Février 2021 : où en sont les restaurants ?

17 Mars 2020, face à la pandémie qui met le feu aux urgences hospitalières, le gouvernement instaure l’état d’urgence sanitaire et décide la fermeture des restaurants, des hôtels et autres commerces non essentiels. Depuis ils ont réouvert, puis refermé au 1er novembre. Nos adresses favorites ont dû baisser le rideau. Presqu’un an après le début de cet incroyable lock-out, je reviens sur le sujet pour un état des lieux de la profession.

Que peut-on dire en février 2021, presque un an après le premier confinement, où en sont les restaurants ? Pour répondre à cela, j’ai interrogé un panel de professionnels auxquels j’ai posé les mêmes questions.

  • Comment ça va ?
  • Votre réponse à la fermeture au public ?
  • Etes-vous aidé ? Suffisament ?
  • Et l’avenir, recommencer comme avant ou changer de modèle ?

Au début de mes entretiens, chacun de mes interlocuteurs a répondu la phrase attendue, celle que l’on sert très vite sans réfléchir pour donner le change

Bien, je vais bien.

Et puis souvent un blanc suivait, une respiration dans notre conversation qui en disait beaucoup plus long que tous les discours. Je comprenais que derrière le je vais bien, il y avait de la lassitude et de la tristesse. Fermer son restaurant, c’est beaucoup plus qu’une perte de chiffre d’affaire, c’est un choc moral et un grand questionnement pour l’avenir. C’est pour cela que cela ne va pas bien et qu’il est bon d’en parler. Car s’ils ont tenu bon jusqu’à aujourd’hui, ils auront encore plus besoin de soutien dans les mois à venir.

L’avis de l’UMIH 33

Pour faire le point sur la situation en Gironde, j’ai contacté Laurent Tournier, président de l’UMIH33, syndicat professionnel des cafés, Hôtels et Restaurants . Pendant une heure, nous avons échangé sur le sujet de la fermeture, des aides à la profession et de l’avenir de l’hôtellerie -restauration. Voici l’essentiel de notre entretien :

Laurent Tournier, président de L’UMIH33, rassuré pour aujourd’hui, inquiet pour demain.

Laurent Tournier à Exp’Hôtel 2019

A l’issue d’une année de combat pour défendre ses pairs, Laurent Tournier est en partie satisfait :

Aujourd’hui 90% des restaurants sont perfusés, nous sommes rassurés sur notre avenir à court terme. Néanmoins notre image a été salie, nos entreprises ont été stigmatisées en tant que lieux dangereux, vecteurs de la maladie. Nous en souffrons mais nous en guérirons si on nous donne des perspectives de réouverture. Nous sommes impatients de retrouver nos clients et d’accueillir du public dans des lieux sûrs. Nous travaillons sur le sujet et sur l’accompagnement à mettre en place.

Pour le long terme, L’inquiétude est réelle. Sans touristes, sans le Parc des Expositions de Bordeaux et avec la pérennisation du télétravail, les hôteliers et les restaurateurs devront faire face à une baisse d’activité. Et pour le moment, nous sommes les grands oubliés du Plan de Relance imaginé par le gouvernement. Notre actualité, c’est donc de préparer l’après confinement.

Notre proposition pour demain, c’est la continuité du soutien à la profession par le biais d’aides aux achats locaux. Nous réfléchissons à une subvention qui serait accordée aux hôteliers et restaurateurs en fin d’année et qui serait proportionnelle aux montant de leurs commandes aux producteurs locaux. Cette mesure cadrerait parfaitement avec la philosophie du Plan de Relance axé sur l’écologie et la cohésion du territoire.

A l’UMIH33, Nous continuons à travailler, à pousser les portes des ministères avec l’équipe des premiers jours : Jean-François Tastet, Marc Vanhove, Philippe Etchebest, Stéphanie et Johan Leclerc (UMIH 24) et ceux qui nous ont rejoint, Patrick Séguin, Olivier Bertrand…

Laurent Tournier, président de L’UMIH 33

Et côté restaurateurs ?

Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés. La fermeture est difficile pour tous, même si elle est vécu différemment selon que l’on ait mis en place – ou pas – un système de vente à emporter. Le click and collect permet de garder le lien avec les clients et avec le staff.

L’exemple du Cent 33, un des pionniers du click & collect

Le Chef du Cent 33, Fabien Beaufour, son binôme Emilie Beaufour et leur brigade

Quand le premier confinement est arrivé, le Cent 33 a fait parti des premiers à se lancer dans la vente à emporter, d’abord dans une démarche de solidarité en proposant des repas gratuits pour les soignants puis dans une proposition commerciale. L’expérience s’est révélée concluante, elle a donc été reconduite dès le début du second confinement. Ici, le témoignage d’ Emilie Beaufour, femme de chef et co-responsable du restaurant.

Comment ça va ?

Emilie Beaufour, le Cent 33 : Bien, ca va pas mal. La fidélité de nos clients nous fait tenir. Mais cela commence à faire long. La vente à emporter fonctionne bien. Cela limite le recours au chômage partiel et permet au chef de faire son métier. Mais cela ne nous fait pas vibrer. Ce n’est pas pour cela qu’on a signé et notre restaurant n’a pas été conçu pour cela en terme d’espace de stockage et de partage entre la salle et la cuisine.

Nous avons hâte donc de retrouver nos clients et de montrer que notre restaurant n’est pas un lieu dangereux. Nous souffrons d’être stigmatisés alors que nous sommes une profession très concernée par les règles d’hygiène et que nous travaillons depuis toujours dans le respect de normes sanitaires strictes.

Votre réponse à la fermeture au public ?

Emilie Beaufour : Nous avons mis en place « le Cent 33 to Go » dès le premier confinement. ( http://lemeilleurdebordeaux.fr/tag/covid-19/ )

Depuis novembre, nous avons remis en place cette offre en l’améliorant. Nous sommes désormais ouvert 7/7 et nous venons de mettre en place la livraison à domicile dans Bordeaux intra-muros. Pour cela nous avons choisi un partenaire Bordelais et non une grande plateforme. La livraison est effectuée en vélo par des coursiers correctement rémunérés. Le service ne coûte que 2€ au client.

Etes-vous aidé ? Suffisament ?

Emilie Beaufour : Nous sommes aidés et cela fait du bien. C’est réconfortant de voir qu’on n’est pas tout à fait seul. Nous bénéficions du chômage partiel pour une partie de nos 8 salariés et nous avons eu l’aide à la digitalisation de Bordeaux métropole qui nous a permis d’améliorer notre site. Mais ce n’est pas suffisant pour couvrir l’ensemble de nos charges.

Comment voyez-vous l’avenir, recommencer comme avant ou changer de modèle ?

Emilie Beaufour : Honnêtement, la réouverture, c’est la grosse inconnue. Quand ? Comment ? Quels seront les nouveaux protocoles ? Nous manquons d’informations à ce sujet. Nous espérons début avril.

Ils ont choisi de fermer leur cuisine, l’exemple de Mets Mots et de Garopapilles

Tous n’ont pas choisi le click and collect, ceci pour de multiples raisons. C’est un mode de fonctionnement qui ne correspond pas à leur vision du restaurant, à leur cuisine. Souvent, il y a aussi la crainte de ne pas rentrer dans ses frais, de perdre encore plus quand la clientèle a déserté le quartier pour ceux qui travaillent avec les bureaux ou les touristes.

Mets Mots, rue Fondaudège, chef Léo Forget.

La brigade du chef Léo Forget, restaurant Mets et Mots à Bordeaux

Jolie adresse de quartier, Mets Mots s’est fait une belle place dans le panorama gastronomique Bordelais. Ouverte en 2018, elle cumule les récompenses : Jeune talent Gault et Millau 2020, un Bib gourmand en 2019 puis une 🍽 au Michelin et une place de choix dans mon guide le Meilleur de Bordeaux 📚.

Romain Grenet, associé du restaurant et responsable de la salle.

Comment ça va ?

Romain Grenet, Mets Mots : Bien. On relativise, on est en bonne santé et cela est devenu prioritaire. Après nous avons des inquiétudes, pas sur le présent, mais sur l’avenir. Nous manquons de visibilité sur la date de réouverture et sur les nouvelles mesures de distanciation.

Etes-vous aidé ? Suffisament ?

Romain Grenet : Au premier confinement, nous avons puisé dans nos réserves. Depuis le second, nous sommes soutenus. Nous avons touché 10000 € de l’état. Ces aides sont faciles à mettre en place. elles permettent de stabiliser notre situation financière.

Et l’avenir ?

Romain Grenet : Le confinement nous a stoppé dans une période de développement. Nous étions dans la mise en place d’un partenariat avec l’espace de co-working la Halle Héméra. Nous avions démarré une activité de réceptif, un bar à cocktails. Nous avions de multiples projets pour animer le rooftop. Nous avons dû tout mettre en sommeil alors que notre cahier de réservation était plein. En ce moment nous travaillons beaucoup sur l’avenir, sur nos offres mais nous avons quelques interrogations. Le télétravail ne va-t-il pas vider la rue Fondaudège d’une partie de sa clientèle? C’est une vraie question.

le point de vue de Tanguy Laviale, Garopapilles, ⭐️ au Michelin.

Le chef Tanguy Laviale et le staff de Garopapilles en janvier 2020.

Comment ça va ?

Tanguy Laviale : Ca va. On tourne la page, on avance, on réfléchit. C’est une période horrible, traumatisante mais on avance. C’est hyper dur de se motiver mais on reste concentré sur le meilleur, sur les projets.

Votre réponse à la fermeture au public ?

Tanguy Laviale, Garopapilles : Au premier confinement, on a joué le jeu de la fermeture totale pour respecter les normes sanitaires. Au second, la question de la vente à emporter s’est posée. Elle ne correspond pas à notre vision de l’expérience client à Garopapilles, nous avons écarté cette solution.

Nous avons la chance d’être caviste. Nous avons développé cette activité pour les particuliers. En parallèle, nous avons développé la partie conseil aux professionnels. J’interviens auprès des nouveaux restaurateurs pour les accompagner dans l’élaboration de leurs cartes, la mise au point de leurs recettes et la recherche de fournisseurs.

Et surtout, je développe une activité de conseil aux entreprises. Avec mon associé dans ce projet, psychologue de métier, nous apportons des solutions originales en matière de management des équipes. Fort de mon expérience dans un environnement extrêmement exigeant ( la cuisine d’une table étoilée) et de celle de mon partner, nous sommes à même de d’accompagner nos clients dans la mise en place d’un management durable. A titre d’exemple, nous travaillons sur l’engagement du staff et l’ambiance au travail dans la théorie de l’activité qui permet de trouver un sens au travail par soi-même.

Etes-vous aidé ? Suffisament ?

Oui depuis le second confinement, nous touchons des aides. Nous avons droit au 10 000 € de l’Etat. On se sent moins seul mais cela n’est pas suffisant.

Et l’avenir ?

Tanguy Laviale : L’avenir ? … Nous attendons la réouverture sans y travailler trop en avance. Pendant le premier confinement, nous avons beaucoup réfléchi. Nous avons fait des travaux pour redéployer le restaurant dans sa première partie, apporter plus de confort et d’espace entre les tables. Nous avons investi, mis en place une nouvelle carte, abandonné le menu unique, changé nos horaires d’ouverture. Nous avons fait notre révolution. Quelques mois plus tard, nous avons dû fermer malgré tous ces aménagements. L’expérience nous pousse à la prudence. Nous attendons la date officielle de la réouverture pour nous poser la question du comment.

Nous avons hâte parce que le staff est fragilisé, que la reprise après des mois d’inactivité sera difficile. Nous gardons le lien avec nos 6 salariés mais le temps qui passe les éloigne de la réalité d’un métier extrêmement exigeant. Je crains surtout pour mes collaborateurs, je ne voudrais pas perdre une partie de mon équipe à cause des effets secondaires de la pandémie.

Le cas des entreprises à multi-établissements, l’exemple du Canopé Café.

Le monde de la restauration est aussi de fait de groupes dont certains connaissent une réussite exceptionnelle. Ici à Bordeaux, on en connaît déjà trois : la Maison Lascombes, Le Bistro Régent et le groupe de Jean-Pierre Tastet présent sur nos spots préférés de vacances Cap Ferret, Lacanau, Arcachon mais aussi sur Bordeaux avec un lieu atypique dont j’ai déjà parlé sur le blog, le Canopée Café. http://lemeilleurdebordeaux.fr/diner-gastronomique-au-canopee-cafe/

Olivia Ferrandery et Jean-Pierre Tastet au Canopée Café

Comment font-ils face, quels sont les problèmes spécifiques des entreprises de tailles moyennes et supérieures? Pour le savoir, j’ai appelé Olivia Ferrandery directrice du Canopée Café à Mérignac.

Comment ça va ?

Olivia Ferrandery, le Canopée Café : Bien. On survit. C’est difficile, d’habitude, on vit à 100 à l’heure.

Votre réponse à la fermeture au public ?

Au premier confinement, nous avons fermé les cuisines. La vente à emporter semblait quelque chose de difficile à faire vivre dans notre établissement. Nous avons profité de ce temps pour faire de menu travaux. Tous les jours avec Lionel Lamarque, nous étions présents au restaurant pour revoir notre aménagement, pour améliorer l’existant. En parallèle nous gardions le lien avec notre staff. Notre équipe, c’est essentiel.

Aujourd’hui c’est devenue notre priorité, nous appelons nos collaborateurs régulièrement, nous organisons des rencontres en petit comité, nous soutenons financièrement les plus fragiles. Nous faisons le complément au chômage partiel. Côté business, le sujet de la vente à emporter revient. Nous en discutons car nous ne pouvons pas rester les bras croisés.

Etes-vous aidé ? Suffisament ?

Olivia Ferrandery : Les aides ? Malheureusement, les instances ont oublié les groupes familiaux comme le nôtre. Jusqu’en novembre, nous n’avons rien touché. Ce mois là, nous avons reçu 10 000 € et depuis décembre, nous bénéficions des aides à hauteur de 20% du CA. Mais le plafond est de 200 000 € pour le groupe. Nous sommes 13 établissements, le calcul est vite fait. De l’Etat, le Canopée Café ne touche que 15 000 €. Il s’y rajoute, une aide de 1500 € de Bordeaux Métropole pour le loyer et 1500€ pour la digitalisation.

L’ensemble est bien insuffisant pour payer nos frais fixes, notre loyer et les compléments de salaires versés à nos employés. Nous avons de ce fait dû contracter un prêt, un PGE.

Et l’avenir ?

Nous espérons une réouverture en mai. On aimerait pouvoir le faire avant, que soit prises en compte nos terrasses. Nous allons faire couvrir une partie de la Bodega pour travailler en extérieur même en cas de pluie.

On se prépare, on ne lâche rien. Nous allons encore plus travailler sur nos valeurs, sur l’accueil, sur l’expérience client. Faire passer un bon moment aux gens, c’est notre ADN. Maintenant, nous avons besoin de travailler. il faut absolument que la saison d’été se fasse.

La Chronologie des aides publiques : de mars 2020 à Janvier 2021

Pour info et pour ceux qui veulent aller plus loin, voici le détail de aides publiques et leur montée en puissance dans le temps.

Les mesures de soutien de mars à novembre 2020 : limitées aux petites entreprises et très restrictives

Au tout début de la pandémie, et pendant le premier confinement l’état décide de mettre en place des aides à la restauration par le biais d’ un fonds de soutien. Les aides sont limitées aux entreprises de moins de 10 salariés ayant réalisé un CA < à 1 millions € et un bénéfice < à 60 000€.

  • Aide de 1500€ avec bonus éventuel de 2000€
  • L’aide est conditionnée à la perte d’au moins 70% du CA
Les mesures de soutien depuis le 1er décembre

Depuis le 1er décembre, l’état a revu sa politique vis à vis des professionnels touchés par la fermeture obligatoire. Le montant des aides a été revu et ouvert aux moyennes et grandes entreprises

S’agissant des secteurs faisant l’objet d’une interdiction d’accueil du public, les restaurants, les bars, les discothèques, les salles de sport, etc. : pour ces entreprises, le fonds de solidarité sera ouvert et ce quelle que soit leur taille. Pour le mois de décembre, elles bénéficieront d’un droit d’option entre :

une aide allant jusqu’à 10 000 €

ou une indemnisation de 20 % du chiffre d’affaires mensuel dans la limite de 200 000 € par mois. Cette aide sera attribuée à chaque entreprise sur la base de la déclaration de son numéro SIREN. Le plafond d’aide maximale de 200 000 € est entendu au niveau du groupe.

CA de référence

Le chiffre d’affaires de référence retenu pour le calcul de l’aide pourra être le chiffre d’affaires de décembre 2019 ou le chiffre d’affaires mensuel moyen constaté en 2019.

economie.gouv.fr. Site du Ministère de l’Economie et des Finances https://www.economie.gouv.fr/covid19-soutien-entreprises/evolution-fonds-solidarite-1er-decembre-2020

les conditions d’attribution

  • perte de CA d’au moins 50%
  • Et pour l’indemnisation de 20% , il faut une perte d’au moins 70% du CA (voir Communiqué presse ministre finance du 29/11/2020)

Dispositif destiné aux entreprises de grandes tailles :

Les grandes entreprises pourront bénéficier d’aides complémentaires sous forme d’avances remboursables dans les 10 ans avec un différé de paiement de trois ans et au taux de 1%.

En résumé, tout est dit dans le tableau ci-dessous :

Synthèse des aides Etat + Bordeaux Métropoles pour les restaurants

Février 2021, les restaurateurs toujours vivants, et demain ?

Cet état des lieux de la restauration bordelaise rassure. Aujourd’hui, fatigués mais dédommagés, les restaurateurs dans leur majorité tiennent le choc. Ils ont la passion intacte et restent optimistes.

Mais demain ?

Tourisme à l’arrêt et télétravail renforcé sont les deux sujets qui risquent de peser sur le monde de la restauration. Qui sortira gagnant de la pandémie ? J’ai quelques idées sur le sujet. Je me propose de revenir vers vous très vite pour en parler.

Le restaurant gastronomique à emporter,

Le confinement s’installe pour les restaurants. Sans visibilité mais pas sans idée, nos chefs ont beaucoup progressé dans leur offre à emporter depuis le premier Stop du printemps. Recettes et contenants sont mieux adaptés à cette nouvelle mode de vivre le restaurant. Voici pour exemple mon retour sur le menu du Davoli.

Le Davoli à emporter, mon retour d’expérience

Le Davoli, c’est une belle adresse gastronomique de Bordeaux, un restaurant du Meilleur de Bordeaux 2020. Quand le confinement s’est imposé à lui, le chef David Grangier a réagi rapidement avec une proposition de menu à emporter.

Le chef du Davoli, David Grangier. Olivier maître d’hôtel

J’ai tenté l’expérience en décembre. Bingo, la formule est gagnante. Avec le Davoli, cela se passe comme cela :

  • Chaque mardi, le 👨‍🍳 publie le menu de la semaine sur sa page Facebook
  • 🍽 à choisir parmi les deux entrées, deux plats et deux desserts
  • réservation ☎️ au 05 56 48 22 19 ou mail à contact@ledavoli.com
  • Retrait jusqu’à 12h30 pour le déjeuner et 19h30 pour le dîner. C’est Olivier qui t’accueille et te donne toutes les info .
  • 💲💲Le prix c’est 24€ /pers.
La mise en place à la maison.

Tous les plats se réchauffent dans leur contenant. Il faut compter 10 minutes minimum. Si les box sont passées au frigo tu peux dire 15 à 20 minutes au four à 180°.

Pour la dégustation, deux options, on mange dans la boîte ou on se la joue grand soir avec de la jolie vaisselle.

Et pour le goût ?

En vrai, c’est pas mal du tout. J’ai retrouvé l’esprit du Davoli. On est dans le registre d’une cuisine gastronomique à la Française. Le chef David Grangier s’est bien approprié le concept du click and collect avec des recettes créatives, savoureuses et qui supportent d’être réchauffées. Ses Saint Jacques en lamelles pochées dans un bouillon Thaï m’ont laissée une très jolie impression. L’Asie, nos voyages et les souvenirs de vacances se sont invités à notre table. Nous en avons oublié la box, le confinement et cette maudite pandémie qui nous prive de nos restaurants favoris.

Pour vous, j’ai demandé à David sa recette, je la partage ici :

le bouillon c’est un bouillon de poule fait avec des ailerons rôtis au four . Une fois sorti du four je les mais dans un rondeau d’eau froide avec une garniture aromatique sans coloration. Je le cuit 1h a frémissement puis le laisse infuser 12h. Je fais revenir du gingembre et citronnelle dans un peu de matière grasse et deglace avec le bouillon de poule, je porte à ébullition et je laisse infuser 2h . Je passe au chinois étamine et je rectifie en assainissement sel avec la sauce soja.

David Grangier, chef du Davoli, Bordeaux

Merci chef pour cette super recette. A refaire à la maison. On prend rendez-vous pour la suite et pourquoi pas pour les Fêtes. Comme nombre de ses collègues, David Grangier propose un menu spécial Noël . 56€ /pers. à commander avant le 21 décembre.

Les restaurateurs Bordelais innovent pour sauver leur peau

Article Mis à jour novembre 2020

Face à la pandémie du COVID 19, certains restaurants tentent de relancer leur activité. Le 11 mai, pas de réouverture pour les bars et les restaurants.

Un café en terrasse, le rêve. Mais c’est pas pour demain. C’est certainement une bonne mesure pour notre santé. C’est une catastrophe économique à venir pour le monde de la restauration.

Voici en partage quelques bonnes adresses qui proposent un menu à emporter en semaine

Mise à jour le 12/05/2020

La France est entré en déconfinement hier. Côté restaurants, rien de nouveau malheureusement, les chefs attendent toujours une autorisation d’ouverture . Pour sauver leur peau, ils sont de plus en plus nombreux à proposer leur carte à emporter.

Hier après deux mois de cuisine maison, de produits locaux et de recettes bien-être, j’ai eu envie d’une bonne pizza napolitaine . J’ai commandé à la Trattoria da Bartolo à Saint Augustin.

C’est le patron Bartoloméo qui gère les commandes. Derrière son masque, il continue à accueillir le client avec toute la chaleur du sud. Pourtant sa situation, comme celle de ses confrères, est délicate. Avec 45 personnes en chômage partiel, ce dynamique entrepreneur a quelques soucis. Il devient urgent de rouvrir même en mode dégradé.

En attendant, La Trattoria da Bartolo s’emporte et c’est un vrai bonheur. Voici quelques photos de notre pizza party.

Les menus à emporter chez nos chefs Bordelais – Tarif Novembre 2020 –

Le fonctionnement est souvent très simple. On passe commande la veille, on vient chercher dans un créneau donné.

  • Pastel – lundi au vendredi midi – menu complet 20€ / pers – à commander sur le site du restaurant : https://restaurant-pastel.com/commandes-a-emporter/ . retrait 2 quai des Chartrons-
  • le Cent 33 – Lundi au dimanche – à partir de 25€/pers – à commander sur le site http://www.cent33.com et à venir chercher 133 rue du Jardin Public
  • Atelier des Faures – lundi au samedi – Le midi formule Taloa à 7€ (galettes garnies, recette basque) le soir assiette à 16€ /pers et menu complet 26€ – à commander sur le site du restaurant https://www.atelierdesfaures.fr Retrait 48 rue des Fautes – quartier Saint Michel
  • TentazioniEnviron 25€ mais plat seul 12 à 15€ – à commander sur le site : https://www.tentazioni-bordeaux.fr/-menus-a-emporter.php – à venir chercher 59 rue du Palais Gallien Pas de proposition en ce moment
  • Julien Cruège – Lundi au vendredi – 23€ /pers – à commander par SMS au 06 86 41 80 98 ou sur le site du restaurant http://www.juliencruege.fr et à rechercher 245 rue de Turenne – proche des Boulevards- Cauderan –

  • Le Pavillon des Boulevards – lundi au vendredi -25€ /pers à commander la veille par SMS au 06 01 13 51 13 ou sur le site https://lepavillondesboulevards.fr et à rechercher 120 rue Croix de Seguey – proche de la barrière le midi.
  • Le Memes’tra Mardi au samedi Une carte avec des plats entre 12 et 18€ . Compter 25€ le menu complet à commander sur le site du restaurant https://www.restaurant-memestra.fr/index et à venir chercher 249 cours de la Somme.

La cuisine du monde à emporter

Le Mampuku pour voyager mais uniquement le soir du mardi au samedi. C’est une des adresses favorites des foodies. Un mélange Asie-Méditerranée qui déchire. en mode confinement, c’est un menu à 21€ à venir chercher 9 rue Ausone à Bordeaux

à commander sur le site : https://www.mampuku.fr

Les bistro bordelais à emporter

  • La Tupina. 6 rue Porte de la Monnaie
  • Pendant le confinement, il est possible de commander à La Tupina par téléphone des côtes de bœuf, magrets de canard, poulets rôti, frites cuites dans la graisse d’oie.. Pour passer commande, il suffit de réserver par téléphone au 05.56.91.56.37 ou SMS au 06.70.77.13.47

L’expérience du Cent 33

  • Dès le début du confinement le restaurant se met en mode à emporter. Emilie et Fabien Beaufour imaginent une action solidaire. Avec un marché financé d’abord sur fonds propres puis avec le soutien de fournisseurs ( Métro – artisans boulanger du quartier) le chef réalise des repas qui sont distribués gratuitement aux soignants sur réservation. Après 15 jours d’engagement, le Cent 33 passe le relais à d’autres structures et commence le drive pour ses clients.
  • le fonctionnement aujourd’hui: un menu unique valable la semaine . Le client réserve sur le site du restaurant http://www.cent33.com . On renseigne le nombre de couvert et l’heure de collecte soit le midi, soit entre 18 h et 20 h.
  • Est-ce suffisant pour faire vivre un restaurant ? Non clairement non. Contactée par téléphone, Emilie Beaufour me le confirme. Le Click and Collect permet seulement de payer une partie des charges fixes, de survivre et de garder l’affaire en ordre de marche. Cela ne paie ni le loyer, ni les emprunts.

Et demain ? Quel visage pour le restaurant de l’après Covid

Difficile de faire des prévisions sur l’avenir. Ce qui est certain, c’est que le travail en restaurant ne sera plus comme avant. De nouvelles règles d’hygiène s’imposeront. Port du masque, de gants et distanciation sociale sont les sujets à travailler.

En attendant le restaurant de demain, il faut que celui d’aujourd’hui vive. Alors si vous le pouvez, soutenez par vos achats vos adresses de quartier.

Le click and collect, c’est la réponse d’aujourd’hui pour la restauration traditionnelle.

Liste des restaurants qui s’emportent

Depuis la publication de cet article, vous êtes nombreux à me signaler vos adresses favorites qui ouvrent leur drive. Je sais que vous aimeriez me voir travailler le sujet plus en profondeur. J’aurais adoré citer toutes les adresses mais je manque de temps pour traiter le sujet.

Et pour dire vrai, blogger bénévolement est un luxe que je ne peux me permettre en ce moment.

Du changement côté Sophie Juby aussi. Mon second roman est sorti en juin 2020. Il a commencé sa vie gentiment. Mais là, bim, confinement et tout s’arrête. Pas juste. Alors comme dit papa Macron, on se réinvente. J’ai crée mon site de vente directe. https://sophiejuby.com/boutique . Vas faire un tour si tu as un moment.