaufils sublime le terroir sans nous abreuver de conseils techniques pour une cuisine joyeuse qui met en valeur le produit. 
Dernier point remarquable, c’est la belle place faite aux agriculteurs.
  •   En double page ou en clin d’œil en bas de recette, le chef dresse le portrait de ses voisins-producteurs. Cela donne au livre un supplément d’âme, une note d’humanité qui fait aimer davantage cette terre trop souvent cataloguée comme simple pays de vignes et forêts.   
40 recettes imaginées par le chef Jean-Luc Beaufils.

Vous l’avez compris, je suis fan comme de la cuisine du chef que j’ai eu le plaisir de tester à plusieurs reprises. Pour ceux qui aimerait le rencontrer, Jean- luc Beaufils est depuis cet été en charge de la table du Château Phélan Ségur, un grand domaine en appelation Saint Estèphe. A 2 ou en groupe, il vous est tout à fait possible de réserver une visite dégustation suivi d’un déjeuner. 

Jean-Luc Beaufils, un normand amoureux du Médoc

En cuisine depuis 1994Jean-luc Beaufils s’est construit une philosophie culinaire auprès de son mentor et maître d’apprentissage Denis Leclerc, propriétaire aujourd’hui retraité du Manoir de la Drôme (Calvados). Puis, très académiquement, il continue sa formation par un passage au sein de belles brigades parisiennes dont celle de Michel Roth au Ritz où il reste trois ans. 

En parallèle avec son parcours chez les grands, le petit-fils de paysan débute une histoire avec le Médoc par des vacances entre plage et forêt, touché au premier regard par cette terre que l’océan baigne et façonne à l’image de son pays de naissance. 

Il attend dix ans et en 2011, c’est le grand déménagement, il s’installe à Bordeaux. A l’Air de famille, il va nous régaler de sa cuisine à l’équilibre entre  les recettes sans chichi du bistro et les techniques exigeantes du gastronomique. Le Normand sublime le produit qu’il va chercher au plus près, le poisson vient de la côte Landaise et les légumes d’un petit maraîcher.  

Le chef Jean-Luc Beaufils, un normand amoureux du Médoc

5 ans plus tard, Jean-luc Beaufils, à l’étroit dans son établissement se cherche un nouveau challenge. Il se lance en terre médocaine, monte le restaurant de la Maison du Douanier avant de rejoindre en 2021 la table privée du Château Phélan Ségur, domaine de 70 hectares créé par un négociant irlandais, aujourd’hui propriété de Philippe Van de Vyvere et dirigé par Véronique Dausse. 

A Saint Estèphe, le chef assure le réceptif pour les invités du domaine et pour les visiteurs d’un jour qui ont choisi de combiner un moment gastronomique à la découverte des vins. 

Du déjeuner de travail au dîner en amoureux, il adapte sa cuisine à la demande des convives, ravi de mettre son talent au service d’un grand vin. Si l’aventure vous tente, n’hésitez pas à aller faire un tour sur le site du château. Vous y trouverez toutes les informations pour préparer votre visite : https://www.phelansegur.com/receptions/.

Je termine cette chronique par un retour sur le livre A la découverte du Médoc Gourmand et ses 40 recettes de cuisine dont le seul nom vous met l’eau à la bouche. Le livre paru aux Éditions Sud-Ouest vous attend chez votre libraire favori. Prix 22 €.

France Bleu 13/01 : Boulangerie pas à pas

Janvier, on entre dans le vrai hiver avec des envies de douceurs et de bien-être. Le week-end on reste au chaud à cuisiner des plats qui réchauffent et qui embaument la maison. Et quoi de plus agréable que les odeurs de pain sorti du four ?  On a commencé à en fabriquer pendant les confinements. En 2022, on se perfectionne. Pour cela, rien de mieux que les tutos de Fabrice Cottez. Vous l’avez découvert sur You tube, il sort un livre avec l’essentiel de ses recettes et cela s’appelle BOULANGERIE PAS À PAS.

Pourquoi on aime BOULANGERIE PAS A PAS.

Le livre de Fabrice Cottez, on l’adore pour plein de raisons. La première c’est qu’on y trouve des conseils et des recettes de professionnel donnés avec générosité. Fabrice est dans la transmission, dans le partage d’un savoir-faire. On sent vraiment une volonté de nous aider à progresser et c’est trop cool. 

Ensuite, on peut dire que c’est un bel ouvrage très illustré de photos, de techniques et qu’il balaie tous les sujets en partant des bases de la panification jusqu’au pains du monde.

Pour mémoire, voici un résumé de la table des matières :

  • Regard sur les matières premières : farine, sel, levure et eau
  • Le matériel, liste des indispensable
  • Les gestes techniques et la cuisson
  • Les levains
  • Les recettes 
    • Pain de campagne, pain complet, pain aux céréales
    • Pain sur différentes sortes de levain
    • Les viennoiseries, croissant, brioche, pain de mie
    • Pain pour cuisiner, pain à burger, fougasse, cheese nan et pâte à pizza.
La fougasse selon Fabrice Cottez, BOULANGERIE PAS À PAS

Un guide pour aller plus loin dans la réalisation de ses pains maison.

Vous l’avez compris, ce livre donne terriblement envie de sortir le robot et de se lancer. De mon côté, je fais déjà le pain burger et la brioche que je réalise avec de la levure fraîche achetée dans le commerce.

Avec le livre, je suis très tenté de faire mon propre levain. La recette de la page 53 semble très facile. Fabrice fait macérer 48 h des pommes bio dans une eau additionnée de miel. A l’issue, il presse les pommes et mélange le jus obtenu avec la farine puis laisse reposer 24h. Cela donne la souche qu’il va rafraichir (terme de boulange) avant chaque utilisation. 

Farine T80150 gr
Eau à 40°300 gr
Pommes bio en morceaux170 gr
Miel30 gr

Rafraichir : rajeunir un levain ou une pâte fermentée en lui ajoutant eau et farine dans les mêmes proportions. 

Cette chronique est à réécouter sur le site de France Bleu Gironde, page la brigade des blogueurs.

https://www.francebleu.fr/emissions/la-team-des-blogueurs-cuisine-de-france-bleu-gironde/gironde/apres-la-chaine-youtube-nommee-la-boulangerie-pas-a-pas-voila-le-livre

BOULANGERIE PAS A PAS

Editions Eyrolles, 16,90€  .Fabrice Cottez

France Bleu 9/12 : Ma petite BISCUITERIE

Nous sommes quasiment à quinze jours de Noël, j’ai hâte ! Je suis fan de cette période gourmande et festive, des retrouvailles en famille et des après-midi à papoter entre cousines. Côté cuisine, on s’amuse, on partage nos nouvelles recettes et on fait souvent des ateliers.

Cette année, j’ai envie de douceur et de sucré. J’emporterai avec moi  Ma petite BISCUITERIE, le livre de Christophe Felder paru aux Editions la Martinière.

Les Classiques de la biscuiterie française en 190 recettes 

Christophe Felder, l’auteur de l’incontournable Pâtisserie, nous propose ici, en duo avec Camille Lesecq, 190 recettes illustrées de biscuits pour le thé, de petits basiques à voyager et tous les classiques qui servent dans des préparations plus complexes.

Dans Ma petite biscuiterie on trouve par exemple :

🧁  le biscuit à la cuillère, l’indispensable base de la charlotte aux fruits. 

🥮  La dacquoise noisette

🥧  Le roulé, biscuit traditionnel de nos bûches de Noël

Et bien d’autres biscuits qui font le socle de la pâtisserie française.

Plus ludique, on y trouve aussi des idées pour les biscuits de Noël, des gâteaux à voyager, des propositions salées pour nos apéro du jeudi soir et plein d’autres suggestions. 

Ma petite Biscuiterie, un bel objet à glisser dans votre liste de Noël

Au-delà des recettes, ce que j’ai aimé dans Ma petite Biscuiterie, c’est l’objet livre. Avec sa belle couverture cartonnée, sa mise en page sobre et élégante, l’ouvrage aura toute sa place sur la table du salon. Ses couleurs tendres iront à merveille avec ma décoration du moment .

Je termine cette chronique de décembre par un simple recommandation.

Glissez Ma petite Biscuiterie dans votre liste au père Noël. Je suis certaine que vous aussi vous prendrez plaisir à feuilleter le livre et qu’il deviendra votre référence pour la réalisation de tous vos biscuits.

Ma petite Biscuiterie

Editions la Martinière 

34€

France Bleu 2/12 : Agenda Tutti Frutti 2022.

Comment ça va ? Je ne sais pas vous, mais moi l’hiver j’ai tendance à déprimer. Alors pour booster mon moral, j’ai plein d’astuces et de routines bien être. Ici je reviens sur ma chronique France Bleu Gironde du 2/12 : Agenda Tutti Frutti.

En cuisine, pour mettre du soleil et du peps dans mes assiettes, je cherche toujours de nouvelles idées. Avec l’agenda Tutti Frutti 2022, j’ai trouvé mon compagnon bonne humeur. Ce livre FEEL GOOD, je vais le poser devant moi sur mon bureau et j’y noterai mes rendez-vous gourmands.

Vous voulez en savoir un peu plus sur le contenu ?

L’agenda Tutti Frutti est un classique agenda papier sur lequel vous inscrivez votre planning jour par jour. Celui de Laurence Dessimoulie est organisé par semaine. Chacune occupe une double page illustrée d’une recette à base de fruits.

Pourquoi on aime l’agenda Tutti Frutti.

L’originalité de ce livre tient à la personnalité de Laurence Dessimoulie et à sa cuisine axée sur le bien-être et le respect des saisons. Les livres de Laurence sont le reflet de sa philosophie du manger responsable et de sa grande connaissance des plantes. Avec elle les fruits se consomment à maturité, les fraises en été et les pommes en hiver. Et quand la saison n’est pas propice aux fruits frais, elle bascule sur les fruits secs riches en bons sucres, en vitamine B et en antioxydants. 

Ici , un exemple de mise en avant d’un fruit riche en vitamine C, la grenade :

On prend beaucoup de plaisir à feuilleter ce livre qui en plus des recettes nous fait découvrir des produits originaux et nous rappelle à chaque page les bienfaits des fruits.

Alors si vous souhaitez mettre de la vitamine dans votre quotidien, je vous recommande ce petit ouvrage vendu au prix de 14€.

Sympa pour un cadeau de Noël. 

La Théorie des aubergines, roman de Leïla Bahsaïn

Aujourd’hui, je reviens sur un titre qui faisait déjà partie de ma liste de l’été https://sophiejuby.com/ete-2021-ma-liste-de-lecture. La théorie des aubergines de Leïla Bahsaïn on s’en doute ne parle pas de mathématiques mais de cuisine. Derrière ce drôle de titre se cache

Une histoire de femmes et de cuisine solidaire

Leïla Bahsan nous parle de Dija, web rédactrice au chômage que son ex employeur rappelle pour tenir la chronique au long cours d’un projet d’insertion par la cuisine. Stylo en main, l’héroïne suit la brigade du chef Achour dans son lent travail de retour au monde du travail. Ici la cuisine est prétexte à l’échange, au partage et à la reconquête de sa dignité.

J’ai aimé ce livre qui montre la cuisine sous un jour très particulier, celui du vivre ensemble.

Un livre où la cuisine permet de créer du lien social.

Les commis de cette cuisine pas ordinaire sont tous des cabossés de la vie, des exclus du monde du travail. Par petites touches, Leila Bahsan nous raconte leur parcours, leur mauvais chemin vers l’exclusion. Elle nous décrit aussi comment, au fil des jours, la brigade va se souder, se rassembler autour d’un projet commun, ici un diner en l’honneur du préfet de région. Les cassés vont retrouver courage et dignité. La cuisine va transformer leur vie.

Je n’en dévoile pas plus, je vous laisse découvrir l’histoire par vous même. Elle ne vous laissera pas indifférent.

La théorie des aubergines, de Leïla Bahsaïn. Editions Albin Michel 16,90€

Racisme ordinaire et nostalgie des origines, les autres thèmes du roman

En parallèle, Leïla Bahsan raconte le racisme ordinaire, les milles et une petites vexations subies par son héroïne, trop souvent utilisée comme l’arabisante de service face aux clients arabophone de son ancienne agence de pub. Elle évoque les difficultés de l’intégration, la nostalgie du pays perdu, le paradis de son enfance.

Le projet de la cuisine solidaire va aussi transformer sa vie. Le temps passé aux côtés du chef Achour et de son équipe va lui permettre une lente réconciliation avec ses origines marocaines. C’est un coucous, le plat

Mange-Tout, recettes du potager à la table de Carol Reid-Gaillard

Pour cette chronique de novembre, j’ai envie de partager mon coup de coeur pour le livre de Carol Reid-Gaillard, Mange-Tout. J’ai beaucoup aimé cet ouvrage qui associe recettes de cuisine et conseils de jardinage. L’auteur installée à Mailhos dans le Béarn nous fait partager la vie de sa micro ferme et de son merveilleux potager. Du printemps à l’hiver, on la suit dans ses travaux de jardin passant de la plantation aux cueillettes. Elles nous convie aussi à sa table où l’on déguste les légumes à tous les stades de leur vie. Rien qu’avec les yeux, on se régale des baby légumes puis de ceux devenus grands.

Le Minestrone au pesto, une recette du livre Mange-Tout aux Editions Sud Ouest

Un livre émouvant comme l’album de famille d’une amie

J’ai beaucoup aimé Mange-tout que l’on feuillette comme l’album d’une amie. Avec les nombreuses photos du jardin et des animaux, on entre dans l’intimité de Carol et s’y sent merveilleusement bien tellement son livre rayonne de tendresse pour son coin de paradis.

Je craque complètement sur les pages poulettes et vachettes, une vraie déclaration d’amour de Carol à ses animaux qui les traite en membres à part entière de sa tribu.

Tenez par exemple, les vaches, les sept béarnaises, elles vivent en liberté dans les 14 hectares de prairie bordant le domaine. Séduite par leur beauté, leur petit gabarit et leurs cornes en forme de lyre, Carol les a introduites sur la propriété juste pour contribuer à perpétuer la race. Elle n’en retire que du fumier pour son potager, un peu de lait quand leurs petits veaux sont repus et surtout du plaisir à les voir gambader dans le pré.

Même chose avec la basse-cour. Même chose avec la basse-cour. Quand Carol évoque Albert, Mary et Billy, c’est avec tellement de tendresse qu’on en viendrait nous aussi à rêver de poulailler juste dans l’espoir de nouer une aussi belle amitié avec des poulettes.

Mange-Tout, un livre original sur la cuisine des légumes du potager

Au delà d’une leçon de vie sur l’intelligence animale et le respect du vivant, Mange-tout reste un livre de recettes, environ 100, essentiellement végétales. Carol cuisine d’instinct le produit fraîchement cueilli d’une façon simple mais toujours savoureuse. Pour le goût, elle sait à merveille rehausser ses plats d’herbes aromatiques, de graines et de piment. Et pour la gourmandise, elle ajoute souvent un fromage de chèvre ou une mozzarella.

La tarte aux tomates du jardin de Carol Reid Gaillard, photo extraite de Mange-tout

Je termine cette chronique de novembre avec les info pratiques.

Si vous avez envie d’un moment de lecture bonheur, courez chez votre libraire chercher Mange-Tout.

Mange-Tout

Editions Sud-Ouest

256 pages, 22€

Chronique de septembre 2 : Les Ignorants

Dimanche, j’étais dans le Médoc et je me suis fais plaisir à pédaler dans les vignes allant de château en château au milieu de paysages magnifiques. C’était veille de vendanges et de la fébrile activité qui anime aujourd’hui les vignes il n’y avait que les prémices, des cars de vendangeurs portugais, des machines à remonter la vendange au pied des chais. A part cela, nous étions seuls dans le silence qui précède la joyeuse animation de la récolte.

Cette balade m’a donné envie de vous parler du métier de vigneron. Et pour cela j’ai choisi, une bande dessinée. Les Ignorants d’Étienne Davodeau. 

Cette Bd, c’est une initiation croisée entre un auteur et un viticulteur de la Loire. Chacun va inviter l’autre à partager son quotidien et découvrir les coulisses de son activité. 

J’ai aimé ce livre pour son côté didactique et ses dessins en noir et blanc qui donnent à l’histoire de la profondeur. 

Les Ignorants, une BD pour tout apprendre du métier de Vigneron

Dans le livre, on suit Richard Leroy au fil d’une année de production. L’histoire commence avec la taille, une activité essentielle pour canaliser la vigne plante liane à la croissance exubérante. 

On continue avec les autres travaux d’extérieur que l’auteur est invité à exécuter sous le regard amusé mais bienveillant de l’homme des vignes. Le dessinateur découvre les difficiles réveils à l’aube, le travail dans le froid et l’humidité, la fatigue musculaire mais aussi le bonheur du lever de soleil sur les vignes. Les deux hommes vont tour à tour planter, désherber, élaguer, nourrir les sols et protéger de la maladie à l’aide de préparations bio. 

En plus de bosser dur, on déguste beaucoup dans ce livre comme pour nous prouver que comprendre le vin c’est faire des allers-retours entre la vigne, le chai et la table avec à chaque fois l’envie de mettre tout le terroir dans un verre. 

Un livre utile qui explique simplement la production de vin en biodynamie

Les Ignorants aborde toutes les problématiques liées à la fabrication d’un vin.

On y parle de méthodes culturales biologiques, de sols vivants et d’une production sans chimie. Richard Leroy a choisi la biodynamie, une façon très naturelle qui mélange homéopathie des plantes, calendrier lunaire et bons sens paysan. Amoureux de son vin et de son terroir, il sait expliquer avec des mots simples la réalité du vin.

De son côté Etienne montre à son nouvel ami la réalité de la production d’un livre, les réunions éditoriales, les passages à l’imprimerie…..

Voilà j’espère que grâce aux ignorants et à cette chronique de septembre, votre prochaine dégustation aura un nouveau goût celui de l’amour et de l’effort. Plus jamais, vous ne regarderez une bouteille sans penser aux hommes qui ont fait le vin. 

Et si vous voulez en savoir plus sur la biodynamie. Voici l’exemple de la conversion en bio de Château Palmer

Les Ignorants

Editions Futuropolis

26€

Chronique de septembre, les larmes de ma vigne.

Pour cette chronique de septembre, je vous propose de parler de vins. C’est complètement d’actualité au moment où les vendanges viennent de commencer. Le livre du jour, c’est :

Les larmes de ma vigne, si le bio pouvait parler. Editions du Cherche midi.

J’ai aimé ce livre car il apporte

Un témoignage émouvant sur le quotidien d’un viticulteur.

Dans son livre témoignage, Denis Pommier nous fait partager une année dans les vignes. L’histoire commence en mars avec la taille, une activité essentielle dans la conduite de la vigne, plante liane dont la croissance naturelle est à la fois continuelle et anarchique.

On continue par le mois de toutes les incertitudes, avril. A cette période, la vigne vient juste de sortir de son long hivernage. Le viticulteur vit portable à la main, toujours en alerte, l’esprit occupé à analyser la météo. Dès que les températures chutent sous le zéro, c’est la mobilisation générale. Dans le vignoble, tous les hommes se préparent à la lutte. Contre l’ennemi, ils ne disposent pourtant que de moyens limités bougies et botte de foin que l’on allumera au petit matin dans l’espoir fou de réchauffer l’air à proximité des ceps. Parfois Denis Pommier renonce à installer ces dérisoires défenses, laissant la nature décider de la suite.

Ensuite, le livre nous fait traverser les mois de mai, juin et juillet ne donnent pas de répit côté météo. A cette époque, on craint les attaques du mildiou et les orages de grêle. Ce n’est qu’au mois d’août que le viticulteur peut respirer et déjà anticiper sur la récolte à venir.

Septembre dans les vignes, le mois du premier bilan

Dans le vignoble, septembre est le mois crucial où l’on fait les comptes. Certaines années, la nature se montre généreuse, les raisins gorgées de soleil annoncent une belle vendange. Et puis parfois, le destin est contraire, le millésime rebelle.

Il y a des années difficiles et même des années noires. A Chablis on se souvient du gel de 2003, de 2016 et de 2017.

2021 lui aussi sera marqué par une météo cauchemardesque avec un épisode de gel dramatique début avril, des attaques de mildiou et une pluviosité importante en juillet qui vont donner au final de tout petits rendements pour les Chardonnay.

Dans ces années particulièrement exigeantes, le viticulteur bio dispose de moyens limités. Les traitements au cuivre sont lessivés avec la pluie et obligent dont à multiplier les passages dans la vigne. C’est tout la difficulté de la conduite en vert d’une vigne que le livre de Denis Pommier met bien en avant. Il nous explique très simplement pourquoi et à quel moment il a décidé et pu se convertir.

Le choix du bio : ça s’est fait naturellement

Ça s’est fait naturellement. Je le répète comme un mantra à chaque fois qu’on me pose la question, celle qui revient inévitablement dès que je parle de mes vins.

Les larmes de ma vigne, Denis Pommier aux éditions du Cherche midi

Dans un contexte sociétal où le consommateur réclame du bien manger et boire, le livre de Denis Pommier apporte un éclairage intéressant sur le choix du bio ou pas.

Viticulteurs autodidactes, Isabelle et Denis Pommier ont fait le choix du bio il y a une dizaine d’années. La décision s’est prise avec le temps, une fois le domaine installé et pour des raisons aussi nombreuses qu’évidentes. Je citerai les principales :

  • le malaise grandissant d’employer des produits frappés d’une tête de mort et dont l’épandage provoque des dégâts visibles sur l’environnement
  • L’envie de protéger la santé des employés du domaine, de ses enfants.
  • L’apparition de nombreux cas de cancer dans son entourage

Aujourd’hui, Denis Pommier mesure le chemin accompli. Fier d’avoir accroché la petite feuille verte, le logo AB sur ses bouteilles, il n’en reste pas moins discret tellement le parcours a été difficile.

Rencontre avec Isabelle et Denis Pommier à Chablis

Début septembre, j’ai profité d’un voyage professionnel dans en Bourgogne pour aller à la rencontre d’Isabelle et Denis Pommier. Ce fut un joli moment de partage autour de leurs vins.

Les Larmes de ma vigne, un livre à lire absolument.

Pour terminer cette chronique de septembre, j’insisterai sur l’intérêt pédagogique des Larmes de ma vigne. Au fil des mots, nous marchons dans les vignes avec Denis Pommier, nous tremblons avec lui à l’annonce du gel et nous comprenons son métier qui devient encore plus complexe avec le passage à l’agriculture biologique.

24 juin : dernière chronique avant de nous dire adieu

Puisque demain, nous partons en vacances, je vous propose de terminer l’année avec un livre Feel good, une histoire de cuisine et de Sud-Ouest, un bouquin facile à glisser dans votre valise. 

Mon gros coup de coeur du moment va à :  Ce que les étoiles doivent à la nuit d’Anne – Gaëlle Huon. 17€90 aux Editions Albin Michel Une jolie histoire de cheffe, de pays basque et d’émotions. On commence dans le drama avec des cœurs brisés, des carrières stoppées net et des coups du sort. On continue avec de l’espoir, de la tendresse pour terminer avec  … Et là je m’arrête. Il vous faudra lire le livre pour connaitre la fin.

Si je reviens au début, je vois

Chronique de juin : Roman Feel good de l’été

Deux histoires emmêlées, deux destins uniques

Il y a déjà Balthazar, le fils d’un paysan pauvre qui un soir de l’été 1951 entre par effraction dans la vie de la fantasque Romy. La belle mène une vie de bohême auprès d’une riche marquise dont la fabuleuse villa et les soirées enchantées sont connus de tout Biarritz. 

Et puis il y a Liz, une jeune cheffe venue au pays Basque sur un coup de tête après avoir perdu réputation et promesse d’étoile lors d’une effroyable soirée où l’inspecteur du Michelin venait juger de sa cuisine. Alors qu’elle semble toucher le fond, la vie met sur son chemin un mécène qui lui donne les clés d’un bistro de campagne à charge pour elle de le transformer en restaurant gastronomique en douze semaines. Voilà que Liz retrouve la niaque de ses débuts et accepte de relever le défi.

A partir de là, l’auteur nous fait vivre les deux histoires en parallèle alternant les chapitres Balthazar avec ceux de Liz. Cette astuce ajoute du suspense, modifie le rythme du récit et excite notre curiosité, notre impatience à clarifier les liens qui unissent les deux histoires. On est pris dans l’intrigue, et bien décidé à ne refermer le livre qu’une fois tournée la dernière page. 

Ce qui m’a plu dans ce livre 

Au-delà du parcours de Liz, dont on comprend très vite qu’elle va réussir son pari, il y a dans le livre un regard très juste sur le monde de la cuisine gastronomique. On parle de réputation massacrée, de trajectoire brisée et de la dureté du monde de la cuisine. Anne-Gaëlle Huon nous emmène de l’autre côté du passe, là où l’on trime dur, là où l’on transpire et se bat pour sortir une belle assiette. 

On y trouve aussi Des seconds rôles attachants

Dans Ce que les étoiles doivent à la nuit, il y a une dizaine de personnages qui gravitent autour des héros. Tous ont traversé des épreuves douloureuses qui les rendent attachants et terriblement humains. Il y a Gwen la blonde jeune femme mère d’une petite Nine, délicate enfant au cœur trop fragile. Il y a Peyo le cuisinier taiseux dont on devine qu’il cache un douloureux secret, Rosa la vielle dame charmante, ses copines les jumelles Léonie et Augustine, Basilio, le commis au talent caché de pâtissier et bien d’autres seconds rôles qui donnent du relief à l’histoire. 

Ce Que les étoiles doivent à la nuit s’emporte sur la plage. Il fait parti des titres que je vous recommande pour cet été. Si vous chercher d’autres titres, c’est ici :

Vous retrouverez dans quelques jours la liste complète sur mon blog https://sophiejuby.com

Chronique de Juin : Les recettes de la vie, de Jacky Durand

Dimanche 20, nous fêterons les papas, les darons, les padrés. Alors pour cette chronique de juin, j’ai envie de vous parler de cette relation unique qui lie un fils et son père. Dans les recettes de la vie de Jacky Durand, on est en plein dans le sujet, dans l’évocation pudique d’un amour si particulier fait d’admiration pour l’homme et de respect pour le patron-ouvrier. 

Chronique de Juin sur France Bleu Gironde : les recettes de la vie de Jacky Durand

Une histoire de cuisine et de transmission

Le récit commence la nuit où le père, chef-propriétaire du Relais fleuri s’éteint doucement sur son lit d’hôpital, les poumons rongés d’un excès de cigarette. Julien, son fils au moment des aux revoir refait le chemin de leurs vies depuis le temps du CM1 où la mère est partie. Il repart au pays de son enfance quand l’équipe du restaurant lui tenait lieu de famille. 

Au centre on trouve le père, cuisinier-artisan, toujours vêtu d’un jeans, d’un t-shirt blanc et d’un tablier bleu, pieds nus dans ses gros sabots noirs, la gitane au coin du fourneau et la passion cuisine chevillée au corps.  A ses côtés, on trouve lulu le fidèle commis, compagnon de toujours depuis leur rencontre en Algérie pendant la triste guerre. Lulu le solitaire et sa vieille mobylette. Il y a aussi Nicole la serveuse au grand coeur qui fait aussi office de mère de substitution. Et c’est trois là s’entendent sans se parler pour faire tourner le bistro. On y sert une cuisine populaire à une clientèle d’habitués.

La dure vie de chef-propriétaire.

On travaille dur au bistro et l’on vit simplement. Les plaisirs de la vie, c’est la brioche du dimanche, c’est le pâté de campagne qu’on fait le samedi pour tenir la semaine. Le chef travaille sans recette, ni pesée. Il cuisine d’instinct des plats généreux qui nourrissent son homme mais n’enrichissent pas le chef. Alors pour son fils, le père voudrait une vie meilleure, loin des fourneaux.

Mais Julien, la passion, il l’a reçu en héritage et il entend bien en faire son métier. Alors patiemment, il se forme, le soir après l’école, il reproduit les recettes du père. Celles que la mère a écrite sur un cahier recouvert de cuir et qui a disparu avec elle. 

La relation père-fils reste au cœur du roman. Elle se distend quand le jeune bachelier part faire ses études à Dijon puis se consolide quand le jeune homme choisit de revenir au Relais Fleuri. 

Il y a d’autres figures à découvrir dans le récit. Il y a Hélène, la mère agrégée de lettres et bien d’autres visages qui font le sel du roman. Quant à la touche finale, je ne la dévoile pas, je vous invite à la lecture des recettes de la vie, une court roman disponible en format poche.

Les recettes de la vie

Collection poche . Folio

Prix 7,50€