Le Cent 33 à Bordeaux, le restaurant de la génération Netflix.


Voici en partage mon retour d’expérience sur un nouveau restaurant à Bordeaux, le Cent 33.

Annoncée depuis plus de six mois, l’ouverture du Cent 33 était attendue des foodistas Bordelais. Fabien et Emilie Beaufour ne nous ont pas déçus. Leur concept de plats à partager apporte une vraie réponse à nos envies de liberté et d’une gastronomie sans chichi. 

Le Cent33, la salle à manger

Je commence par le décor, le domaine d’Emilie mis en scène par l’architecte Anne-Cécile-Brun. Le cahier des charges parlait de matières naturelles, de confort des convives et de pluralité des modes de dégustation.  La décoratrice a su parfaitement mettre en valeur un bel espace. Elle a gardé les volumes et la lumière naturelle donnée par les vastes baies vitrées. Elle a joué de la géographie des lieux pour créer trois espaces pour trois façons de vivre son repas. Au Cent 33, vous pouvez diner comme en cuisine face à la Robota, le gril japonais. Le chef travaille sous nos yeux en mode show-cooking. Vous pouvez partager la table d’hôtes avec vos copains d’un soir ou de toujours. Elle est prévue pour huit. Sinon, vous choisirez de vous isoler en duo, de créer votre bulle d’intimité. Ici tout est jouable. Les tables sont bien espacées, les chaises en velours orange, moelleuses. Vous viendrez diner en amoureux. Vous sentirez les good vibes du décor nature, des tables en bois, des luminaires en carton et des bouquets de fleurs séchés. Il y a même une touche rétro côté cuisine avec les bassines à confiture de mémé transformées en luminaires. Une bassine en cuivre fait office de lavabo aux toilettes. C’est un cadeau de la mamie d’Emilie. Bravo pour le clin d’œil.

Et pour le menu ?

Ici commence l’expérience Cent 33. Le chef casse les codes du diner gastronomique. Il en connait toutes les facettes, il s’est formé  chez les plus grands de New York à Londres en passant par Lyon et la Suisse (Sous-Chef éxécutif au Eleven Madison Park- NY, Chef de cuisine au Mirador Kempiki et en dernier Chef éxecutif au domaine des étangs à Massignac). 

Le chef Fabien Beaufour, restaurant Cent33

Son parcours professionnel, ses voyages lui ont donné l’envie d’ une haute cuisine  servie sans manière. Ne garder que le meilleur des étoilés : le confort, l’excellence en cuisine et en salle sans le côté guindé-coincé.

Au Cent 33, venez comme vous voulez, vous serez accueilli pour un moment à votre image. Vous allez picorer dans la carte. Vous allez choisir, pas de diktat du menu imposé ici. Vous serez servi rapidement de petites bouchées apéritives, de petites assiettes. Les plats arriveront en suivant, fini le temps d’attente. Vous mettrez tout au milieu de la table comme on aime le faire en Russie ou en Asie. Vous mettrez un coup de fourchette dans l’assiette de votre voisin. C’est pas cool ? Maman me l’interdisait. Et Moi, j’adore picorer dans l’assiette de mon homme, bouder quand il ne veut pas, changer de plat si je n’aime pas. Se chamailler comme des gamins pour la dernière bouchée. C’est pas le bonheur ?

Table en bois brut, vaisselle en grès et couteau d’artisan

Et côté cave ?

Vous commencez par un cocktail en grignotant l’incontournable granola salé du chef (un mélange provençal à base de pignon de pins, de pistache et de riz soufflé, une tuerie). Vous continuez par du vin au verre, un accord mets et vins ou une jolie bouteille, tout est possible. Les deux sommeliers en charge du service vous conseilleront. Ils sont très passionnés, discrets et efficaces. La carte relativement courte est axée sur le France. elle permet de se faire plaisir à prix raisonnable ou de s’offrir une bouteille millésimée.

Les Assiettes – Les recettes ?

Avant de déguster, vous remarquerez le soin apporté aux arts de la table, la vaisselle en grès beige, le couteau designé pour le Cent33 par la coutellerie du Périgord. Avec son manche en bois, il balance entre l’objet d’art et l’outil de l’artisan. La fourchette-cuillère, la georgette, participe aussi à l’originalité du Cent 33. 

Les préparations arrivent en continu. La table se couvre de mini plat assortis. Nous sommes comme au spectacle, comme au feu d’artifice, les sens en éveil, les joues roses de plaisir devant tant de diversité. N’hésitez pas à tout gouter : les gougères au comté, les gnocchis au citrons confit, petites billes gourmandes ou le fois gras aux agrumes déguisé en clémentine qui nous dit mange moi. 

Ne passez pas à côté du déjà cultissime  poulpe en salade tiède. Tous les posts plébiscitent la recette de Fabien Beaufour. Il sert la star des cuisines hispaniques tiède accompagnée d’un crémeux d’avocat, de salicorne croquante et de pamplemousse. Le poulpe a cuit sept heures pour gagner en tendresse. Il sera frit  au dernier moment pour un côté croquant. Une tuerie. 

Les desserts trop Miam

Pour le final, ne faites pas d’impasse. Ne choisissez pas entre le tout choco (ganache sur base de biscuit cacahuète, feuillantine, caramel salé et glace au pop-corn) et les madeleines. Prenez les deux. Le dessert de mamie est tout simplement divin. La madeleine en taille mini se prend du bout des doigts, se trempe dans une crème légère parfumée à la fève tonka et se déguste en multiples façons. Entre copain, elle s’invite au café. Avec votre chéri(e) vous ferez l’expérience d’une bouchée gourmande à offrir comme une promesse, un prélude, une invitation à d’autres jeux. Et là, je vous abandonne. La suite vous appartient. 

J’espère avoir créé l’envie. Le décor, la table, le service élégant, la cuisine contemporaine et le talent de Fabien Beaufour le méritent. 

Merci à Emilie et Fabien Beaufour pour cette invitation-découverte. Merci d’apporter un vent de liberté sur la scène culinaire Bordelaise. J’adore votre concept à la Netflix. Le Cent33 : Chill and Dine comme tu veux.

Cent 33 –

https://cent33.com/

  • 133 rue du Jardin Public – 05 56 15 90 40
  • Assiettes entrées 12€, assiettes Robota 14€ à 22€, assiettes sucrées 6 à 10€
  • Mardi au samedi midi et soir

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Restaurant Côté Rue, décor contemporain, cuisine élégante et punchy

Partager une adresse, une deuxième fois en moins de deux mois ? Et pourquoi pas ?

Pour se faire pardonner les à très vite écrits à la hâte et jamais honorés ? Non, juste pour le plaisir. Imagine retourner voir un film déjà visionné. La seconde fois, tu contrôle tes émotions. Tu connais déjà la fin, tu peux t’imprégner des dialogues, des images, découvrir les seconds rôles et mieux rentrer dans l’histoire. En cuisine, c’est tout pareil. Si l’adresse dégage une forte personnalité, une seule visite ne suffit pas pour en saisir toute la richesse. En tout cas moi, je ne peux pas.

La première fois, du restaurant Côté rue je disais : décor cosy-trendy et cuisine gastro contemporaine Une salle à manger lumineuse où aucune cloison n’arrête le regard, une décoration sobre et chic, de beaux volumes, un jeune chef formé chez les plus grands (le Royal Monceau côté Carpaccio, Pic à Valence et à la Dame de Pic parisienne), une cuisine délicate et créative, Côté Rue pourrait bousculer la hiérarchie des restaurants Bordelais. J’aime beaucoup !

Toi aussi, tu aimeras l’atmosphère cosy-trendy, le plancher ancien à chevrons, les tables en bois brut, les plafonds immaculés aux moulures classiques dignes d’un bel hôtel particulier bordelais, les tables bien espacées, la vaisselle en grès brut couleur sable et céladon et le souci du détail. Et dans l’assiette ? A chaque semaine son menu, proposition unique à 45 euros le soir. Cuisine contemporaine et présentation stylée. Quelques prises de risque aussi._DSC3827 _DSC3847

 

Je fais un copié-collé. En deux mois, rien n’a changé. J’ai juste envie de compléter mon article à propos de :

  • La cooking team déjà. Car il s’agit bien d’une équipe. En cuisine le chef Rudy Ballin et son second Pierre-Damien Peurien forment un duo efficace, serein. En salle un troisième homme, oups je ne connais pas son nom ! Qu’il me pardonne ! Nous avons apprécié ses présentations de la cuisine du chef, ses réponses courtoises, son service présent sans excès._DSC3833
  • Le spectacle ensuite. J’avais oublié de te parler de la cuisine ouverte. Un très joli comptoir derrière lequel les cuisiniers évoluent en silence. Entre deux plats, tu peux prendre le temps d’observer les gestes, le dressage des assiettes. Sympa._DSC3865
  • La cuisine enfin. Parfaite réponse aux attentes du nouveau gastronome. Prise de risque, accords inattendus, épices trendy, herbes et condiments rares, parfums oubliés. Rudy Ballin joue tous les possibles de la cuisine contemporaine. Le café s’invite dans une mousse de betterave servie en amuse bouche. La carotte se parfume au jasmin et au citron bergamote_DSC3852 _DSC3856

Son approche reste nuancée, subtile même s’il ne résiste pas à la tentation de bousculer nos papilles. Il peut glisser dans son menu une note plus marquée, à la limite de l’équilibre. Comme sa volaille caressée par la fleur d’oranger mais accompagnée d’épinards fumés au goût corsé. Saveur étonnante.

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On termine en douceur, la légère amertume de la fève tonka en note finale.

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J’ai adoré, tu aimeras certainement. Note l’adresse sur ta eatlist. A tester absolument en 2016.

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  • 05 56 49 06 49
  • Menu 25 € le midi et 45 €le soir
    Du mardi au vendredi et samedi soir
    14, rue Paul Louis Lande, Bordeaux
    Adresse proche du musée d’Aquitaine
    Petite rue étroite, prévoir un stationnement en parking

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Koeben : restaurant boutique scandinave

Au 32 rue du Palais Gallien, le duo franco-danois de Peter et Lucien raconte une histoire simple. Dans un cadre élégamment agencé par l’architecte Sylvain Rémond, ils proposent une cuisine scandinave et une courte sélection de produits emblématiques venus du nord.

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Murs blancs, table et chaise de bois clair, un menu centré sur le saumon et le hareng, la carte et la décoration semblent ultra-minimalistes, mais l’essentiel est là. Si tu aimes le Hareng, tu peux le déguster de trois façons. Par exemple : nature accompagné d’oignon rouge et d’œuf mimosa, mariné dans une réduction de betterave parfumée aux épices où nappé de sauce curry. A déguster avec une bière danoise naturellement. Les produits sont sélectionnés avec soin, les assiettes attirent par leur élégance. L’ensemble dégage une impression justifiée de fraîcheur et de fait maison.

Mon coup de cœur : le Smørrebrød [smeurbreu]Tartine traditionnelle danoise de pain noir au seigle et graines ou pain blanc. Ce pain ressemble au braun Brot des allemands, j’adore._DSC3127Pour rester dans le ton du restaurant, mon article sera minimaliste. Je te montre quelques photos. La meilleure façon de te faire une opinion._DSC3130 _DSC3132 _DSC3133prix (1)

 

_DSC3148Koeben

  • Du mardi au samedi
  • Soupe du jour 4,50€ assiette à partir de 7,50€
  • Brunch le dimanche 28€
  • 32 Rue du Palais Gallien, 33000 Bordeaux
  • Téléphone : 09 86 15 02 20

Le Chapon Fin, étonnant décor baroque, cuisine résolument épurée.

Imagine déjeuner sous une voute de fausses roches, folie baroque telle la grotte de Vénus de Louis II de Bavière. Tu es au Chapon Fin, une institution Bordelaise. Le décor de rocaille témoigne des années de gloire de la table. Les bâtiments de France l’ont classé. Il est donc impossible de modifier ce cadre pompeux, crée en 1902 et légèrement décalé.2016-02-05 à 16-19-17

Passé le moment de stupéfaction devant cet étonnant décor, tu vas apprécier le confort. Les grands volumes, l’épaisse moquette et les tables nappées de blanc et beige donnent au lieu le charme d’une belle salle à manger bourgeoise, un air d’hôtel particulier.

Papy et mamie adoraient, les touristes s’extasient et le Michelin boude. Il a tort, la cuisine de Nicolas Nguyen Van Hai réveille la belle endormie. Les produits sont originaux, les associations nouvelles. Algues, épices et fruits exotiques viennent booster ses créations. Peut être un clin d’œil à ses origines bretonnes et à son grand-père asiatique. Les cuissons sont justes, les parfums délicats, les assiettes élégantes.2016-02-05 à 15-57-42 (1)

En photos, je te montre

  • Un étonnant amuse bouche persil, mousse de chou-fleur et perle des Charentes (œufs d’escargot°
  • Une salade de couteaux, royale de Kombu et citron noir d’Iran, très frais et bien parfumé.
  • Un Bar aux algues Wakamé légèrement sucrées, jus brun de poisson, baby poireaux et polenta craquante.
  • Un Ananas poché au poivre Timut, opaline de citron, noix de coco fraiche, chips de Pataya, sorbet et soupe de mangue.
  • Le café gourmand : une assiette de fruits frais, une panacotta au coulis de kiwi et un sachet de chocolat à croquer sur place ou à emporter.2016-02-05 à 14-49-24 2016-02-05 à 14-50-29 2016-02-05 à 15-21-52 2016-02-05 à 15-42-19 2016-02-05 à 16-10-23

Je termine par une surprise : l’œuf carré selon Nicolas Nguyen Van Hai

Délicate attention du chef.

Visuellement c’est très beau, graphique, épuré. En bouche, c’est divin, léger et puissant. Le mélange fonctionne très bien entre le moelleux de l’œuf et le croquant de la Truffe. La vraie bonne idée, c’est de séparer blanc et jaune et d’innover dans la cuisson.2016-02-05 à 15-05-24 (1) 2016-02-05 à 15-06-10

Les blancs sont montés en neige et passés au four vapeur. Le jaune cuit doucement une heure à basse température. Sur l’assiette, le chef pose un rectangle de ses blancs, il le nappe d’une couche or, l’emprisonne de tuiles salées. En touche finale, il slice une belle truffe. C’est généreux et gourmand.2016-02-05 à 15-58-29

Merci Nicolas.

Je parle cuisine, mais je n’oublie pas le vin. Le Chapon Fin possède une des plus belles caves de Bordeaux (700 références, 8000 bouteilles). Le nouveau sommelier, Jordan Aniorté, passé par chez Bocuse, Hélène Darroze à Londres et l’Hôtel du Palais à Biarritz conseille l’amateur avec passion. La carte des vins, encyclopédique, comporte mille références organisées par région. Une belle proposition en Bordeaux mais aussi en Bourgogne, Alsace et vins de Loire. Nous avons testé un excellent Puligny Montrachet. Et même un bourgogne aligoté de grande maison en attendant de voir notre vin atteindre la température souhaitée.

En plus de la carte, cinquante crus sont proposés au verre. La technique Ócoravin assurant une parfaite conservation des vins. Cette offre exceptionnelle tient bien sûr à l’histoire. Le restaurant possède une magnifique cave du XVème. Elle s’explique aussi par l’appartenance des lieux à une grande famille du vin, les Cazes. Madame Sylvie Cazes, la propriétaire du Chapon Fin est une figure dans le monde viticole à Bordeaux. Co-actionnaire de Lynch-Bages, elle préside la cité du Vin et dirige aussi une entreprise d’oenotourisme l’agence Bordeaux Saveurs.

On est d’accord, le Chapon Fin possède beaucoup d’atouts. Souhaitons lui de regagner la faveur des critiques et une jolie étoile en touche finale.

2016-02-05 à 16-25-07Le Chapon Fin

Ouvert du mardi au samedi
5 rue Montesquieu
33000 Bordeaux
Tél. : 05 56 79 10 10
Menu à partir de 39€ le midi.
Menu 89 et 99 le soir