Chronique de septembre 2 : Les Ignorants

Dimanche, j’étais dans le Médoc et je me suis fais plaisir à pédaler dans les vignes allant de château en château au milieu de paysages magnifiques. C’était veille de vendanges et de la fébrile activité qui anime aujourd’hui les vignes il n’y avait que les prémices, des cars de vendangeurs portugais, des machines à remonter la vendange au pied des chais. A part cela, nous étions seuls dans le silence qui précède la joyeuse animation de la récolte.

Cette balade m’a donné envie de vous parler du métier de vigneron. Et pour cela j’ai choisi, une bande dessinée. Les Ignorants d’Étienne Davodeau. 

Cette Bd, c’est une initiation croisée entre un auteur et un viticulteur de la Loire. Chacun va inviter l’autre à partager son quotidien et découvrir les coulisses de son activité. 

J’ai aimé ce livre pour son côté didactique et ses dessins en noir et blanc qui donnent à l’histoire de la profondeur. 

Les Ignorants, une BD pour tout apprendre du métier de Vigneron

Dans le livre, on suit Richard Leroy au fil d’une année de production. L’histoire commence avec la taille, une activité essentielle pour canaliser la vigne plante liane à la croissance exubérante. 

On continue avec les autres travaux d’extérieur que l’auteur est invité à exécuter sous le regard amusé mais bienveillant de l’homme des vignes. Le dessinateur découvre les difficiles réveils à l’aube, le travail dans le froid et l’humidité, la fatigue musculaire mais aussi le bonheur du lever de soleil sur les vignes. Les deux hommes vont tour à tour planter, désherber, élaguer, nourrir les sols et protéger de la maladie à l’aide de préparations bio. 

En plus de bosser dur, on déguste beaucoup dans ce livre comme pour nous prouver que comprendre le vin c’est faire des allers-retours entre la vigne, le chai et la table avec à chaque fois l’envie de mettre tout le terroir dans un verre. 

Un livre utile qui explique simplement la production de vin en biodynamie

Les Ignorants aborde toutes les problématiques liées à la fabrication d’un vin.

On y parle de méthodes culturales biologiques, de sols vivants et d’une production sans chimie. Richard Leroy a choisi la biodynamie, une façon très naturelle qui mélange homéopathie des plantes, calendrier lunaire et bons sens paysan. Amoureux de son vin et de son terroir, il sait expliquer avec des mots simples la réalité du vin.

De son côté Etienne montre à son nouvel ami la réalité de la production d’un livre, les réunions éditoriales, les passages à l’imprimerie…..

Voilà j’espère que grâce aux ignorants et à cette chronique de septembre, votre prochaine dégustation aura un nouveau goût celui de l’amour et de l’effort. Plus jamais, vous ne regarderez une bouteille sans penser aux hommes qui ont fait le vin. 

Et si vous voulez en savoir plus sur la biodynamie. Voici l’exemple de la conversion en bio de Château Palmer

Les Ignorants

Editions Futuropolis

26€

Le déjeuner de copines

Élevé dans la religion, j’ai gardé de mon enfance en pays catholique le goût des rituels et des cérémonies. La vie est tellement plus belle dans ces moments attendus et préparés qui reviennent selon un calendrier perpétuel. Dans le registre vie sociale, j’adore le déjeuner de copines, celui qui nous rassemble chaque mois autour d’une jolie table. Le scénario varie peu, seul le décor et les recettes évoluent avec les saisons.

Hier, nous avons renoué avec notre rendez-vous mensuel. C’était doux et bon de se retrouver. On s’est raconté en toute bienveillance nos vacances, nos histoires de filles, nos petits problèmes et nos bobos. On a échangé des recettes, quelques adresses et des bons plans.

On a parlé de chance aussi, celle de vivre en France, pays où les femmes vivent en grande liberté. On mesuré les progrès accomplis par rapport à nos mères et grands-mères qui vivaient souvent leur intimité dans la solitude sans le soutien d’un groupe de copines capables de parler love, food et même gynécologue.

Le menu du déjeuner de septembre

Passionnées de food et de vin, nous sommes adeptes de la cuisine maison et du sourcing local quand c’est possible. Chacune réalise un plat selon son envie du moment et ensuite on partage. Sur notre table, il y avait donc :

  • les derniers légumes soleil en ratatouille au pesto accompagnés d’une onctueuse burrata. Une idée de Sandrine
  • un houmous et ses crackers maison à retrouver sur le blog d’Eva Torocoro.
  • Un risotto de quinoa vert enrichi de crème coco, gingembre et parmesan inspirée d’une recette du chef Juan Arbelaez très regardée par notre Delphine.
  • des travers de porc à la séchouanaise, un délice du pays de Marie
  • une assiette de fromage assortis booster par un plat de figues rôties. Une tuerie. Encore une idée de Sandrine
  • un pain aux fruits du moment du boulanger favori de Gwenaëlle
  • un crumble amandes et pommes, le dessert de saison de Sophie
  • Et parce qu’on amuse pas la galerie, un Pouilly Fuissé en guise d’apéro suivi d’un Côtes du Roussillon spécial nous : Les Sorcières du Clos des Fées. Encore une trouvaille de Gwen

Notre déjeuner de copines a largement dépassé le temps habituel d’un repas. Il faut avouer que six nanas passionnées, cela fait beaucoup d’histoires à raconter.

La Zoologie, nouvel hôtel avec rooftop, spa et terrasse cachée

Invitée à découvrir La Zoologie, un nouvel hôtel du cours de la Marne, je suis tombée sous le charme de ce lieu unique et atypique. Imaginez, un ancien bâtiment universitaire construit en 1903, abandonné depuis longtemps et reconverti en hôtel de luxe au coeur d’un quartier populaire en pleine restructuration. Pensez à une décoration contemporaine gaie, colorée et design et vous avez la Zoologie, un hôtel et beaucoup plus. Je vous dit tout ici.

L’hôtel la Zoologie et sa monumentale entrée gardée de sculptures contemporaines, photo ©sophie juby

Le choix audacieux du secteur Gare Saint Jean, Bordeaux

Il fallait en avoir de l’audace pour implanter un hôtel de luxe au coeur d’un quartier populaire, loin de Bordeaux centre et de son triangle d’or. Visiblement François et Hélène Touber n’en manquent pas, ni de vista d’ailleurs. Car depuis les débuts du projet, il y a déjà six ans, le cours de la Marne a bien changé. En particulier, la ville a ouvert face à l’ancien Institut de Zoologie une allée piétonne paysagée de 2700 m2 permettant la liaison entre les places Dormoy et Meunier pour rejoindre les Quais. La Zoologie bénéficie désormais d’une vue dégagée sur un véritable jardin urbain avec vastes pelouses où il fait bon se reposer. On imagine aisément le touriste en visite à Bordeaux se promener le long de cette voie verte, découvrir la monumentale église Sainte Croix et finir sur les quais qui le mèneront au centre ville.

C’est une des sources d’étonnement d’un séjour à la Zoologie et il y en a bien d’autres à commencer par l’architecture et l’aménagement intérieur conçus dans le respect des origines, des volumes et des éléments de décor anciens tout en apportant confort et nouvelles technologies.

Un décor à l’équilibre entre sobriété et exubérance

Dès l’entrée, le visiteur de passage pénètre dans un monde singulier où se mêlent le neuf et le vieux, le passé de bâtiment universitaire et la belle modernité d’un hôtel de luxe. Nos hôtes ont conservé la construction originelle avec sa façade de pierres et de briques rehaussée d’un magnifique fronton ouvragé. Il lui ont ajouté deux ailes à l’architecture contemporaine pour créer un ensemble en U dont le centre est habité d’un jardin exotique. Pour cette rénovation, ils ont utilisés des matériaux bruts : béton ciré, béton brut, acier, verre et bois en conservant certains éléments de caractère ancien comme les superbes sols en carreaux de ciment de l’entrée, les inscriptions murales ou les magnifiques escaliers en pierre.

Côté mobilier : meubles de designer et oeuvres naturalistes façon cabinet de curiosité

Je pourrais disserter des heures tant il y a dire sur la décoration de l’hôtel. Les propriétaires ont travaillé en esthète dans un souci extrême du détail. Dans les chambres, tout participe à l’ambiance, les luminaires, les tentures murales, les fresques tapisserie et même le plateau d’accueil avec sa bouilloire en métal peint et ses verres colorés.

Une offre de restauration 7/7

L’hôtel dispose de nombreux spots de restauration que le visiteur pourra découvrir selon l’heure du jour et l’envie du moment.

Dans le bâtiment ancien, on trouve un bar avec son comptoir en marbre italien et un restaurant ou travaille sous nos yeux Renan Ozon et sa brigade. Le chef qui a notamment travaillé chez Marius et Jeanette à Paris affectionne les produits de la mer qu’il va chercher directement en criée. C’est d’ailleurs du poisson que j’ai testé dans la formule du jour, un maquereau servi avec une poêlée de légumes.

Nous avons déjeuné en terrasse, protégé de la ville, au calme du jardin extraordinaire, véritable poumon vert au coeur de l’hôtel. C’est une des belles surprises de l’endroit qui cache derrière sa façade classique un monde joyeux et coloré. Avec le rooftop qui ouvrira très vite, la terrasse cachée de la Zoologie mérite d’entrer dans la short list de nos adresses favorites. Car ne nous trompons pas, cet Hôtel s’adresse autant au bordelais qu’aux touristes de passage.

ici, on déjeune en terrasse au centre du jardin exotique, planté de variétés rares.

Un véritable lieu de vie pour les bordelais

Plus qu’un hôtel à dormir, la Zoologie offre un cadre aux bordelais pour se détendre, se restaurer et partir à la découverte de la ville. J’imagine aisément passer un moment en terrasse puis partir en balade dans le Bordeaux coloré des Capucins. J’y ferai mon marché puis délaisserait le ventre de la ville pour gagner Saint Michel et retourner vers Bordeaux centre.

L’autre option, c’est de s’offrir un moment à soi en profitant de l’espace détente qui dispose d’un bain bouillonnant, d’un sauna, d’un vaste hamman. Avec son entrée indépendante de l’hôtel, le spa de la Zoologie permet de venir se faire dorloter en journée et de déjeuner d’un Bota-bowls végétariens où d’un Zoo-bowls.

Le regard de Sophie Juby sur la Zoologie

Vous l’avez compris, j’ai adoré la Zoologie et son univers dédié aux sciences naturelles et au voyage, un thème qui fait sens à Bordeaux ville maritime enrichie par le commerce avec les îles. C’était une belle idée de s’appuyer sur le passé pour aller vers l’avenir et prendre une place de choix dans le nouveau Bordeaux dont l’histoire s’écrit désormais au sud dans le nouveau quartier d’Euratlantique.

Hôtel la Zoologie

📬 151 cours de la Marne

Réservation : https://www.hotelzoologie.com

☎️ 05 53 06 99 17

⏰ ouvert 7/7 du petit déjeuner au dîner

🍽 Menu du jour le midi 25 €

Chronique d’avril: le ventre de Paris, Emile Zola

Avril 2021, je délaisse la cuisine au profit de la littérature. J’ai décidé de confiner utile et de ne plus gaspiller mon temps libre. 

  • Au premier lockdown, j’ai fait des gâteaux, 
  • Au second je me suis mise au yoga 
  • Au troisième je nourris mon cerveau. 

Je n’ai rien trouvé de plus exotique, de plus captivant pour m’échapper de l’ambiance anxiogène de ces temps de pandémie que la lecture des Rougon Macquart d’Emile Zola. Dans cette chronique, je partage mon coup de coeur pour le ventre de Paris d’Emile ZOLA, un roman qui a pour cadre les Halles de Paris du temps où l’endroit était le coeur du Paris gourmand.

Les Rougon Macquart, le chef-d’oeuvre d’Emile Zola

Vous connaissez je suppose certains romans de la Saga. L’Assommoir, Nana et Au bonheur des dames sont toujours au programme du Lycée. 

Aujourd’hui je vous recommande de relire le ventre de Paris, mon préféré des épisodes de cette épopée en 20 romans. 

Pour nous les amoureux de la cuisine et du bon produit, c’est un régal, une immersion dans le paris populaire et culinaire du XIX. On y suit Florent, un évadé du bagne de Cayenne qui trouve dans les Halles de Paris un monde où se cacher. On y croise un peuple fascinant régit par la hiérarchie des métiers depuis les simples vendeuses de bouquets à deux sous jusqu’aux marchandes bien installées derrière leur étal. 

Au fil des pages, nous nous baladons dans ce marché fabuleux. On imagine les bruits, les odeurs bonnes et mauvaises. C’est vraiment une expérience virtuelle incroyable.

On y parle beaucoup poisson mais aussi cochon. Le frère du héros est charcutier. Sa boutique nous est décrite avec délectation. Zola parle d’un univers de saucisses, de langues fourrées, de pieds de cochons, de boudins et de pâté tout chaud où la viande dort dans un lac de graisse figée. 

Dans le livre tout nous ramène à la nourriture au point que les personnages ont le physique de leur repas. La méchante et décharnée vieille fille mademoiselle Saget se nourrit de rogatons quand Lisa, la belle charcutière à la chair rose trone au milieu de son étalage de victuaille. Vous ne pourrez que sourire à la lecture de ce grand classique et en ce moment cela fait un bien fou. 

Gervaise, Nana la chute et l’ascension des femmes au XIX

Si vous aimez, les sagas, il faut lire absolument l’Assommoir et Nana. Le premier parle du paris populaire et ouvrier de la Goutte d’Or quand le second nous ouvre les portes des boudoirs et des hôtels particuliers où les hommes du monde venaient s’encanailler et perdre leur fortune avec des cocottes insatiables. A chaque fois, la cuisine, la table et le repas occupent une place très importante dans le récit.

Dis-moi ce que tu manges et je te dirais qui tu es.

Brillat – Savarin 1825

Cette phrase de Brillat-Savarin, auteur culinaire, trouve dans les Rougon-Macquart sa parfaite illustration. Chez Zola, le repas a une dimension symbolique majeure. Dans le livre, il y a le snacking, le déjeuner avalé sur un coin de table. Mais il y a surtout le banquet, celui des noces et celui qu’on offre aux voisins pour montrer sa nouvelle position sociale.

Dans L’Assommoir, Gervaise, l’héroïne convie les habitants du quartier à partager un festin pour l’inauguration de sa blanchisserie, commerce qu’elle mangera petit à petit en boisson et régalades.

Plus tard,Nana, sa fille, devenue femme entretenue marquera son installation dans un hôtel particulier par un banquet où elle étalera un luxe de vaisselle et de mets choisis.

Le repas gastronomique à la française, un élément du patrimoine mondial

Pour terminer sur la place de la cuisine et du repas chez Zola, je dirais que l’écrivain en homme de son siècle montre l’importance prise par la gastronomie à cet époque. L’essor de la bourgeoisie au XIX révolutionne la cuisine française. Tout ce qui était autrefois réservé à la cour entre dans le monde nouveau des familles enrichies par le commerce et l’industrie.

La salle à manger est une invention de cette époque comme vous pouvez le découvrir ici: http://lemeilleurdebordeaux.fr/tag/arts-decoratifs-bordeaux/

Voilà, il ne vous reste plus qu’à courir chez votre libraire favori. Je rappelle qu’en ce troisième confinement le livre est devenu essentiel. On trouve les romans d’Emile Zola en édition poche au prix de 4€. C’est un voyage dans le temps qui ne vous ruinera pas. 

Tokyo, un livre à voyager aux Editions du Chêne

Mars 2021, un an déjà que nous avons rangé nos valises. En guise d’évasion, Il nous reste les souvenirs mais aussi les livres, machines à rêver et à voyager. Aujourd’hui je vous emmène dans un pays à la gastronomie aussi riche que fascinante. Destination le Japon avec le très joli Tokyo aux éditions du Chêne, une maison spécialisée dans les beaux ouvrages illustrés. 

Avec Tokyo, nous partons à la découverte d’une mégalopole aux 40 millions d’habitants. Les auteurs Johann Fleuri et Pierre Javelle nous font découvrir le meilleur de la seconde plus grande ville du monde. Ils posent un regard d’esthètes amoureux sur les lieux. Ils mélangent l’histoire, l’architecture et les habitudes de 8 quartiers choisis pour leur personnalité attachante. Leur travail nous permet d’imaginer la physionomie d’une ville où le passé se limite souvent aux temples, aux parcs et à quelques rues, derniers vestiges d’une histoire douloureuse.

Tokyo est une survivante. Elle a connu deux évènements destructeurs : un tremblement de terre en 1923 qui a fait plus de 60 000 morts et détruits des quartiers entiers  et les bombardements américains en 1945. 

Tokyo, la capitale aux 160 000 restaurants

Côté gastronomie, la capitale nippone mérite le voyage. Ville la plus étoilée du monde, elle ne compte pas moins de 160 000 restaurants. Ils sont en général dédiés à une spécialité comme les ramen (ce sont des nouilles de blé que l’on mange dans un bol rempli d’un bouillon parfumé ), les sushis ou les yakitoris.  

Pour nous les occidentaux, l’expérience est une véritable fête. La cuisine japonaise bouleverse nos référentiels visuels et gustatifs. Dans un diner au restaurant, tout nous interpelle, tout est nouveau et déroutant.

Là-bas, on mange au bol et à la baguette, des bouillons, des brochettes, des bouchées, des portions. Tout change dans la présentation des plats, la vaisselle, le mode de dégustation. Et côté recettes, les ingrédients, les cuissons et les saveurs diffèrent de ceux que nous connaissons déjà. 

Le livre Tokyo par ses nombreuses illustrations nous ouvre les portes d’un univers incroyable. Il donne un aperçu de la richesse de la cuisine japonaise. Tenez par exemple, savez-vous que l’on mange du curry au Japon. Très différent de son cousin indien, le curry Japonais est un plat très populaire – recette ici : http://lemeilleurdebordeaux.fr/tag/nouilles-japonaises/

Tokyo, un livre séquencé en 8 chapitres autour de quartiers 

Pour chaque quartier sélectionné, le livre nous propose un itinéraire de balade qui nous fait découvrir les sites remarquables, les temples, les parcs mais aussi les adresses gourmandes. 

Johann et Pierre nous ont précèdé dans Tokyo et choisi pour nous 

Nous commençons par le centre historique, le quartier de Chuo connu pour le Tsukiji market, l’ancien marché au thon de la ville. Le négoce de gros a été déplacé mais il reste un immense espace dédié à la restauration. Nous allons nous régaler de poissons et de fruits de mer. Au comptoir de petites échoppes, nous commandons des petits crabes sucrés à déguster entier, des Saint Jacques grillées sur de mini barbecue…

Le soir, nous poursuivons notre balade gastronomique par un diner à Tsukishima, un quartier moins connu où l’on se régale d’une galette garnie de viande ou de fruit de mer, une monjayaki. Celle-ci est cuite minute devant nos yeux sur une plaque chauffante

Je pourrais prolonger la visite avec vous mais nous manquons de temps. Je vous recommande donc de feuilleter Tokyo à la maison et de partir dans une véritable déambulation au pays du soleil levant. Ce livre est une invitation au voyage et à la gourmandise. Et pour ceux qui souhaitent prolonger l’aventure asiatique, je vous suggère d’aller faire un tour du côté de nos restaurants bordelais. Certains ont de très bonnes propositions de vente à emporter. 

La liste complète des chapitres, les 8 quartiers à voir absolument 

  • Chuo – marché au poisson de tsukuji market 
  • Taito – cuisine de rue – yakitori
  • Bunkyo – rue  yanaka  ginza – ruelle des chats – petits snacks
  • Shinjuku – karaoké et boire un verre
  • Setagaya – quartier bohême- nous irons au restaurant shirube
  • Shibuya, célèbre pour son carrefour …- coin des friandises  harajuku 
  • Meguro – boire un café dans une boutique tendance
  • Chiyoda – quartier d’affaires

Ce que j’ai aimé :

  • Les couleurs
  • l’esthétique
  • La mise en page soignée
  • La richesse de l’iconographie

Je termine par les informations sur Tokyo,le livre à voyager. C’est aux Editions du chêne et coute 29,90€. Tokyo de Johann Fleuri et Pierre Javelle : un regard sur l’architecture, la singularité et les essentiels de 8 quartiers singuliers

Qui follower sur les réseaux ? mon Top 10 des instagram foodies

Instagram, Facebook, qui suivre ? Pour vous aider à vous y retrouver dans la multitude des propositions, je partage mes coups de coeur, 5 comptes de copines et 5 comptes d’influenceurs.

Février, c’est les vacances. Vous êtes peut-être planqué dans un chalet ou chez mamie à la campagne. Je pense très fort à vous (en vrai je vous envie), c’est pas hyper facile de trouver une bonne librairie en haut des pistes. Le portable, lui, il vous suit partout, donc, j’oublie les livres et vous emmène sur les réseaux à la recherche de dix top instagram foodies.

Voici ma liste de blogueurs à suivre pour piocher des idées, booster votre référentiel et trouver la recette du cake d’amour à servir à votre chéri dimanche. Et oui, petit rappel pour les étourdis, nous serons le 14 février, c’est la Saint Valentin.

Fin de la parenthèse, je reviens aux réseaux .

Les comptes Instagram des copines Bordelaises

  • Gaëlle Sacarabany, Mon bonheur Gourmand. https://monbonheurgourmand.com des idées épicées autour de la cuisine des Caraïbes. Sur sa page, dans son blog des astuces, des recettes et secrets d’utilisation des épices dans la cuisine de tous les jours.
  • Stéphanie Jouan, la cerise sur le maillot. https://lacerisesurlemaillot.fr un page avec toutes les recettes de Stéphanie. Beaucoup de légumes et d’aliments bien-être. Mais aussi de nombreuses publications sur le Batchcooking et le rééquilibrage alimentaire. Une fille à suivre absolument.
  • Audrey, Audrey cuisine. https://www.audreycuisine.fr une page extrêmement complète qui balaie tous les aspects de la cuisine familiale. En bonus, le partage de souvenirs de voyages, des recommandations produits et des concours .
  • Eva, Evatorocoro. https://evaettorocoro.com un monde délicat où se mêlent recettes et photos de la région. Installée à Bordeaux depuis presque 20 ans, Eva promène son regard amoureux sur sa ville d’adoption et sur le bassin d’Arcachon. Beaucoup de clichés de coffee shop et de gâteaux du goûter, la passion de notre belle madrilène.
  • Stéphanie, Cookntinem. https://www.cookntinem.fr une invitation au voyage gastronomique dans l’univers délicat de la cheffe Stéphanie. De très jolies photos à manger.
Avec les copines, quand on parle de cuisine. Photo Sandra Hygonnenc

Mes influenceurs favoris

Ce sont des personnalités de la Food qui nous inspirent et nous poussent à challenger notre répertoire cuisine.

  • Anne Sophie Vidal : 👩‍🍳 🧁🥮 👶 https://www.fashioncooking.fr. Anne – Sophie, c’est la jolie rousse que l’on a découverte en 2014 dans la saison 3 du Meilleur pâtissier, une édition qu’elle remporte avec brio. Depuis je continue de la suivre. Elle a une page Instagram dédiée à la pâtisserie. J’aime beaucoup son univers girly, lumineux et joyeux. Et petites touches, Anne-sophie partage des photos de ses petitous. Déjà maman de 2, elle nous émeut avec les portraits de son petit dernier. Trop chou.
  • Clem Foodie. 🧁 🥐 🥮 🍕https://clemfoodie.com/category/desserts/, des tartes, des quiches et des brioches, un univers très coffee shop inspirée de la cuisine nord américaine.
  • Georgoa McDermott, 🧁🍪 🥯 🥗 https://georgeats.com. La page de Georgia, une australienne, photographe et styliste culinaire. Elle cuisine gluten free et presque vegan.
  • Kailey, The Kitchenmccabe. 🎂 🥮 🥂 🥧 https://www.thekitchenmccabe.com Kailey est aussi styliste culinaire. elle vit dans l’Utah. Des sublimes photos dans une ambiance très léchée comme une nature morte de vermeer, vous savez la femme qui verse le lait . Une fille que je suis essentiellement pour ses photos.
  • Dorian Nieto, 🥘 🧁🍲🥗 http://doriannn.blogspot.com. Dorian a le don de la mise en scène, des photos à manger. Son blog a le mérite de la simplicité. chez Dorian, tout est bien rangé, par ordre alphabétique. C’est hyper facile de se retrouver dans les recettes.
  • Marie, Sweet&sour 🧁🍪🍩🧁. Recettes de pâtisserie vegan, vidéos et autos de petits biscuits, cookies

Oups ! 🧐 🤭 🙄 il y déjà 11 adresses de page dans mon top 10 des compte instagram Foodies . Désolée, il y a tellement de bonnes propositions que je ne sais pas me limiter. Je fais une boulimie de photos inspirantes.

Février 2021 : où en sont les restaurants ?

17 Mars 2020, face à la pandémie qui met le feu aux urgences hospitalières, le gouvernement instaure l’état d’urgence sanitaire et décide la fermeture des restaurants, des hôtels et autres commerces non essentiels. Depuis ils ont réouvert, puis refermé au 1er novembre. Nos adresses favorites ont dû baisser le rideau. Presqu’un an après le début de cet incroyable lock-out, je reviens sur le sujet pour un état des lieux de la profession.

Que peut-on dire en février 2021, presque un an après le premier confinement, où en sont les restaurants ? Pour répondre à cela, j’ai interrogé un panel de professionnels auxquels j’ai posé les mêmes questions.

  • Comment ça va ?
  • Votre réponse à la fermeture au public ?
  • Etes-vous aidé ? Suffisament ?
  • Et l’avenir, recommencer comme avant ou changer de modèle ?

Au début de mes entretiens, chacun de mes interlocuteurs a répondu la phrase attendue, celle que l’on sert très vite sans réfléchir pour donner le change

Bien, je vais bien.

Et puis souvent un blanc suivait, une respiration dans notre conversation qui en disait beaucoup plus long que tous les discours. Je comprenais que derrière le je vais bien, il y avait de la lassitude et de la tristesse. Fermer son restaurant, c’est beaucoup plus qu’une perte de chiffre d’affaire, c’est un choc moral et un grand questionnement pour l’avenir. C’est pour cela que cela ne va pas bien et qu’il est bon d’en parler. Car s’ils ont tenu bon jusqu’à aujourd’hui, ils auront encore plus besoin de soutien dans les mois à venir.

L’avis de l’UMIH 33

Pour faire le point sur la situation en Gironde, j’ai contacté Laurent Tournier, président de l’UMIH33, syndicat professionnel des cafés, Hôtels et Restaurants . Pendant une heure, nous avons échangé sur le sujet de la fermeture, des aides à la profession et de l’avenir de l’hôtellerie -restauration. Voici l’essentiel de notre entretien :

Laurent Tournier, président de L’UMIH33, rassuré pour aujourd’hui, inquiet pour demain.

Laurent Tournier à Exp’Hôtel 2019

A l’issue d’une année de combat pour défendre ses pairs, Laurent Tournier est en partie satisfait :

Aujourd’hui 90% des restaurants sont perfusés, nous sommes rassurés sur notre avenir à court terme. Néanmoins notre image a été salie, nos entreprises ont été stigmatisées en tant que lieux dangereux, vecteurs de la maladie. Nous en souffrons mais nous en guérirons si on nous donne des perspectives de réouverture. Nous sommes impatients de retrouver nos clients et d’accueillir du public dans des lieux sûrs. Nous travaillons sur le sujet et sur l’accompagnement à mettre en place.

Pour le long terme, L’inquiétude est réelle. Sans touristes, sans le Parc des Expositions de Bordeaux et avec la pérennisation du télétravail, les hôteliers et les restaurateurs devront faire face à une baisse d’activité. Et pour le moment, nous sommes les grands oubliés du Plan de Relance imaginé par le gouvernement. Notre actualité, c’est donc de préparer l’après confinement.

Notre proposition pour demain, c’est la continuité du soutien à la profession par le biais d’aides aux achats locaux. Nous réfléchissons à une subvention qui serait accordée aux hôteliers et restaurateurs en fin d’année et qui serait proportionnelle aux montant de leurs commandes aux producteurs locaux. Cette mesure cadrerait parfaitement avec la philosophie du Plan de Relance axé sur l’écologie et la cohésion du territoire.

A l’UMIH33, Nous continuons à travailler, à pousser les portes des ministères avec l’équipe des premiers jours : Jean-François Tastet, Marc Vanhove, Philippe Etchebest, Stéphanie et Johan Leclerc (UMIH 24) et ceux qui nous ont rejoint, Patrick Séguin, Olivier Bertrand…

Laurent Tournier, président de L’UMIH 33

Et côté restaurateurs ?

Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés. La fermeture est difficile pour tous, même si elle est vécu différemment selon que l’on ait mis en place – ou pas – un système de vente à emporter. Le click and collect permet de garder le lien avec les clients et avec le staff.

L’exemple du Cent 33, un des pionniers du click & collect

Le Chef du Cent 33, Fabien Beaufour, son binôme Emilie Beaufour et leur brigade

Quand le premier confinement est arrivé, le Cent 33 a fait parti des premiers à se lancer dans la vente à emporter, d’abord dans une démarche de solidarité en proposant des repas gratuits pour les soignants puis dans une proposition commerciale. L’expérience s’est révélée concluante, elle a donc été reconduite dès le début du second confinement. Ici, le témoignage d’ Emilie Beaufour, femme de chef et co-responsable du restaurant.

Comment ça va ?

Emilie Beaufour, le Cent 33 : Bien, ca va pas mal. La fidélité de nos clients nous fait tenir. Mais cela commence à faire long. La vente à emporter fonctionne bien. Cela limite le recours au chômage partiel et permet au chef de faire son métier. Mais cela ne nous fait pas vibrer. Ce n’est pas pour cela qu’on a signé et notre restaurant n’a pas été conçu pour cela en terme d’espace de stockage et de partage entre la salle et la cuisine.

Nous avons hâte donc de retrouver nos clients et de montrer que notre restaurant n’est pas un lieu dangereux. Nous souffrons d’être stigmatisés alors que nous sommes une profession très concernée par les règles d’hygiène et que nous travaillons depuis toujours dans le respect de normes sanitaires strictes.

Votre réponse à la fermeture au public ?

Emilie Beaufour : Nous avons mis en place « le Cent 33 to Go » dès le premier confinement. ( http://lemeilleurdebordeaux.fr/tag/covid-19/ )

Depuis novembre, nous avons remis en place cette offre en l’améliorant. Nous sommes désormais ouvert 7/7 et nous venons de mettre en place la livraison à domicile dans Bordeaux intra-muros. Pour cela nous avons choisi un partenaire Bordelais et non une grande plateforme. La livraison est effectuée en vélo par des coursiers correctement rémunérés. Le service ne coûte que 2€ au client.

Etes-vous aidé ? Suffisament ?

Emilie Beaufour : Nous sommes aidés et cela fait du bien. C’est réconfortant de voir qu’on n’est pas tout à fait seul. Nous bénéficions du chômage partiel pour une partie de nos 8 salariés et nous avons eu l’aide à la digitalisation de Bordeaux métropole qui nous a permis d’améliorer notre site. Mais ce n’est pas suffisant pour couvrir l’ensemble de nos charges.

Comment voyez-vous l’avenir, recommencer comme avant ou changer de modèle ?

Emilie Beaufour : Honnêtement, la réouverture, c’est la grosse inconnue. Quand ? Comment ? Quels seront les nouveaux protocoles ? Nous manquons d’informations à ce sujet. Nous espérons début avril.

Ils ont choisi de fermer leur cuisine, l’exemple de Mets Mots et de Garopapilles

Tous n’ont pas choisi le click and collect, ceci pour de multiples raisons. C’est un mode de fonctionnement qui ne correspond pas à leur vision du restaurant, à leur cuisine. Souvent, il y a aussi la crainte de ne pas rentrer dans ses frais, de perdre encore plus quand la clientèle a déserté le quartier pour ceux qui travaillent avec les bureaux ou les touristes.

Mets Mots, rue Fondaudège, chef Léo Forget.

La brigade du chef Léo Forget, restaurant Mets et Mots à Bordeaux

Jolie adresse de quartier, Mets Mots s’est fait une belle place dans le panorama gastronomique Bordelais. Ouverte en 2018, elle cumule les récompenses : Jeune talent Gault et Millau 2020, un Bib gourmand en 2019 puis une 🍽 au Michelin et une place de choix dans mon guide le Meilleur de Bordeaux 📚.

Romain Grenet, associé du restaurant et responsable de la salle.

Comment ça va ?

Romain Grenet, Mets Mots : Bien. On relativise, on est en bonne santé et cela est devenu prioritaire. Après nous avons des inquiétudes, pas sur le présent, mais sur l’avenir. Nous manquons de visibilité sur la date de réouverture et sur les nouvelles mesures de distanciation.

Etes-vous aidé ? Suffisament ?

Romain Grenet : Au premier confinement, nous avons puisé dans nos réserves. Depuis le second, nous sommes soutenus. Nous avons touché 10000 € de l’état. Ces aides sont faciles à mettre en place. elles permettent de stabiliser notre situation financière.

Et l’avenir ?

Romain Grenet : Le confinement nous a stoppé dans une période de développement. Nous étions dans la mise en place d’un partenariat avec l’espace de co-working la Halle Héméra. Nous avions démarré une activité de réceptif, un bar à cocktails. Nous avions de multiples projets pour animer le rooftop. Nous avons dû tout mettre en sommeil alors que notre cahier de réservation était plein. En ce moment nous travaillons beaucoup sur l’avenir, sur nos offres mais nous avons quelques interrogations. Le télétravail ne va-t-il pas vider la rue Fondaudège d’une partie de sa clientèle? C’est une vraie question.

le point de vue de Tanguy Laviale, Garopapilles, ⭐️ au Michelin.

Le chef Tanguy Laviale et le staff de Garopapilles en janvier 2020.

Comment ça va ?

Tanguy Laviale : Ca va. On tourne la page, on avance, on réfléchit. C’est une période horrible, traumatisante mais on avance. C’est hyper dur de se motiver mais on reste concentré sur le meilleur, sur les projets.

Votre réponse à la fermeture au public ?

Tanguy Laviale, Garopapilles : Au premier confinement, on a joué le jeu de la fermeture totale pour respecter les normes sanitaires. Au second, la question de la vente à emporter s’est posée. Elle ne correspond pas à notre vision de l’expérience client à Garopapilles, nous avons écarté cette solution.

Nous avons la chance d’être caviste. Nous avons développé cette activité pour les particuliers. En parallèle, nous avons développé la partie conseil aux professionnels. J’interviens auprès des nouveaux restaurateurs pour les accompagner dans l’élaboration de leurs cartes, la mise au point de leurs recettes et la recherche de fournisseurs.

Et surtout, je développe une activité de conseil aux entreprises. Avec mon associé dans ce projet, psychologue de métier, nous apportons des solutions originales en matière de management des équipes. Fort de mon expérience dans un environnement extrêmement exigeant ( la cuisine d’une table étoilée) et de celle de mon partner, nous sommes à même de d’accompagner nos clients dans la mise en place d’un management durable. A titre d’exemple, nous travaillons sur l’engagement du staff et l’ambiance au travail dans la théorie de l’activité qui permet de trouver un sens au travail par soi-même.

Etes-vous aidé ? Suffisament ?

Oui depuis le second confinement, nous touchons des aides. Nous avons droit au 10 000 € de l’Etat. On se sent moins seul mais cela n’est pas suffisant.

Et l’avenir ?

Tanguy Laviale : L’avenir ? … Nous attendons la réouverture sans y travailler trop en avance. Pendant le premier confinement, nous avons beaucoup réfléchi. Nous avons fait des travaux pour redéployer le restaurant dans sa première partie, apporter plus de confort et d’espace entre les tables. Nous avons investi, mis en place une nouvelle carte, abandonné le menu unique, changé nos horaires d’ouverture. Nous avons fait notre révolution. Quelques mois plus tard, nous avons dû fermer malgré tous ces aménagements. L’expérience nous pousse à la prudence. Nous attendons la date officielle de la réouverture pour nous poser la question du comment.

Nous avons hâte parce que le staff est fragilisé, que la reprise après des mois d’inactivité sera difficile. Nous gardons le lien avec nos 6 salariés mais le temps qui passe les éloigne de la réalité d’un métier extrêmement exigeant. Je crains surtout pour mes collaborateurs, je ne voudrais pas perdre une partie de mon équipe à cause des effets secondaires de la pandémie.

Le cas des entreprises à multi-établissements, l’exemple du Canopé Café.

Le monde de la restauration est aussi de fait de groupes dont certains connaissent une réussite exceptionnelle. Ici à Bordeaux, on en connaît déjà trois : la Maison Lascombes, Le Bistro Régent et le groupe de Jean-Pierre Tastet présent sur nos spots préférés de vacances Cap Ferret, Lacanau, Arcachon mais aussi sur Bordeaux avec un lieu atypique dont j’ai déjà parlé sur le blog, le Canopée Café. http://lemeilleurdebordeaux.fr/diner-gastronomique-au-canopee-cafe/

Olivia Ferrandery et Jean-Pierre Tastet au Canopée Café

Comment font-ils face, quels sont les problèmes spécifiques des entreprises de tailles moyennes et supérieures? Pour le savoir, j’ai appelé Olivia Ferrandery directrice du Canopée Café à Mérignac.

Comment ça va ?

Olivia Ferrandery, le Canopée Café : Bien. On survit. C’est difficile, d’habitude, on vit à 100 à l’heure.

Votre réponse à la fermeture au public ?

Au premier confinement, nous avons fermé les cuisines. La vente à emporter semblait quelque chose de difficile à faire vivre dans notre établissement. Nous avons profité de ce temps pour faire de menu travaux. Tous les jours avec Lionel Lamarque, nous étions présents au restaurant pour revoir notre aménagement, pour améliorer l’existant. En parallèle nous gardions le lien avec notre staff. Notre équipe, c’est essentiel.

Aujourd’hui c’est devenue notre priorité, nous appelons nos collaborateurs régulièrement, nous organisons des rencontres en petit comité, nous soutenons financièrement les plus fragiles. Nous faisons le complément au chômage partiel. Côté business, le sujet de la vente à emporter revient. Nous en discutons car nous ne pouvons pas rester les bras croisés.

Etes-vous aidé ? Suffisament ?

Olivia Ferrandery : Les aides ? Malheureusement, les instances ont oublié les groupes familiaux comme le nôtre. Jusqu’en novembre, nous n’avons rien touché. Ce mois là, nous avons reçu 10 000 € et depuis décembre, nous bénéficions des aides à hauteur de 20% du CA. Mais le plafond est de 200 000 € pour le groupe. Nous sommes 13 établissements, le calcul est vite fait. De l’Etat, le Canopée Café ne touche que 15 000 €. Il s’y rajoute, une aide de 1500 € de Bordeaux Métropole pour le loyer et 1500€ pour la digitalisation.

L’ensemble est bien insuffisant pour payer nos frais fixes, notre loyer et les compléments de salaires versés à nos employés. Nous avons de ce fait dû contracter un prêt, un PGE.

Et l’avenir ?

Nous espérons une réouverture en mai. On aimerait pouvoir le faire avant, que soit prises en compte nos terrasses. Nous allons faire couvrir une partie de la Bodega pour travailler en extérieur même en cas de pluie.

On se prépare, on ne lâche rien. Nous allons encore plus travailler sur nos valeurs, sur l’accueil, sur l’expérience client. Faire passer un bon moment aux gens, c’est notre ADN. Maintenant, nous avons besoin de travailler. il faut absolument que la saison d’été se fasse.

La Chronologie des aides publiques : de mars 2020 à Janvier 2021

Pour info et pour ceux qui veulent aller plus loin, voici le détail de aides publiques et leur montée en puissance dans le temps.

Les mesures de soutien de mars à novembre 2020 : limitées aux petites entreprises et très restrictives

Au tout début de la pandémie, et pendant le premier confinement l’état décide de mettre en place des aides à la restauration par le biais d’ un fonds de soutien. Les aides sont limitées aux entreprises de moins de 10 salariés ayant réalisé un CA < à 1 millions € et un bénéfice < à 60 000€.

  • Aide de 1500€ avec bonus éventuel de 2000€
  • L’aide est conditionnée à la perte d’au moins 70% du CA
Les mesures de soutien depuis le 1er décembre

Depuis le 1er décembre, l’état a revu sa politique vis à vis des professionnels touchés par la fermeture obligatoire. Le montant des aides a été revu et ouvert aux moyennes et grandes entreprises

S’agissant des secteurs faisant l’objet d’une interdiction d’accueil du public, les restaurants, les bars, les discothèques, les salles de sport, etc. : pour ces entreprises, le fonds de solidarité sera ouvert et ce quelle que soit leur taille. Pour le mois de décembre, elles bénéficieront d’un droit d’option entre :

une aide allant jusqu’à 10 000 €

ou une indemnisation de 20 % du chiffre d’affaires mensuel dans la limite de 200 000 € par mois. Cette aide sera attribuée à chaque entreprise sur la base de la déclaration de son numéro SIREN. Le plafond d’aide maximale de 200 000 € est entendu au niveau du groupe.

CA de référence

Le chiffre d’affaires de référence retenu pour le calcul de l’aide pourra être le chiffre d’affaires de décembre 2019 ou le chiffre d’affaires mensuel moyen constaté en 2019.

economie.gouv.fr. Site du Ministère de l’Economie et des Finances https://www.economie.gouv.fr/covid19-soutien-entreprises/evolution-fonds-solidarite-1er-decembre-2020

les conditions d’attribution

  • perte de CA d’au moins 50%
  • Et pour l’indemnisation de 20% , il faut une perte d’au moins 70% du CA (voir Communiqué presse ministre finance du 29/11/2020)

Dispositif destiné aux entreprises de grandes tailles :

Les grandes entreprises pourront bénéficier d’aides complémentaires sous forme d’avances remboursables dans les 10 ans avec un différé de paiement de trois ans et au taux de 1%.

En résumé, tout est dit dans le tableau ci-dessous :

Synthèse des aides Etat + Bordeaux Métropoles pour les restaurants

Février 2021, les restaurateurs toujours vivants, et demain ?

Cet état des lieux de la restauration bordelaise rassure. Aujourd’hui, fatigués mais dédommagés, les restaurateurs dans leur majorité tiennent le choc. Ils ont la passion intacte et restent optimistes.

Mais demain ?

Tourisme à l’arrêt et télétravail renforcé sont les deux sujets qui risquent de peser sur le monde de la restauration. Qui sortira gagnant de la pandémie ? J’ai quelques idées sur le sujet. Je me propose de revenir vers vous très vite pour en parler.

Winter bowl de carotte et chou-fleur aux graines de sésame

De la couleur, de la fraîcheur et des saveurs même en hiver, voici un Winter bol de carotte et chou-fleur cru. Cette recette peut se préparer à l’avance. Les adeptes du batch cooking en feront un déjeuner à emporter au bureau. Et pour en faire un menu complet, on peut y ajouter un oeuf dur ou un blanc de poulet slicé.

Salade d’hiver : chou-fleur, vermicelle de riz, radis rose et graines de sésame

Winter bowl de carotte et chou-fleur, les ingrédients

Bowl de chou-fleur et carotte , les ingrédients pour 4 personnesvinaigrette citron
1/4 de chou-fleur moyenLe jus d’un 1/2 citron
2 belles carottes2 cuillères à s d’huile d’olive
1 gros radis rose ou blancsel, poivre
100 gr de vermicelle de riz
1 cuillères à soupe de graines au choix. Sésame, courge ou tournesol
1 cuillère à soupe de sarrasin
Herbes fraîches : persil ou coriandre ou menthe

Rem : Si tu n’as pas de vermicelle de riz, prends tout simplement du riz blanc.

Variantes : En matière de graines, les possibilités sont infinies. Surtout variez les plaisirs.

Winter bowl, la préparation en mode Batchcooking

La veille ou le dimanche on prépare les légumes :

tous les ingrédients utilisés dans cette recette se conservent facilement trois jours au frais. Cela permet de préparer à l’avance .

NB : si tu veux des idées de Batchcooking, c’est ici : http://lemeilleurdebordeaux.fr/chronique-de-rentree-le-batch-cooking/

  • Fais infuser 3 fleurs d’hibiscus 1/4 d’heure dans une casserole d’eau chaude. Puis verse sur le vermicelle de riz, remue. Laisse 3 minutes puis égoutte. Réserve
  • Epluche et râpe séparément les carottes et le radis rose. Réserve
  • Lave le chou-fleur à l’eau vinaigrée puis coupe le en petits morceaux en prenant soin de garder des jolies petites têtes intactes.
  • Prépare ta vinaigrette au citron avec le jus, l’huile le sel et le poivre. Au besoin tu peux ajouter des baies roses.

Au moment de servir :

  • Dans une poêle, fais torréfier à sec les graines de sésame. réserve.
  • verse une cuillère d’huile neutre puis mets à griller le sarrasin. Dès qu’il prend couleur, verse le sur du sopalin pour arrêter la cuisson et enlever l »excédent de gras.
  • Dans un saladier, dispose tous les ingrédients par famille.
  • Saupoudre de graines et de persil haché.

C’est vraiment tout simple, délicieux et économique.

Le restaurant gastronomique à emporter,

Le confinement s’installe pour les restaurants. Sans visibilité mais pas sans idée, nos chefs ont beaucoup progressé dans leur offre à emporter depuis le premier Stop du printemps. Recettes et contenants sont mieux adaptés à cette nouvelle mode de vivre le restaurant. Voici pour exemple mon retour sur le menu du Davoli.

Le Davoli à emporter, mon retour d’expérience

Le Davoli, c’est une belle adresse gastronomique de Bordeaux, un restaurant du Meilleur de Bordeaux 2020. Quand le confinement s’est imposé à lui, le chef David Grangier a réagi rapidement avec une proposition de menu à emporter.

Le chef du Davoli, David Grangier. Olivier maître d’hôtel

J’ai tenté l’expérience en décembre. Bingo, la formule est gagnante. Avec le Davoli, cela se passe comme cela :

  • Chaque mardi, le 👨‍🍳 publie le menu de la semaine sur sa page Facebook
  • 🍽 à choisir parmi les deux entrées, deux plats et deux desserts
  • réservation ☎️ au 05 56 48 22 19 ou mail à contact@ledavoli.com
  • Retrait jusqu’à 12h30 pour le déjeuner et 19h30 pour le dîner. C’est Olivier qui t’accueille et te donne toutes les info .
  • 💲💲Le prix c’est 24€ /pers.
La mise en place à la maison.

Tous les plats se réchauffent dans leur contenant. Il faut compter 10 minutes minimum. Si les box sont passées au frigo tu peux dire 15 à 20 minutes au four à 180°.

Pour la dégustation, deux options, on mange dans la boîte ou on se la joue grand soir avec de la jolie vaisselle.

Et pour le goût ?

En vrai, c’est pas mal du tout. J’ai retrouvé l’esprit du Davoli. On est dans le registre d’une cuisine gastronomique à la Française. Le chef David Grangier s’est bien approprié le concept du click and collect avec des recettes créatives, savoureuses et qui supportent d’être réchauffées. Ses Saint Jacques en lamelles pochées dans un bouillon Thaï m’ont laissée une très jolie impression. L’Asie, nos voyages et les souvenirs de vacances se sont invités à notre table. Nous en avons oublié la box, le confinement et cette maudite pandémie qui nous prive de nos restaurants favoris.

Pour vous, j’ai demandé à David sa recette, je la partage ici :

le bouillon c’est un bouillon de poule fait avec des ailerons rôtis au four . Une fois sorti du four je les mais dans un rondeau d’eau froide avec une garniture aromatique sans coloration. Je le cuit 1h a frémissement puis le laisse infuser 12h. Je fais revenir du gingembre et citronnelle dans un peu de matière grasse et deglace avec le bouillon de poule, je porte à ébullition et je laisse infuser 2h . Je passe au chinois étamine et je rectifie en assainissement sel avec la sauce soja.

David Grangier, chef du Davoli, Bordeaux

Merci chef pour cette super recette. A refaire à la maison. On prend rendez-vous pour la suite et pourquoi pas pour les Fêtes. Comme nombre de ses collègues, David Grangier propose un menu spécial Noël . 56€ /pers. à commander avant le 21 décembre.

Chronique de Décembre : On va déguster L’ITALIE

C’est décembre, Noël arrive avec ses odeurs de sapin et de retrouvailles en famille. Oui oui je sais, cette année, nous ferons les choses en petit comité. Mais il n’empêche, nous pouvons faire beau, avec le cœur. 

Pour notre chronique hebdomadaire, j’ai pensé à votre liste de cadeaux, Mon coup de cœur du jour c’est pour 

On va déguster L’Italie de François Régis Gaudry. 

Le nouveau livre de François Régis Gaudry est génialissime, atypique, coloré et généreux, un livre à l’italienne en quelque sorte. Imaginez l’objet dans son format XXL, 

  • 3,5 kilos sur ma balance cuisine. 
  • 465 pages, 
  • 159 contributeurs 
  • 350 sujets, 
  • 1272 fiches produits et 265 recettes le tout largement illustré de photos, de dessins et de cartes.

On est dans l’extraordinaire, l’exubérance et la fête des sens. Comment vous le décrire simplement ?

Une encyclopédie de l’Italie à boire et à manger.

François Régis Gaudry et son équipe de spécialistes passent en revue les produits, les terroirs dans toute leur richesse et leur diversité. Légumes, vins, fromages, charcuterie, tout est repertorié et classifié. 

Prenons l’exemple des pâtes, l’ouvrage contient 8 pages d’illustrations, 136 photos de pasta toutes différentes avec des variantes sur la taille, la longueur et l’usage. Chacune est identifiée par son nom et rattachée à une des six grandes familles : pasta corta, pasta Lunga*, pasta Ripiena (ravioles)  pasta da minestra ( soupe) pasta da forno et pasta estrema e rara. Rien que de les nommer, on voyage.

Les pâtes, photo de On va déguster L’ITALIE de François Régis Gaudry

* bucatini, spaghetti, spaghettoni garnesi, vermicellei, Spaghetti alla chitarra, Fredelini, Spaghettini, Capelli d’angelo, Capellini,Chitarroni,taglioni Taglioni, Maccheroncini di Campofilone, linguine, Fettuce, Tagliattelle, Zitti, Parpadelle, Mafalde, Tripoline, Sagne ritorte, Fusilli avellinesi, Fusilli Lunghi. 

En plus des produits, François Régis Gaudry s’intéresse aux territoires. Il porte un regard bienveillant sur les paysages, les hommes et les lieux où l’on crée et déguste cette cuisine italienne simple, familiale et savoureuse.

Des connections multiples avec le monde de l’art, de la littérature.

Au-delà de l’inventaire, On va déguster l’Italie nous rappelle combien la cuisine italienne est présente dans la peinture, la littérature et le cinéma italien. Tableaux célèbres, peintures anciennes et carnet de voyages d’écrivain sont présentés. 

Art et gastronomie dans On va déguster L’ITALIE de François Régis Gaudry

Tenez, page 190, on découvre les liens uniques entre le célèbre compositeur Rossini et la gastronomie. De sa jeunesse comme apprenti charcutier, Rossini a gardé un goût immodéré pour la table. On lui doit d’ailleurs le cocktail rossini, les maccheroni Rossini, et l’incontournable Tournedos Rossini. Je vous fais saliver ? Voici la recette :

Il s’agit d’un tournedos de bœuf dressé sur un crouton frit nappé d’un jus de viande, surmonté d’une escalope de foie gras sautée au beurre et couronnée de lamelles de truffe, le tout arrosé d’une sauce madère pour un accord sans fausse note. 

Un plat imaginé par le chef de la Maison dorée, restaurant dans lequel Rossini avait ses habitudes. 

Je pourrais vous en parler des heures tant cet ouvrage collaboratif recèle d’éclairages différents sur la gastronomie italienne. Il vous tiendra compagnie longtemps et remplacera pour un moment le voyage en Italie que l’actuelle pandémie vous prive d’effectuer en cette drôle d’année 2020.

Alors, je reviens à l’idée de Noël, Offrez ou faites-vous offrir On va déguster l’Italie. 

On va déguster L’ITALIE

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