Michel Guérard, pionnier de la cuisine santé.

Michel Guérard est parti en douceur, profitant de nos vacances d’été pour s’envoler en toute légèreté. Son départ a même été occulté par celui d’ Alain Delon, une autre légende du spectacle. C’est pourquoi aujourd’hui, j’aimerais rendre hommage à ce pionnier de la cuisine santé,  profiter de ce micro pour lui témoigner mon admiration et revenir sur  sa vie de roman.

Je ne vais pas vous retracer son parcours, + de 70 ans au service de la gastronomie et de la cuisine santé, c’est long à résumer et Wikipédia le ferait mieux que moi. Je vous propose simplement de mettre en lumière quelques points différenciants qui ont fait de lui un chef unique et atypique. Trois Étoiles au Michelin conservées pendant presque 50 ans.  Ça veut dire du Talent, du Travail, de l’Amour et le goût d’Entreprendre. 

En premier, Michel Guérard a commencé par la pâtisserie, discipline exigeante dans laquelle il excelle lui qui réussira le concours du Meilleur Ouvrier de France ou M.O.F en 1958. Du talent je vous disait. 

Jeune chef, doté d’une énergie incroyable, Il combinait la tenue d’un restaurant le jour avec celle d’une adresse de la nuit. Il fut le metteur en scène des diners du Lido, célèbre cabaret parisien et du Regineskaïa, boite de nuit en mode russe. De ses années parisiennes, il gardera le goût du spectacle et l’amour de sa vie puisqu’il a rencontré Christine en soirée. Ça c’est de la love. 

Tout cela pour vous faire comprendre, que le vieux monsieur guilleret que nous avons connu a d’abord été un joyeux compagnon et que s’il officiait encore en cuisine à plus de quatre vingt dix ans, c’est qu’il avait un formidable appétit de vie. Beaucoup de travail on en parlait. 

La passion cuisine ne l’a jamais quitté. Il avait aussi le goût de la transmission. Je me souviens de son intervention, à Bordeaux So Good, en 2016. Président du jury du concours impertinent de cuisine, Aquitaine Terre de Génie, il avait à cœur de partager avec les jeunes générations. Le gout d’entreprendre et de fédérer. 

Au final, quel sera son héritage ?

Côté business, en entrepreneur de génie, il laisse une superbe affaire à ses deux filles Éléonore et Adeline qui ont le bon goût de bien s’entendre pour perpétuer l’œuvre de leurs parents. 

Au monde de la gastronomie, il laisse :

  • Une bibliographie centrée sur la cuisine minceur, cuisine santé avec des recettes signatures déjà consignées dans le Best off des années 70. 
  • Un Village de chef, véritable microcosme au cœur des landes organisé autour du restaurant Gastronomique, Les Prés D’Eugénie et de sa table accessible, La ferme aux Grives.
  • Un concept de restaurants au décor opulent à visiter comme un musée. Les amateurs d’antiquités apprécieront le mobilier, les tableaux Napoléon III et les merveilles des arts de la table du trois étoiles. Dans un autre registre, la mise en scène de la ferme aux grives avec son buffet de victuailles travaillés comme une nature morte n’en fini pas d’inspirer le monde de la restauration.
  • Une école de cuisine santé ouverte aux professionnels et aux amateurs
  • Et surtout il laisse la philosophie de la nouvelle cuisine dont le manifeste n’a pas pris une ride et qui devrait être affiché dans toutes les cuisines de France. Sans vous énoncer les 10 commandements, je vous rappelle les fondamentaux : 

Ta carte de restaurant tu allègeras, des produits frais tu utiliseras et trop tu ne cuiras pas. Une évidence aujourd’hui mais dans les années 70 , les légumes étaient servis ramollos et le poisson surcuit.

Je termine par les Mots du dernier des grands chefs du XXsiècle, une définition du bonheur trop joli de Michel Guérard :

« le cuisinier est un marchand de bonheur-saveurs-couleurs éphémères qui trouve de ce fait, le sien en retour. Un bonheur qui demande de la retenue » extrait de MOTS & METS ED du Seuil. 

Quelques dates :

Né en 1933 , MOF en 1958 , Une étoile pour le Pot au feu à Asnière en 1967, 1976 signe la grande cuisine minceur puis la cuisine gourmande en 1977 et recoit cette année la ses trois étoiles au Michelin. Départ le 19/08/2024 à 91 ans.

Adieux monsieur Guérard et merci pour votre incroyable contribution à la gastronomie française.

Michel Guérard, inventeur et bâtisseur d’empire

Juin, mois de la fête des pères nous donne une belle occasion de retourner en arrière et de rappeler à papa les belles heures de la cuisine française avec un livre 

Michel Guérard, mémoire de la cuisine française.

Cet article a fait l’objet d’une chronique sur France Bleu Gironde que vous pouvez réécouter ici :

https://www.francebleu.fr/emissions/la-team-des-blogueurs-cuisine-de-france-bleu-gironde/gironde/michel-guerard-memoire-de-la-cuisine-francaise

Pourquoi Michel Guérard ? Why ? 

Parce que je l’aime, Avec lui it was love at first sight. 

Cette icône de la gastronomie française est un cuisinier de génie doublé d’un homme adorable.  J’ai eu le plaisir de le croiser plusieurs fois dans ma vie de chroniqueuse food et je l’ai adoré à la première rencontre. Je m’en souviens parfaitement, c’était pour l’édition 2015 de Bordeaux So Good, une foire gastronomique et culturelle dont il était le parrain. Président du jury du concours Aquitaine Terre de Génie, il a insufflé à l’évènement tout son amour de la gastronomie et son envie de transmettre aux jeunes générations. Depuis, à chaque nouvelle rencontre, il m’a séduite par sa passion cuisine, sa vivacité et sa gentillesse. 

Ensuite, ce livre écrit avec la complicité du scénariste Benoît Peeters nous fait vivre l’épopée d’un cuisinier devenu le meilleur d’Aquitaine, longtemps seul trois étoiles Michelin de la région. 

Michel Guérard, une vie de roman.

Dans le livre, tout est vrai mais tout sonne comme un roman.  On commence par le début, l’enfance d’un gamin de village grandit à l’ombre de la boucherie familiale dans une époque troublée par la guerre et une certaine pauvreté. On le suit dans sa découverte de la pâtisserie avec une entrée en apprentissage à 16 ans. Et puis très vite, c’est Paris, un début au Crillon et une carrière originale au sein du cabaret le lido avant de monter sa première affaire le pot-au-feu. Dans ce bistro de quartier populaire, il cuisine d’abord pour les ouvriers, les petits malfrats avant d’être distingué par un critique culinaire renommé qui va lui attirer une clientèle de gastronomes. La première étoile arrive en 1967, la seconde en 1971.

Je ne raconte pas la suite, la rencontre avec Christine au Reginskaïa, une femme brillante avec qui il construira une entreprise gastronomique hors norme. Je ne voudrais pas tout dévoiler.

Une bande copains célèbres qui inventent la Nouvelle Cuisine

Dans le livre, on croise Paul Bocuse, le big boss de la Nouvelle Cuisine, Raymond Oliver, Alain Senderens et beaucoup d’autres cuisiniers dont le nom ne nous est plus familier. 

Ses chefs novateurs font révolutionner le monde de la restauration avec leur Nouvelle Cuisine dont le manifeste écrit par Gault et Millau n’a pas pris une ride. 

Les dix commandements du manifeste de la Nouvelle Cuisine :

1.  Tu ne cuiras pas trop.  

2.  Tu utiliseras des produits frais et de qualité. 

3.  Tu allégeras ta carte. 

4.  Tu ne seras pas systématiquement moderniste. 

5.  Tu rechercheras cependant ce que t’apportent les nouvelles techniques. 

6.  Tu éviteras marinades, faisandages, fermentations, etc. 

7.  Tu élimineras les sauces riches.  

8.  Tu n’ignoreras pas la diététique.  

9.  Tu ne truqueras pas tes présentations.  

10.Tu seras inventif. 

Henri Gault, 1973

Michel Guérard, inventeur, compétiteur et bâtisseur d’empire.

Dans le livre, on découvre un chef agile et curieux auquel nous devons

Le service sous cloche 

La salade folle, légumes en vinaigrette et copeau de foie gras, une hérésie gourmande

La cuisine minceur, un concept et d’abord un livre, véritable best-seller paru en 1976 Et toujours réédité depuis. Le chef y partage des recettes conçues pour le public de curistes venus à Eugénie les Bains. Il y a un gros travail sur les sauces et les assaisonnements que le chef allège en enlevant farine et excès de crème.  

Un compétiteur 

En cuisine, il gagne tout. Dès ses débuts, il se révèle être un compétiteur hors catégorie.

Reçu premier au CAP pâtisserie, il va tout au long de sa carrière enchainer les succès et recevoir les plus belles distinctions. 

Un bâtisseur d’empire

Avec le soutien, la complicité et l’intelligence de sa femme Christine, il a bâti un complexe holistique à la hauteur de son immense talent. Dans son domaine des Landes, au Prés d’Eugénie, il propose à la fois des cures thermales, des séjours diététiques, une expérience spa originale et un plusieurs propositions culinaires. 

Son domaine comprend un restaurant gastronomique triplement étoilés, une auberge bistronomique et un café snacking. 

L’hébergement multiple avec le batiment du gastro ainsi que des logements plus campagne. 

https://www.academia.edu/32164082/La_Nouvelle_Cuisine_Française_rupture_et_avènement_dune_nouvelle_ère_culinaire

La mise en page largement illustrée de photos de l’époque

Le livre contient de nombreuses illustrations, des croquis du chef qui viennent rythmer le récit. 

Michel Guérard le parcours

  • 1933 – 1947 : naissance et jeunesse dans un petit village du Vexin (nord-ouest de Paris)
  • 1949 – 1954 les années d’apprentissage en pâtisserie et le service militaire. Une formation intense, très complète dans la rigueur et l’effort. A cette époque, le pâtissier est aussi traiteur et confectionne des gâteaux mais aussi des pâtés et des tourtes. 
  • 1958 M.O.F en pâtisserie
  • Début au Crillon, 
  • 1967 : 1ère étoile au Pot au Feu
  • 1971 : 2nde étoile au Pot au Feu
  • 1974 : installation à Eugénie-les-Bains
  • 1977 Troisième étoile à Eugénie les Bains

Michelin 2024 : pourquoi le Guide snobe notre Sud-Ouest ?

Ma chronique à écouter sur France Bleu Gironde, c’est ici

Palmarès Michelin 2024

Ce lundi 18 mars, j’étais devant mon écran, en direct avec le Michelin pour la remise des étoiles 2024. Cela faisait maintenant 10 jours que les équipes du guide nous faisaient saliver avec leurs annonces. J’avais hâte de connaître le palmarès. 

En attendant que la fête commence, j’ai mis le champagne au frais et imaginé une distribution Sophie Juby.

  • En premier, une jolie troisième à Nicolas Masse pour sa cuisine délicate à la Grand’Vigne.
  • Une seconde pour David Charrier à Toplong-Mondot, un endroit que j’adore, une autre seconde pour Tanguy Laviale et Vivien Durand, qui incarnent la Nouvelle Cuisine Bordelaise. 
  • Et pour terminer, une jolie première à Oxana Cretu, Alexandre Bru et Camille Brouillard.

J’avais des doutes sur les résultats mais cela me faisait plaisir d’écrire mon palmarès. J’ai bien fait de me réjouir en avance car le Michelin en Gironde, ohlala, la déception ! Je suis restée 2h devant mon écran et au final, tout pour Paris et le Sud Est et nous en Aquitaine, le Michelin 2024 : Rien, Nada, Kedal.

Oups pardon j’oublie deux jolies lumières qui s’installent l’une chez Nacre, à Arès sur le bassin d’Arcachon et l’autre à Saint Léon sur Vézère. Deux adresses à découvrir assurément. Mais quand même, deux petites récompenses pour la région, c’est carrément du vol. Mon cœur de naturalisée Bordelaise saigne. J’ai pleuré devant tant de méchanceté.

Comment peut-on nous faire ça, à nous, les foodistas du Sud-Ouest. Comment a-t-on pu à ce point nous snober ?

J’ai bien réfléchi au sujet et trouvé la réponse. Cela vous intéresse ? Vous voulez savoir pourquoi le Michelin nous puni et nous prive de la distinction suprême ? C’est très simple. Les Michelin nous jalousent. Je ne suis pas mytho, c’est complètement vrai et même si c’est très moche, il faut les comprendre. Né dans les pneus, au centre de la France, le guide nous envie :

  • Notre joie de vivre, notre truculence, notre cuisine gourmande et généreuse
  • Notre Dune du Pyla, notre bassin d’Arcachon, notre Pays Basque et notre Bordeaux comme un Paris en plus joli.

Du coup, ils nous évitent, ils nous ignorent préférant se concentrer sur leurs copains parisiens qui eux vivent la grisaille au quotidien. J’dis pas qu’à Paris y’a pas de talents. Je suis certaine de la pertinence des choix du Michelin et d’ailleurs la carte des étoilés du Sud- Ouest reste très belle avec ses tables bien installées dans le paysage gastronomique. Si on veut être positif, on peut souligner qu’en 2024, le Bibendum ne nous a pas fracassé, tous les restaurants du Sud-Ouest conservent leurs étoiles 2023. Bon point pour nous.

Alors comme ici, à Bordeaux, nous sommes beaux joueurs, nous allons leur donner une  chance de regagner notre amitié gastronomique.  Pour une jolie troisième, la récompense ultime arrêté en 1977 à Michel Guérard, on va patienter encore un peu.

Y’a des nouveaux talents qui poussent fort. On va garder un œil sur Jérôme Schilling à Lafaurie Peyraguey, sur Sébastien Faramond à la Table de Pavie, sur Bertrand Noeureuil au Gabriel, trois espoirs pour la Gironde qui devraient faire parler d’eux dans les prochaines années. 

Attention, un palmarès quasi inchangé ne change rien au mérite de ceux qui sont récompensés. Bravo à tous les lauréats dont je déroule la liste ci-après.

Les étoiles vertes en Gironde, palmarès 2024.

L’étoile verte a fait son apparition en 2020. Le guide Michelin en parle comme :

une distinction annuelle qui met en avant les restaurants en pointe en matière de pratiques durables. Proposant de vivre une expérience table qui conjugue excellence et éco-responsabilité, ces établissements dessinent un modèle de gastronomie alternatif et particulièrement vertueux.

Le Guide Michelin

Dans la galaxie food, on l’a d’abord négligée avant de comprendre que la distinction, plus rare qu’une première, en devient plus attractive. En 2022, tout bascule, le concept de gastronomie durable est repris par l’ensemble de la profession qui ne parle que de produits locaux et de lutte contre le gaspillage. Les bonnes pratiques se multiplient et s’affichent comme marqueur d’un vrai engagement. Pour autant, le Michelin ne distribue pas des étoiles vertes à tout va. En 2022, malgré les efforts des uns et des autres, ils ne sont que 4 à recevoir l’étoile verte. En 2023 et 2024, le Michelin confirme mais n’ouvre pas la liste. Aucun promu parmi les candidats potentiels de la région. Petite déception.

Les étoiles vertes en Gironde
RestaurantChefVille20232024
Les Belles Perdrix de Troplong MondotDavid CharrierSaint Emilion☘️☘️
Le Prince NoirVivien DurandLormont☘️☘️
Le Skiff club, de l’Hôtel HaïtzaStéphane CarradeArcachon☘️☘️

Un restaurant trois étoiles en Gironde.

Le guide Michelin aurait oublié le Sud-Ouest depuis 1977 date à laquelle il a décerné trois étoiles au génial Michel Guérard, l’inventeur de la Nouvelle Cuisine.

Les restaurants deux étoiles en Gironde, palmarès 2024

Les restaurants deux étoiles Guide Michelin Gironde 2024
RestaurantChefVille20232024
La Grand’Vigne, les sources de CaudaleNicolas MasseMartillac⭐️⭐️⭐️⭐️
Lalique – Lafaurie PeyragueyJérome SchillingBommes⭐️⭐️⭐️⭐️
Le Pressoir d’argentGordon Ramsay – Alexandre KoaBordeaux⭐️⭐️⭐️⭐️
Le Skiff Club, Hôtel HaïtzaStéphane CarradeArcachon⭐️⭐️⭐️⭐️
La Table de PavieYannick Alléno – Sébastien FaramondSaint Emilion⭐️⭐️⭐️⭐️

Les restaurants une étoile en Gironde, guide Michelin 2024

le mercato en cuisine : Mathis Jonquet à la maison Darroze, Thibaut Gamba au logis de la Cadène et Bertrand Noeureuil au Gabriel, trois restaurants une étoile ont changé de chef en 2023. Voilà un bon prétexte pour les foodies de revisiter ces adresses. Je vous ai devancé pour Bertrand Noeureuil, n’hésitez pas à faire un tour sur ma chronique qui vous fait vivre un diner au Gabriel où l’ancien bras droit d’Arnaud Donckele trois étoiles  à Cheval Blanc Paris installe sa cuisine.

liste des restaurant une étoile en Gironde 2024
RestaurantChefVille20232024
NacreMarc Antoine Lepage et Adeline LesageArès⭐️
Les Belles Perdrix de Troplong MondotDavid CharrierSaint Emilion⭐️⭐️
Maison Claude DarrozeMathis JonquetLangon⭐️⭐️
Le Logis de la CadèneThibaut GambaSaint Emilion⭐️⭐️
Maison NouvellePhilippe EtchebestBordeaux⭐️⭐️
L’Observatoire du GabrielBertrand NoeureuilBordeaux⭐️⭐️
L’Oiseau BleuFrançois SauvêtreBordeaux⭐️⭐️
Le PatioThierry RenouArcachon⭐️⭐️
Le Pavillon des BoulevardsThomas MorelBordeaux⭐️⭐️
Le Prince NoirVivien DurandLormont⭐️⭐️
RessourcesTanguy LavialeBordeaux⭐️⭐️
La Table d’Hôtes – Le Quatrième MurPhilippe EtchebestBordeaux⭐️⭐️
Le Saint-James Mathieu MartinBouliac⭐️⭐️
Le SolenaVictor OztronzecBordeaux⭐️⭐️
TentazioniGiovanni PiredduBordeaux⭐️⭐️

Chronique de printemps : un potager haut en couleurs

Le printemps, c’est demain. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir que déjà tout a commencé, la vie renait. J’adore cette explosion joyeuse. Comme chaque année, il me vient des envies de participer à la fête, de me lancer au jardin et au potager. Hélas, l’enthousiasme ne remplace pas le savoir-faire et comme je manque cruellement de pratique, j’ai cherché un modèle et pour 2024, j’ai trouvé l’inspiration avec le très beau livre de Lola Périer, Un potager haut en couleur. (Éditions Marabout, 25€)

Un potager haut en couleur, Editions Marabout

Coloré, moderne et didactique, le livre de lola, le bel objet m’a séduite et le contenu a fini de me convaincre.

Je m’explique :

Un Potager haut en couleur, un livre vitaminé

Une couverture qui annonce la couleur avec la photo plein cadre d’une superbe tomate de couleur violette à la belle forme de cœur. l’intérieur est à la hauteur avec une mise en page ludique qui fait la part belle aux photos de légumes. On a presque envie de croquer les pages tellement les images sont réalistes. 

Des fiches produits bien documentées

35 variétés de légumes et 10 herbes aromatiques sont présentés dans l’ouvrage avec pour chaque plante une fiche technique, son histoire et son mode de culture.

Une ode à la diversité. Un livre militant.

Avant de nous mettre au jardin, Lola nous questionne sur notre façon de manger. Son livre est un plaidoyer pour la diversité, le retour à une alimentation variée qui s’appuie sur des semences paysannes. 

Au moment où l’actualité du monde agricole met en lumière l’impasse de notre modèle agro-industriel, le parcours de Lola apporte un peu de fraîcheur dans le débat. Certes, on ne se nourrira pas complètement avec ces micro ferme mais au moins, on devrait faire l’effort de les visiter et par nos achat d’encourager les maraîchers locaux. 

J’en profite pour rappeler que Bordeaux a la chance d’avoir dans sa périphérie des exploitations familiales qui vendent en direct les légumes du moment. J’en citerai deux Le Jardin de Cyril, chemin du petit Sesca à Eysines et juste à côté, la ferme de Henri et David Durousseau. 

  • Le Jardin de Cyril, c’est ouvert les lundis, mercredis et vendredi de 15h à 19h. On les trouve aussi le samedi matin au marché de Saint Médard en Jalles. 
  • Chez les Durousseau, on vend en direct le vendredi toute la journée et au Capucins le samedi. 

Dans le jury des parcours du goût

Dans le jury des Parcours du Goût 

Je reviens aujourd’hui sur une expérience unique, ma participation au jury des Parcours du Goût 2023. On parle d’un concours atypique, organisé non pas par un organisme culinaire traditionnel, mais par le ministère de la Justice, plus précisément par la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ). Ce fut une superbe aventure, un week-end food, un belle illustration du pouvoir unique de la cuisine, activité inclusive, accessible à tous et tellement valorisante. 

L’histoire a débuté par une invitation de Sophie Benoit, responsable des politiques institutionnelles à la direction territoriale de la PJJ Aquitaine Nord et une rencontre avec les membres du jury et l’équipe organisatrice de la PJJ lors d’une réunion de présentation au centre Don Bosco de Gradignan. Le lieu choisi, une maison d’enfant à caractère social nous a permis de comprendre par l’exemple le rôle de la cuisine dans l’accompagnement des jeunes. Le foyer ayant pour objectif « une remobilisation des apprentissages en vue de construire des projets de formation et d’insertion ». Agent polyvalent de restauration est une des options de formation proposée aux jeunes. 

Durant cette après-midi de travail, nous avons balayé tous les aspects du concours, son organisation, les éléments pratiques (lieu, horaires, parking) et le facteur humain, le plus important. Nous comprenons que les participants auront entre 14 et 18 ans, qu’ils se destinent ou non à la cuisine et que tous, ils ont préparé ce concours depuis des mois.

A l’issue de cette rencontre, nous nous sommes donné rendez-vous le dix-huit novembre au parc des Expositions de Bordeaux pour un grand moment de cuisine et d’émotions.

les jeunes de la PJJ au concours les parcours du Goût
Concours de cuisine de la PJJ Aquitaine

Les Parcours du Goût,

les 18 et 19 novembre, au Parc des Expositions de Bordeaux, nous n’avons pas vu notre ministre Eric Dupont Moretti cuisiner un procureur général en live. Pour cette  23ième édition du concours des parcours du goût, ce sont  des jeunes sous tutelle de la justice qui se sont challengés sous le parrainage de Chef Damien (Damien Duquesne), cofondateur du site de cuisine 750g et de Karima Medjeded championne paralympique de judo (Athènes 2004).

Ce fut une belle démonstration de cuisine thérapie

L’initiative place la cuisine au cœur d’un projet visant à réintégrer dans la vie réelle des jeunes un peu égarés, leur offrant un cadre, une structure et un défi. C’est une véritable seconde chance, une main tendue que les jeunes ont accueillie avec enthousiasme. Je dois avouer avoir été impressionnée par l’engagement tant des candidats que de leurs éducateurs qui tout au long du show les encourageaient de la voix.

Un Jury composé des meilleurs chefs de la région.

Les stars de la scène culinaire bordelaise ont avec beaucoup de générosité répondu présent à l’appel de la PJJ. Les jeunes encadrés par leurs professeurs ont travaillé sous le regard de chef de talents dont les double étoilés Nicolas Masse, restaurant la Grand’Vigne à Martillac et Jérôme Schilling, restaurant Lalique à Sauternes. Celui-ci était co-président du jury avec Quentin Merlet, nouveau chef du château Grand Barrail à Saint Emilion. J’ai eu la chance de participer à ce jury et je fus ravie d’apporter un regard bienveillant sur les assiettes qui nous ont été présentées. 

Concours les Parcours du Goût
Nicolas Masse, Quentin Merlet, Jérôme Schilling, Les chefs au jury des Parcours du Goût 2023

Le jury au complet : Présidents Quentin Merlet, Jérôme Schilling.

Nicolas Masse ( la Grand’Vigne) Oxana Cretu (Inima), LudovicVan Rompu (les ateliers de Ludo), Mathieu Martin (le Saint James), Gabriel Gette (café Lavinal) Camille Brouillard (L’Huitrier Pie) Clément Nadeau (Ladurée) Sophie Juby (Le Meilleur de Bordeaux), Frédérique Porterie (Procureure au Tribunal Judiciare de Bordeaux) Joël Couralet (Ancien directeur interrégional adjoint de la PJJ).

Le programme des Parcours du Goût, deux concours et des animations. 

Du Samedi 9h au dimanche 16h, vingt-huit brigades se sont affrontées sur le thème « Du sel de la mer au sucre des vignobles, quand la gastronomie raconte l’art du vivre-ensemble ». Le concours comportait :

Un show en mode top chef 

Chaque équipe préparait en back office (30 minutes) puis réalisait sous nos yeux (45 minutes) une recette à base de d’un panier de produits d’Aquitaine, région organisatrice pour cette année. Le large assortiment permettait aux candidats de s’exprimer autour des stars de la région : le boeuf de Bazas, le saumon de l’Adour, le magret de canard ou les huitres du bassin mais aussi avec le giraumon brodé ou galeux d’Eysines, la noix du Périgord et encore la moutarde violette de Brive. Nous avons vu un maki de saumon à la cuisson parfaite, un carpaccio de boeuf de Bazas et un tartare d’huitre en gelée de Lillet, de très belles assiettes, il faut le souligner, pour des cuisiniers amateurs. 

Les candidats officiaient en conditions concours professionnel type show télévisé avec le respect des temps, le coaching des éducateurs et les conseils techniques du jury. Au top final, les jeunes ont présenté et commenté leurs réalisations, exercice délicat mais souvent bien maîtrisé. Puis nous avons procédé à la dégustation suivie de l’évaluation des recettes en suivant une grille de notation qui prenait en compte :

  • Le respect du thème, du concept
  • Le nombre de produits du panier gourmand, 
  • La créativité́, la justesse des cuissons, 
  • L’assaisonnement et le dressage
  • La solidarité́ dans l’équipe et encore l’hygiène et la remise en ordre de l’espace. 

Avec vingt-huit assiettes à tester en deux jours, je peux vous dire que le jury n’a pas chômé mais soyons honnête, on s’est régalé. Les jeunes ont fait un super job, surmontant leur timidité et leurs handicaps tel cette équipe réduite à deux participants en raison de la défection tardive du leader pour cause d’accident de scooter. Concentrés, motivés et très solidaires, ils ont montré leur capacité à se rassembler et à canaliser leurs énergies autour du projet.

Un concours de stand 

Autre animation du week-end, le village où les équipes avaient mis en avant leur région d’origine au travers d’un stand de dégustation. Le public, venu en nombre, a particulièrement apprécié la déambulation gourmande proposée. Boissons, gâteaux et autres friandises.

Le jury et les organisateurs des Parcours du Goût 2023. Bordeaux.
Délibération et remise de prix 

Derniers temps forts du week-end, le moment de la délibération et de la remise des prix. Le jury s’est réuni à l’écart autour de ses deux coprésidents Jérôme Schilling et Quentin Merlet avec pour objectif de départager les meilleurs. Il y a eu discussions et prises de position de certains pour défendre leurs coups de cœur avant que tous se rassemblent derrière le chef Schilling qui a exposé son point de vue avec le cœur et l’expérience

Le dénouement s’est soldé par une distribution de prix magnifique, ponctuée d’acclamations et de cris joyeux. Les larmes ont coulé avec les vainqueurs, l’émotion étant palpable lorsque nous les avons entendus exprimer leur gratitude envers leurs éducateurs. Un jeune homme nous a particulièrement touchés en disant avec fierté : « Merci, merci. C’est la première fois que je gagne quelque chose »

Les candidats sont repartis le cœur léger, et nous, profondément émus par cette expérience qui place la cuisine au cœur d’un processus de stabilisation pour des jeunes fragiles. Nous leur souhaitons le meilleur et espérons que ces deux journées au Parcours du Goût auront suscité chez certains le désir de prolonger cette aventure culinaire. 

Gault et Millau 2023 Aquitaine, le palmarès

Chronique 9 juin : Gault et Millau Tour Aquitaine 2023

Je reviens aujourd’hui sur un rendez-vous annuel de la gastronomie, le Gault et Millau tour. Chaque année, à l’occasion de la sortie du guide régional, le Gault et Millau récompense les talents en cuisine et en salle. Pour Zakari Benkhadra, directeur Général de Gault&Millau France, 

« Le Gault&Millau Tour est de ces rendez-vous, conviviaux, inspirants qui nous permettent de rendre hommage aux chefs et aux acteurs de la gastronomie que nous avons découverts partout en France. Notre ambition est à la fois de favoriser la transmission en permettant aux acteurs de ces métiers confirmés et en devenir, de partager leur savoir-faire au cours de démonstrations, de les célébrer et de les encourager grâce aux Trophées »

Ce lundi 5 juin, j’ai assisté à la remise des récompenses au Palais de la Bourse de Bordeaux en présence de nombreux chefs d’Aquitaine. Dans cette belle assistance, les girondins étaient venus en force. Je ne vous les citerai pas tous mais il y avait :

  • L’équipe de la Grand’Vigne, chef Nicolas Masse
  • L’équipe de Lafaurie-Peyraguey, chef Jérôme Schilling
  • Stéphane Carrade pour le Skiff club de l’Hôtel Haïtza
  • Sébastien Faramond pour la Table de Pavie
  • Mais aussi, Fabien Beaufour, Julien Cruège, Alexandre Koa, …

On comptait aussi de nombreux chef des Charentes, des landes et du Pays Basque. 

Détendue à l’ouverture, l’ambiance a changé au fur et à mesure de l’annonce des lauréats. La tension palpable dans l’assistance montre combien ces distinctions sont importantes dans la carrière des chefs. Une nomination au Gault et Millau, c’est la récompense d’années de travail et d’abnégation. C’est aussi une formidable mise en lumière susceptible d’accélérer une carrière. 

Le parrain de l’édition 2023, Michel Trama, nous a raconté son histoire avec le guide. Parfait inconnu jusqu’en 1981, il rentre au Gault et Millau avec la note de 15 et deux toques rouge. Ce sera pour lui, un énorme coup de boost. Le Michelin lui décernera six mois plus tard sa première étoile. Depuis, sa carrière s’est envolée et le guide lui est resté fidèle lui offrant même une des 10 toques d’or de France, titre qu’il partage en Aquitaine avec son copain Michel Guérard. 

Le Palmarès complet Gault et Millau Aquitaine 2023 :

Difficile de vous donner en peu de temps le palmarès complet. Vous le trouverez dans son intégralité sur mon blog le meilleur de Bordeaux. 

Je reviens très vite sur Le Gault et Millau d’or décerné à Jérôme Schilling, chef du restaurant Lalique Lafaurie Peyraguey. Il a reçu son prix avec joie et humilité. Dans ses remerciements, il nous a parlé de sa passion, de son goût de la compétition et de la valeur travail. En vrai leader moderne qui la joue collectif, il a aussi salué le travail d’équipe :

« Je suis infiniment fier du travail que nous accomplissons tous ensemble. Cette distinction est d’abord celle de toute une équipe de passionnés qui vit une formidable aventure collective. Nous la devons aussi à notre propriétaire Silvio Denz, qui nous a donné les moyens d’atteindre nos objectifs en un temps record, en nous faisant une confiance totale. Je voudrais remercier les clients qui nous encouragent chaque jour avec bienveillance à nous dépasser. Leur fidélité est la plus belle des reconnaissances ». 

Un palmarès qui invite à l’escapade

En regardant le palmarès, il me vient une idée. J’imagine un voyage gastronomique à la découverte de ces talents. Je n’ai pas encore fait l’itinéraire mais le projet me tente. Qu’en dites vous Isabelle, un food trip en Aquitaine sur les traces des lauréats. Sympa comme idée vacances ? 

lauréat Aquitaine Gault et Millau 2023

  • Gault&Millau d’Or : 
    • Jérôme Schilling 
    • Lalique – Château Lafaurie-Peyraguey Bommes, 33 . 
    • 4 toques – note de 17/20
  • Jeune Talent : 
    • Mathieu Thomas 
    • Mimosa Sare, 64 
  • Trophée Grand De Demain : 
    • Jérôme Dallet 
    • Le Dallaison Saintes, 17 
  • Techniques Excellence : 
    • David Sulpice 
    • Villa de l’Étang Blanc Seignosse, 40 
  • Cuisine de la Mer, des Lacs et des Rivières 
    • Mathieu Martin 
    • Le Saint-James Bouliac, 33 
  • Pâtissier
    • Damien Amilien 
    • L’Observatoire du Gabriel Bordeaux, 33 
  • Terroir d’exception 
    • Louis Festa 
    • Les Singuliers Saint-Astier, 24 
  • Accueil
    • Rémi Latrubesse et l’équipe de salle 
    • La Ferme aux Grives 
    • Eugénie-les-Bains, 40 
  • Sommelier
  • Maxime Develay 
    • Ekaitza Ciboure, 64 
    • Tradition d’aujourd’hui 
  • Nicolas Eche 
    • En Cuisine Brive-la-Gaillarde, 19 
    • Trophée Jeune Talent en Salle 
  • Antoine Pierre 
    • Château de Brindos Anglet, 64 

Le Guide Michelin 2023, les étoilés de Gironde

Le Guide Michelin 2023 en Gironde, le retour du chef Tanguy Laviale.

Le 6 mars, le guide Michelin dévoilait son palmarès 2023 à Strasbourg. Derrière mon écran, j’ai suivi pour vous la cérémonie animée par Anaïs Bouton. J’ai vibré dans l’attente des résultats et pleuré avec Céline et Alexandre Couillon à l’annonce de leur troisième étoile. Leur joie, leur émotion était palpable. Ce fut un moment très fort. Superbe troisième étoile à Noirmoutier, un trophée pour les Pays de Loire. Ici, c’est moins la fête, La Rochelle a perdu sa troisième, trop triste pour le chef Christopher Coutanceau. 

Pour en venir aux résultats régionaux, en Aquitaine, nous avons 5 nouvelles tables étoilés :

  • Ressources, Tanguy Laviale, Bordeaux.
  • La Maison de Pierre, Nicolas Monceau, Hasparren.
  • Table Mirasol, Philippe Lagraula , Mont-de-Marsan.
  • Maison Ruffet, Villa Navarre, Christophe Canati, Pau.
  • Aumi, Mickael Clautour , Puymoyen.
Tanguy Laviale, chef restaurant Ressources

Ici à Bordeaux, Le guide Michelin nous la joue tranquille. On reprend les mêmes et on y ajoute un habitué du palmarès, Tanguy Laviale. Au lendemain de la période covid, le chef rêvait d’autres horizons et nous disait au revoir. Septembre 2021 marquait la fin de la belle aventure Garopapilles. (je vous en parlais ici)

Et puis en 2022, tout recommence, associé au talentueux Daniel Gallacher, il s’installe rue Fondaudège avec une partie de son ancien staff. Le public a suivi, le Michelin aussi. Ressources prend sa place dans la liste des étoilés Michelin.

Ce sera la seule innovation de 2023. La liste complète des étoilés ressemble à peu de choses à celle de 2022. On notera l’absence d’ONA, l’OVNI végan du bassin d’Arcachon qui disparait définitivement du paysage gastronomique de la région. Claire Vallée devient cheffe nomade, allant distiller de par le monde ses recettes de cuisine végétale.

Attention, un palmarès quasi inchangé ne change rien au mérite de ceux qui sont récompensés. Bravo à tous les lauréats dont je déroule la liste ci-après.

Les étoiles vertes en Gironde, palmarès 2023.

L’étoile verte a fait son apparition en 2020. Le guide Michelin en parle comme :

une distinction annuelle qui met en avant les restaurants en pointe en matière de pratiques durables. Proposant de vivre une expérience table qui conjugue excellence et éco-responsabilité, ces établissements dessinent un modèle de gastronomie alternatif et particulièrement vertueux.

Le Guide Michelin

Dans la galaxie food, on l’a d’abord négligée avant de comprendre que la distinction, plus rare qu’une première, en devient plus attractive. En 2022, tout bascule, le concept de gastronomie durable est repris par l’ensemble de la profession qui ne parle que de produits locaux et de lutte contre le gaspillage. Les bonnes pratiques se multiplient et s’affichent comme marqueur d’un vrai engagement. Pour autant, le Michelin ne distribue pas des étoiles vertes à tout va. En 2022, malgré les efforts des uns et des autres, ils ne sont que 4 à recevoir l’étoile verte. En 2023, le Michelin confirme mais n’ouvre pas la liste. Aucun promu parmi les candidats potentiels. Petite déception.

Les étoiles vertes en Gironde
RestaurantChefVille20222023
Les Belles Perdrix de Troplong MondotDavid CharrierSaint Emilion☘️☘️
ONAClaire ValléeArès☘️fermé
Le Prince NoirVivien DurandLormont☘️☘️
Le Skiff club, de l’Hôtel HaïtzaStéphane CarradeArcachon☘️☘️

Les restaurants deux étoiles en Gironde, palmarès 2023

Les restaurants deux étoiles Guide Michelin Gironde 2023
restaurantchefville20222023
La Grand’Vigne, les sources de CaudaleNicolas MasseMartillac⭐️⭐️⭐️⭐️
LaliqueJérome SchillingBommes⭐️⭐️⭐️⭐️
Le Pressoir d’argentGordon RamsayBordeaux⭐️⭐️⭐️⭐️
Le Skiff Club, Hôtel HaïtzaStéphane CarradeArcachon⭐️⭐️⭐️⭐️
La Table de PavieYannick AllénoSaint Emilion⭐️⭐️⭐️⭐️

Les restaurants une étoile en Gironde, guide Michelin 2023

liste des restaurant une étoile en Gironde 2023
restaurantchefVille20222023
RessourcesTanguy LavialeBordeaux⭐️
Les Belles Perdrix de Troplong MondotDavid CharrierSaint Emilion⭐️⭐️
Maison Claude DarrozeYoann AmadoLangon⭐️⭐️
Le Logis de la CadèneAlexandre BaumardSaint Emilion⭐️⭐️
Maison NouvellePhilippe EtchebestBordeaux⭐️⭐️
L’Observatoire du GabrielAlexandre BaumardBordeaux⭐️⭐️
L’Oiseau BleuFrançois SauvêtreBordeaux⭐️⭐️
ONAClaire ValléeArès⭐️fermé
Le PatioThierry RenouArcachon⭐️⭐️
Le Pavillon des BoulevardsThomas MorelBordeaux⭐️⭐️
Le Prince NoirVivien DurandLormont⭐️⭐️
La Table d’Hôtes – Le Quatrième MurPhilippe EtchebestBordeaux⭐️⭐️
Le Saint-James Mathieu MartinBouliac⭐️⭐️
Le SolenaVictor OztronzecBordeaux⭐️⭐️
TentazioniGiovanni PiredduBordeaux⭐️⭐️

Des regrets quant au palmarès 2023 ?

On a tous une adresse favorite, un chef préféré et on aimerait que notre choix soit validé par le guide Michelin. Alors comme vous certainement, le palmarès 2023 me laisse sur ma faim malgré ses 630 tables étoilées et ses 44 nouvelles adresses. Cela fait partie du jeu. Un guide, ce n’est pas un annuaire, c’est une sélection raisonnée. les critères de choix du livre rouge peuvent nous échapper mais nous ne pouvons douter ni de son sérieux, ni de sa légitimité. En douter, ce serait comme de remettre en question le bien-fondé des jeux Olympiques. Qui voudrait priver les sportifs de haut niveau d’une si belle compétition ?

Le First Name, nouvel hôtel et restaurant quartier Mériadeck

Ici une chronique pour France Bleu Gironde : Le First Name Bordeaux, nouvel hôtel et restaurant quartier Mériadeck. pour la réécouter, clic ici.

Bonjour Isabelle, Bonjour Chef Jésus. Quel bonheur de vous retrouver Isabelle, vous nous avez manqué. Du coup, j’aimerais fêter votre retour à l’antenne. Si cela vous tente, on pourrait aller boire un verre dans un endroit hyper stylé. 

Je vous propose de découvrir le First Name Bordeaux, nouvel hôtel du quartier Mériadeck. En vrai, je ne vais pas parler de l’hôtel, (je ne saurais pas vous décrire les chambres, je n’y ai pas dormi) mais j’ai testé son restaurant le BADA, une adresse pour amateurs de bonnes tables dont la carte est signée Cédric Béchade, le chef étoilé de l’Auberge Basque à Saint Pée sur Nivelle.  

Le First Name Bordeaux, au premier regard, c’est waouh, de la verdure et des bonnes ondes.

C’est d’autant plus sympa que de l’extérieur, rien ne laisse imaginer un tel endroit. Je vous situe, au Firstname on est rue Claude Bonnier, un endroit typique du quartier Mériadeck avec ses façades en béton époque 70 futuriste et son organisation de construction sur dalle en R+1. En vrai, pas vraiment fun. 

Dans ce monde de science-fiction minéral et gris, le First Name Bordeaux joue du contraste. 

Une fois passé la porte, c’est waouh, un shoot de lumière, une plongée dans un univers ludique et chaleureux. Dès l’escalier, aux marches de bois clair et aux murs végétalisés, on est pris dans une ambiance Feel Good qui ne nous lâchera plus le temps de notre expérience. A l’étage, Marc Hertrich et Nicolas Adnet, les architectes, ont imaginé un monde singulier bien balancé entre confort et design. Ils ont conservé la construction originelle avec sa structure béton et ses grands volumes dont le centre est habité d’un bar monumental. Autour de ce bar, la salle à manger offre aux convives le confort attendu dans un hôtel de classe internationale, tables espacées et sièges moelleux. Le décor très soigné avec un parti pris d’originalité séduira l’amateur de lieu atypique. 

Une autre des particularités de l’endroit, c’est d’offrir à ses hôtes l’opportunité de faire un reportage photo stylé. On peut se faire plaisir côté réseaux sociaux, au First Name Bordeaux, tout est instragammable, les chaises, les luminaires, le bar et les assiettes évidemment. 

Pour vous donner un exemple, ici et là sont posés des lampes dont le pied est un canard en métal doré ou un lapin dressé. Dans un coin, un nounours taille XXL vous tend les pattes pour un câlin et une photo souvenir comme on en fait avec Santa Claus au marché de Noël. Personnellement, je n’ai pas résisté à la tentation de poser avec Badaboum. 

Une cuisine signée Cédric Béchade

Une fois posé le décor, on va s’intéresser à la Food, un domaine supervisé par le chef Cédric Béchade. Pour le Bada, il a imaginé une cuisine Sud-Ouest, moderne et décomplexée. Il emprunte à la tradition ses recettes fétiches, à l’Aquitaine ses superbes produits et au monde ses spécialités pour twister ses assiettes à base de produit frais et de saison. 

Côté approvisionnement, on est dans le régional avec une volonté de s’inscrire dans le local. 

restaurant du First Name Bordeaux, le menu d’inspirations Sud-ouest

Je vous donne un exemple. En février, je me suis fait plaisir avec une entrée en mode cocktail et tapas. A deux, on s’est partagé trois assiettes, chou burger, taboulé du vigneron et rouleau de printemps de salade caesar. Pour suivre, des plats construits tout près du produit comme le canard en crépinette et purée de potimarron ou les chipirons sur topinambours en purée et en brunoise bien relevé de chorizo. Je me suis régalé de ce plat, un classique du sud-Ouest mis au goût du jour avec un légume oublié. J’ai terminé par une jolie gourmandise, une tarte au crémeux chocolat et grué de cacao. 

Pour résumé, mon diner au BADA fut une belle expérience dans un décor design cosy avec en musique de fond la programmation d’un DJ présent tous les jeudis. 

Alors J’y reviens, Isabelle, pour votre retour, on pourrait se faire le FirstName. J’ai pas parlé de l’addition, bon ça pique un peu mais un câlin avec badadoum, cela vaut bien un petit effort. 

Le Firstname, ce qu’il faut savoir

On en repassera : Le First Name Bordeaux dispose d’une terrasse avec vue sur la trop méconnue esplanade Charles De Gaulle, une promenade arborée, véritable oasis de fraîcheur en plein centre ville. Le Bada s’y installera aux beaux jours. On ira faire un tour. 

Chronique France Bleu : Les sentinelles du goût

Ici ma chronique France Bleu de février 2023 : https://www.francebleu.fr/emissions/la-team-des-blogueurs-fb-gironde/gironde (tu cliques pour écouter le podcast)

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler « des sentinelles du goût », un projet collaboratif porté par 5 étudiants en licence professionnelle VAMT* ou valorisation des territoires et l’IGNA.

Pour ceux à qui ces acronymes ne parlent pas l’IGNA désigne l’Institut du Goût de Nouvelle Aquitaine, une association qui valorise les savoir-faire culinaires et les produits alimentaires traditionnels d’Aquitaine. Elle cherche aussi à les protéger d’un futur déclin ou d’une usure détournée de leur nom. A ce titre, l’association a imaginé « les sentinelles du goût », une distinction décernée à des producteurs d’excellence choisis selon les critères suivants :

  • Une fabrication traditionnelle ou innovante inscrite dans son territoire.
  • Une fabrication au plus près du produit, qui emploie peu d’additifs ou de conservateurs et vise un juste équilibre du sucre et du sel.
  • la préférence à des pratiques respectueuses de l’environnement.
  • Une logique de savoir-faire/Authenticité du produit.

Invitée à la présentation des lauréats de l’édition 2023, j’ai rencontré des femmes et des hommes qui portent haut les couleurs de l’agriculture en Aquitaine. Ce fut un moment de pur bonheur que de les entendre témoigner sur leur quotidien, leurs pratiques et leur métier passion. 

 Je vous les présente rapidement.  Cette année ont été distingués :

Lauréats des sentinelles du goût 2023

le Domaine de Rapatel à Villefranche du Périgord (24),  une ferme de 34 hectares dont 6 dédiés à l’arbre à pain. Isabel et Tanguy de Rosanbo y récoltent et transforment celle qu’Isabelle qualifie de « princesse parce qu’elle n’aime ni le chaud, ni le froid », la châtaigne.  

Le Cabestan ferme du pêcheur à Sainte Terre (33), David et Sabine Durand y perpétuent la pêche traditionnelle dans la Dordogne. Sur place, ils accueillent le public pour un parcours découverte et une dégustation des poissons du moment : anguille, alose et lamproie.

la Ferme de Bérénice à Arveyres (33)  la propriété d’une jeune femme ardente défenseur de l’élevage traditionnel qui par sa présence en zone humide permet d’entretenir le paysage. Elle travaille uniquement le bœuf de Bazas, une race ancienne autrefois utilisé pour les travaux des champs et qui fait aujourd’hui le régal des connaisseurs. 

La ferme Enautenea (Famille Tambourin) à Saint Etienne de Baigorry (64).  Les deux frères Guillaume et Michel élèvent des brebis selon le cycle naturel qui voit les petits naître à l’automne et les mamans donner du lait de décembre à juillet. Cela permet de partir en transhumance l’été et de laisser les prairies se regénérer pour produire le foin qui permettra de passer l’hiver.  Ils vendent en direct à la ferme leur fromage sous label Ossau Iraty et les sous-produits de leur élevage, la charcuterie des porcs nourris au lactoserum (dans une démarche vertueuse de ne rien gâcher)

Le restaurant Euzkadi dans les Pyrénées Atlantiques, Espelette. Une affaire familiale qui met à la carte les plats typiques du Sud-Ouest dont le fameux Axoa, un hachis de veau à la tomate mijoté, autrefois simple plat de casse-croûte et aujourd’hui plat emblématique du Pays Basque. 

Les lauréats des sentinelles du Goût édition 2023. Les étudiants et professeurs de licence VAMT porteurs du projet.

J’aimerais vous en dire davantage, vous évoquer plus en détail le parcours de chacun mais vous le savez le temps d’une chronique est très court. C’est pourquoi, je vous invite à aller à la rencontre de ces agriculteurs du XXI siècle qui ouvrent volontiers les portes de leur exploitation au public. Tous organisent des visites, des dégustations à la ferme et se feront une joie de vous recevoir chez eux. N’hésitez pas à consulter leur site. Vous y trouverez toutes les informations pour planifier votre visite et en attendant une boutique en ligne pour tester leurs produits. 

Je termine en saluant les étudiants de license VAMT de Bordeaux Montaigne qui ont porté le projet sentinelles du goût 2023. Merci à Quentin Mondy, Mia Thobois, Guillaume Gatien, Jean-Baptiste Blotin, et Souad Ben Echeykh pour leur travail de mise en avant des acteurs du bien produire en Aquitaine.

On va déguster Paris, Pourquoi on aime par Sophie Juby

Le 4 janvier, sur France Bleu Gironde, je revenais au studio pour une chronique culinaire. Je vous la livre encore bien chaude :

Bonjour Marie, bonjour chef Romain. Je suis ravie d’être avec vous pour débuter l’année et profite de l’occasion pour vous souhaiter le meilleur, de l’amour, de la joie et plein de moments légers et doux, des instants choux. De mon côté, je promets de mettre dans mes chroniques de vrais coups de cœur pour embellir votre quotidien.

Pour bien commencer, j’ai pensé à un livre qui nous ramène aux traditions du XIX quand les familles vivaient au rythme d’un almanach, sorte de livre encyclopédie qui servait à la fois de calendrier, de recueil de recettes et d’astuces.

On va déguster Paris

Ok, y’a quand même un blême. Ici, on aurait préféré Bordeaux, mais ne boudons pas notre plaisir, l’ouvrage et ses 448 pages a de quoi nous intéresser, nous amuser et nous apprendre sur Paris au sens large puisque l’on y parle de la région parisienne, terre de traditions culinaires. 

On va déguster Paris se veut à la fois, guide gastronomique, répertoire de recettes, inventaire du terroir et encyclopédie et nous on adore. Je vous dis ici pourquoi.

Pourquoi on aime On va déguster Paris

C’est déjà un bel objet riche de nombreuses photos et illustrations mises en page de façon ludique et dynamique. Au passage, je soulignerai son côté Gargantuesque dans la continuité des précédents ouvrages on va déguster. En plus de son chef de brigade, François Régis Gaudry, 80 contributeurs, 20 illustrateurs, 9 photographes et toute une équipe éditoriale ont porté ce projet hors norme. 

Recettes de soupes parisiennes, extrait du livre On va déguster Paris. ©Marabout/ France-Inter

Ensuite, il y a cette approche patrimoniale de la cuisine qui relie nos références culinaires à leurs histoires et traditions. Recettes, lieux et personnages célèbres nous sont présentés par des plumes expertes pour le plus grand bonheur des passionnés.

L’invention du restaurant, extrait d’On va déguster Paris, ©Marabout/ France-Inter

Je n’oublie pas le répertoire de bonnes adresses qui fera merveille pour planifier nos foodtrips dans la capitale. Tout y est : les boulangers, les bouchers, les marchés et les restaurants classés par catégorie du bistrot au palace. 

On aime aussi les recettes accessibles doublées de l’histoire de la spécialité. Tenez page 334, Loïc Bienassis nous dit tout sur la galette des rois. La double page  comporte une partie dédiée à la recette une autre à l’histoire du produit + les meilleurs spots où acheter cette spécialité. Sur le même modèle, vous trouverez 88 recettes qui constituent le socle de la cuisine classique, la blanquette de veau, le paris brest …

La galette parisienne, recette extraite d’ On va déguster Paris. ©Marabout/ France-Inter

Je n’en dis pas plus, je vous laisse découvrir l’ouvrage à votre rythme. On va déguster Paris se savoure de bien des manières, en lecture au fil des pages mais aussi au hasard. L’équipe éditoriale a travaillé à la double page et non de façon chronologique, ce qui laisse à chacun la possibilité de se construire son menu dégustation. Last but not least, je vous invite à aller rencontrer de François régis Gaudry qui sera en dédicace à la librairie Mollat le mercredi 18 janvier à la station Ausone de 18h à 19h30.