Le Pays Basque est multiple et si j’adore les stars de la côte Biarritz, Saint Jean de Luz et Guétary (mon programme côté mer ici), le pays intérieur me séduit par ses villages de caractère et sa campagne apaisante. En automne, quand le bel été a assouvi nos envies de plages, vient le temps d’un voyage en blanc et rouge.
Je partage ici Sophie Juby en Pays Basque intérieur, trois jours intenses et bien balancés entre flânerie, randonnée et expériences culinaires multiples.
Jour 1 Bayonne – Ainhoa
Un vendredi de septembre, notre journée a débuté par la brocante sur le quai Chaho qui offre une belle vue sur les maisons anciennes de la rive opposée et permet de chiner sans se ruiner. J’y ai trouvé des ronds de serviette en métal argenté pour compléter ma collection. Puis nous avons traversé la Rive au niveau des Halles (jolies mais un peu piège à touristes à l’intérieur) pour une balade dans le Grand bayonne, centre piéton aux rues pavées qui combine intérêt architectural et découverte de petites boutiques d’indépendants avec une super offre en matière de décoration ;
Pause déjeuner chez BASA, brasserie gastronomique. Cuisine contemporaine tout en fraîcheur servie en terrasse au calme de l’ancien tribunal de commerce.
L’après-midi suite de la visite avec la cathédrale Sainte Marie, son superbe déambulatoire aux voutes peintes, aux vitraux colorés et son vaste cloître qui ce jour-là abritait l’exposition « Kakoletan, ballades de fils et d’aiguille », une histoire du costume local au XIX superbement mise en scène. Belle occasion de comprendre la singularité de la région et sa forte identité.
A l’issue, poursuite de la balade vers le petit Bayonne, quartier autrefois populaire qui semble aujourd’hui dédié à la vie nocturne avec ses nombreux bars et fast food. Honnêtement, en journée, c’est un peu triste.
Le soir, halte à Ainhoa, adorable village ayant conservé son habitat ancien intact avec ses grosses bâtisses en pierres et colombages, toutes pimpantes avec leurs volets rouges. En marchant, on remarque les linteaux des portes d’entrée, souvent gravé de la date de construction de la maison et parfois d’une indication originale
Diner chez Ithurria, auberge étoilée installée dans un ancien relais sur la route de Saint Jacques de compostelle. Décor campagne chic avec sol carrelé vernis, poutres au plafond et collections de liqueurs sur étagères. On a aimé la cuisine gastronomique classique axée sur le local. En bonus, les légumes du potager attenant pour une vraie cuisine de saison. Un vrai plus qu’on aimerait voir d’avantage mis en avant avec des assiettes plus végétariennes.
Jour 2 Saint Etienne de Baïgorry
Pour deux nuits, nous avons posé les valises à l’hôtel Arcé à Saint Etienne de Baïgorry, village authentique très préservé qui a échappé à la folie des boutiques à souvenirs comme Espelette. Je recommande pour ceux qui cherchent une immersion dans la Basquitude. La famille Arcé s’est installée en 1864 et depuis avec constance, les générations se succèdent à la tête de l’hôtel. On a adoré l’emplacement en bord de rivière et l’ambiance familiale qui donne au lieu toute son authenticité. Le bâtiment est complété par une belle terrasse ombragée par de magnifiques platanes et une piscine cachée dans un écrin de verdure.
Côté food, un petit déjeuner comme un dimanche à la maison attend les visiteurs avec des produits de belle qualité, cake maison et charcuterie locale. On s’installe en extérieur au bord de la Nive pour un moment suspendu et gourmand. Pour le diner, dans la grande salle du rez-de-chaussée, on ne manque pas la truite au bleu, le plat emblématique d’une cuisine d’auberge bourgeoise.
Depuis Saint Etienne de Baïgory, de nombreux chemins de randonnée offrent un magnifique terrain de jeu que nous avons testé pour une journée balade. On a marché 6 heures autour de l’Oilarandoi en suivant l’itinéraire sur Visorando. Une chouette randonnée avec de beaux points de vue dont un aperçu sur les vignes en terrasse d’Irouléguy, le fameux vin basque produit à proximité et sur les monts environnants. Au sommet, picnic au pied de la chapelle en compagnie d’un troupeau de chevaux en liberté.
Jour 3 Pampelune –
Dernier jour de notre long week-end avec un passage en Espagne et un arrêt à Pampelune, ville très animée en ce dimanche d’octobre. Rien d’extraordinaire à voir mais là-bas, on trouve toujours le moyen de se faire une chouette soirée tapas. En suivant une reco du Michelin, on s’est fait plaisir autour de pinxos et petites assiettes arrosées d’un verre de cidre.
Route du retour avec stop a Sare et Ascain
Retour en douceur avec de nombreux arrêts. Déjeuner chez Akoka à Sare, joli village proche de la Rhune dont je t’ai déjà parlé pour son mythique train à crémaillère. Bistro pour manger au plat du jour . On y trouve de délicieux gâteaux Basque, une production de la maison Arraya (vente sur la place du village en saison et dans les Halles de Saint Jean de Luz) qui est aussi un hôtel de charme.
Second stop a Ascain. Joli village et église typique avec ses galeries intérieures qui permettait d’optimiser l’espace.













Pourtant, la vieille ville est restée intacte avec ses ruelles aux façades colorées d’ocre et de rose. Elle a conservé un habitat populaire avec le linge qui sèche aux fenêtres comme à Naples et les petites boutiques de quartier, brocante, coiffeur à l’ancienne et même une cave à vin comme autrefois où l’on vient chercher son rosé de petit producteur en vrac, à la tireuse. Shopping limité donc mais peut être d’heureuses surprises à l’avenir comme cette boutique de barbier nouvellement installé dont le côté hipster détonne dans la ville des métallos.



















Quel vin naît de ces belles singularités ?









Le matin la Place d’Armes accueille un marché de produits frais. On y rencontre les chefs particuliers des riches monégasques. Ce sont eux qui achètent en février les asperges du Pérou à 38€ le kilo et les framboises en toutes saisons. J’y ai découvert peu de producteurs locaux mais des commerçants sympathiques et tout à fait disponibles pour parler des spécialités locales. Nous étions en pleine saison de l’artichaut épine, une variété originaire de Sardaigne qui se consomme crue assaisonnée d’huile d’olive et accompagnée de copeaux de parmesan. 111 qui en prépare des dizaines pour ses habitués m’a donné quelques feuilles à croquer. Un délice. A l’intérieur une halle gourmande abrite une quinzaine de stands qui proposent pasta, pizza et cuisine aux truffes. On commande et on s’installe où l’on peut sur les tables situées au centre et sur les côtés du bâtiment.











