Réunis à Cognac par Olivier Dauga pour visiter la tonnellerie Vicard, on allait pas se quitter comme cela. Ici en Aquitaine, on sait vivre et recevoir. Pour conclure notre matinée, Jean-Charles Vicard nous a proposé de partager un cochon de lait rôti au four à barrique. L’expérience ne nous a pas déçue : chair savoureuse sous une croute dorée à la belle couleur caramel et cuisson parfaitement maîtrisée.
Pour accompagner, nous avions les vins des vignerons invités, on s’est fait plaisir.
Olivier Dauga et Jean-Charles Vicard
Mon carnet de dégustation en images
Les blancs du domaine le songe de Don Bosco
Nous sommes au pied du massif des Maures où la nature et le soleil invitent au vin plaisir. Ceux du domaine Don Bosco nous ont séduit par leur fraîcheur.
L’Orphelin blanc aromatique et léger produit à base d’Ugni blanc, le cépage emblématique des vins de distillation. La nature sait nous surprendre et nous prouve encore une fois sa générosité. Travaillé en petit rendement (35 hectolitres/ha) il donne un vin frais et fleuri qui s’inviterait bien sur nos tables à l’heure de l’apéro
Sacrifice blanc : un blanc frais et joyeux, simple comme nos déjeuners du dimanche. Cépage Rolle (connu aussi sous le nom de vermentino
Amorevolezza : la cuvée amphore du domaine (Rolle et Ugni blanc). Un blanc plus complexe avec une bouche un peu charnue qui se plairait bien dans l’accompagnement d’un plat de viande blanche.
Mon coup de coeur pour le Crozes vieilles vignes du domaine des Hauts Châssi
Franck Faugier, vigneron à la Roche de Glun nous proposait une sélection de parcellaires. Dans sa gamme, j’ai craqué pour :
Les Châssis : Superbe robe et câlin en bouche pour ce Crozes-Hermitage aux tanins soyeux. Un 100% Syrah issu des meilleures parcelles du Domaine où les vignes centenaires donnent un vin concentré et délicat.
Château la Mouline, un Bordeaux qui joue les déclinaisons
Cru bourgeois du Médoc, le Château la Mouline a entrepris sa modernisation avec un nouvel étiquetage et une gamme plus accessible comme son Totem, un vins sur la fraîcheur à boire dans sa jeunesse.
Jolie dégustation et belles découvertes, le picnic fut réussi.
Sur invitation d’Olivier Dauga, wine maker Bordelais, j’ai visité aux côtés d’un groupe de viticulteurs et de journalistes la tonnellerie Vicard à Cognac. Je partage ici la découverte d’un savoir-faire qui mêle techniques ancestrales, travail de force et technologie de pointe.
Jean-Charles Vicard, Catherine et Olivier Dauga et les visiteurs du jour
Le parcours commence en extérieur où sont exposés des empilements de bois brut appelés merrains qui subissent un vieillissement naturel par lessivage et exposition au soleil. La visite continue par les ateliers où les hommes s’affairent au rythme des marteaux et du roulement cadencés des barriques sur le sol.
Le rôle de la barrique dans le produit vin
Avant d’entrer dans l’atelier, je rappelle que le bois peut être à la fois utilisé dans l’élaboration du vin et dans son élevage. Au départ, ce sont les grands contenants, les foudres et cuves qui sont en concurrence avec le béton où l’inox.
Puis dans la phase vieillissement des rouges, le bois domine tout en étant aujourd’hui challengé par le retour de l’amphore (en terre cuite, en grès) et l’arrivée des œufs en béton. Le choix du vigneron est conditionné par son style de vin et son aptitude à la garde. Le bois, matériel poreux permet une oxygénation des jus et par une lente osmose une tranfert de tannins et d’arômes. Les premiers donnent de la charpente et les seconds enrichissent le profil de saveurs originales.
La place du bois a évolué au fil du temps mais rien ne semble avoir changé dans la fabrication de la barrique. On est toujours sur du chêne découpé en scierie, mise à la bonne taille sur site puis assemblé, cerclé et chauffé avant d’être poncé, cerclé définitivement et tatoué au nom de son futur propriétaire.
La France occupe une place unique dans cette industrie en raison de la qualité de ses forêts centenaires dont la mythique Tronçais, un domaine de plus de 10 000 hectares imaginé par Colbert et connu de tous les amateurs de bons vins. Les arbres y poussent lentement et donnent des futs au grain très fin dont la qualité n’a pas d’égale en ce monde.
Du travail à l’ancienne, la tonnellerie Vicard a choisi d’en garder le meilleur, l’indispensable, mais d’ajouter partout où cela est possible une bonne dose de modernité. Jean-Charles Vicard, PDG du groupe et représentant la sixième génération aux commandes s’est penché sur les possibles axes d’amélioration. Il a mis au point et fait breveter de nouvelles techniques dans deux domaines essentiels : la sélection des douelles et la chauffe.
La tonnellerie Vicard classifie ses stocks de bois selon selon leur taux de tanin
Le chêne, seule espèce utilisée en tonnellerie viticole
Bois noble et rare, le chêne est le seul arbre utilisé en tonnellerie en raison de ses capacités au bon vieillissement. (imperméabilité et bonne isolation thermique)
En France l’industrie s’approvisionne à 50% auprès de l’ONF qui gère une ressource rare et donc précieuse. Chaque année, l’organisme d’état décide d’un plan de coupe qu’elle communique aux professionnels qui viendront faire leur marché lors de ventes aux enchères selon le système du pli cacheté à un tour. Le plus offrant remporte la mise.
La tonnellerie Vicard effectue 80% de ses achats sur ce marché et le reste auprès de propriétaires privées via les scieries indépendantes. Elle ajoute aussi des bois venus de l’Europe de l’Est.
Les achats effectués, l’usage était de proposer aux domaines viticoles un produit issu de telle ou telle forêt. La maison Vicard travaille d’une façon totalement novatrice. Ici, on effectue un classement des bois selon sa charge en tannin et non plus son origine géographique.
Le tri des bois selon leur richesse en tannin.
Une fois les bois mis en forme (coupe et scarification), ils sont analysés dans un spectomètre qui mesure leur teneur en ellagitanins, ces tanins hydrolysables qui une fois libérés dans le vin vont influer sur le goût, l’astringence et la couleur. Les douelles sont triées selon trois catégories :
Potentiel tannique bas 2000 à 4000 µg EGT ellagitanins/gramme de bois
Potantiel tannique moyen 4000 à 6000 µg EGT/g de bois
Potentiel tannique haut. 6000 à 8000 µg EGT/g de bois
Avec cette méthode, on quitte l’empirisme pour mettre la précision scientifique au service du client qui va pouvoir choisir avec encore plus de finesse son type de bois. On autorise aussi le mélange entre les provenances pour ne retenir que les qualités intrinsèques du chêne.
Une chauffe pilotée par ordinateur pour plus de régularité
En tonnellerie, on chauffe le bois pour le cintrer puis on le brûle une seconde fois. La cuisson, sorte de torréfaction, va apporter de la complexité au vin et des notes aromatiques nouvelles, vanillées, épicées, torréfiées, fumées … Dans une tonnellerie traditionnelle, on chauffe le tonneau par un brûleur à gaz contrôlé par un opérateur. Le travail est fait dans une pièce ouverte, soumise aux courants d’air qui peuvent perturber la flamme et donc l’uniformité du travail.
La maison Vicard, a totalement transformé cette étape par la mise en place d’une cuisson dans contact direct mais par rayonnement. La flamme est enfermée dans un tube en métal et le fut qui vient se positionner par dessus est lui aussi enfermé dans une sorte de four.
Pour plus une précision optimale le temps et la température de cuisson sont piloté par ordinateur.
Chaque tonneau aura sa fiche technique de cuisson, une précieuse source d’information pour les commandes à venir. Ce processus permet une grande précision qui va autoriser une reproduction à l’identique.
Dans un blog qui parle de gastronomie, on pourrait rapprocher la méthode Vicard de la cuisine d’un restaurant étoilé.
En effet l’étoile Michelin récompense une cuisine de créateur servie par une maîtrise technique indiscutable, des cuissons parfaites et une régularité jamais prise en défaut. A chaque passage du guide, l’inspecteur vient constater le niveau de perfection des assiettes sorties.
Le process mis en place à la tonnellerie Vicard permet de viser cette excellence, cette régularité dans un contexte de travail où la main de l’homme, le beau geste contribuent encore et toujours à fabriquer un produit de haute valeur artisanale, vecteur de luxe et qualité.
Merci Olivier Dauga, le faiseur de vin, de nous avoir proposé cette visite de la tonnellerie Vicard. Demain, quand je lèverai mon verre, ce sera à la santé de ces hommes de l’ombre qui font le vin est bon.
Journées gourmandes dans les domaines viticoles de Loupiac les 23 et 24 novembre.
Rencontres avec des vignerons, des éleveurs du Sud-ouest, dégustation de vins et de spécialités à base de canard, marché de Noêl ou balade du dimanche, les raisons de venir aux Journées Loupiac sont nombreuses. La campagne est superbe, le vin délicieux et les paysans-vignerons chaleureux, alors réservez votre week-end du 23 et 24 pour un chouette moment gastronomique.
Quelques photos d’une dégustation en avant première
Le programme des journée Loupiac 2019
21 domaines de l’appellation ouverts au public pour un moment de partage autour du vin d’or. Dégustation et échange avec les vignerons. Chaque propriété est associée avec un producteur de canard gras.
Une offre de restauration variée : on aura le choix entre rester au chai pour une assiette landaise ou s’attabler dans la salle des fêtes et profiter des propositions des trois foodtrucks présents.
Samedi soir : la Maison Darroze prend les commandes et nous invite à bord du Bordeaux. Le Bateau sera à quai en bord de Garonne. Soirée de fête avec cocktail du Sud-Ouest et Loupiac. réservation obligatoire au 05 56626271
Nombreuses animations dans les Châteaux : expositions de peinture, ateliers culinaires, atelier de découpe du canard.
Mes conseils pour bien profiter de votre journée
Difficile de visiter les 21 domaines. Le mieux c’est de consulter la liste ci-jointe et de bâtir un itinéraire de visite. Les plus courageux iront à pied d’un chai à l’autre. Nous sommes en paysages de coteaux, les vues sont superbes.
Cette année, j’ai prévu de visiter le Château du Cros, un domaine emblématique de l’appellation. Sa carte de visite en quelques points:
Propriété de la famille Boyer depuis quatre générations.
45 hectares – 250 000 bouteilles
4 cuvées
A sa tête, Catherine Boyer a engagé la propriété dans une démarche de protection de l’environnement et de respect de l’humain. Certification HVE 3 en 2018.
mon coup de coeur pour le Coteaux de Lou, une cuvée spéciale conçue pour être dégustée dans sa jeunesse. On est dans la fraîcheur, la vivacité et la gourmandise bien sur. Le vin est élaboré avec des raisins légèrement botrytisés- des raisins cueillis chocolats- élevage en cuve inox.
Loupiac et Sauternes, des frères, des cousins, des copains ? Le terme a peu d’importance, mais l’air de famille est bien là. Les deux appellations ont beaucoup en commun. Je citerai:
la proximité géographique, les terroirs similaires
1936 , même date de création de l’AOC
les mêmes cépages présents dans le vins Sémillon à 80%, Sauvignon et muscadelle pour la note aromatique.
de grandes exigences en matière de cahier des charges.
Loupiac, Cadillac et Saint Croix Du Mont pour la rive droite, Cérons, Barsac et Sauternes pour la Rive gauche de la Garonne forment les Six appellations produisant en France des liquoreux à partir de raisins botrytisés c.a.d gagnés par la pourriture noble qui permet la concentration en sucre.
On est bien d’accord, des divergences existent. Je n’oublie pas que le Ciron, la rivière aux brumes automnales, ne traverse que le Sauternais. J’ajoute que les rendements autorisés en Sauternes sont beaucoup plus faibles : 28 hectolitres par hectare pour 44 en Loupiac.
L’élevage du canard en agriculture familiale
Les Journées Gourmandes nous offrent une belle occasion de découvrir la richesse des productions des fermes landaises. Rillettes, magrets séchés, garbures, confits et bien sur la star de nos tables de fêtes : le foie gras. Dans les élevages familiaux, les canards vivent en semi-liberté. Ils sont gavés au mais produits sur la ferme.
Château D’Arche, Grand Cru Classé de Sauternes, inaugurait hier son nouveau chai. Avec ses 2500 m2 dédié à la vinification, au stockage et à l’oenotourisme, le bâtiment impressionne. Pour autant, sa modernité, sa monumentalité ne choquent pas tant l’architecte a pris soin d’inscrire son projet dans son environnement.
Château d’Arche, Sauternes, le nouveau chai de vinification
Ici, tout a été conçu dans le respect du territoire, du paysage et des hommes. Missionné par Jean-Louis Couffinhal, chef du projet château d’Arche 2020, Benoit Sacaze a travaillé en collaboration avec les bâtiments de France. Leur objectif commun fut de limiter l’impact visuel et environnemental du nouveau chai. Il est semi-enterré et sa hauteur ne dépasse pas celle de l’ancien bâtiment de travail qui lui fait face de l’autre côte de la route. La construction en métal et verre est habillée de longues branches d’acacia ( rappel des piquets de vigne). La vaste terrasse posée sur le coteau qui domine Sauternes est en béton couleur ocre comme la terre environnante. La même couleur est reprise pour le parking d’accueil. Ce parti pris esthétique se double de solutions innovantes pour le côté technique. Château d’Arche a construit un chai éco-conçu. J’ai retenu quelques bonnes pratiques.
L’ Eco-conception appliquée au chai de vinification
Toit végétalisé qui permet d’absorber une partie des variations de températures et de donc de limiter l’usage de la climatisation
Utilisation de cuve en inox micro-poli pour réduire l’adhérence, faciliter le nettoyage et donc la consommation d’eau et de détergents.
Idem pour les sols en béton très lisses.
Recyclage des eaux au delà des obligations légales.
Château d’Arche, le chai de vieillissement semi-enterré
Le résultat est à la hauteur des efforts consentis. On ne peut que saluer l’alliance du beau et du vertueux. Les amateurs d’architecture moderne vont adorer les volumes, les monochromes, le côté industriel, le contraste entre l’opulence du vin et la sobriété de l’écrin.
Voilà une jolie réponse à ceux qui doutent de l’avenir des vins de Bordeaux. Comme nombre de ses voisins, Château d’Arche s’est engagé dans la voie du développement durable. Il a d’ailleurs obtenu en 2019 le Niveau 3 de la certification HVE ( Haute Valeur Environnementale).
l’investissement – 5 millions € – témoigne de la volonté des propriétaires de donner un nouvel élan au Château d’Arche. Le Chai est la face visible d’un grand projet oenotouristique qui sera totalement finalisé en 2021 avec l’ouverture d’un hôtel de luxe. En attendant, le site est ouvert à la visite sur réservation.
Yoga et méditation au Château Climens, une proposition bien-être pour entrer en dégustation l’esprit apaisé et les sens en éveil.
Depuis le printemps 2019, Château Climens a mis en place une offre yoga combinée avec une dégustation de ses fabuleux Sauternes. On commence par une prise de contact autour d’une tisane bien-être, romarin, camomille… On enchaîne par une visite de la propriété, un tour dans les vignes, les chais et la tisanerie. C’est là que vont se dérouler les 90 minutes d’initiation au Yin Yoga, posture et étirements et au Yoga Nidra, méditation. On termine par la dégustation des vins du Domaine, de Cyprès au Château Climens.
Tisane de bienvenue pour l’expérience Yoga et dégustation à château Climens
J’ai eu le plaisir de tester cette visite. Je la trouve à la fois originale et naturelle. Le mariage entre Yoga et Climens, c’est une évidence. Bérénice Lurton, propriétaire du prestigieux Premier Cru de Sauternes a fait le choix de la Biodynamie. Elle travaille la vigne dans le respect de la nature et de l’homme, sans utiliser de produits chimiques pour enrichir les sols ou pour traiter. Son domaine est un havre de sérénité, il se prête complètement à une pause bien-être.
Dans les vignes de Château Climens, un écosystème cultivé en biodynamie
Bérénicie Lurton nous convie d’abord à faire un tour dans les vignes, trente hectares d’un seul tenant. Elle nous raconte l’histoire de la propriété. Elle nous parle du paradoxe de Climens, de ses sols très pauvres qui donnent de si grands vins. Elle explique ses spécificités, son terroir unique dû à un terrain légèrement surélevé, ses sols de sable argileux sur un socle calcaire et son vignoble uniquement planté en sémillon.
Bérénice Lurton partage sa passion pour le Sauternes
Nous évoquons aussi le travail si particulier d’un Sauternes. Ici les raisins sont récoltés tardivement. Il faut attendre la combinaison des brouillards automnaux sur le Ciron et le développement du Botrytis cinerea pour que les baies de raisin perdent leur eau et gagnent en concentration. La vendange est affaire de spécialistes. Les coupeurs sélectionnent, trient à la vigne les grappes arrivées à bonne maturité. Ce travail haute couture donne des rendements très faibles. La moyenne est de 10 à 12 hectolitres à l’hectare quand la météo est favorable. En 2017 (gel) seulement 2 hecl/ha et 2018 (mildiou) 5 hecl/ha. On comprend alors que le travail en Sauternes relève plus de la passion que du cash business. Il faut beaucoup de convictions pour durer. Bérénice Lurton n’en manque pas. Elle a même fait le choix audacieux de la biodynamie en 2010. Elle souhaitait faire toujours mieux pour Climens, magnifier son terroir d’exception. Elle s’est rapproché de Jean-Michel Comme à Pontet-Canet, un pionnier en matière de bio. Convaincue par son discours, l’harmonie du paysage, elle a abandonné l’agriculture conventionnelle. Guidé par les conseils de Corinne Comme et en collaboration avec son responsable technique, Frédéric Nivelle, elle a installé la biodynamie sur l’ensemble du domaine. L’équipe suit désormais les principes de Steiner. Elle pense le vignoble dans sa globalité. Elle cherche à recréer un écosystème autonome. Les sols et la vigne sont traités de façon homéopathique à l’aide de tisane de plantes récoltées principalement sur la propriété. Château Climens est certifié en biodynamie pour son vignoble par Demeter.
Les chais de vinification de Château Climens
La tisanerie
plantes utilisées pour les soins de la vigne
L’espérience Yoga à château Climens
En biodynamie, on s’attache à la vie du sol, aux énergies naturelles, on traite en suivant le calendrier lunaire. L’atmosphère de Climens est donc chargée en bonnes vibrations. C’est le lieu idéal pour trouver l’apaisement. Le cours de Yoga se tient dans la tisanerie, lieu ou l’on sèche et conserve les plantes utilisées dans les préparations. Nous sommes à l’étage supérieur du chai de vinification, une vaste pièce sous charpente. Le lieu impressionne par sa taille et sa sobriété. Il est uniquement meublé de sacs de jute rempli de plantes séchées. Nos matelas sont déjà installés au centre de la pièce. Nous formons un cercle d’énergie positive. Guidé par Lauren (professeur à Bordeaux au studio Yoga Pop), nous commençons la séance par des étirements. Le corps se détend, s’assouplit. Puis nous enchainons les postures, le papillon, la chenille, le chien tête en bas, le lacet. Les exercices tendent à stimuler les tissus, mobiliser nos articulations et ligaments. Rien n’est difficile, ni violent, chacun fait selon ses capacités. Pour autant, le corps travaille, tenir la posture est un peu douloureux. La seconde phase de la séance, dédiée à la méditation est bienvenue. Lauren nous récite un texte imaginé par Bérénice Lurton. Elle nous emmène dans les vignes, nous fait cheminer le long d’un cep, nous entraine au plus profond dans le sol. Nous sommes dans la peau, dans l’écorce de la vigne. Nous vivons une année à Climens du froid de l’hiver à l’éclatant été. Nous sommes bien, dans un semi-sommeil. Pour nous aider à quitter la vie végétale, Lauren nous berce de ses mantras.
La dégustation
A l’issue de la séance, nous regagnons la salle de dégustation pour enfin découvrir l’or de Barsac, le premier Cru classé, Château Climens et son fringant second Cyprès.
La dégustation reste le moment magique de la journée. L’esprit en éveil, mais calme, nous sommes dans les meilleures dispositions possibles pour goûter le vin.
Le smile après la séance Yoga
En guise d’apéritif, nous découvrons un Cyprès 2015, le second vin du domaine. C’est un vin sur la fraîcheur, un vin jardin aromatique et gourmand. Il se déguste seul mais se marierait très bien avec la cuisine asiatique, les parfums d’un curry vert ou de la cuisine indienne. Il est très à l’aise dans notre déjeuner de tapas. Il aime particulièrement les fromages mais s’accorde aussi très bien avec poisson et charcuterie. Je le tenrerai bien avec des huîtres du bassin pour un accord sucré-iodé.
Ensuite, nous entrons dans le domaine du soleil, de la puissance aromatique et de la volupté. Le Château Climens 2012 séduit par sa robe or et ses parfums. En bouche, c’est une longue gourmandise, des saveurs mêlées de fruits confits. Son ainé le 2005 relève d’un registre supérieur. On est dans l’opulence, la magnificence sans perdre en précision et en équilibre. C’est un vin plaisir à déguster en amoureux ou entre amis. Il ne faut pas craindre d’ouvrir une bouteille pour un verre ou deux, elle se conserve parfaitement quinze jours au frais.
Le 2005 de Château Climens, un vin soleil
La visite touche à sa fin, nos yeux brillent et nos papilles garderont longtemps en bouche le souvenir du merveilleux Château Climens. Merci à Bérénice Lurton pour cette belle découverte.
Pour une première rencontre avec le Sauternes, je recommande la visite
– « à la découverte d’un 1er Cru Singulier » 28 euros TTC par personne Visite du vignoble, des chais et de notre tisanerie, lieu dédié à la biodynamie. Dégustation ludique de deux vins, Cyprès de Climens et Château Climens. Durée : environ 1h30 / jusqu’à 30 personnes Cette visite est également proposée le samedi matin en juin et juillet sur rendez-vous.
Belle récompense pour Florence Cathiard et l’équipe hospitality du Château Smith Haut Lafitte. Elles recevaient, ce jour, le trophée Best of Wine Tourim international 2019. Cette distinction récompense le travail accompli en matière d’accueil du public et la qualité de la prestation oenotouristique.
Le concours créé et organisé par la CCI s’inscrit dans son action pour la promotion des vins de Bordeaux. En session nationale, le Château Smith Haut Lafitte a reçu un Best Of d’Or dans la catégorie Art et Culture. Puis, en tant que lauréat, le domaine a participé et gagné un podium à l’international. La remise du trophée par monsieur Jacques Faurens, président du réseau Great Wine Capitals fut l’occasion d’une rencontre.
Florence Cathiard reçoit le Best of Wine Tourism International
Florence Cathiard nous a reçu au Château pour échanger sur sa philosophie en matière d’oenotourisme et sur ses pratiques viticoles. Cette visite prévoyait une balade dans la Forêt des sens, déambulation dans la partie aménagée de la forêt de 65 hectares qui jouxte les vignes. Malheureusement la mousson de décembre avait rendu les sentiers difficilement praticables. Nous reviendrions donc au beau jour découvrir le parcours et les 27 points d’intérêt. Il y a beaucoup à découvrir entre les sculptures, les installations et en final la dégustation.
Florence Cathiard, président du directoire de Château Smith Haut Lafitte
Nous avons profité de l’instant pour revenir sur la conduite de la vigne. Depuis leur installation en 1990 les Cathiard ont toujours cherché l’excellence dans le respect de la nature. Daniel Cathiard a apporté les innovations technologiques comme le tri optique informatisé. Amoureux de la nature, Florence et Daniel ont agit de concert pour préserver la biodiversité, protéger la forêt et les haies. A la vigne, ils ont toujours privilégié les traitements en bio. Depuis deux ans et pour répondre à une demande de leurs clients, ils se sont engagés dans une démarche de certification.
Côté oenotourisme, ils ont été précurseurs. Le couple de savoyard a beaucoup travaillé pour construire avec ses clients une notoriété que leur parachutage en terre bordelaise rendait difficile. Aujourd’hui, La réputation du vin n’est plus à faire mais les Cathiard cherchent toujours à aller plus loin. Et même si les ventes de vin au Domaine ne représentent pas plus de 5% du total, tout est fait pour faire vivre au visiteur de passage une expérience inoubliable.
Pour Florence Cathiard :
L’oenotourisme est incontournable…. Mais, une visite classique suivi d’un achat ne suffit plus. Aujourd’hui, les gens demandent autre chose. Ils veulent du partage, de l’expérience interactive. Il faut du sens, de la valeur ajoutée.
Le Domaine offre pas moins de six types de visite. La déambulation dans la forêt des sens est la toute nouvelle proposition qui a permis de remporter le trophée Best of Wine Tourism. Je vous invite à aller sur leur site pour les découvrir https://www.smith-haut-lafitte.com/visites/ et surtout à programmer votre balade dès que le soleil reviendra sur le Pessac-Léognan.
Pour rejoindre Château le Puy, il faut dépasser Libourne, quitter la nationale 89 et monter le coteau à travers vignes et propriétés viticoles. La famille Amoreau s’est installée en 1610 au point culminant de la région, le coteau des merveilles. Nous sommes en bordure du plateau de Saint Emilion (distant de 15km) sur un sol argilo-calcaire. La vigne y développe un système racinaire le long des failles qui lui permet de puiser l’eau en profondeur en période de sécheresse.
Sur cette terre vouée à faire un vin d’excellence, la famille Amoreau a toujours fait le choix de laisser parler la nature. A une époque où les préoccupations écologiques n’étaient pas encore d’actualité, les propriétaires du lieu ont bâti un écosystème de 100 hectares dont la vigne n’occupe que la moitié. Les Amoreau ont conservé prairies, forêt et étang, lieux de vies animales et végétales. La biodiversité a été préservée pour le plus grand bien des terres environnantes. La vigne qui n’a jamais connu la chimie lourde bénéficie de la richesse des sols. Elle donne un vin bio depuis toujours.
Entrée du Château le Puy,
Château le Puy, la Chartreuse
Nous ne commencerons pas la visite par la découverte d’un chai spectaculaire, œuvre monumentale conçue par un architecte de renommée mondiale. Suivant le principe des vignerons selon laquelle le vin se fait à la vigne, nous irons d’abord arpenter le coteau. Une surprise nous attend. A deux pas de la chartreuse, en bout du plateau de Saint Emilion, se trouve un site préhistorique, un cromlech ou cercle de pierres levées. Il semblerait que les anciens aient découvert les bonnes ondes, l’énergie du lieu. En ce matin d’octobre, une belle lumière passe à travers les branches de la forêt toute proche. Nous nous imprégnons de la beauté, de la magie et du mystère de l’endroit. Sans en comprendre la signification, nous devinons une grande force dans ses pierres dressées. On comprend aussi que le domaine se soit tourné vers la biodynamie, un mode de culture bio qui s’appuie sur les énergies terrestres et cosmiques. Cette culture inventée par le philosophe Steiner combine soins homéopathiques et travail selon le calendrier lunaire. Celui-ci donne les jours feuilles, les jours fruits, les jours fleurs et les jours racines. Comme les anciens, on taille en lune montante (la sève des plantes monte vers les branches) et on essaie de traiter la partie aérienne en jour feuille.
Le Cromlech de Château le Puy
Sur le domaine, on n’emploie aucun produit de synthèse, aucune chimie. Pour enrichir les sols, fortifier la vigne, on travaille la terre. Pour prévenir et traiter la maladie, on utilise des plantes en décoction ou infusion préparées selon des recettes mises au point par Steiner.
A titre d’exemple, la Prèle et le Saule Blanc sont des fongicides naturels. (J’ai parlé d’homéopathie car les résultats des traitements végétals sont moins spectaculaires que ceux des produits chimiques. En cas d’attaque massive et durable du mildiou, la vigne souffre et les pertes sont importantes)
Toujours pour répondre aux principes de la biodynamie, le domaine recherche l’autarcie. Il fabrique ses propres engrais avec le fumier d’un mini troupeau de bovins. Des ruches ont été implantées sur le domaine. Et bien sûr les chevaux sont revenus sur la propriété en 2009. Unique, théo, Lola et Spirou participent aux travaux des champs sur les dix-huit hectares les plus accessibles. En biodynamie, on les préfère au tracteur. Moins lourds, ils ne tassent pas les sols et favorisent la vie des micro-organismes et petits animaux sous-terrain.
Travail avec le cheval pour ne pas tasser les sols
les Chevaux à château le Puy
La démarche bio se prolonge dans les chais, pas question d’intrant ou de levure externe. Steven, le maître de chai, a pour mission de rester au plus près du terroir, de rester sur le fruit. La vendange est ramassée et triée à la main. Elle sera égrappée puis mise à fermenter dans de grandes cuves béton. En haut de la cuve, le marc est bloqué par un système de douelle en bois. Le mise en fermentation se fait sans apport de levure mais avec ajout d’un pied de cuve de flore indigène. Lorsque le travail commence, un tuyau allant au fond de la cuve permet aux premiers gaz de s’échapper. Puis le jus va se mettre à bouillonner, inonder le bassin et venir lui même arroser le chapeau par gravitation. Il ne sera fait aucun pigeage. Au bout de 18 jours, le jus est mis à vieillir dans de grands foudres pour la cuvée Emilien et en barriques expérimentées pour la cuve prestige, la cuvée Barthélemy. Pour celle-ci, les jus sont dynamisés, mis en mouvement par batonnage hebdomadaire, sur 24 mois. Les lies sont remises en suspension, les énergies et les arômes se libèrent. Le mouvement protège de l’oxydation et permet de se passer de souffre. Dans les deux cuvées, il n’y aura n’y filtration, ni collage mais clarification par soutirage. Le jus est séparé mécaniquement de ses lies et dépôts (tous les trois mois). Au repos, les lies se déposent en fond de barrique, elles y restent lors du transvasement.
Vinification traditionnelle en cuve béton. Remontage naturel.
Elevage en foudre pour la cuvée Emilien
Elevage en barriques pour le Barthélimy. Bâtonnage pour dynamiser le vin et prévenir l’oxydation pour cette cuvée sans sulfite.
L’ensemble de ces pratiques font des vins de Château le Puy des vins nature dont la réputation a franchi les frontières. L’histoire s’est accélérée avec la présence du domaine dans les Gouttes de Dieu.Ce Manga japonais retrace l’initiation aux très grands crus du fils d’un célèbre œnologue en compétition avec un frère par adoption pour l’héritage du maître brutalement disparu. Au tome numéro 23, Château le Puy entre en scène. Pour la propriété Bordelaise, la starisation est faite. Le millésime 2003, désigné meilleur vin au monde entre dans une bulle spéculative. Jean-Pierre Amoreau doit en stopper la vente pour enrailler la frénésie d’achat.
Depuis, la propriété a gardé une excellente image sur les marchés asiatiques. La Chine est même devenu le premier client. Que l’on se rassure, il est toujours possible d’acheter du vin à la propriété. La France représente encore 30% des ventes. Celles-ci sont gérées en interne sans passer par la place de négoce. La propriété est même ouverte aux particuliers sur rendez-vous. J’ai eu la chance d’y déguster les deux rouges emblématiques de la propriété Emilien 2016 et Barthélémy 2011. Si j’ai aimé Emilien (24,95€ prix à la propriété), j’ai trouvé le 2016 encore jeune. Ma préférence va à la cuvée Barthélémy, le vin des Dieux. Voici mes impressions, mes émotions. J’ai beaucoup aimé ce vin léger et délicat comme un Bourgogne.
Les Gouttes de Dieu
Cuvée Barthélémy 2011
85% Merlot, 15% Cabernet Sauvignon
Vin élevé en barrique 24 mois, ni filtré, ni collé
vin sans souffre, vin sincère sans excès de boisé.
Un joli nez, en bouche finesse et élégance.
De la fraîcheur, une belle longueur
Prix à la propriété 95€
Il y aurait encore beaucoup à dire sur Château le Puy, sur ses cuvées confidentielles, son blanc, sa cuvée Retour des Iles (un vin qui vieillit sur voilier au cours d’un voyage de quelques mois). Le domaine mérite qu’on s’y attarde. Je reviendrai certainement à Château le Puy pour le Blog. J’attends avec impatience l’issue de la demande d’appellation Le Puy. Depuis 2011, Jean Pierre Amoreau a fait déposé un dossier auprès de l’INAO pour la création d’une appellation le Puy qui distinguerait une parcelle singulière proche de la Chartreuse. Cette requête aujourd’hui au conseil européen si elle aboutissait, récompenserait un domaine béni des Dieux.
Voici les meilleures images de notre visite à Château Pierron en Lot et Garonne. Il faisait froid ce jour là sur le plateau dominant Nérac mais la chaleur de l’Alambic nous a réchauffés.
Partis de Bordeaux dans le Bus de SUA, nous sommes accueillis par Jean-François Fonteneau, propriétaire du domaine avec Guy Beloossoff depuis 2007. Les deux associés n’ont pas changé l’orientation du domaine, replanté dans les années 70 en Merlot et Cabernet pour faire de l’ AOC Buzet. Mais ils conservent les 2,5 hectares d’Ugni blanc, le cépage phare du vin destiné à la distillation. Ils entendent bien continuer la production d’Armagnac sur ces terres de Ténarèze. Ils ambitionnent même de redonner ses lettres de noblesse au breuvage qui a fait la réputation du domaine. Restés indépendants là où 95% du vin de Buzet est fait sous la bannière d’une coopérative, Ils perpétuent aussi la tradition de la distillation à la propriété sous la conduite d’un distillateur ambulant. C’est l’occasion d’une journée de partage autour de la mythique blanche qui nous a réunis, blogueurs, amis et restaurateurs clients du domaine.
Jean-François Fonteneau commence par nous présenter son équipe très marquée par l’esprit rugby. Personne ne s’en étonne, JF Fonteneau est président du directoire du club d’Agen. Il évoque son engagement au sein du club, ses espoirs et ses difficultés en tant que petit poucet financier du club XIV. Il nous présente un invité de marque : Philippe Sella, Rugbyman de légende, 111 fois sélectionné en équipe de France et aujourd’hui directeur rugby et du développement du SU Agen.
Jean-François Fonteneau et Olivier Dauga, le faiseur de vin
Vient ensuite le moment de la visite du domaine menée par Pascal Pralong, le responsable technique de Château Pierron. Nous découvrons un outil de travail moderne installé en 2009 lors de l’achat de la propriété, cuves en inox thermorégulées pour les rosés, chais à barriques neuves pour le rouge. L’assemblée est concentrée mais dans l’attente, nous sommes là pour la distillation et fantasmons tous sur le mystérieux alambic, un chef-d’œuvre de cuivre ambré qui nous attend dans la grande salle attenante aux chais. Le distillateur ambulant s’y est installé pour quatre jours. Il va travailler en continu, entretenir le feu de la chaudière et surveiller la température de chauffe qui doit rester constante. A Château Pierron on distille environ 200 hectolitres de vin qui donneront 30 hectolitres d’alcool pur.
Alambic Armagnacais à distillation simple
Le Circuit de l’Alambic
Le vin blanc froid rentre dans l’alambic vient déborder sur différents plateaux charge. Il suit un circuit opposé à celui de l’eau-de-vie. Il monte et se réchauffe dans le chauffe-vin traversé par le serpentin où se condensent les vapeurs d’eaux-de-vie venant de la colonne ; conduit dans la chaudière, il se volatilise. Les vapeurs remontent à travers les plateaux de la colonne, barbotent dans le vin en cours de descente et se chargent de l’alcool et de la majorité de ses substances aromatiques.
A la sortie de l’alambic, l’eau-de-vie est incolore, son degré alcoolique peut varier de 52% à 72% (mais il est traditionnellement compris entre 52% et 60%).
A ce stade, l’Armagnac est encore plein de fougue, mais il est déjà d’une grande richesse aromatique : très fruité (prune, raisin…) et souvent floral (fleur de vigne ou de tilleul).
(extrait du site de la Maison Désiré)
Enfin réunis autour de l’alambic, nous sommes tous fascinés par l’eau de vie cristal qui s’en écoule. Chacun viendra remplir son verre directement au sortir de serpentin et sentira la chaleur du « vitriol » le brûler de l’intérieur.
S’ensuit un déjeuner de travail aux accents du Sud-Ouest : carpaccio de saint jacques à la truffe, foie gras à la plancha et côte de bœuf au barbecue. Et oui on bosse, on goûte les vins de la propriété, le rosé pour nos déjeuners d’été, le Buzet rouge pour un dîner rentre copains et la jolie cuvée spéciale du domaine l’Alternative, un Buzet rouge issu des meilleurs raisins du domaine et vieilli en fût de chêne neuf.
On termine par une dégustation dans le chai à Armagnac. Plongés dans une semi-obscurité, nous savourons l’or liquide au sortir de la barrique. L’eau de vie s’est bonifiée au contact du bois, elle s’est chargée en arômes et a pris une magnifique couleur ambrée. Avec les années, L’Armagnac perd aussi en degré, une partie de l’alcool s’évapore ; on parle joliment de la part des anges.
La fin de journée prend des airs de veillée à la campagne quand un des distillateurs se lance dans un incroyable one man show. Doté d’un accent merveilleux, d’un look total Sud-Ouest et d’un verbe haut en couleur, il nous conte des histoires d’Armagnac et de son cousin le cognac. Extrait :
Le Cognac, moi j’en bois, j’en ai bu, je peux pas dire que c’est déguelasse. Y’en a du bon, y’en a du mauvais.
Plus sérieux, je vous explique d’où vient le nom de l’Armagnac. Le nom de l’Armagnac, cela date de l’époque Napoléonienne. Napoléon sur son cheval, sur le champ de bataille repère un jeune soldat très brave. Il demande à ses généraux :
Qui c’est ce jeune ? Présentez-le moi ce soir à ma table.
Le soir venu, le soldat se présente et se met au garde à vous.
Soldat Niac,
D’accord mon jeune, d’ou es-tu ?
De Gascogne, du sud de la France
D’où vient cette vaillance, d’où vient ce courage, quelle est ton arme ?
Il sort une petite bouteille.
C’est çà, la gnôle de mon pays, j’en bois un coup et après mes forces sont décuplées.
L’empereur il a vu ça et il a dit à ses généraux : à partir de demain que tout le monde boive de l’arme à Niac.
Et ils ont gagné, ils ont gagné…
L’auditoire pleure de rire. Ambiance de troisième mi-temps dans la cave, l’armagnac nous a définitivement chauffé. La suite, je ne la raconte pas. On a bien chanté dans le bus du retour. Toute la blogosphère est d’ailleurs ravie de te dire que nous comptons un crooner parmi nous.
Clap de Fin pour cette journée entre Armagnac et Rugby avec Olivier Dauga, le faiseur de vin.
Une belle occasion d’associer balade gastronomique, shopping de fêtes et découverte d’une petite appellation de vins velours. Depuis plus de vingt ans, le dernier week-end de novembre Loupiac (rive Droite à 40 km de Bordeaux) accueille les amateurs de vins liquoreux et de cuisine du Sud-Ouest.
Le Programme :
18 propriétés viticoles ouvertes à la dégustation de vins et de produits fermiers des Landes (tous les produits du canard : magret, confit, foie gras, pâtés et rillettes)
1 animation sur chaque domaine : exposition d’artiste, démonstration de découpe du canard gras ou recette de cuisine.
2 restaurants éphémères dont le Château de Ricaud
Des menus spéciaux chez les restaurateurs partenaires de Cadillac.
1 cocktail gastronomique le samedi soir à bord du bateau le Bordeaux, à quai, Loupiac centre
Domaine de Peytoupin, Loupiac
Château Dauphiné-Rondillon, Loupais
L’appellation Loupiac.
On parle de 350 hectares en coteaux dominant la Garonne (la source d’humidité indispensable à l’élaboration d’un bon liquoreux) et de 30 producteurs pratiquant une agriculture raisonnée sur des propriétés de dimensions modestes. La vendange se fait toujours à la main et en plusieurs passages appelés tries. Il s’agit de récolter un raisin à l’apogée de sa maturité, lorsque les brumes automnales et le soleil de l’après-midi ont fait pousser la pourriture noble sur le grain. Le responsable en est le Botrytis, un champignon de surface. Il accélère la concentration en sucre des raisins en captant l’humidité de la baie.
Le vin
Assemblage de sémillon à 80%, de Sauvignon et de muscadelle
Un blanc liquoreux à la belle robe dorée, aromatique et délicat. Moins sucré que son prestigieux voisin le Sauternes, il se déguste en solo à l’apéritif où il copine souvent avec le foie gras.
Je l’imagine aussi très bien sur ma table de Noël avec un chapon farci aux fruits secs et aux épices. Ou pourquoi pas après les fêtes avec un quasi de veau aux pruneaux.
Mon coup de cœur : le Domaine du Noble
Une magnifique propriété familiale qui surplombe la colline. Patrick Dejean y produit deux cuvées en Loupiac, assemblage à 85% de Sémillon pour la structure, la rondeur et 15% de Sauvignon, la touche de peps.
Le Château Fontaine avec les raisins des jeunes vignes. Un vin plaisir pour l’apéritif
Le Domaine du Noble issu des parcelles plantées il y a plus de 40 ans. Cette superbe cuvée n’a rien à envier à ses célèbres voisins. Belle couleur or et grand potentiel de garde pour un vin bien balancé entre sucre, alcool et acidité.
2015 12€, 2010 16€ Prix Publics, départ cave
Dégustation au Domaine du Noble
Vignes centenaires du Domaine du Noble
Belle rencontre avec un Homme de Passion, Patrick Dejean
Superbe soirée hier au Palais de la Bourse pour fêter les 21 lauréats 2018
des Best Of Wine Tourism.
Coiffure à la Elvis, smoking lie de vin, chaussures vernis, nœud papillon et sourire XXl, le maître de cérémonie Xavier Viton a parfaitement réussi la mise en scène de la soirée de gala du concours mis en place il y a déjà 15 ans par la CCI de Bordeaux. Il a accueilli, félicité et amusé les nominés, distingués comme site remarquable en matière d’oenotourisme. Il a su maintenir le suspense des Best Of d’Or ainsi que le passage de relais entre les lauréats 2017 et les nouveaux promus assurant ainsi la cohésion future du club des Best Of Wine. Le public a adoré et applaudi avec chaleur aussi bien les heureux gagnants que les intermèdes artistiques. Nathy Faray, chanteuse et la troupe de théâtre d’improvisation Mis en Bouteille ont assuré avec brio la partie spectacle du programme.
Pour la quinzième édition, 95 candidats avaient monté un dossier mettant en avant leurs toutes dernières réalisations en matière d’oenotourisme. Le cru 2018 sera très bon avec un niveau de compétiteurs en forte progression. Dans le sillage de Bordeaux, les vignobles d’Aquitaine font montre de créativité, d’originalité et d’enthousiasme pour mettre en avant leur patrimoine et leur savoir-faire.
Le Chai signé Jean Nouvel de la Dominique
Je partage le palmarès 2018 comme une shortlist de belles adresses pour tous ceux qui cherchent des idées de sorties autour de Bordeaux. J’ai eu le plaisir de faire la visite du Green Tour de Château la Dauphine et je le recommande. Le domaine a su d’une façon très simple et ludique expliquer la biodynamie, un mode de culture complexe et encore peu développé en Bordelais. Avec des ateliers et un parcours balisé, ils ont mis à la porté de tous les travaux quelques peu ésotériques du philosophe Rudolph Steiner. L’idée d’une homéopathie de la culture est lumineuse et ravira tous lesbio-curieux.
Château la Dauphine
lien pour mon post sur la visite http://lemeilleurdebordeaux.fr/oenotourisme-vert-le-green-tour-du-chateau-de-la-dauphine/
Les autres Châteaux méritent tous eux aussi une visite. Nous allons juste manquer de samedi.