Visiter Margaux et vouvoyer un Premier.

Margaux : Le nom fascine. Le vin, un des plus prestigieux du monde, fait rêver. Son histoire est romanesque.

Le site impressionne, c’est le monde des happy few, celui des cinq Premiers du classement de 1855. Le château, construit en 1801, est classé monument historique, les chais sont signés Norman Foster, la modernité sublime les traditions. La dégustation finale, trop cool, un pur moment de bonheur.

Margaux, c’est stylé, vraiment !

Le passé tumultueux du domaine ressemble à celui des belles propriétés du Médoc avec de nombreux changements de propriétaire. Des phases de prospérité alternent avec des périodes de déclin liées au contexte historique. La propriété connaît en particulier l’épisode malheureux de la révolution de 1789 et le phylloxéra. L’actuel château, surnommé le petit Versailles Médocain, est resté inchangé depuis sa construction par l’architecte de renom Louis Combes. Pour autant, la propriété reste à la pointe des techniques de vinification. Un nouveau chai conçu par un des plus grands noms de l’architecture contemporaine Norman Foster a été inauguré en 2015.

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Une cathédrale souterraine, le chai signé Norman Foster

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La vinothèque abrite la collection de vieux millésimes

Margaux se visite sur rendez-vous. Il faut souvent patienter pour obtenir une date. Deux mois d’attente pour faire monter la pression et attiser ta curiosité. La visite ne déçoit pas.

J’ai adoré, même si notre guide, pressée par un emploi du temps très serré et une autre visite à suivre nous a imposé un rythme bien speed.

La visite ressemble à une déambulation au sein des dépendances du château, ensemble de rues bordées de bâtiments techniques, d’ateliers d’artisans et de logements ouvriers. D’apparence extérieure assez sobre, le nouveau chai de Norman Foster se révèle grandiose à l’intérieur. Les 800 m2 au look de marché couvert concentrent les espaces de vinification, les cuviers ultra modernes, le chai et une vinothèque souterraine d’une capacité de 200 000 bouteilles pour conserver la collection de vieux millésimes du château. Je n’oublie le laboratoire de R&D implanté au cœur des nouvelles installations, le domaine des sorciers du vin.

En plus du nouveau chai réservé aux premières années, la propriété dispose d’un second chai datant de 1983 où se bonifie les deuxièmes années.maison 55 maison 59

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Le laboratoire de R&D

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maison 30Tu termines par la dégustation, un moment à savourer lentement et en silence.maison 40

D’abord un pavillon rouge, le deuxième vin de château Margaux, au nez de fruits rouges et épices, aux beaux tannins. De la rondeur, de l’élégance.

Ensuite un Margaux 2004

Une belle couleur grenat, un nez délicat, une attaque souple, une belle finale aromatique, des tanins élégants, de la fraîcheur. Un Margaux de caractère.

 

Margaux, pour aller plus loin.

 

Un encépagement typique du Médoc

  • 75% de Cabernet Sauvignon, 20% de Merlot et 5% de Cabernet Franc et de petit Verdot.
  • 82 Ha de vignes en rouge, rendement de 40Hl/Ha
  • 12Ha de vignes en Blanc, rendement de 20Hl/Ha

Des hommes de passion

  • La propriétaire Corinne Mentzelopoulos a succédé à son père en 2003.
  • Le domaine est dirigé depuis 1990 par l’ingénieur agronome et œnologue Paul Pontailler. Son décès des suites d’une longue maladie en mars 2016 prive Margaux d’une des personnalités les plus respectées du milieu viticole bordelais.
  • Je cite Jacques Dupont dans Le Point du 28/03/2016
  • Paul Pontallier, c’était Château Margaux. Directeur depuis 1983, Paul incarnait la modestie et l’humilité du très grand cru qui n’a rien à prouver. Chez lui, l’objectif n’était pas la démonstration de force, mais l’harmonie : « On ne saisit jamais la vraie capacité de puissance que révèle l’équilibre », disait-il
  • Château Margaux perd son magicien, Bordeaux un sage, un intuitif et le monde du vin un humaniste.
  • Paul Pontailler dirigeait une équipe de 30 vignerons à l’année et 270 vendangeurs.

Des techniques avant-gardistes depuis le XIX allié à un mode d’élevage traditionnel

  • Dès le XVIII, Margaux met en place des procédés de vinification modernes comme la sélection parcellaire
  • Le concept de second vin est né à Margaux avec Pavillon Rouge fin XIX
  • Le vin est mis en bouteille au Château dès 1924
  • La propriété dispose d’un centre de R&D où travaillent 5 onologues
  • Le nouveau chai inauguré en 2015 permet une vinification parcellaire très poussée. L’assemblage se fait en février.
  • Si Margaux utilise les techniques les plus avancées, le château conserve l’essentiel des pratiques traditionnelles. La vendange se fait manuellement, les techniques de soutirage à la bougie et de collage au blanc d’œuf sont encore utilisées. Enfin Le château dispose de sa propre tonnellerie. On y fabrique 250 tonneaux par an. Cette production en interne vient compléter les achats réalisés auprès de six fournisseurs utilisant le meilleur des chênes, celui de la forêt de Tronçais dans l’Allier.
  • 1000 barriques sont utilisées chaque année pour le Premier élevé uniquement en barrique neuve.
  • Le vin attend 20 à 24 mois avant la mise en bouteille.maison 1 maison 8maison 25

Une production moyenne de

  • 130 000 bouteilles de Margaux, le Premier cru
  • 130 000 bouteilles de Pavillon Rouge le second cru, né au XIX
  • 30 000 bouteilles de Margaux de Château Margaux, un vin né en 2013
  • 12 000 bouteilles de Pavillon Blanc, appellation Bordeaux
  • Pas de vente directe, la totalité de la production est distribuée par 10 négociants allocataires.

Margaux, 33460 Margaux
Tél. : +33 (0) 5 57 88 83 83

Vin et gastronomie, le Nouvel An Chinois au Clos des Quatre Vents

Le feu dans la cheminée, les petites filles en robe de fée, la musique joyeuse de Darius Milhaud, une très belle dégustation des vins de la propriété et le meilleur de la gastronomie Sichuanaise, rien ne manquait au Nouvel An Chinois du Clos des Quatre Vents._DSC3307

Amis, confrères, clients, Madame Lina Fan nous avait réunis pour célébrer l’arrivée de l’année du singe. Belle occasion de découvrir les vins du Clos des Quatre Vents dont un superbe 2005. Ici je laisse parler les professionnels. Hélène Puteaux de Château Dauzac nous livre ses impressions :

Un très joli nez, des aromes intenses qui viennent directement toucher les papilles. En bouche, complexité et fraîcheur, des aromes de fruits et d’épices. Un vin qui nous dit Bois-moi bois moi.

clos des quatre vents

Le fleuron de la propriété bénéficie de l’appellation Margaux. Ses vignes sont idéalement situées entre Margaux et Soussans. Assez classiquement, le vin est un assemblage de Cabernet Sauvignon à hauteur de 60%, 35% de Merlot et 5% de Petit Verdot. Il bénéficie d’une vinification traditionnelle suivie d’un élevage de dix huit mois en futs de chêne.

Château Tayac Plaisance, Villa des Quatre Sœurs, Château Bonneau complètent l’offre du domaine, propriété d’un fond d’investissement chinois, Liaoning Energy Investment depuis 2014. Le Médoc, autrefois, terre d’accueil de générations d’entrepreneurs venus du Nord de l’Europe s’ouvre aujourd’hui à la Chine._DSC3270

Les nouveaux propriétaires ont joué la continuité, gardé l’équipe en place depuis trente cinq ans et les conseils du célèbre œnologue Boissenot. Ils ont appelé à la direction de la production Jérémie Lurton. Entre tradition et innovation, La greffe est plutôt réussie.Pour le Nouvel An Chinois, la dégustation s’accompagnait d’un voyage dans la chine gastronomique imaginé par le jeune chef Wangxian Xie._DSC3284

  • Des Dim Sum délicats à la farce tendre et parfumée
  • Un poulet à la sauce piquante bien pimentée
  • De la poitrine de porc confite, fondante en bouche comme un bonbon
  • Du canard laqué à déguster dans de mini crêpes de riz
  • Un étonnant bar Chrysanthème, le poisson est découpé en forme de fleur avant friture._DSC3461_DSC3263

_DSC3443_DSC3282 _DSC3430Superbe menu de fête !

Je n’oublie pas l’ambiance chaleureuse, comme en famille avec en touche finale un concert privé de piano donné par Marc André, ses élèves Yun Zhang et Fiona Lao.

  • Le bœuf sur le toit de Darius Milhaud
  • Une Fantaisie en Fa mineur de Schubert
  • Le Carnaval de Schuman

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Merci à Lina Fan, directrice du Clos des Quatre Vents et à Aurélie Jacquet sa collaboratrice.Très belle année 2016 avec le singe malicieux pour emblème._DSC3466

Le déjeuner gastronomique à Cordeillan-Bages : Stylé et accessible !

Imagine un cadre d’exception, une table dressée comme un repas de fête, un accueil personnalisé, les conseils éclairés du maître d’hôtel et du sommelier, la cuisine raffinée d’un grand chef. Un luxe réservé aux happy few ? Pas faux, si tu te laisser aller sur le menu gastronomique mais possible si tu la joues futé. Le bon Plan c’est le déjeuner. La majorité des grandes tables proposent le midi un menu à prix cool. Naturellement, tu casses un billet ou deux mais vivre une journée luxe et élégance reste une expérience glamourissime.

Tu veux un exemple ? Je t’emmène à Cordeillan-Bages, le restaurant du chef Jean Luc Rocha, M.O.F et deux étoiles Michelin._DSC8752

L’idée, tu t’offres une journée off, un break balade et gastronomie. Tu la joues vraiment touriste donc évite la route principale. Rejoins Pauillac par les chemins de traverse, tu prends la D209, longe le golf de Bordeaux Lac et la Garonne. Tu traverses Macau, Cantenac, Issan pour arriver à Margaux. En automne la lumière, les couleurs de la vigne offrent un paysage somptueux. Profite de cette journée pour visiter une propriété viticole, la plupart sont ouvertes aux visites, RDV obligatoire._DSC8808

L’expérience commence dès l’arrivée au restaurant. Tu as réservé donc tu es accueilli avec un sourire XXL ; Tu seras installé à une jolie table bien isolée de ses voisines et si tu as de la chance avec une vue sur les vignes aux feuilles dorées.

Que choisir ? Le menu du moment : l’Impromptu, easy ! Tu te laisses faire, pour une fois.  Le sommelier peut même se charger des vins, deux verres en accord avec les plats.

Profite de la belle table : la nappe immaculée et parfaitement repassée, la serviette douce et épaisse, la vaisselle de grande marque, l’argenterie fine. Savoure les goodies associés à toute table de renom : le choix des pains, les beurres parfumés algues ou piment d’espelette, les amuse-bouche.Untitled_DSC8648 _DSC8659

Bien détendu par ces préliminaires, tu deviens réceptif à la cuisine du chef. Entrée, plat et dessert chaque assiette est réalisée avec le même souci du détail que tout autre menu plus prestigieux. Seuls les ingrédients des recettes diffèrent. Oublie foie gras, homard et truffe, découvre la saveur des modestes, des oubliés de la grande cuisine. La mise en scène des produits, elle, n’est pas en retrait. La créativité, l’élégance, l’esthétisme des assiettes et l’équilibre des saveurs, rien ne manque.

Des preuves ? Regarde :_DSC8619

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Poitrine de porc, gamba, pressé de pomme de terre et oignon des Cévennes.

 

 

 

 

_DSC8651Le must, je te le murmure à l’oreille. Dans un gastro, tu peux même te risquer à faire un caprice. 

le dessert en terrasse, caressé par un doux soleil d’automne, face aux vignes. Divin !_DSC8701

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pré-dessert: Sorbet pistache et mousse thé Earl Grey

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mariage inattendu du citron et de la noisette.