Les Journées Loupiac et Foie Gras.

 

Une belle occasion d’associer balade gastronomique, shopping de fêtes et découverte d’une petite appellation de vins velours. Depuis plus de vingt ans, le dernier week-end de novembre Loupiac (rive Droite à 40 km de Bordeaux) accueille les amateurs de vins liquoreux et de cuisine du Sud-Ouest.

 

Le Programme :

  • 18 propriétés viticoles ouvertes à la dégustation de vins et de produits fermiers des Landes (tous les produits du canard : magret, confit, foie gras, pâtés et rillettes)
  • 1 animation sur chaque domaine : exposition d’artiste, démonstration de découpe du canard gras ou recette de cuisine.
  • 2 restaurants éphémères dont le Château de Ricaud
  • Des menus spéciaux chez les restaurateurs partenaires de Cadillac.
  • 1 cocktail gastronomique le samedi soir à bord du bateau le Bordeaux, à quai, Loupiac centre

 

L’appellation Loupiac.

On parle de 350 hectares en coteaux dominant la Garonne (la source d’humidité indispensable à l’élaboration d’un bon liquoreux) et de 30 producteurs pratiquant une agriculture raisonnée sur des propriétés de dimensions modestes. La vendange se fait toujours à la main et en plusieurs passages appelés tries. Il s’agit de récolter un raisin à l’apogée de sa maturité, lorsque les brumes automnales et le soleil de l’après-midi ont fait pousser la pourriture noble sur le grain. Le responsable en est le Botrytis, un champignon de surface. Il accélère la concentration en sucre des raisins en captant l’humidité de la baie.

 

Le vin

  • Assemblage de sémillon à 80%, de Sauvignon et de muscadelle
  • Un blanc liquoreux à la belle robe dorée, aromatique et délicat. Moins sucré que son prestigieux voisin le Sauternes, il se déguste en solo à l’apéritif où il copine souvent avec le foie gras.
  • Je l’imagine aussi très bien sur ma table de Noël avec un chapon farci aux fruits secs et aux épices. Ou pourquoi pas après les fêtes avec un quasi de veau aux pruneaux.

 

Mon coup de cœur : le Domaine du Noble

  • Une magnifique propriété familiale qui surplombe la colline. Patrick Dejean y produit deux cuvées en Loupiac, assemblage à 85% de Sémillon pour la structure, la rondeur et 15% de Sauvignon, la touche de peps.
  • Le Château Fontaine avec les raisins des jeunes vignes. Un vin plaisir pour l’apéritif
  • Le Domaine du Noble issu des parcelles plantées il y a plus de 40 ans. Cette superbe cuvée n’a rien à envier à ses célèbres voisins. Belle couleur or et grand potentiel de garde pour un vin bien balancé entre sucre, alcool et acidité.
  • 2015 12€, 2010 16€ Prix Publics, départ cave

Dégustation au Domaine du Noble

Vignes centenaires du Domaine du Noble

Belle rencontre avec un Homme de Passion, Patrick Dejean

 

Le Restaurant l’Atelier des Faures à Bordeaux

 

Aujourd’hui, je suis ravie de te présenter L’Atelier des Faures, un gastro de poche où sont réunis tous les éléments qui font d’une adresse à la mode un spot d’exception. On y trouve :

Une localisation inattendue au cœur du nouveau Bordeaux Bobo, Saint Michel. On est rue des Faures entre la Basilique Saint Michel et le boulevard Victor Hugo. La petite rue récemment rénovée n’a rien perdu de son charme oriental. Elle a gardé une super Boulangerie au N °51, des épiceries, des bazars aux noms qui te font voyager comme la Rose de Tunis ou l’Istambul Market. C’est juste plus joli, plus propre et les aménagements urbains permettent de garer tranquillement ton vélo et même ma copine KTM.

Une décoration complètement tendance. Roman et sa compagne Claire ont complètement relooké l’endroit avec les codes actuels. Murs de pierres blondes, tables et comptoir en bois, suspension en osier et cache applique en fausse mousse créent l’ambiance qui va bien. La cuisine ouverte est installée au fond du restaurant. Si tu t’installes au bar, tu vois le chef travailler.

Claire & Roman, duo complice

Une cuisine fusion bien balancée entre la France et les Best du monde. J’ai adoré l’entrée #1, des gyozas au pastrami. Roman Winicki a développé une technique tout à fait personnelle mais très convaincante pour réussir à merveille ces raviolis à la Japonaise. Au Japon justement, les restaurants disposent d’une machine spéciale pour la cuisson des gyoza. Roman, lui utilise deux poêles. Dans la première, il dore le raviole sur une face. Puis il termine la cuisson avec la seconde poêle, il couvre sa préparation pour conserver les vapeurs et garder le côté moelleux de la petite bouchée. Le résultat est topissime. J’ai eu un joli flash à la dégustation, je me croyais revenu à Tokyo.

Entrée #1 , Gyozas au pastrami

Et puisqu’on parle de voyage, je pourrais aussi te parler des falafels. Ceux de Roman sont incroyablement tendres et parfumés sous leur jolie croûte dorée. Tu vas adorer le bel équilibre des épices avec le juste mélange de coriandre fraîche et sèche, de persil, de gingembre et de cinq épices.

La troisième entrée nous ramène en Sud-Ouest avec les huîtres servies tiédies par un espuma soubressade, une charcuterie des Baléares. Oh que c’est bon.

Ces trois entrées sont à la carte midi et soir. Idem pour les deux desserts. Par contre les propositions changent pour le plat central.

Lors de ma première visite du soir, j’ai testé le canard qui fume, un magret doré au sautoir et légèrement fumé au thym. J’adore cette finition, elle donne à la préparation un goût de vacances et de barbecue. La viande présentée taillée en biseau est accompagnée d’une délicieuse purée, de carottes multicolores et de pickles. Un festival de couleurs, de senteurs, de saveurs. Le brûlé, le fondant et l’acidité. J’adore.

Magret fumé au thym

Mon homme a craqué sur un tartare de bœuf, normal, classique. Le chef l’a servi sur un lit de riz japonais préparé comme un riz à sushi et l’a boosté de légumes pickles colorés. Le mélange fonctionne super bien. Le midi ces deux plats sont remplacés par des produits plus simples comme de la poitrine de porc ou du lieu noir. Sois sans crainte, les présentations et accompagnements sont toujours aussi soignés.

En dessert, on a joué les gourmands, crémeux au chocolat, mousse dulce de leche et shortbread. Miam.

Pour le vin, je la fais très courte comme la carte. En vrai, j’ai pris, au verre, un Blaye en biodynamie très sympa. On parle du blanc des vignobles Bossuet-Hubert à Cars (Un cru Bourgeois situé sur les côteaux de Blaye)

Je termine ce post par le parcours professionnel de Roman depuis Science Po Bordeaux, un poste de chargé de communication institutionnelle à L’OCDE jusqu’à l’Atelier des Faures, c’est une belle Reconversion dans un métier qui fait sens, une jolie histoire qui apporte de la passion au restaurant. A presque trente ans, Roman a complètement changé de voie. En 2011, il quitte un job de bureau pour démarrer commis chez Drouant, le temple de la cuisine bourgeoise. Il y restera deux ans, passera par tous les postes avant de terminer chef de partie. Riche de cette solide expérience, Roman décide de continuer sa route dans une ville qui lui permettrait d’offrir une belle qualité de vie à son petit bonhomme. Très vite, il choisit Bordeaux, la ville qu’il a découvert étudiant. Il commence par travailler chez Garopapilles avant de se lancer en solo rue des Faures.

Roman Winicki pourrait incarner la reconversion voulue, choisie et réussie. Il a abandonné un chemin tout tracé pour un métier passion et l’aventure d’une vie d’entrepreneur. C’est en partie le sujet de mon roman qui sortira en mars. Tu comprends mieux mon énorme coup de cœur pour l’Atelier des Faures.

L’Atelier des Faures, Bordeaux

  • 48 rue des Faures
  • 09 86 42 45 45
  • Réservation fortement conseillée
  • Du mardi au Samedi
  • Formule le midi 15€ Entrée + Plat, 18€ E + P + Dessert.
  • Le soir Carte en quatre entrées, cinq plats- autour de 15€ et deux desserts
  • Le soir compte environ 30€ + Vins

En savoir plus sur les les meilleurs restaurants de Bordeaux, cliquez ici.

Chou-Fleur au four, recette en trois lignes.

 

Les légumes, ce n’est pas glamour. Pour mes hommes qui ne sont pas très fans, je les cuisine croquants et je les présente de façon inhabituelle. C’est fou ce qu’une belle assiette peut faire avec les râlous. J’ajoute une sauce à part. En mode light tu en prends avec modération. Les gourmands peuvent en napper leur assiette.

Pour 4 personnes

  • 1 chou-fleur de 1kg ou plus
  • 30 gr de beurre
  • 1 cuillère d’huile neutre type tournesol
  • sel, poivre

 

Sauce au Brebis Bleu Basque

  • 100 gr de brebis bleu
  • 25 cl de crème fraiche liquide
  • poivre

 

 

Chou-Fleur

  • Débarrasse le légume de ses grosses feuilles vertes puis lave le dans un bac d’eau vinaigrée. Sur une planche, coupe dans la hauteur 4 tranches épaisses à l’aide d’un gros couteau.
  • Dans une large poêle, chauffe doucement l’huile et le beurre. Fais dorer sans brûler chaque tranche des deux côtés.
  • Dispose les tranches dans un plat allant au four, ajoute sel et poivre. Fais cuire 20 Mn à 160°. Le légume restera croquant. Sinon tu peux prolonger la cuisson 15 mn.

Sauce au bleu basque

  • Verse la crème liquide dans une casserole, ajoute le fromage coupé en dés
  • Fais chauffer doucement en remuant régulièrement.
  • Ecrase les cubes de fromage, au besoin donne un coup de mixeur.
  • Verse la préparation dans des petits bols individuels

 

Je sers ces tranches accompagnées de pâtes de sarrasin (un délice) et parfois avec d’autres légumes comme des carottes râpées gros, juste passées au beurre, quelques raisins secs on the top.

 

 

 

 

 

 

 

Bordeaux So Good 2017, ma nuit des Banquets

Habituée des coulisses de Bordeaux So Good, j’ai eu le plaisir d’assister comme convive à la Nuit des Banquets et j’avoue j’ai adoré.

 

En amont, il y a le privilège de sortir dans un lieu chargé d’histoire, de rencontrer les plus grands chefs d’Aquitaine et de déguster un menu gastronomique. Ensuite, il y a les interrogations : quelle tenue choisir, assez chic à table et confortable pour faire les photos en cuisine, quels seront mes voisins de table, quel sujet aborder avec de parfaits inconnus ? Petits soucis de blogueuse gâtée qui sort sans son homme.

La salle du Banquet VIP de Bordeaux S.O Good

Ensuite, quand vient le soir, il y a l’arrivée en avance pour allez faire un coucou aux chefs du Banquet VIP, au staff de la Maison Monblanc occupé à régler les derniers détails de la soirée des partenaires qui se joue au rez-de-chaussée du Palais de la Bourse. Je profite de la scène encore vierge de toute présence humaine, je prends le temps de quelques photos avant de rejoindre le Banquet Les Plats à Partager. Quel bonheur de monter seule les escaliers monumentaux de pierres noires, de déambuler dans les magnifiques salons du Palais de la Bourse. Je suis intimidée par la magnificence des lieux.

Je me rêve à Versailles avec tous ces miroirs, ces dorures, ces cheminées de marbre, ces lustres en verre taillé, ces tapisseries et ces tableaux anciens. J’ai le temps d’admirer les jolies tables dressées en enfilade et de bavarder cinq minutes avec le chef Christophe Girardot concentré mais accessible. On parle de l’avenir, je crois que le chef nous réserve quelques surprises … Philippe Etchebest arrive à son tour, il se prête au jeu de la photo souvenir.

Philippe Etchebest, M.O.F , 2* Michelin

Puis viens le moment où les portes s’ouvrent, où les invités au Banquet à Partager s’avancent avec hésitation dans le premier salon où les attend un apéritif autour d’un cocktail à base de Cognac Hennessy. Quelques petits fours, un ou deux verres et la soirée démarre vraiment. Enfin nous passons à table, le placement est libre. Je m’avance, je questionne et très gentiment une dame me propose la place libre à ses côtés. Ouf me voilà rassurée, je sens que je vais passer une bonne soirée. Et en vrai, c’était génial le principe de la table d’hôtes. Chacun se présente sommairement. En face de moi, il y a deux amies, des fans de cuisine, à mes côtés une fine cuisinière et son mari, un avocat gastronome qui va nous régaler de bons mots et partager ses adresses gourmande. En face d’eux, un jeune couple. Monsieur est lui-même avocat. Son adorable épouse ne dit rien de son métier mais parle avec enthousiasme de belles expériences culinaires et de sa passion pour les arts de la table. Son mari nous raconte ses quêtes dans le froid de l’hiver pour la décoration de la table de Noël à la recherche de pommes de pin, de feuilles mortes et autres végétaux pour un décor très nature.

Elle me demanderait presque de lui rapporter un écureuil pour animer notre table

Carpaccio de Gambas écarlates signé Christophe Girardot

 Nous commençons le repas par un Carpaccio de gambas écarlate, Caviar Sturia on the Top. Frais et délicatement parfumé à la thaï, on reconnaît bien la signature de Christophe Girardot. La conversation s’anime avec le repas, la formule à Partager finit de briser la glace. Le plat principal, pour quatre personnes, est servi en cocotte de fonte comme juste sorti du four de mémé. Le chef Etchebest a imaginé des joues de bœuf sauce vin rouge et tartare d’huître à la pomme verte accompagnées d’une déclinaison autour de la pomme de terre – gratin dauphinois, purée de patate douce et chips de pomme de terre vitelotte pour la touche violette.

le Plat à Partager selon Philippe Etchebest

La recette gourmande et généreuse ferait merveille à un repas de chasse. Sous les ors du Palais de la Bourse, elle casse les codes, un peu d’impertinence comme aimerait Michel Guérard, l’ancien parrain de BSG. Les convives apprécient ce plat de saison, la sauce chasseur questionne mes voisines, fines cuisinières, par sa superbe couleur et son côté laquée.

 

 

 

  • Je pense que le chef a mis du chocolat. J’utilise moi même cette astuce pour renforcer la couleur de mes sauces au vin.
  • Peut être mais on ne le sent pas du tout. Et le brillant parfait, là je n’ai pas d’idée.

Je laisse mes nouvelles amies en débattre et m’éclipse pour aller voir en bas du côté du Banquet des Partenaires de Bordeaux So Good. Je suis ravie de retrouver en cuisine Jean-Luc Rocha, l’ancien chef de chez Cordeillan Bages, 2* Michelin, aujourd’hui au Saint James à Paris. Il y a aussi Vincent Lucas, la Gentilhommière, 1*, Thomas L’Hérisson, l’Auberge du Pont, 1* et deux chefs québécois Arnaud Marchand et Mathieu Brisson, une jolie assemblée d’étoiles pour le dîner de Gala du festival. On fait quelques photos, on échange sur l’actualité de chefs. Bordeaux So Good, c’est vraiment une belle occasion pour moi de voir les stars de la cuisine en dehors de leur restaurant.

Je retourne à l’étage pour un dessert gourmand, un Mont-Blanc marron cassis. Le dîner se termine, je remercie mes sympathiques voisins de table de leur chaleureux accueil et nous prenons congés. Au rez de chaussée, le diner s’interrompt le temps d’un défilé de mode rendant hommage au Festival International de la Photographie Culinaire et à sa thématique 2017 : le Haute Couture. La salle applaudit le Fashion show 100% bordelais.

Je n’attendrai pas la fin de ce Banquet, je préferre m’éclipser sur ces images de strass et de paillettes. Couture et gastronomie vont si bien ensemble.

 

Entretien avec Félix Clerc, chef du Symbiose à Bordeaux

Nommé Jeune Talent 2018, Félix Clerc fait une entrée remarquée dans la liste des chefs à gros potentiel. J’ai profité de la sortie du palmarès Gault et Millau 2018 pour le féliciter et pour échanger sur son parcours, ses influences.

Je ne reviendrai pas sur Symbiose ; sa formule double d’un restaurant gastronomique les mardis et mercredis et d’un bar à cocktail comme un speakeasy est bien connu des foodistas. Un de mes précédents articles parle déjà du restaurant et du bar clandé caché derrière la comtoise où le week-end Lucas et Simon font le show à la préparation de cocktail aux ingrédients maisons. http://lemeilleurdebordeaux.fr/symbiose-bar-a-cocktail-et-restaurant/

Aujourd’hui je m’intéresse à l’homme, à son goût du végétal, à ses associations inattendues comme celle des poissons blanc et de la sauce chartreuse ou du chocolat et de l’avocat qu’il marrie au dessert. Voici pour suivre mon entretien vérité :

Bravo Félix, quelle belle consécration pour toi et pour Symbiose. Ce prix, il signifie quelque chose ?

C’est une belle récompense pour tous les sacrifices que demande ce métier. Cela me rassure sur ma façon de cuisiner, sur mes choix. J’espère y gagner le respect des autres chefs et des moyens supplémentaires pour continuer dans ma voix, tester et redoubler d’audace.

Et si on revenait sur le passé, La cuisine et toi c’est une histoire qui débute comment ?

En famille tout simplement. Mon père était fan de cuisine gastronomique. Très jeune, il m’a souvent emmené au restaurant. Les choses sont venues naturellement. J’ai commencé par un Bac Pro à Saint Méen le Grand -35-. J’ai enchainé avec un BTS cuisine à Saint Nazaire suivi d’une licence pro sur la création d’entreprise à Saint Denis.

 3 dates à retenir de ton parcours culinaire ?

  • Septembre 2005 : entrée en BEP à l’école Hôtelière
  • Mars 2011 : stage chez MaSa pour Manipulateurs de Saveurs, restaurant 1* Michelin à Boulogne Billancourt
  • Décembre 2015 : ouverture de Symbiose

 Ton modèle en cuisine, ton mentor ?

Hervé Rodriguez, chef-propriétaire de MaSa. J’ai passé six mois incroyables avec lui. Sa cuisine crépite. C’est un chef hyper créatif et ouvert sur le monde. Avec lui j’ai découvert un monde fascinant, toujours dans le mouvement et à l’opposé de la belle cuisine classique apprise à l’atelier Robuchon. Les deux expériences, très complémentaires m’ont énormément apporté. Un autre chef a marqué mon parcours, il s’agit de Marcus Eaves alors au Pied à Terre à Londres.

 Pourquoi avoir choisi Bordeaux ?

Dans l’aventure Symbiose, nous sommes 4 associés, des anciens du Sherry Butt. Nous nous sommes connus à Paris encore étudiants. Le concept d’un restaurant doublé d’un bar à cocktail, je l’ai imaginé comme projet de fin d’études. S’installer à Paris semblait compliqué, ticket d’entrée élevé et forte concurrence. Comme un des quatre, Lucas, est originaire de Tresses et que Thomas avait fait l’INSEEC, Bordeaux nous a intéressé. Les good vibes venant de la ville, l’énergie qui semblait s’en dégager ont emporté la décision.

 Tes influences, ta source d’inspiration ?

La cuisine est une histoire de transmission, les chefs que j’ai côtoyés m’ont tous beaucoup appris. J’ai pioché des idées à chaque nouvelle expérience.

Ensuite j’ai toujours beaucoup voyagé, d’abord avec mes parents et ensuite seul. J’ai rapporté des saveurs d’Asie mais aussi du Mexique, de Scandinavie. Je suis aussi très sensible à la cuisine japonaise même si je n’y suis jamais allé.

Félix Clerc, nommé jeune talent de l’année au Gault et Millau 2018

 Tes fournisseurs, tes bonnes adresses produits ?

Je suis très sensible aux produits et au respect de la saisonnalité.

Je travaille avec L’eau à la Bouche, une ferme de maraîchage en aquaponie basée au Pout près de Créon.

Nos charcuteries viennent du pays Basque et la viande de la Maison Seguin à Paris

Et surtout Symbiose dispose de son propre potager à Belin Beliet. Lucas (en charge du service et des cocktails à Symbiose) y cultive des légumes et des plantes aromatiques en bio. Nous travaillons beaucoup sur les amendements. Nous enrichissons la terre avec des huîtres concassées, avec des algues (pour l’azote) et des feuilles de chêne en putréfaction (potassium) pour les légumes racines.

Quelle est ton idée, ton envie quand tu te mets aux fourneaux ?

Faire plaisir, étonner et faire découvrir de nouvelles saveurs.

J’ai envie que mes clients passent un bon moment ici.

 Les qualités que tu préfères chez un chef ?

  • Le goût de la transmission, c’est essentiel dans notre métier. Symbiose n’existerait pas si des chefs ne m’avaient pas transmis leur savoir-faire.
  • Savoir faire preuve de patience avec son équipe, savoir demander.
  • Etre créatif, chercher le bon produit.
  • Etre à l’aise devant les clients. Moi, les soirs de menu gastronomiques, je vais voir chaque table pour échanger avec chacun.

 Tes produits doudou ?

  • J’aime le côté piquant du wasabi, le raifort et les légumes racines.
  • J’aime aussi l’acidité des citrons et les vinaigres.
  • Je suis porté vers le végétal, les jeunes pousses, le coulis d’herbe.

Ton plat signature ?

Notre best la tarte chocolat whisky caramel beurre salé. La recette : une base de pâte sablée. Je la recouvre d’une ganache chocolat whisky et je nappe d’un caramel au beurre salé. Je termine par une chantilly et quelques grains de grué de cacao on the top.

 Une saveur d’enfance, un parfum que tu n’oublies pas ?

Le poulet tandori à la cheminée de ma mère. Ses saveurs de grillé, de barbecue.

L’œuf en cocotte de papa. Cuit doucement au bain marie sur son lit d’oseille. Simple et bon.

 Un plat pour faire craquer les filles ?

En plat : les ravioles, elles adorent. Les miennes sont parfumées à l’umeboshi (un condiment japonais, une prune salée et macérée avec des feuilles de shiso) et servies avec un bouillon thaï.

En dessert : la poire confite à la liqueur Saint Germain et son sorbet poire-bergamote accompagné d’un financier au poivre

 Un lieu pour te ressourcer ?

Soif, 35 rue du Cancéra, un bar à vin centré sur les vins natures. On y mange aussi des bouchées canailles.

Merci Félix d’avoir joué le jeu de l’entretien vérité. Pour conclure si on parlait de ton actu, tes projets ?

Mon actu, c’est Bordeaux So Good, le festival de la gastronomie d’Aquitaine la semaine prochaine. Je serai avec Jérome Billot pour un quatre mains au Hangar 14.

Ensuite, à Symbiose, nous programmons les 5&6 décembre un menu autour de l’armagnac.

Symbiose 

  • 05 56 23 67 15
  • 4 quai des Chartrons
  • déjeuner  du lundi au vendredi.
  • dîner le mardi et le mercredi menu unique 45€ + 20€ l’accord mets et vins.
  • Bar à cocktail & tapas cuisinées du mardi au samedi

 

Paysans semeurs et éleveurs, la cuisine familiale des paysans bio

Paysans semeurs et éleveurs, c’est le livre de cuisine qui manquait pour ne pas basculer veggie. Avec la complicité de la photographe Lycia Walter, Laurence Dessimoulie nous redonne l’envie de cuisiner la viande, celle issue d’une agriculture familiale et responsable. L’auteur dresse le portrait de 15 paysans et leur associe une quarantaine de recette à base des produits de leur ferme.

Recette de saison: Salade tout chou à l’oeuf poché.
Photo Lycia Walter

Les préparations sont simples, les photos superbes, le livre nous pousse à aller à la rencontre de ces hommes et ces femmes qui ont abandonné l’agro-industrie au profit d’une agriculture biologique de territoire.

Les éleveurs présentés dans le livre ont pris le contrepied des méthodes modernes et du modèle économique hérité des années 50. A cette époque, pour produire toujours plus, l’agriculteur a été encouragé à se tourner vers un cheptel issu de la sélection génétique. L’hiver, les bêtes étaient nourries de maïs hybride poussé sous engrais et pesticides créant ainsi une dépendance économique de l’exploitation avec l’agro-chimie.

Les paysans mis en lumière par Laurence Dessimoulie ont abandonné ce modèle pour créer une nouvelle agriculture contemporaine. Il ne s’agit pas d’un retour au passé mais d’une approche à la fois naturelle et scientifique du territoire. Les nouveaux paysans travaillent de concert avec les laboratoires de recherche (comme Agrobio dans le Périgord) pour affiner leur modèle et obtenir les meilleures rendements possibles grâce à une meilleure adaptation des animaux et des végétaux à leur région de production. Petit à petit, ils ont gagné en autonomie vis à vis des prestataires extérieurs. Il leur a fallu plusieurs années pour retrouver et réimplanter des races anciennes robustes et adaptées au milieu. De même, pour les compléments hivernaux, ils ont travaillé sur les associations de plantes fourragères et les maïs locaux appelés maïs population. Membres du réseau Semences et Graines Paysannes, ils pratiquent l’entraide, le partage d’expérience et l’échange entre voisins. Le livre l’explique très bien, il mérite vraiment d’être lu pour comprendre la philosophie de cette agriculture familiale et pour comprendre l’urgence à changer nos modes de consommation.

Au delà des jolies recettes, le livre donne une liste d’exploitation à privilégier dans nos achats. En tant que consommateur, nous avons un rôle à jouer pour encourager les modes de cultures douces et le retour à une vraie biodiversité. Le seul obstacle à ces achats responsables serait l’éloignement des fermes mises en valeur dans le livre. Pour les Bordelais, j’ai retrouvé la Ferme des Jarouilles à Coutras (nord-est de Libourne) sur deux points de vente plus proche de la métropole :

l’AMAP les Gourmandignes à Cenon http://www.gourmandignes.org/blog/node/4

Le café associatif le Radis noir à Bègles https://www.le-radis-noir.fr/nous-trouver/

C’est déjà un début. Pour Aller plus loin, je recommande les sites http://www.semencespaysannes.org , celui de Bio Aquitaine http://www.bio-aquitaine.com/trouver-des-producteurs-bio/#trouver-des-producteurs et celui d’Agrobio http://www.agrobioperigord.fr/upload/general/GUIDE-BIO-web.pdf

Ils donnent des informations sur le Bio en Aquitaine et les adresses de points de vente accessibles aux urbains.

 

Paysans semeurs et éleveurs

  • Editions SUD OUEST
  • De Laurence Dessimoulie
  • Photo Lycia Walter
  • 20€

Gratin de Potimarron au parmesan & sans gluten

 Ingrédients pour 6/8 personnes

 

  • 1 Potimarron de 1kg ou plus
  • 1 botte de ciboulette
  • 2 branches de thym
  • 1 oignon émincé
  • 1 cuillère à soupe de coriandre en poudre
  • sel, poivre

 

 

 Sauce maizena

  • 50 gr de beurre
  • 25 cl de lait
  • 2 cuillères à soupe de fleur de maïs

 Crumble parmesan

  • 100 gr de farine de maïs
  • 100 gr de parmesan moulu
  • 80 gr de beurre doux

 L’automne s’installe et les courges reviennent en force dans nos assiettes avec l’envie de manger bon et de saison. Mon légume favori c’est le potimarron avec sa chair douce aux parfums de châtaigne. Facile à cuisiner en soupe, il est aussi délicieux en gratin. Voici une recette économique et sans gluten pour ceux qui sont fâchés avec les blés modernes.

  La recette 

Crumble parmesan

  • Dans un grand bol, verse la farine, le parmesan et ajoute le beurre ramolli.
  • Malaxe avec les doigts et mets au frais.

 Potimarron

  • Commence par fendre le légume en deux. Puis sur une planche, enlève la peau à l’aide d’un gros couteau. Tu peux aussi la laisser si tu cuisines avec des produits bio. Puis tranche avec une mandoline ou au couteau.
  • Dans un grand saladier, mélange le potimarron, la ciboulette hachée, le thym, la coriandre.
  • Dans une poêle, fais revenir l’oignon avec 20 gr de beurre. Ajoute aux légumes.
  • Mélange le tout, ajoute sel et poivre.
  • Dispose le tout dans un plat allant au four

 

Béchamel à la farine de maïs

  • Mélange la farine de maïs au lait froid
  • Fais fondre le beurre dans une casserole
  • Verse le lait + maizena
  • Fais chauffer doucement jusqu’à ce que la sauce épaississe.
  • Verse la préparation sur le plat de potimarron
  • Recouvre du crumble parmesan

 

  • Enfourne pour 1h30 à 180°. A mi-cuisson, vérifie que le gratin ne colore pas trop vite.
  • Sors du four et laisse repose 5 mn avant de servir.

 

 

 

 

Soirée des Best Of Wine Tourism ou les oscars de l’oenotourisme.

Superbe soirée hier au Palais de la Bourse pour fêter les 21 lauréats 2018

des Best Of Wine Tourism.

Coiffure à la Elvis, smoking lie de vin, chaussures vernis, nœud papillon et sourire XXl, le maître de cérémonie Xavier Viton a parfaitement réussi la mise en scène de la soirée de gala du concours mis en place il y a déjà 15 ans par la CCI de Bordeaux. Il a accueilli, félicité et amusé les nominés, distingués comme site remarquable en matière d’oenotourisme. Il a su maintenir le suspense des Best Of d’Or ainsi que le passage de relais entre les lauréats 2017 et les nouveaux promus assurant ainsi la cohésion future du club des Best Of Wine. Le public a adoré et applaudi avec chaleur aussi bien les heureux gagnants que les intermèdes artistiques. Nathy Faray, chanteuse et la troupe de théâtre d’improvisation Mis en Bouteille ont assuré avec brio la partie spectacle du programme.

Pour la quinzième édition, 95 candidats avaient monté un dossier mettant en avant leurs toutes dernières réalisations en matière d’oenotourisme. Le cru 2018 sera très bon avec un niveau de compétiteurs en forte progression. Dans le sillage de Bordeaux, les vignobles d’Aquitaine font montre de créativité, d’originalité et d’enthousiasme pour mettre en avant leur patrimoine et leur savoir-faire.

Le Chai signé Jean Nouvel de la Dominique

Je partage le palmarès 2018 comme une shortlist de belles adresses pour tous ceux qui cherchent des idées de sorties autour de Bordeaux. J’ai eu le plaisir de faire la visite du Green Tour de Château la Dauphine et je le recommande. Le domaine a su d’une façon très simple et ludique expliquer la biodynamie, un mode de culture complexe et encore peu développé en Bordelais. Avec des ateliers et un parcours balisé, ils ont mis à la porté de tous les travaux quelques peu ésotériques du philosophe Rudolph Steiner. L’idée d’une homéopathie de la culture est lumineuse et ravira tous les  bio-curieux.

Château la Dauphine

lien pour mon post sur la visite http://lemeilleurdebordeaux.fr/oenotourisme-vert-le-green-tour-du-chateau-de-la-dauphine/

Les autres Châteaux méritent tous eux aussi une visite. Nous allons juste manquer de samedi.

Best Of Wine Tourism 2018, les Lauréats.

 

ARCHITECTURE ET PAYSAGES

  • Château La Dominique (or)
  • Château Pédesclaux
  • Château Prieuré Marquet
  • Château Malescasse

 ART ET CULTURE

  • Château Castera (or)
  • Château de La Rivière
  • Château La Tour Carnet

 DECOUVERTE & INNOVATION

  • Château de Reignac (or)
  • Château Kirwan
  • Château de Rayne Vigneau

HEBERGEMENT

  • Château Le Pape (or)
  • Château Beauregard
  • Château Pape Clément

 VALORISATION DES PRATIQUES ENVIRONNEMENTALES

  • Château de La Dauphine (or)
  • Château Boutinet
  • Château du Tertre

SERVICES OENOTOURISTIQUES

  • Château Lamothe-Bergeron (or)
  • Bordeaux River Cruise
  • Bordeaux Saveurs
  • Château Lafitte

 COUP DE CŒUR DU JURY :

  • Domaine de la Grave

La Maison Darroze à Langon, étape gourmande au pays des Graves et du Sauternais.

L’adresse manquait à mon blog et pourtant j’ai adoré dîner sous les majestueux platanes de la terrasse située à l’arrière du restaurant. On y vient les soirs d’été chercher le calme et la fraîcheur, on y déjeune encore en automne.

On se croirait dans le jardin d’une belle maison bourgeoise avec les tables en métal peint, les lourdes nappes blanches et la porcelaine blanche. L’ambiance est détendue, moins formelle que celle de la classique salle à manger intérieure qui prend le relais aux premiers frimas. S’il n’y avait pas une petite heure pour venir, le spot serait à inscrire dans la short list des meilleures adresses bordelaises.

La Maison tenue par la famille Darroze depuis 1974 a conservé son étoilé au Michelin sans interruption depuis 1976. On peut y voir un signe de qualité, de belle cuisine à la française et aussi de remise en question. Le célèbre guide ne donne pas ses étoiles à vie, il peut retirer la précieuse distinction. Chez les Darroze, continuité ne signifie pas immobilisme. Le fils Jean-Charles a succédé au père Claude à la tête de l’établissement et un jeune chef David Delieuvin officie en cuisine. Il a pour mission de travailler dans l’esprit de la cuisine du Sud-Ouest chère aux Darroze tout en apportant un savoir faire moderne.

J’ai eu le plaisir de le suivre aux épicuriales 2016 pour un dîner avec les chefs Hervé Dindin et Arthur Fèvre du Pressoir d’Argent, Bordeaux. http://lemeilleurdebordeaux.fr/la-der-des-etoiles-avec-david-delieuvin-herve-dindin-et-arthur-fevre/. Le chef travaille le produit frais, de saison et privilégie les producteurs locaux. Passé dans les cuisines de Michel Troisgros, il maîtrise ses classiques. Ses assiettes sont un modèle d’élégance, ses recettes bien équilibrées. Voici quelques images du menu du soir à 55€ en trois plats, une excellente formule.

Je n’oublie le chef pâtissier Thomas Pozzi aux créations sophistiquées comme son entremet au chocolat, caramel et cacahouète, croustillant praliné, un petit bijou chocolaté dont tu trouveras la recette dans le tout nouveau livre Chocolat du club des super pâtissiers bordelais, les Glukosés. http://lemeilleurdebordeaux.fr/le-chocolat-selon-les-glukoses-12-patissiers-24-recettes-ed-sud-ouest/

Pour les amateurs de jolis flacons, la carte des vins propose une belle sélection de Bordeaux et de Sauternes classés par millésime. On peut se faire plaisir à tous les prix et même aller faire un tour en Bourgogne ou en Alsace.

Restaurant de famille, équipe solide et produits de saison, La Maison Darroze ne décevra pas ceux qui feront le détour par Langon. Je suggère d’en faire l’aboutissement d’une journée de balade dans le vignoble des Graves ou du Sauternais. Associer dégustation de vin et gastronomie me semble un joli programme.

 

Hôtel-Restaurant Claude Darroze

  • Menu midi 32€ du lundi au samedi
  • Le soir menu à 55€ en trois plats ou 68 € en 4 plats
  • Menu dégustation 92€
  • Cours du Général Leclerc
  • 33210 Langon
  • 05 56 63 00 48
  • www.darroze.com

 

Le Chocolat selon les Glukosés, 12 pâtissiers- 24 recettes. Ed Sud-Ouest

Jolie étape dans la jeune vie du club des Glukosés avec la parution d’un premier livre aux Editions Sud-Ouest. Mise en lumière du travail de 12 jeunes chefs, tous membres des Glukosés, un club de partage autour de leur passion commune.

Les 24 recettes proposées vont du classique revisité telle la forêt noire de Samuel Denis à des créations très contemporaine comme le 100% cacao de d’Antoine Weyland.

Les recettes expliquées pas à pas sont le plus souvent accessibles au cuisinier débutant. Je pense au fondant sans gluten de Diego Cervantes ou au moelleux au chocolat de Saint-Domingue de Thierry Lalet. L’amateur éclairé pourra se faire plaisir avec des créations proches de la grande cuisine comme l’entremet au chocolat, caramel et croustillant praliné de Thomas Pozzi à la carte du restaurant Darroze de Langon – 1* Michelin-

En parallèle avec le lancement du livre, le club tenait, lundi 9, son habituelle session trimestrielle. Celle- ci était dédiée au miel, un sujet qui a visiblement inspiré les chefs et ravi nos papilles. Ce fut une superbe dégustation.

Merci Les Chefs.

Merci à Candice Dambra de nous avoir accueilli dans sa boutique Candiz by M au Haillan.

Les Glukosés, le livre

  • Editions Sud-Ouest
  • Prix de vente 15€
  • Chez Mollat et toutes les bonnes librairies

Les 12 Chefs

  • Aleksandre Oliver, Marc Dambra, Samuel Denis, François Dussourd, Olivier Piot, Thierry Lalet, Matthieu Vidal, Alexandra Sturn, Antoine Weyland, Diego Cervantes, Kévin Rocher, Thomas Pozzi.