La Grande Maison selon Joël Robuchon : le charme d’un intérieur bourgeois, l’excellence de la cuisine française.

Pierre Gagnaire, Triple stars pour son restaurant de l’Hotel Balzac, Paris, a repris les cuisines de la Grande Maison depuis juillet 2016La Grande Maison Bordeaux

Un bijou d’hôtel particulier, des assiettes arty, l’ultra-maîtrise des cuissons & des saveurs. Des mots simples, un article comme un jus réduit à l’essence même du goût, fruit d’une maturation longue d’un mois de réflexion.

Oui, il est difficile voire périlleux d’écrire sur la Grande Maison. L’adresse associe la cuisine de Joël Robuchon , Le Chef aux 17 restaurants et 25 étoiles Michelin au sérial entrepreneur du vin Bernard Magrez. Le projet mis la gastrosphère en ébullition bien avant l’ouverture du restaurant. Les mois ont passé, les convives invités se sont fait plus rares de même que les articles élogieux, il était temps de tester le concept.

Imagine l’expérience en deux temps : en premier une invitation au voyage dans le luxe discret du Bordeaux bourgeois façon XIX, ensuite une rencontre avec la cuisine de l’excellence so XXI.

Les grilles à peine franchies, l’œil est flatté par la magnificence des lieux, ici tout est luxe, calme & volupté. Un jardin manucuré, écrin de quelques œuvres d’art contemporain, puis une demeure de maître restaurée dans le plus grand art. Bernard Magrez et la décoratrice Frédérique Fournier ont voulu le meilleur de l’artisanat français comme les tissus Pierre Frey, les lustres en cristal de Baccarat, les belles pièces d’argenterie ou la vaisselle de présentation en céramique d’Erik Ifergan. La bibliothèque d’origine et ses rayonnages d’ouvrages juridiques tout de cuir reliés a été conservée. Elle témoigne de l’activité du précédent propriétaire. L’ensemble confère au lieu une grande solennité qui n’invite pas aux démonstrations d’enthousiasme. Retiens toi de t’exclamer à la vue de chaque plat. Oui, oui c’est trop beau mais calme-toi garçon, on n’est pas chez maman! Concentre toi sur ta dégustation.

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_DSC5736Les saveurs sont subtiles, créatrices d’émotion. Le plaisir intense arrive sans brutalité, il laisse en bouche des parfums durables. Je me souviendrai longtemps du plat déjà fétiche : l’araignée en gelée servie en amuse bouche. L’assiette tu la connais, son look très prêt-à-photographier lui a fait faire le tour du Web. La saveur, elle, captive de sa gelée dorée agit comme la madeleine de Proust. Que tu sois un vrai breton ou juste un amoureux de l’ouest sauvage, tu retrouves dans une composition ultra sophistiquée le goût très fin du crustacé dont enfant tu aimais suçoter les pattes et te régaler de sa chair ultra-parfumée, surpassant même celle du homard.

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Adoré aussi le poisson, un cabillaud à la chair nacrée et fondante en bouche.

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Passe le chariot de dessert élégant mais classique et le voyage se termine là, un peu brutalement pour celui qui ne choisit pas le menu dégustation à la longueur décourageante. Pas vu le chef Tomonori Danzaki, à la grande maison tu ne fais pas le caprice de demander à aller en cuisine. Pas grave, cette fois ci mon chéri ne sera pas jaloux.

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Le Prince Noir : la cuisine d’auteur de Vivien Durand

Le restaurant du Prince Noir c’est d’abord un site d’exception aux portes de Bordeaux, rive droite. L’adresse se mérite, tu cherches un peu pour accéder au château par la sortie Lormont et l’arrière du bâtiment. Impossible de venir en VCub mais bon l’endroit est juste magique. La silhouette du château du Prince Noir appartient à l’imaginaire Bordelais comme le pont d’Aquitaine dont l’architecture se dessine en toile de fond. Ici nous entrons dans l’histoire du duché d’Aquitaine, de la belle Aliénor et du passé glorieux.

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Viens le soir. Au coucher du soleil, le ciel s’embrase, la façade du château devient or. Le contraste entre les murs de pierre blonde et l’ardoise noire des toits est tout simplement émouvant, magique. Prends d’abord le temps de déambuler dans le parc. Le site entièrement restauré est pourvu de magnifiques pelouses à l’anglaise, d’un potager de chef & de sculptures modernes. Il y a beaucoup à découvrir.

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Le restaurant sera la passerelle entre l’histoire, le passé et les temps modernes. Tu dînes dans une salle entièrement vitrée comme posée sur pilotis où le temps semble suspendu. Tu as le choix entre rêver devant un coucher de soleil sur le pont d’Aquitaine, la vue sur le château aux blondes façades où bien tu peux te positionner côté forêt avec le mur végétal de la partie sud. A l’intérieur du restaurant, la lumière crée une véritable scénographie de zones d’ombres et d’espaces très éclairés, comme un décor de théâtre écrin d’un soir d’un tête à tête amoureux, une soirée de rêve dans un décor très contemporain.

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Tu l’as bien compris, tu viendras au Prince noir en duo pour savourer une cuisine d’auteur. Le chef propose une cuisine simple en apparence servie dans une vaisselle atypique, un mix d’assiettes de créateur et des restes du service de mémé. Les couverts eux aussi sont atypiques et chargés d’histoire : la cuillère et la fourchette sont en inox mat, le couteau à manche de cep de vigne vient de la maison Saphores, rue Fondaudège. Tu le choisis en début de repas et tu le gardes à la façon des anciens. Comme si le chef, inspiré par la magie du lieu, voulait associer tradition, mémoire et modernité. Les créations de Vivien Durand sont très lisibles, exemple son turbot au four accompagné d’une garniture et d’une bouillabaisse de poisson de roche servies à part. Le produit est magnifié par une cuisson parfaite, le poisson reste souple et tendre. Une seule saveur, aucune épice qui masquerait le goût originel, une merveille de simplicité.

Pour accompagner le client dans sa dégustation, Arnaud le maître d’hôtel raconte avec gourmandise la recette du chef, il peut parler produit, épices où technique de cuisson. Il répond avec force détails aux questions les plus diverses sans imposer sa présence à la table. Son assistance discrète mais attentive est une des forces de l’équipe du Prince Noir que l’on sent toute entière derrière son chef.

Je n’oublie pas de te parler de Clément Bruneau, le second du chef. Il joue le rôle du metteur en scène. Vivien Durand crée la recette à l’instinct et Clément la décortique, l’écrit et en fixe les détails techniques. Ensemble ils composent la carte et les menus.

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Tu veux te faire ta propre idée, voici un exemple de soirée.

Le plus facile, tu tentes le menu dégustation et laisses toute liberté au chef ou tu choisis à la carte. Dans les deux cas, tu commences par une focaccia pâte à pain et pulpe de pomme de terre cuite au four tomates cerise on the top. Croque la belle croute puis trempe la mie aérienne dans une huile d’olive française bien parfumée. Tu continues par les amuse bouche du moment. Ce soir là huîtres chaudes au caviar d’Aquitaine, gaspacho de concombre au caillé de brebis et œufs de hareng fumé. Produit mystère des Cocochas, un plat de pêcheur, populaire au pays Basque. Tu ne devineras jamais.C’est de la gorge de merlu, ail et huile d’olive. Fondant en bouche et tout simplement délicieux.

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La suite, regarde les photos, c’est plus cool. On se quittera sur un sorbet citron vert, infusion d’herbes du jardin.

Light et parfumé.

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Tajine de Boeuf à l’atelier cuisine de graines de solidarité

Malika, longtemps cuisinière à domicile pour les mariages et les fêtes traditionnelles marocaines partage ici sa recette de tajine de bœuf. Un échange de savoir-faire ludique et chaleureux à vivre lors des ateliers cuisine proposés chaque samedi par l’association Graines de Solidarité.

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Tu trouveras toutes les infos sur le planning des cours sur Facebook.

Ingrédients pour 6 personnes

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  • 1kg de viande type pot au feu : gîte, jarret ou basse côte et même tende de tranche
  • 3 pommes de terre
  • 4 carottes
  • 2 oignons rouges –un peu sucrés
  • 1 cm de racine de gingembre épluchée
  • 2 bâtons de cannelle
  • 2 gousses d’ail écrasées
  • 1/2 bouquet de coriandre
  • 2 cuillères à café de curcuma en poudre         
  • 1 cuillère à café de cumin en poudre
  • 1 étoile de badiane, quelques graines de cardamome, écorces de noix de muscade
  • 2 cuillères à soupe d’huile d’olive
  • sel, poivre

Les sides dishes :

  • 1 bol d’olive
  • Mélange de fruits secs : 300 gr de pruneaux & abricots

 

La cuisine traditionnelle utilise beaucoup de légumes de saison. Aujourd’hui nous ajoutons des petits pois. Tu peux aussi mettre des patates douces, des navets nouveaux comme dans un pot au feu.

  • Coupe la viande en morceaux. Dans une cocotte, verse l’huile d’olive, ajoute la viande et fais prendre couleur. Ajoute le gingembre, l’ail, la cannelle, les épices, le sel & le poivre.
  • Les parfums du tajine sont liés au mélange d’épices qui reste le secret de chaque cuisinière.
  • Mouille à hauteur avec de l’eau et laisse mijoter pendant 1 h 30 à feu doux.
  • Lave et épluche les légumes. Coupe-les en morceaux réguliers.
  • Dépose les morceaux de viande au fond du plat à tajine. Monte ton plat par étage et par sorte de légume.
  • Le tajine est servi dans son plat, pense à soigner ta composition dans sa forme et ses couleurs.
  • Arrose du bouillon de viande.
  • En dernier mets les légumes les plus fragiles comme les petits pois.
  • Si tu désires des légumes à cuisson courte comme les courgettes, ajoute-les en cours de cuisson.
  • Mets sur le gaz pour 1 heure ou mieux sur un braséro comme dans la cuisine traditionnelle.
  • 5 mn avant la fin de cuisson ajoute une poignée d’olive et la ½ botte de coriande hachée.
  • Le plat est cuit quand la viande se détache aux doigts.

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  • Cuisson des fruits secs.
  • Fais cuire environ 15mn en remuant régulièrement avec sucre, cannelle, vanille + eau du bouillon de viande

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L’oiseau bleu de Frédéric Lafon

Déjeuner en Terrasse sans garder la doudoune, t’en rêvais. Après faut juste choisir le bon spot. Si tu as un peu de temps et l’envie de faire un gastro à midi, pense à l’Oiseau Bleu 127 avenue Thiers. Avec le tram : easy et pas si loin du centre.

Sur place tu vas adorer la terrasse ouverte sur le jardin, inattendue pour cet ancien commissariat à la belle façade classique d’hôtel particulier bordelais du XVIII. Au printemps, c’est très green, très zen aussi d’entendre le piapia des oiseaux en pleine ville.

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_DSC7255 Frédéric Lafon, Oiseau bleu BordeauxCôté cuisine, tu vas aimer: belles assiettes & créativité maîtrisée. Le Sud Ouest est bien présent par le produit : magret de canard, piment d’Espelette et cabillaud. La carte est très courte mais capable de satisfaire les modernes et les tradis, entre côte de veau cuite à basse température, purée de céleri, truffe râpée et filet de cabillaud mariné façon Gravelax, roquette en touche poivrée, bouillon à la citronnelle et écume parfumée.

Coup de cœur pour la mise en bouche de saison : émulsion d’asperge blanche, pickles d’asperge verte sur crumble aux noix. Un quick start très réussi.L'oiseau Bleu Bordeaux _DSC7240 _DSC7251

Je n’oublie pas la carte des vins, une belle histoire qui sait s’aventurer hors de Bordeaux et cela à des prix hyper raisonnables.

_DSC7277 _DSC7271 Frédéric Lafon, Clement Mathéoux

T’as tout compris c’est une adresse pour un déjeuner à deux ou un repas pro. J’imagine la terrasse les soirs d’été, encore plus sympa. On y retournera.

Dine à la Grand’ Vigne & just enjoy the food

Partager l’expérience d’un diner aux Sources de Caudalie ? Comment ? Restons modeste, je ne voudrais pas m’inventer critique gastronomique. Je laisse aux professionnels du verbe culinaire, le soin de qualifier la cuisine du chef. Le Michelin a récompensé Nicolas Masse d’une seconde étoile en février. Le guide distingue une table d’exception où la maîtrise technique, les cuissons parfaites, les ingrédients de qualité sont au rendez-vous.

Que reste-t-il à évoquer alors ? Le plaisir !!!

Celui de profiter d’une belle soirée, de savourer chaque plat avec l’enthousiasme du débutant, d’oublier ses aprioris de globe-goûteurs pour se laisser séduire par la cuisine du chef. Personne ne s’en plaindra et surtout pas notre amoureux qui se lasse parfois des diners transformés en séance photo.

Place aux sensations, à l’émotion. Laissons-nous charmer par la simplicité d’un consommé de laitue du potager du chef. Un petit bijou de chlorophylle en bouche. Et le tartare de tourteau et coquillages disposés comme un mini jardin : my God, so Pretty !!! Fraicheur délicate et iodée de la chair de crabe boostée par le goût puissant des langues d’oursins. J’adore !!! On continue avec des Saint Jacques encore croquantes présentées accompagnées de légumes de saisons, une déclinaison de choux : fleur, Bruxelles ou rave. Terminons notre diner par un caprice de chocolat et noisettes, là je craque !!!

Je n’oublie pas les vins proposés par un jeune sommelier qui conseille sans diriger. Clin d’œil au terroir nous accueillant, le Pessac Léognan reste une bonne option pour un blanc qui accompagnera à merveille ces poissons.

Voilà, douce et délicate soirée au milieu des vignes dans une salle dont je ne te montre pas les photos par respect pour la tranquillité des mes voisins. No Flash, No photos. Just enjoy the food !!!

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Le Maruya : le restaurant japonais du Triangle d’Or

On est au N°1 de la rue Fénélon, à deux pas de la place Gambetta, l’adresse idéale pour ta cantine du midi ou le bon spot pour démarrer une soirée. On y mange une cuisine fraîcheur avec un menu dégustation renouvelé chaque soir, une belle expérience pour tous les foodistas lassés des traditionnels duo sushis + yakitoris.Bien sûr tu peux craquer pour un assortiment de ces bouchées riz et poisson bien frais mais il y a tant à découvrir dans la cuisine japonaise. Le mieux, se laisser guider par l’inspiration du chef Junichi Yamano.

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Le chef travaille le produit brut. Quelques photos d’une belle découpe !!!

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Beaucoup de légumes dans la cuisine japonaise 

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Chaque jour, en fonction des arrivages, il imagine un menu dégustation en cinq plats. Il cuisine le produit, préserve les goûts et les saveurs naturelles des aliments. Le chef s’exprime sans artifice, sans le recours exagéré aux épices et sauces. Je n’oublie pas la présentation des plats, le plaisir visuel est au cœur du voyage immobile. La vaisselle en grès colorée participe à la présentation, la taille des ingrédients est un art à part entière et l’architecture des plats est complètement maîtrisée.

Mon conseil : choisir le menu dégustation à 35€ ou alors le menu du mois, une belle aventure aussi.

La dégustation commence toujours par une trilogie de mise en bouche, suivi de trois plats incluant toujours une assiette de sushi et un tempura. N’oublie pas les desserts, fusion des incontournables douceurs européennes sublimées par les parfums de l’Asie. Tu choisiras entre la panacotta au thé Matcha, la quintessence du thé vert ou une crème brulée au sésame noir.

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Si l’expérience te tente, prends bien soin de réserver ta table. La salle est petite, environ trente couverts. Tu seras même obligé de te plier aux horaires imposés soit 19H30, soit 21H30. Je sais, c’est un peu loose mais bon, le Maruya affiche complet le midi et aux deux services du soir.

Le Funky Burger : c’est cool et c’est bon !!!

Une adresse dans le vieux Bordeaux, rue du Loup entre la place Camille Jullian et le cours Alsace-Lorraine. Une déco un peu hallucinée entre la chambre d’ado et l’US fan club des années 80, chaises et tables bistros désassortis. Les murs sont tapissés d’affiches de cinéma et de visuels de tableaux célèbres détournés, une campagne signée IDEALCOMM à Bordeaux. les plafonds sont peints de fresques façon chapelle Sixtine. La vaisselle comme issue d’un vide grenier ou de la cuisine de mémé on sait pas bien. L’ensemble fonctionne et fait office de Q.G. pour étudiants ou jeunes actifs. Passé trente ans je te conseille de venir accompagné, d’un ado bien entendu. Sinon tu vas vite te sentir trop yeuve pour comprendre.

On mange quoi ? Des Burgers et des frites maison. La carte est collée à l’intérieur d’un bon vieux Lucky Luke. Le bon choix : le Corléone, steak haché, sauce funky, cheddar et bacon. Classique mais efficace. Tu prends le double pour bien balancer entre le steak et le pain qui est plutôt dodu. Il arrive avec une belle garniture de frites comme à la maison.

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De l’avis général : c’est gavé bon !!!

Je fais simple, je te donne les photos. A toi de juger.

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Campagne IDEALCOMM

Campagne IDEALCOMM

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Dîner au restaurant les Terrasses à Uriage les Bains.

Christophe Aribert, le chef deux étoiles des Terrasses à Uriage les Bains (38) dirige les cuisine du restaurant depuis 2004. Ce grenoblois d’origine n’a pas cédé à la tentation parisienne. Malgré de belles expériences au sein de tables prestigieuses, il reste fidèle à ses racines et aux Terrasses où il a effectué une grande partie de son parcours.

Imagine une Station thermale au look délicieusement rétro aux portes de Grenoble. On est très loin du Sud-Ouest. Le cadre est moderne sans être design. Le décor comme un écrin à la cuisine du chef, minimaliste mais coloré entre les tonalités de beige, le pourpre des fauteuils et celui des banquettes, et le rouge du bouquet de rose.

Les tables bien espacées avec vue sur le jardin enneigé laissent à chaque table un espace d’intimité propice à une soirée très cosy, servis par une équipe en salle attentionnée et courtoise. Une belle adresse pour une pause tendresse, une parenthèse au milieu d’un séjour de ski.

Les terrasses, Uriage les bains

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L’ambiance feutrée, le service dirigé par Laurent Cartier, attentif et réservé, laisse la vedette à la cuisine du chef : une star au naturel sans artifices ni masque. Nulle saveur forte ne trouble la dégustation ni ne vient altérer le goût des aliments sélectionnés par le chef.

Christophe Aribert & laurent Cartier

Christophe Aribert sublime le produit, sa cuisine se concentre sur l’essentiel avec du cru, des cuissons courtes, précises et des assaisonnements subtils.

Ses présentations délicates, presque simples cachent une grande maîtrise technique sous une apparente facilité. A la carte les incontournables de la haute cuisine : Saint Jacques, foie gras et homard mais aussi les produits typiques de la région : poissons de montagne, légumes racine et de saison, la noix de Grenoble en variation ou les ravioles revisitées en dessert passion.

Les images 

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Michel, Josiane & Martine : les chefs oubliés du Michelin

Michel, Josiane, Martine trois chefs que le Michelin n’a pas distingués. L’incontournable guide des tables françaises oublie une famille dans ses bonnes adresses : les tables du partage. Dommage !!!

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Garguantua, la table solidaire de Bacalan.

Je comprends un peu. Comment attribuer des fourchettes à Gargantua, ce drôle de restaurant au look un peu rétro style pension de famille d’un hôtel sans étoiles ou cantine d’un lieu de pèlerinage. Les murs sont décorés de photos du Bassin d’Arcachon, un tableau d’affichage donne les dates d’anniversaires de chaque convive et de belles maximes rappellent à tous que ce lieu est dans l’empathie et l’accueil de tous.

Pour que les plus démunis se sachent respectés, aimés et trouvent leur place dans la société.

Ne me dis pas qui tu es mais ce que dont tu as besoin.

Oups !!! Des paroles qui bousculent. On est forcément ému par tant de bienveillance et admiratif de ces bénévoles qui chaque semaine font de la cuisine un outil d’insertion sociale. Le repas en commun comme le dernier rempart contre l’isolement, le signe de l’appartenance à la communauté.

Voici un regard sur l’association Gargantua à la générosité aussi développée que l’appétit de son phénoménal éponyme. Depuis vingt ans des bénévoles se relaient pour servir trois repas par semaine à un public en difficulté. La mairie de Bordeaux apporte son soutien par la mise à disposition d’une cuisine et d’une salle de restauration dans les locaux du foyer de Bacalan. Les vingt convives participent à hauteur de 1€ le diner, ce qui permet de financer l’adhésion auprès de la Banque Alimentaire de Bordeaux où sont récoltées les denrées chaque mercredi.

L’association a mis en place une équipe par jour de distribution. Chacune se compose de trois personnes pour la cuisine et de trois personnes pour le service. Le chef arrive vers 15H, compose son menu en fonction des denrées récoltées et se met au travail avec l’aide de ses deux commis. A 17h, les personnes en charge du service arrivent à leur tour. Chacune connaît sa tache et travaille en autonomie : mettre en place les tables, couper le pain, disposer les boissons sur les tables.

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Dehors, les convives piétinent déjà derrière la porte, dès l’ouverture vers 18h, ils se précipitent même si le dîner ne sera servi qu’à 18H30. Bien sûr il y a l’envie de retrouver sa place habituelle mais on sent très vite un autre besoin : celui de l’échange. Les conversations sont très animées autour des tables. Il y a une vraie soif de rencontres pour ceux qui vivent souvent seuls et isolés. Le groupe forme une véritable communauté qui se retrouve aussi pour des sorties à thème. Le président de l’association, Michel Dessales tient beaucoup à la dimension culturelle de son association. Deux à trois par an, il organise des sorties : pique-nique littéraire ou invitation à un festival de musique, une occasion de renforcer la cohésion du groupe. Bénévoles et bénéficiaires se retrouvent, apprennent les gestes du vivre ensemble.

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Pour Michel, cet engagement montre la force du quartier Bacalan. Ici on est solidaires, les gens sont attachés à leur quartier et savent faire vivre les différentes associations dans l’entraide. Les équipes sont solides.

18H30, la distribution du repas commence.Les bénévoles évoluent au milieu de leurs protégés avec beaucoup de bienveillance, elles veillent à tous pour assurer partage et équité.

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Je fais comme pour chez moi, comme si j’invitais du monde. Nous sommes dans l’écoute pas le questionnement. 

Les gens sont très dignes et très émouvants dans le partage entre convives. Beaucoup ont apporté des récipients destinés à récolter les restes du repas. Ces petites boîtes assureront les dîners des jours sans distribution ou seront redonnés à un ami, un parent qui n’ose pas faire le déplacement et afficher sa gêne. Un vieux monsieur ne mange pas son repas, il le glisse dans une boîte. C’est pour son fils qui désormais vit avec lui et qui ne souhaite pas venir à ce dîner en commun.

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Voilà, on termine par le dessert ananas accompagné un cake apporté par une bénévole. Les convives quittent la table rapidement. Ils savent que le restaurant doit encore être débarrassé. Des gestes qui se répètent chaque semaine pour des habitués qui ont trouvé en ce lieu d’accueil un remède à leur isolement.

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Le restaurant solidaire Garguantua à Bacalan, une belle initiative qui met la cuisine au centre d’un projet de lien social.

Guarguantua, le restaurant solidaire du diaconat de Bordeaux. 

  • 12 rue Charlevoix de Villers, Bordeaux
  • repas servis les lundi, mercredi et vendredi
  • sur inscription au 05 56 39 28 75

Le Couscous de l’Amitié

L’histoire de Graines de Solidarité et de son action le Couscous de l’Amitié commence comme le conte de la soupe aux cailloux.

Un homme vivant de charité arrive dans un petit village. Démuni de tout, il ne peut mettre qu’un caillou à chauffer dans sa petite marmite. Au bout d’un moment, il s’exclame : Quelle bonne soupe ! Il manquerait juste un peu d’oignon ! Une femme l’entend, elle lui porte le précieux ingrédient. Aussitôt l’homme ajoute l’oignon à sa gamelle, puis il recommence son manège. Il goûte sa soupe, humm elle est bonne ! Mais j’ajouterais volontiers un peu de pomme de terre ! Une seconde villageoise l’entend et exauce ses vœux. En peu de temps, l’homme récolte de quoi faire une délicieuse soupe qu’il va partager avec les habitants réunis.

Cette histoire de soupe collective ressemble aux premiers pas de l’association Graines de Solidarité. Hanifa Mzizoua lance son projet de distribution de couscous dans la rue un peu isolée. Petit à petit elle obtient du soutien en dons en nature et en numéraire qui lui permet de faire vivre son association et de distribuer chaque vendredi au marché des Capucins un repas chaud accessible à tous.

C’est une jolie histoire vraie. J’ai partagé un vendredi avec les bénévoles, une belle expérience que je recommande à tous ceux qui doutent parfois de notre capacité à vivre ensemble et à partager.

 

Il est 9H30 lorsque j’arrive rue Kléber à la cuisine de l’association. Une bonne odeur de bouillon de légumes parfume les locaux. Oups, j’arrive un peu trop tard. Dommage pour les photos de la préparation ! Les cuisiniers s’affairent depuis 7H ce matin, la viande mijote dans les énormes marmites surmontées du panier contenant la graine de couscous. L’équipe suit la recette traditionnelle malgré les grosses quantités à préparer. Pas de compromis sur la qualité ou la fraicheur !!! La graine est travaillée par Sofia ; toute la matinée, elle va l’aérer, la tamiser par portions de 5kg. Ses gestes sont délicats, harmonieux, sans relâche elle tourne et retourne pour sépare les grains de cette semoule couleur or. Elisa, elle, épluche et tranche les légumes à cuisson courte comme la courgette qui sera ajoutée en fin de cuisson.

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Ces ingrédients proviennent en partie de la Banque alimentaire de Bordeaux et pour la viande, les épices et quelques légumes de dons en nature faits chaque vendredi par les commerçants du marché des capucins et des alentours. Graines de solidarité a su gagner à sa cause un nombre important de partenaires que nous allons visiter avec Lhoucine et Claude, un des piliers de l’association. Munis de deux glacières, nous partons à pied en direction du marché. Nous allons descendre jusqu’aux quais et à chaque halte chez un partenaire prendre livraison d’un paquet de viande préparé pour nous ou bien dans les épiceries faire une demande sur les produits qui manquent à l’association : épice, concentré de tomate ou pois chiche. Les commerçants donateurs attendent notre passage. Ils donnent avec simplicité, un geste sans demande de retour juste un échange de sourires et de remerciements. Cette générosité discrète, facile sans recherche d’une compensation est émouvante. Ces actions contredisent complètement les discours pessimistes sur l’égoïsme, le repli sur soi de notre société moderne. Les Français, les bordelais sont généreux. Ils sont prêts à partager pourvu qu’ils comprennent le sens et l’utilité de leur geste.

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Notre tournée se termine, les glacières pèsent, nous rentrons au local. La viande est aussitôt découpée, ensachée et marquée. Elle sera congelée pour vendredi prochain.

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Il est déjà 11H30, le moment de faire une pause pour l’équipe cuisine. On va partager un café, une pâtisserie, des sourires, des mots. Hanifa me raconte l’historique de l’association. Une aventure qui commence en 2000 et s’officialise en 2005 par la création de l’association sous loi 1901. Graines de Solidarité est surtout visible au travers de la distribution d’un repas chaud au Capu de novembre à fin mai. Mais l’association est ouverte à l’année. Au quotidien, elle effectue une tournée de maraude, une équipe de bénévoles distribue des sandwichs et des boissons aux sans-abri. Chaque semaine elle distribue des colis alimentaires. Il y a aussi les cours d’Arabe ou de français pour les nouveaux arrivants. Je n’oublie pas les ateliers cuisine. Ouvert à tous et contre une participation de 2€ par personne, chaque samedi après-midi est dispensé un cours de cuisine du monde. Le programme change chaque semaine : Le tajine, la paella ou pintxos & tapas. A découvrir absolument !!! Hanifa me propose de gouter ce couscous. Avec plaisir !!! Les effluves des marmites ont réveillé mon appétit.

Miam !!! Une belle assiette fumante, la viande qui fond dans la bouche et le grain qui roule sur la langue un délice. Je n’oublie jamais que ce plat a été confectionné pour 200 convives.

Bravo  au chef !!!

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Voilà j’ai fini mon assiette, on va se séparer pour l’après-midi. On se retrouve en fin de journée pour la distribution.

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17h30 au Capu, le marché est fermé, les rideaux de fer tirés. Il fait très froid en ce vendredi de fin janvier. La place est déserte. Soudain une camionnette se gare en face de l’entrée nord, l’équipe cuisine du Couscous de l’Amitié en descend, ils sont rejoints par d’autres bénévoles. L’opération est lancée avec ordre et efficacité. Chacun connaît son rôle, bientôt une ligne de tables est montée, nappée. Elle sera protégée par une guirlande de démarcation pour permettre de travailler sereinement. Les marmites chaudes sont déchargées du véhicule, mise à chauffer sur un trépied gaz.

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Quatre postes de distribution sont alignés sur les tables. En premier la semoule, puis les légumes, la viande et en dernier les couverts en finition ; Il est 18H la distribution commence sans bousculade.

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Les bénéficiaires arrivent souvent seul ou à deux. Si certains apportent des récipients à remplir pour un repas à la maison, beaucoup prendront le couscous dans une barquette et le dégusteront sur place. Hanifa accueille chaque nouvel arrivant avec chaleur, un immense sourire et quelques phrases de bienvenue, beaucoup d’humanité dans ses gestes. Elle prend les commandes, demande le nombre de portions et encaisse les 1€ de participation. Le convive reçoit autant de ticket que de ration, il échange le ticket contre une barquette fumante qu’il dégustera un peu à l’écart ou bien en échangeant quelques mots. Il fait froid et les convives ne s’attardent pas mais chaque vendredi c’est bien 200 personnes qui se réchauffent de ce couscous partagé. Beaucoup sont des habitués, ils viennent depuis plusieurs années pour manger bien sur mais aussi en quête d’un accueil, d’un regard bienveillant.

On se quittera sur le sourire d’une maman et de son fils. Un moment d’émotion.

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Pour aller plus loin et pourquoi pas devenir bénévole ou participer à un atelier cuisine, voici les coordonnées de l’association

Graines de Solidarité

48 rue Kléber

Facebook : graines de Solidarite Bordeaux
www.grainesdesolidarite.org
le numéro téléphone 06 17 02 74 00