Château la Dominique invite quatre superchefs à la table des primeurs 2016

Célèbre cru de Saint Emilion, propriété de la famille Fayat, Château de la Dominique n’en finit pas de nous surprendre et de porter plus haut la semaine des Primeurs.

Pour le visiteur, il y a d’abord les magnifiques bâtiments conçus par l’architecte Jean Nouvel avec leurs façades en inox rouge dans lesquelles se reflètent vignes et campagne.

Ensuite, il y a la superbe sélection de 200 vins proposés Michel Roland, le plus célèbre des winemakers bordelais. On déguste en avant première Château la Dominique, les vins de prestigieux voisins en Pomerol, Saint Emilion et ces appellations satellites mais aussi des Pessac Léognan, des Médoc sans oublier les vins d’Amérique du sud. Enfin l’édition 2017 verra l’alliance des grands vins et de la Haute Gastronomie française. Cette année, quatre super chefs animeront les déjeuners de la Terrasse Rouge, le restaurant du château. Jean-François Piège (le Grand Restaurant **, Paris), Pierre Gagnaire (La Grande Maison**, Bordeaux), Cyril Lignac ( Le Quinzième*, Paris) et Alain Dutournier ( Le Carré des Feuillants,Paris) se succéderont du lundi 3 avril au Jeudi 6 avril . Chaque midi, les critiques et acheteurs de vin du monde entier pourront accompagner leurs vins d’exception d’un menu étoilé. Bonne nouvelle pour les food lovers, les réservations leur restent ouvertes. Alors si comme moi tu es fan des chefs attendus, n’attends plus pour réserver une table. Le menu reste à 50€, presque une affaire.

On sera très loin de la première édition organisée par Michel Rolland pour Robert Parker. En 1983, les deux dégustateurs et futurs complices finirent par un sandwich à la Renaissance, brasserie libournaise. En 2017, Robert Parker n’est plus là pour donner la tendance. Restent les vins conseillés par la team Rolland et un millésime que l’on dit prometteur. Après un superbe 2015, le 2016 sera vraisemblablement très bon. La météorologie lui a été favorable. Au printemps pluvieux a succédé un été sec et un bel été indien en finale. Volume et qualité sont au rendez-vous.

Renseignements & Informations :

  • Château La Dominique – Saint-Emilion : 05.57.51.31.36 – contact@vignobles.fayat.com
  • La Terrasse Rouge, la table du Château La Dominique : 05.40.12.92.18 – contact@laterrasserouge.com

Le Jardin Pêcheur, restaurant solidaire

Ilot préservé du passé au centre d’un quartier à l’ambitieuse modernité, le Jardin Pêcheur attire d’abord par sa physionomie extérieure, une étonnante structure en bois brut. Marc Eyssatier, l’architecte du projet, a choisi de prolonger les façades de maisons anciennes par une extension rappelant une coque de bateau inversée. Il nous livre ainsi son interprétation de la guinguette telle qu’elle a pu exister sur les bords de Loire dans le passé. On ne danse pas encore au bord de la Garonne mais cette adresse nous réserve de belles surprises.

A la fois restaurant et entreprise adaptée*, cette nouvelle adresse apporte une vraie dimension humaine au quartier des bassins à flots. Pour revenir au projet, le jardin pêcheur doit à la guinguette sa filiation avec la première réalisation de Pierre Maly à Trelissac en Dordogne. Ce jeune retraité, ancien directeur d’un centre médico-social a déjà créé en 2007 un premier restaurant, lieu de vie et entreprise sociale. Il souhaitait alors prolonger son travail d’accompagnement de jeunes psychotiques par une structure capable d’offrir un emploi aux adultes handicapés.

Pour lui, toute personne même cassée ou cabossée a besoin d’une inscription sociale qui passe par un travail. Il milite avec enthousiasme pour le droit au travail généralisé. Face au handicap, il ne baisse pas les bras. Son discours est éminemment convaincant, d’autant plus qu’il parle avec une grande simplicité d’une problématique qui nous semble si complexe. Avec un public très éloigné de l’emploi capable d’assumer un poste sur un nombre limité d’heures, il ne renonce pas. Je le cite :

Quand on est face à un unijambiste. Soit on lui parle de la jambe qui lui manque et on pleure. Soit on lui parle de celle qui lui reste et on lui propose d’avancer avec.

Fort de cette formidable philosophie et de la réussite de son projet périgourdin, il a su convaincre un grand nombre d’interlocuteurs de le suivre dans cette belle aventure humaine. En premier Nicolas Michelin, l’architecte responsable de l’atelier des Bassins à Flots a complètement adhéré au projet. C’est lui qui a voulu cet emplacement unique et symbolique comme un trait d’union entre Bacalan la rouge et le Bordeaux bourgeois des Chartrons.Bordeaux Métropole, propriétaire du terrain a concédé un bail emphytéotique de 45 ans avec une clause d’exploitation en entreprise sociale et solidaire. Duval Développement porte le projet immobilier dont le jardin pêcheur est seulement locataire. Il a fourni la structure brut de béton. L’investissement pour les aménagements intérieurs et le matériel de cuisine se monte à 900 000 euros financés à hauteur de 850 000 euros par des subventions :

  • 250 000 € du FEDER, Fond Européen de Développement au titre de la politique de la ville
  • 165 000 € de la Fondation Eiffage
  • Et aussi la Caisse D’Epargne, la Fondation Bruno, l’Honneur en Action et le CCAH.
  • Au total, une quinzaine de donateurs ont participé au projet.

    Equipement ultra moderne pour une meilleure ergonomie des postes de travail

    Le matériel permet de soulager le personnel

Le restaurant ouvert depuis seulement huit jours démarre très fort. L’emplacement stratégique au pied du pont Chaban-Delmas et l’architecture identitaire du lieu attirent. Le professionnalisme de toute l’équipe et la résonnance sociale du concept finissent de gagner une clientèle de bureau qui trouve un lieu où bien manger dans un quartier encore peu équipé. A la tête du restaurant, Amandine Tribbia, une grande professionnelle, ancienne de Starbucks que la maladie a détourné momentanément d’un parcours prometteur. En cuisine, Le chef Arnaud Labodinière encadre et conseille une équipe encore en phase de rodage. Enthousiaste et pédagogue, le seul valide de l’établissement veut porter son équipe au plus haut pour proposer chaque jour un menu complet et un service à la carte le soir.

Le Chef Arnaud Labodinière et une partie de sa brigade

Ce midi, nous avons choisi la formule à 17€ avec salade, le poisson du jour et un crumble. Frais, bon et servi rapidement. Le Jardin Pêcheur semble bien parti. Il ne manque qu’un rayon de soleil pour que le restaurant valorise son gros potentiel, une terrasse avec vue. Installée au premier étage, elle dispose d’un joli aperçu sur le pont Chaban-Delmas. Les visiteurs de la cité du vin toute proche, les employés des sociétés du quartier vont adorer le spot.

Le Jardin Pêcheur- Garonne

  • 05 56 10 88 68
  • 1 quai Armand Lalande, Bordeaux
  • Ouvert tous les jours du petit déjeuner au diner.

 

* L’Entreprise Adaptée (EA) place au cœur de son projet les personnes handicapées qui ne peuvent, temporairement ou durablement, s’insérer dans l’entreprise ordinaire.

Elle est une entreprise à part entière, qui permet à des personnes reconnues travailleurs handicapés orientés par la Commission des Droits à l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) « marché du travail » d’exercer une activité professionnelle salariée dans des conditions adaptées à leurs besoins.

Elle emploie au moins 80% de salariés handicapés dans ses effectifs de production.

Le statut du travailleur handicapé qui y est employé est celui d’un salarié de droit commun à part entière. Leur contrat de travail peut être à durée déterminée ou indéterminée. Ils perçoivent un salaire fixé compte tenu de l’emploi qu’ils occupent et de leur qualification par référence aux dispositions réglementaires ou conventionnelles applicables dans la branche d’activité, qui ne peut être inférieur au SMIC.

 

Pour aider les Entreprises Adaptées à réaliser cet objectif et compte tenu de leur spécificité, elles bénéficient de deux aides de l’Etat :

  • Une aide au poste
  • Une subvention spécifique qui compense les surcoûts liés à l’emploi de personnes handicapées à efficience réduite.

Les Entreprises Adaptées passent un contrat d’objectifs triennal (COT) avec les services de l’Etat, qui vaut agrément.

EA :

  • Mission : intégrer durablement les travailleurs handicapés dans l’emploi
  • Objectif : créer de la richesse pour créer des emplois durables et de qualité
  • Financement : Autofinancée à 80%
  • Le travailleur est un salarié, il est rémunéré à 100% du SMIC minimum

 

Entretien avec Rudy Ballin, restaurant Côté Rue à Bordeaux

Rudy Ballin a ouvert son restaurant gastronomique rue Paul Louis Lande en juin 2015. Dès les débuts, j’ai aimé l’esthétique des lieux atypiques et chargés d’histoire. J’ai aimé les assiettes et les saveurs de la cuisine. Admirative mais tellement surprise par la jeunesse du chef, 25 ans en 2017, j’ai cherché à comprendre d’où venait une telle maturité. Voici quelques réponses à notre insatiable curiosité. Merci Rudy pour ce bel échange autour de ta passion cuisine.

La cuisine et toi c’est une histoire qui débute comment ?

Je suis d’une génération télé-réalité. J’aimais déjà la cuisine. Les émissions de Cyril Lignac m’ont donné l’envie d’en faire mon métier. Je me suis renseigné sur les filières. Entre Ferrandi et Médéric, j’ai choisi le L’école hôtelière de Paris. J’ai commencé à 14 ans par un apprentissage au Bristol, Paris.

3 dates à retenir de ton parcours culinaire ?

  • 2006 Obtention de mon BEP cuisine à l’école Médéric, Paris. Je conclue deux années passionnantes de formation au Bristol avec le chef Eric Fréchon, un grand monsieur, M.O.F et alors deux étoiles au Michelin
  • 2012 Je suis nommé sous-chef à la Dame de Pic, le nouvel établissement Parisien de madame Pic. Je reste en poste jusqu’à la première étoile, un grand moment de bonheur.
  • 2015 En Juin, j’ouvre Côté Rue, un projet qui a muri entre Pierre-Damien Peurien et moi autour de ce lieu atypique.

 Pourquoi avoir choisi Bordeaux ?

J’ai été contacté par monsieur Robuchon pour l’ouverture de la Grande Maison. Je souhaitais quitter Paris, j’ai accepté le poste de sous-chef et l’énorme challenge de seconder un chef japonais complètement étranger à la gestion à la Française. J’ai eu sous ma responsabilité le management d’une équipe de 45 personnes.

Je ne regrette pas, j’aime Bordeaux, son énergie, la dynamique actuelle qui anime ici le monde de la gastronomie. J’apprécie la proximité avec l’océan et la montagne. Ma famille habite sur le bassin, c’est mon refuge.

 Tes influences, ta source d’inspiration ?

Madame Pic m’a transformé. Elle m’a accueilli à Valence avec beaucoup d’humanité et d’attention, mais aussi beaucoup d’exigences. Avec elle, je réapprends le métier. Elle me donne les moyens de progresser et d’être au niveau pour prendre le poste de second auquel elle me destinait. Je suis encore imprégné de sa cuisine florale. Comme elle, j’aime les goûts marqués. Je veux que l’on ressente le produit. Je n’hésite pas à aller dans la concentration.

 Ton mode de création ? De l’idée à l ‘assiette, quel cheminement ?

Je travaille sur le menu dans sa globalité. Nous le renouvelons entièrement chaque mois avec des produits de saisons. Je construis mes assiettes autour de trois textures : du fondant, du croquant et du cuit. Je déroule mon menu en utilisant différentes techniques : du fumé, du siphon, de l’émulsion … Ensuite je pars sur les idées du moment et ensemble, avec l’équipe nous testons, nous goûtons. Toutes les associations ne sont pas aussi évidentes que le sabayon au curcuma et la daurade. Naturellement mes recherches doivent intégrer les contraintes liées à notre espace de travail. La cuisine totalement ouverte ne permet pas les cuissons au sautoir. Les convives n’apprécieraient pas le mélange d’odeurs qui en résulterait.

 

Tes fournisseurs, tes bonnes adresses produits ?

Je travaille uniquement des produits frais. J’utilise essentiellement des produits régionaux, label rouge et bio dans certains cas. Cependant je ne me limite pas aux fournisseurs locaux. Je travaille les produits que j’aime sans m’interdire d’aller chercher le Fera du Léman ou le loup de méditerranée. Nous avons la chance en France d’avoir accès à un garde-manger d’une incomparable richesse. Pourquoi devrais-je m’en priver ?

 Quelle est ton idée de la cuisine, ton envie quand tu te mets aux fourneaux ?

J’ai une approche très traditionnelle de la cuisine. Je suis un adepte d’Escoffier. Pour moi, nous devons impérativement respecter les tailles, les cuissons. Toute cuisine doit être irréprochable. Je recherche l’excellence.

Côté Rue affiche complet tous les soirs, Tripadvisor te classe dans le top 5 des restaurants bordelais et tu restes toujours aussi concentré en cuisine. Inquiétude légitime de chef-propriétaire ou extraordinaire envie de tutoyer les étoiles ?

Tripadvisor reste un formidable outil marketing, il nous aide à remplir notre carnet de réservations. En même temps il augmente la pression journalière. Chaque client doit repartir totalement satisfait. Tout problème doit se régler dans l’instant. Cela crée une forte tension en coulisse. J’ai la chance d’avoir un restaurant complet tous les soirs mais je suis chef-propriétaire. Les services sont durs et je ne veux pas décevoir mes clients. Je dois assurer la régularité au quotidien, me montrer pédagogue avec mon équipe, trouver les mots, les motiver quand le découragement arrive. Un chef trop serein n’a pas conscience de ses défauts.

L’étoile, j’en rêve. J’ai vécu ces moments d’exceptionnelles émotions où elle arrive. J’ai vu madame Pic fondre en larme en cuisine pour la première de la Dame de Pic. Il y a une telle tension. C’est la finalité de beaucoup de souffrances et de pressions psychologiques.

 

Les qualités que tu préfères chez un chef ?

  • La modestie

 Tes produits doudou ?

  • Les épices, les baies sauvages, le genièvre, les baies de cannelier, les feuilles de combawa
  • Tous les cafés du monde.
  • Les fleurs, le jasmin, l’hibiscus, la violette, le mimosa.

 Le mimosa ?

Oui. J’en récolte en ce moment au Cap Ferret le dimanche. Je le fais sécher et le l’utiliserai en infusion le mois prochain.

 Ton plat signature ?

Difficile. Il y a eu le bœuf fumé au bois de hêtre, déclinaison de salsifis et blé noir.

Je ne peux pas encore parler de plat signature, d’identité culinaire. J’ai des origines italienne et marocaine, je viens de Paris. J’emprunte aux différentes cultures. Je suis encore dans le questionnement. Je vais avoir 25 ans en 2017, je ne pense pas avoir encore tout dit.

 Une adresse pour aller boire un verre ?

Nous finissons trop tard le soir pour aller boire un verre. Il me reste le dimanche. Je m’échappe sur le bassin à la cabane du Mimbeau par exemple.

 Ton actu, très projets ?

En 2017, nous gardons le rythme. Nous ouvrons une seconde adresse dans Bordeaux centre. Nous en reparlerons très vite. Parallèlement, Côté Rue sera entièrement restructuré. La cuisine descend au sous-sol dans un espace de 45m2. Mon équipe en salle est désormais complète (Simon Reyna et sa compagne Laurianne Brun viennent de nous rejoindre en salle). Je vais pouvoir me consacrer entièrement à ma cuisine et retrouver en espace fermé une totale liberté d’action. Je vais par exemple reprendre les cuissons au sautoir. La Salle à manger sera totalement rénovée avec l’aide d’un architecte Bordelais. Nous gardons l’idée d’un seul service avec trois temps de réservation entre 19h30 et 21h30. Nous travaillons sur le projet pour faire de Côté Rue un lieu unique, résolument gastronomique et contemporain. Je ne peux en dire plus aujourd’hui. Comme en cuisine, il faut créer la surprise.

Côté Rue

  • 05 56 49 06 49
    Menu 31 € le midi et 56 €le soir
    Du mardi au vendredi et samedi soir
    14, rue Paul Louis Lande, Bordeaux
    Adresse proche du musée d’Aquitaine
    Petite rue étroite, prévoir un stationnement en parking

 

 

Un déjeuner au restaurant du Pavillon des Boulevards

Adresse intimiste cachée derrière une façade classique de maison Bordelaise, ce pavillon nous transporte dans l’univers feutré du Bordeaux bourgeois. L’endroit cultive la discrétion et le confort d’une maison de famille : cheminée de marbre blanc, parquet de chêne, nappe immaculée, vaisselle luxueuse. On peut s’installer dans la lumineuse salle à manger ouverte sur un jardin de ville ou réserver pour une grande table la salle du fond. Les personnalités Bordelaises préfèrent privatiser l’étage pour savourer la cuisine du chef en toute liberté.

Ce parti pris de la discrétion a même réussi à faire oublier qu’une nouvelle équipe a pris les commandes du restaurant en 2015. Le chef Denis Franc a cédé son affaire à deux de ses collaborateurs. Longtemps second de cuisine Thomas Morel s’est associé avec le sommelier Thibaut Berton pour continuer la belle histoire du Pavillon des Boulevards.

Thibaut Berton et Thomas Morel découvrent le palmarès Michelin 2017: L’étoile est là. Moment de Bonheur inouï.

L’étoile brille encore sur Pavillon des Boulevards. Belle victoire d’équipe.

Le restaurant a su garder la confiance de la clientèle bordelaise et du Michelin depuis plus de vingt ans. L’étoile tombe avec une belle régularité. En cuisine pour la sortie du Michelin 2017, j’ai pu vivre le stress, l’attente et au final l’explosion de joie de toute l’équipe. Conduire l’unique une étoile de Bordeaux demande du travail, de la rigueur, de la précision et de la créativité. Le chef s’investit énormément au quotidien. Présent à chaque service, au fourneau, au passe, il fait le job.

Le convive, lui, ne perçoit pas cette formidable tension, confortablement installé dans la salle à manger. Déjeuner au Pavillon des Boulevards permet de faire une pause hors du temps, à l’abri des bruits de la ville. Chaque jour le chef propose une formule pause déjeuner à 35€. Ce menu comprend quatre plats, une entrée, un poisson, une viande et un dessert sans oublier une jolie mise en bouche et quelques friandises avec le café. C’est une bonne découverte de la cuisine de Thibaut Morel bien installée sur des bases classiques et subtilement modernisée par les bouillons et les épices. Chaque plat se savoure comme un bon vin. On s’attache d’abord au visuel puis au nez avant de passer à la dégustation. Les présentations soignées, les parfums délicats qui accompagnent les plats participent au plaisir du moment.

Les images parlent mieux que moi. Je te laisse les découvrir. J’insiste simplement sur la finesse de la cuisine de Thomas Morel. J’adore sa lotte en bouillon corsé, un plat aromatique et délicat parfaitement adapté à nos envies de légèreté.

Cocktail pomme d’amour

Thon Snacké, Crémeux de patates douces et carottes rôties.

Lotte au bacon et son bouillon de légumes corsé

Inspiration Pina-Colada

Je n’oublie pas les vins portés par Thibaut Berton, un passionné formé chez Grégory Coutanceau à la Rochelle. Sommelier, mélomane, il aime jouer sa propre musique et il le fait bien. Alors le mieux serait de lui donner carte blanche à la découverte de nouveaux vins.

Bourgogne blanc aromatique, tonique et sur la fraîcheur

 

Un Corbières au nez intense, aux tanins présents mais fondus. Vigne en biodynamie

Naturellement le Pavillon des Boulevards se décline en plusieurs menus dont un gastronomique. Une soirée en duo, un diner en famille, les occasions ne manquent pas pour tester. Enjoy !

 

Le Pavillon des Boulevards

  • Tel : 05 56 91 51 02
  • 120 rue Croix de Seguey, 33000 Bordeaux
  • Le midi du mardi au vendredi
  • Le soir du lundi au samedi

Tartare de Bar, citron bergamote et poire.

Recette fraîcheur, au plus près du produit, pour les amateurs de poisson nature. Présentation en bowl individuel ou familial.

Facile et rapide. Compte 30 minutes.

Le marché pour 4 personnes :

  • 1 joli bar d’environ 1,3kg
  • le jus d’1/2 citron bergamote bio, son zeste
  • 2 cuillères à soupe d’huile d’olive
  • Ciboulette hachée
  • Poivre moulin, sel
  • 3 cœurs de salades bien jaune type laitue, iceberg, sucrine ou romaine

 

Variantes :

  • Selon ton humeur et les saisons, marie le bar et un fruit de ton choix. Si tu aimes la douceur, choisis la pêche en été, la clémentine en hiver. Pour une note plus punchy, préfère la pomme verte l’hiver ou le pamplemousse.
  • De nombreux poissons peuvent être substitués au bar selon les arrivages chez ton poissonnier : Maigre, daurade, griset, mule. Juste une chose : achète toujours un poisson sauvage et entier chez un professionnel de confiance. Laisse les filets d’origines exotiques. C’est pas bon.
  • Dernier conseil, le citron bergamote se trouve uniquement l’hiver dans certains magasins bio ou au marché des capu. En janvier, c’est la pleine saison, profite de ce joli fruit pepsy et subtilement parfumé. Le reste de l’année, tu peux le remplacer par du citron vert ou jaune.

 

La recette du tartare

  • Avec un grand sourire, demande à ton poissonnier d’ouvrir le bar en portefeuille et de retirer l’arrête centrale.
  • A la maison, pose ton poisson ouvert en deux, à plat sur une planche. Avec un couteau parfaitement aiguisé, sépare les deux côtés, puis les deux filets. Glisse ta lame à plat sous un des filets pour le débarrasser de sa peau.
  • Retire tout reste d’arrête, de peau….

 

  • Place le bar 2h au congélateur pour éliminer tout parasite. Le bonus : la découpe sera facilitée.
  • Coupe le poisson en lanières puis en cubes bien réguliers. Réserve au frais.

 

 

 

 

 

 

  • Prépare l’assaisonnement avec tous les ingrédients cités plus haut : huile, jus de citron, zeste, poivre et sel.
  • Cisèle la ciboulette et mets de côté.
  • Epluche et coupe la poire en cubes. Presse la seconde moitié du citron dessus pour empêcher qu’elle noircisse.
  • Tu peux servir en bowl ou sur assiette.
  • Le bowl se monte très facilement : Tapisse un côté de quelques feuilles entières de salade, pose dans le fond du plat une couche de salade finement découpée, le poisson, la poire, la ciboulette. Ajoute un quart de citron en déco.
  • Au moment de servir, Arrose de sauce et mélange bien. Interdit de préparer à l’avance. Tu ferais cuire le poisson et sa chair si délicate ramollirait.

Accords mets et vins : Poisson et Blanc Sec

Quel vin choisir avec ce tartare de poisson ? Privilégie un blanc sec, de la fraîcheur et de la minéralité : un muscadet, un graves blanc, un chablis. Mon choix du jour Château Bouscaut, un Pessac-Leognan, assemblage de Sauvignon 55% et de Sémillon 45%. Un vin fruité, frais et vif dont les notés citronnées s’associent à merveille à notre tartare de Bar.

 

 

 

 

 

Lume : la cuisine vénitienne portée par un duo in love

Bordelais depuis 2015, Alice et Riccardo ont installé leur Trattoria de quartier au cœur du vieux Bordeaux entre les places de la Bourse et celle du parlement. Depuis, leur resto de poche, 14 places seulement, fait le buzz. L’adresse intimiste se partage entre food lovers. On ne vient pas par hasard rue des faussets, petite voie pavée située en dehors des circuits de balade.

Ce relatif isolement, l’étroitesse des lieux et la douce Alice donnent tout leur charme à Lume. Dans un décor entre bois sombre, pierres blondes et collection de miroir anciens, Alice évolue avec légèreté. Elle accueille ses convives en amie avec un immense sourire. Elle sera présente tout au long du repas, experte pour te parler des vins, du produit et de la cuisine de son homme. Ils se sont connus en fac, amoureux des lettres et passionnés de cuisine. Venise a joué de sa magie romantique, ils ne se sont plus quittés. Diplôme en poche, ils ont abandonné les mots pour le plaisir de partager leur savoir bien manger.

La vie les a conduit à Bordeaux. Les good vibes de la ville ont fait merveille. Les amoureux sont restés dans la plus gastroville de France. Depuis ils nous régalent d’une cuisine entièrement faite maison à base de produits frais, de poissons sauvages et du meilleur de la Vénétie. Riccardo confectionne son pain, ses pâtes maison avec des farines bio. Il sélectionne de la charcuterie vénitienne auprès d’un petit producteur italien. Le vin, essentiellement italien porte souvent le label bio. Tout est écrit dans un manifeste joint à la carte. Les adeptes du bien manger apprécieront.

Le menu à 29€ change tous les quinze jours. Tu as le choix entre deux entrées, deux plats et deux desserts. Tu manges de saison : en janvier velouté de haricots ou saint Jacques aux lentilles et lard de Colonatta pour commencer, des gnocchis aux fruits de mer ou des tagliatelles aux champignons pour continuer.

Ta sélection faite, laisse toi tenter par une assiette de charcuterie (8€ ) accompagné d’un verre de blanc et prépare-toi à te régaler. Laisse ton esprit voyager aux parfums de safran, de champignon qui se dégagent des jolies assiettes. La soirée sera gourmande et généreuse comme l’Italie.

Saint Jacques, lard de Colonnata et lentilles

Gnocchis au safran et aux fruits de mer

Tagliatelles au canard et champignons de saison

Crema di Amaretti, poire à la fève tonka

 

Lume

  • 3 rue des Faussets
  • Ouvert tous les soirs sauf le mercredi
  • Réservation obligatoire via Facebook
  • 05 47 79 47 56

 

Racines, un des gastro préférés des Food lovers Bordelais

Deux ans après son ouverture remarquée, le chef Daniel Gallacher continue de nous régaler avec son menu à prix doux et ses produits de saison. Il pratique la gastronomie des produits simples, sans chichi ni manière. Le soir tu dines pour 29€, une vraie affaire avec amuse-bouche + entrée + Plat de viande ou poisson + Pré-dessert et dessert. La formule plaît, le restaurant est toujours complet malgré une adresse à l’écart du Bordeaux gourmand. N’oublie pas de réserver via Facebook.

Décor contemporain

Chez lui pas de coquilles Saint Jacques ni de foie gras mais des produits simples qui lui permettent de construire un menu à prix accessible. Tu découvres la richesse des légumes racines avec une déclinaison de betterave et l’étendue du potager de l’hiver avec sa poêlée de légumes oubliés. Les présentations sont nettes, Les jus réduits délicieux, les cuissons très justes. Le dessert ne déçoit pas, créatif, savoureux et joliment présenté.

Pour en savoir plus sur le chef, je te renvoie à mon premier article de l’hiver 2015

http://lemeilleurdebordeaux.fr/racines-le-gastro-de-poche-de-daniel-gallacher/

Daniel Gallacher et son second.
Merci Chef .

 

Racines

  • Quartier Mériadeck
  • 59 rue Georges Bonnac
  • 05 56 98 43 08
  • ouvert

 

En savoir plus sur les les meilleurs restaurants de Bordeaux, cliquez ici.

Mona, idéal pour un lunchbreak dans l’hyper centre de Bordeaux

Pour une pause déjeuner entre filles ou un thé gourmand au milieu d’une après-midi shopping, Mona offre un snacking frais et tout fait maison dans un cadre lumineux à la décoration d’esprit Scandinave. Emplacement hyper stratégique : au cœur du Bordeaux Shopping entre le cours de l’Intendance et la rue Porte Dijeaux. Les copines adorent s’y retrouver autour de la grande table d’hôte. Elle grignotent la salade du jour seule ou en formule Quickly avec un café pour 7€80. Les gourmandes ajoutent le dessert, formule Greedy à 9€80.

Salade du jour : pousses d’épinard, avocat, coeur d’artichaut et speck

Quiche emmental et épinard

Difficile de résister à la tentation sucrée. Les gâteaux très american style et très DIY sont en vitrine à l’entrée.

 

En plus des plats du jour, une courte carte : burrata, œuf mimosa et croque-monsieur. J’ajoute le petit déjeuner, le brunch tous les samedis et le premier dimanche du mois à 22€ et tu as un joli spot rendez-vous de toutes les working girls de Bordeaux.

 

Mona

  • 20 rue de la Vieille Tour, Bordeaux
  • 0557836169
  • Du mardi au samedi et le 1er dimanche du mois
  • Entre le Cours de l’Intendance et la rue Porte Dijeaux
  • De 9h à 19h + Brunch un dimanche par mois.

Calix au Bouscat : Bistro-Cantine et Cave à vins

 

Chez Calix, tu déjeunes dans une ambiance épicerie-cave à vin au milieu des bouteilles disponibles à la vente ou à emporter. L’adresse aurait sa place dans un Elle Déco ou un Côté Ouest : pierre blondes, tables en bois, banquettes garnies de coussins de lin et chaises de récup. Le Bordeaux chic et bourgeois en a fait sa cantine. Les copines adorent l’étage où elles partagent une belle table d’hôtes chinée à la ferme. Les garçons ne sont pas exclus, ils ont même un écran géant pour suivre les matchs autour d’une planche de charcuterie gaillarde et d’une belle bouteille.

Pour bien manger entre copains, choisis la formule du jour à 10€50 le plat où 16€50 en formule entrée + plat + dessert. Tu ajoutes un verre de Bordeaux Bio à 4€50. Les produits sont top qualité, les assiettes généreuses, les recettes simples et bonnes.

le plat du jour : gourmand et généreux

Tu manges du local, du tout frais, du Sud-Ouest et parfois tu voyages avec les recettes exotiques. En plus de la formule, le patron, Jean-Marc Hostens propose une courte carte bien balancée entre les planches apéro, les recettes tradi-gourmandes et les  souvenirs de vacances en Thaïlande avec son wok thaï. Junior y trouve aussi son compte avec le hamburger, pain de boulanger et les frites trop bonnes. Tout est fait maison même les mini desserts du café gourmand.

 

Voilà je t’ai tout dit. On y déjeune quand tu veux.

Calix, épicerie, traiteur et restaurant en circuit court.

  • 62 Avenue de la libération au Bouscat
  • Ouvert le midi du lundi au samedi, le soir du mardi au samedi
  • En bonus live music le dernier samedi du mois
  • http://calix-epicerie.fr
  • 0986283405

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la Grande Maison selon Pierre Gagnaire,  un modèle d’élégance à la française

Pierre Gagnaire, désigné en 2015 par ses pairs comme le meilleur de l’année dans le classement du magazine le Chef, a débarrassé la belle demeure de ses ornements superflus, de son côté Gatsby le magnifique. Il a modernisé le service, installé Jean Denis Le Bras en cuisine et demandé à Julien Gardin, son directeur, de te recevoir comme le ferait le maître de maison.L’arrivée reste spectaculaire avec la traversée du jardin de buis boules, écrin d’œuvres d’Art Contemporain. La nuit, les éclairages apportent un supplément de magnificence au bel équilibre de la façade classique. Nous entrons dans le hall, accueillis par un sobre bouquet de délicates lisianthus roses. Dans le fond, un escalier monumental monte aux chambres, sur la gauche se trouve un salon pour boire un verre avant ou après diner et sur la droite les deux salles à manger.

Du concept d’origine, imaginé par Bernard Magrez et la décoratrice Frédérique Fournier, Le chef a gardé l’essentiel comme un hommage à l’art décoratif français d’hier et d’aujourd’hui. L’ensemble impressionne de luxe : les lustres en cristal de Baccarat, les belles pièces d’argenterie anciennes, la magnifique carte des vins, un rêve pour les amateurs, La bibliothèque du précédent propriétaire, ses rayonnages d’ouvrages juridiques tout de cuir reliés et de superbes pièces de mobilier chiné par l’actuel propriétaire. J’ai remarqué un dressoir en bois re-laqué à décor de palmettes sans doute de style restauration, une pièce exceptionnelle. Dans sa jeunesse, la maison souffrait d’un léger surpoids, les nouveaux aménagements lui ont apporté élégance et légèreté. Les lourdes tentures en jacquards, habillage théâtral des fenêtres, sont remplacées par de simples rideaux immaculés. Les banquettes de velours alignées le long des murs ont disparu, les tables sont disposées avec plus de fantaisie comme dans le salon d’un somptueux château.

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profil-recadre-24Pierre Gagnaire a marqué son territoire de façon très subtile. Sur la cheminée de la bibliothèque, une caricature le montre aux côtés de Paul Bocuse chez qui il a fait ses premières armes. Il est en photo dans le salon mitoyen du restaurant.

Son arrivée a tout changé dans le service orchestré par Julien Gardin. Il lui a donné un nouvel esprit, plus fluide et professionnel. Les assiettes sont souvent dressées en salle comme dans un spectacle vivant, moderne et dynamique. Les convives apprécient la mise en scène et la vision très personnelle du chef sur la gastronomie. Avec lui un plat se démultiplie, se décline entre l’assiette principale et ses accompagnements. Sa cuisine prend l’exact contrepied d’une certaine modernité minimaliste. Avec lui revient le plat généreux nappé parfois d’une sauce épaisse comme la raviole de foie gras de l’entrée, clin d’œil à la cuisine gourmande d’autrefois. Nous sommes très loin des assiettes du prêt à photographier garnies de mini pavé posé sur une virgule de crémeux et entouré de petits points colorés.

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_dsc3250Pour autant il ne s’agit pas d’un retour en arrière. Nous serions plus dans une aventure audacieuse entre classicisme, valorisation du terroir et modernité maîtrisée.

Quand il sert une sole meunière, il la farcit de txistorra et l’accompagne d’une étonnante coupe d’haricots tarbais et couteaux en chlorophylle d’herbes, écume parfumée on the top.

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Le dessert reste dans la même idée de classique boosté par une création inattendue, véritable expérience culinaire. Le tout chocolat se compose d’un biscuit chocolat Araguani comme un soufflé chocolat très peu sucré, aux parfums de Bas-Armagnac. Il est servi avec son coulis de mûre à la liqueur de cassis et surtout son eau gélifiée de cacao, nougatine de morilles au café. Ultime heureuse surprise du diner avec ce service de champignons en final._dsc3281_dsc3276

Cette cuisine toute imprégnée du meilleur de la tradition culinaire française séduit par son élégance. Elle s’inscrit parfaitement dans la tendance du vintage, du charme de l’ancien, de la redécouverte des classiques de notre gastronomie. Lassé d’avoir couru le monde et de s’être enivré des parfums d’ailleurs, le foodlover se plait à retrouver ses racines, son terroir, son identité française. Pour autant, il ne renoncera pas à la modernité. Il veut toujours faire de nouvelles découvertes, être surpris. Pierre Gagnaire a parfaitement compris ces attentes, cette retro attitude. Fort de son expérience de chefs multi étoilé, propriétaire de restaurants dans le monde entier, il flatte nos sens, rassure nos papilles et nous fait vivre une des plus belles expériences culinaires du moment.

Un superbe Blanc Fumé de Pouilly, domaine Daguenau a sublimé notre diner. Ce sauvignon, très minéral à l’ouverture, a gagné en complexité en s’ouvrant au cours du repas. Merci au sommelier Pierre Millaud pour ses conseils pertinents.

 La Grande Maison