Atelier cuisine à la Banque Alimentaire : apprendre à mieux se nourrir.

Revenir à l’essentiel. Cuisiner pour créer du lien social. Echanger des conseils, des recettes pour mieux se nourrir et éviter le gaspillage. Tels sont les objectifs des ateliers-cuisine de la Banque Alimentaire de Bordeaux.

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A l’origine du projet il y a Herman Mostermans président de la Banque Alimentaire de Bordeaux de 2002 à 2005. Il est le premier à avoir l’idée d’offrir aux bénéficiaires de l’aide alimentaire des ateliers-cuisine via une structure itinérante. Il souhaite réapprendre aux plus démunis à cuisiner les légumes, les produits frais offerts dans les colis de l’aide alimentaire. Dès 2005 un camion est équipé en cuisine mobile et va à la rencontre des publics isolés. Céline Montezin, conseillère économique et familiale rejoint la Banque Alimentaire au démarrage de l’opération. Elle va donner vie au projet et faire connaître les ateliers aux associations partenaires. Sa mission était de former les gens aux gestes simples de la préparation des repas, leur apprendre à composer des menus avec les produits frais distribués par la banque. Céline comprend rapidement que nombre de bénéficiaires vivent très isolés. Elle se donnera donc un double objectif : apprendre les bases d’un bon équilibre alimentaire mais aussi tisser des liens et inclure l’aide alimentaire dans un processus plus large de réinsertion sociale. La cuisine mobile fonctionne si bien qu’il est décidé de lui donner une petite sœur. Lors de la construction de la cuisine solidaire en 2012-2013 il est prévu un espace qui offrirait dans les locaux même de la Banque Alimentaire, boulevard Alfred Daney, des ateliers cuisine répondants aux même cahier des charges que la cuisine itinérante : lutter contre la malnutrition, le gaspillage alimentaire et aider à la réinsertion de publics fragiles.

Les ateliers – cuisine ont débuté en mars 2013. Chaque jour de la semaine Céline reçoit entre six et huit personnes inscrites par une association, un centre d’action social du département. Ensemble ils vont construire un repas équilibré, le cuisiner et le partager.

Pour mieux comprendre, retour sur l’Atelier du 8 janvier 2015.

 

Ce jeudi, ils sont six jeunes de 19 à 25 ans à participer au programme. L’atelier est un proposé dans le cadre d’un accompagnement vers un projet professionnel ou un retour à l’emploi.

Au menu ce jour là.

  • Arrivée à 9h 30
  • Prise de contact avec Céline. Petit briefing sur la banque Alimentaire et les ateliers-cuisine
  • Pause café en compagnie de l’ensemble du personnel salarié et bénévole de la Banque
  • Le Marché sur l’espace de distribution : l’équipe choisit les produits & élabore un menu
  • Cuisine des trois plats : salade de riz en entrée, aiguillettes de canard & purée de topinambour en plat et moelleux au chocolat en dessert.
  • Repas en commun dans la salle à manger de la cuisine solidaire
  • Vaisselle & rangement
  • Aux Revoirs_DSC1332

Les jeunes accueillis ne sont pas vraiment en situation d’exclusion mais ils ont tous peu d’expérience dans la préparation de repas équilibrés. Avec beaucoup de tact, Céline va les intéresser au programme et obtenir leur pleine coopération.

Allez Hop c’est parti, on commence par se rendre sur la place de marché, un espace ouvert aux associations partenaires de la Banque Alimentaire, la partie de l’entrepôt ou sont installés en libre service les fruits et légumes à redistribuer aux bénéficiaires de l’aide alimentaire.

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Céline guide les jeunes entre les allées. On rigole, on se bouscule un peu en soupesant ces légumes bizarres. Betty s’arrête sur les topinambours, elle connaît ce légume ancien dont on fait des purées au goût d’artichaut. Les copines se marrent, légume pour la guerre. Non non c’est très bon.

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C’est ok pour tout le monde, on fera une purée de topinambour & pomme de terre. Dans le frigo à viande, les garçons ont choisi des aiguillettes de canard. Pour l’entrée l’idée d’une salade de riz est adoptée. Pour terminer un fondant au chocolat, presque une évidence.

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L’équipe repart à la cuisine. Céline dispense les premiers gestes simples : les conseils d’hygiène comme se laver les mains, mettre un tablier. Elle décrit la cuisine, les postes de travail, le contenu des placards & tiroirs. Puis elle conseille de former des équipes de deux pour réaliser chaque partie du repas. Encore un peu de rires embarrassés et les six se décident, s’organisent. Léa et Betty feront la purée de topinambour, Alexis & Nicolas la salade de riz et les aiguillettes. Lysiane et Mélissa se chargent du fondant au chocolat accompagné de sa crème anglaise.

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Très vite Léa et Betty trouvent leurs marques, elles se mettent à la pluche rapidement. Les garçons hésitent un peu, nous laissent dubitatives quand ils lavent le thon en boîte mais bon ils se lancent. Pendant ce temps Lysiane, notre future hôtesse de l’air, se dispute gentiment avec Mélissa la future agent de sécurité. Elles cherchent la meilleure recette pour la crème anglaise. On se croirait dans un jeu de téléréalité ; allo Mamie, je suis à la banque alimentaire. La crème anglaise : on fait comment ? Ca c’est Lysiane. Pendant ce temps Mélissa surfe sur son portable à la recherche des recettes de marmiton.org, sa référence en matière de cuisine. Et puis tout ce débloque, elles s’y mettent enfin. Le gâteau, la crème c’est parti.

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Céline suit l’avancement des travaux avec beaucoup de philosophie. Elle observe, encourage, donne conseils. Tu fais comme çà, ah oui. Moi, pour la vinaigrette, je commence plutôt par mettre le sel …. Tout ce fait en douceur elle n’impose rien.

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Deux heures plus tard, on est bien. La purée est prête, la viande pré-cuite. Le moelleux en place dans les moules individuels attend pour passer au four.

Les filles ont faim, elles s’activent pour mettre le couvert. On passe à table et on échange comme des copains de longue date sur la cuisine bien sûr mais aussi sur l’actualité. On parle aussi de ceux qui ne sont pas venus, ils vont regretter. On peut dire mission réussie pour Céline, les jeunes sont contents, la cohésion du groupe se trouve renforcée et pour un jour au moins ils auront oublié la boîte de ravioli.

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On range, on lave et on se quitte Merci Céline.

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La Maison du Pata Negra : le meilleur plan tapas de Bordeaux

L’adresse truste le podium du classement Tripadvisor derrière l’excellentissime Garopapilles et le généreux Bistrot L’Exploit. Pourtant La maison du Pata Negra n’est pas un restaurant mais un bistrot, un bar à Tapas

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_DSC1032 (1)Le combo gagnant ressemble un peu à cela :

  • Un lieu insolite : le marché des Capucins, le ventre du Bordeaux populaire où se croisent chaque weekend la bourgeoise et la mama en quête de produits frais, de producteurs locaux et de prix bas. Bruyant, coloré, cosmopolite un monde vivant.
  • Une clientèle mi hipster mi popu, en couple ou en bande de copains + quelques touristes ébahis devant ce spectacle so French. On mange debout au coude à coude, le trentenaire au look de trappeur canadien en chemise à carreaux et bonnet tricoté main sympathise avec le quadra en pantalon de velours rouge et lambswool bleu. Une mixité sociale et trans-générationnelle qui n’existe nulle part ailleurs._DSC1087
  • Une cuisine du Sud. Des tapas revisitées version Sud Ouest. Un superbe buffet de tartines froides : saumon fumé, charcuterie espagnole ou fromage des Pyrénées. Topissismes versions chaudes : friture de calamar, omelette au cèpes ou foie gras chaud, des plats canailles et généreux un peu comme chez mémé. Tu manges avec les doigts, ça dégouline un peu, un plaisir régressif très primaire._DSC1016_DSC1014_DSC1042
  • La maison du Pata Negra  ringardise le brunch, ce faux déjeuner réservé désormais aux vieux bobos. Les bordelais veulent se faire plaisir, profiter d’un moment authentique entre copains où l’on picole du vin espagnol en picorant une assiette de pinxos choisis un à un parmi un buffet somptueux. Rien d’imposé. Tu regardes, tu flashes sur une tartine. Tu te sers et tu gardes juste les piques en bois pour aider le service à te facturer. Tu paies uniquement ce que tu as consommé.

Le Banquet des ordures de Philippe Etchebest pour Bordeaux So Good

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Raccord avec sa réputation de dur, Philippe Etchebest a voulu nous mettre KO debout, cogner sur nos vieilles habitudes de gaspillage. Il nous promettait un banquet d’ordures. Le jour venu, il a rangé les gants, Il ne poussa pas la provocation jusqu’à cuisiner de vrais rebuts. Il a fait mieux ; il a bâti un menu autour de produits parfaitement consommables mais destinés à la casse pour des raisons de mauvais étiquetage (la viande) ou pour délit de sale gueule (les légumes). Pour lui, ce geste militant fait sens. Sur M6, en compagnie des jurés de Top Chef, on l’a déjà vu faire les poubelles à Lille et cuisiner l’équivalent de 7880 repas. Il veut prouver que nous sommes tous acteurs du gâchis et qu’il est temps de changer nos habitudes. A Darwin, le chef nous a administré une belle leçon pas de boxe mais de lutte contre le gaspillage alimentaire

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Oups !!! J’avais oublié le décor.

Ce lieu encore nouveau pour de nombreux Bordelais mérite d’être présenté. Nous sommes rive droite à l’entrepôt Darwin, l’ancienne caserne Niels réhabilitée et devenue à la fois une pépinière d’entreprises favorisant le travail collaboratif et la mutualisation, un supermarché bio et une cantine de luxe appelée réfectoire et dirigée par le chef Lorenzo Toni. Le mobilier est complètement bobos moches : sol de béton, table en bois brut et canapés de récupération. L’ensemble ressemble à ces adresses post-industrielles que l’on trouve à New York ou à Londres. Le restaurant destiné à l’origine aux entrepreneurs du site s’est vite imposé dans le Top Ten des adresses Bordelaises tendances. On y mange une cuisine simple mais bonne, à base de produits bio, on y brunche le dimanche en famille. La cuisine complètement ouverte sur le salle est simplement séparée par un immense comptoir sur la presque totalité de la longueur de l’espace de restauration. On peut donc voir les chefs Lorenzo Toni et Marie Le Cossec en live.Espace Darwin bordeaux Darwin bordeauxDSC_1049

Attention ne confonds pas Darwin avec Universal Studio. Le décor pourrait le faire croire mais ici c’est pas du cinéma. Les trois co-gérants Philippe Barre, Jean-Marc Gancille et Philippe Lassalle Saint Jean font plus qu’annoncer une philosophie du mieux consommer. Ils ont dès l’origine du projet intégré une dimension durable au projet. Le lieu a été rénové dans l’optique de minimiser l’empreinte écologique. La gestion quotidienne rationnalise les consommations d’énergie, d’eau et minimise la production de déchets par compostage.

 Et le diner alors ?

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On va faire simple, je te donne le menu :

La Mer en entrée

Risotto de boulgour, poisson de pêche du bassin & crème de crustacés à l’estragon

La Terre pour continuer

Pot au feu de veau Pré vert du Périgord au tandoori

Le Verger en dessert

Crumble de pommes Gala, chantilly Granny Smith, gelée de pommes reinettes

Le chef a cuisiné simplement comme à la maison, des produits et des plats de saison. Les convives ont adoré car Philippe Etchebest a vraiment bien joué le jeu ; il s‘est déplacé en salle, a échangé avec chaque table. En cuisine, il a veillé à tout et à tous. Il a vraiment partagé avec l’équipe. Je ne sais pas si tu le verras sur les photos mais l’émotion était bien là et certains sourires faisaient plaisir à voir.

Philippe Etchebest à darwin DSC_0960 DSC_0925Philippe EtchebestDSC_0963Philippe EtchebestDSC_1056Darwin

Soirée de partage et belle action en plus car pour chaque repas vendu 30€, la Banque Alimentaire de bordeaux recevait 8€.

Bravo !!! Respect !!!

 

 

Et pour finir, je te laisse mon amie Stéphanie te raconter sa jolie histoire.

 

Comme tu le sais, Sophie, Pascal et moi avions réservé une table avec 5 amis pour le banquet des ordures du 29 novembre. 

C’est Philippe Etchebest avec Lorenzo Toni qui préparaient ce repas dont la recette (après déduction des frais) sera reversée à la B.A. Sur le principe de la convivialité, après apéritif et entrée, notre jeune serveuse nous a apporté une marmite de pot-au-feu à partager. Au moment de nous débarrasser elle nous gronda gentiment car nous n’avions pas terminé notre marmite : un comble pour une soirée contre le gaspillage alimentaire … quelques minutes plus tard elle revenait à notre table avec un « Doggy bag ». J’ai ainsi rapporté ce plat à mon domicile et, le lendemain, étant invitée à un baptême, je l’ai offert à un vieux monsieur faisant la manche sur le parvis de l’église.

Ainsi cette soirée prenait vraiment tout son sens avec l’implication de cette jeune serveuse grâce à qui, un sans-logis a dégusté le dimanche 30 novembre le plat d’un chef étoilé…

Bel exemple de solidarité, non?

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Thierry Renou, Restaurant le Patio Arcachon

Bel échange avec Thierry Renou rencontré fin novembre à son retour de vacances Balinaises.Thierry Renou

Ce passionné trouve en Asie un exutoire au stress, une source d’inspiration et revient de ses voyages riche de nouveaux parfums et d’associations inattendues qui boosteront sa cuisine d’une touche d’exotisme. Histoire de bien balancer ses plats entre modernité et références à ce Sud Ouest qui l’a adopté, lui le breton d’origine.

Le chef aime profondément son métier, ses clients, il ne triche pas. Pour eux, il veut l’excellence, les meilleurs produits, les bonnes cuissons, les saveurs nouvelles. Chaque jour, il va tout donner pour rester à la hauteur des attentes de sa clientèle, il veut faire plaisir. Si le bobo fan de cuisine créative veut trouver au Patio de l’inattendu, du panache et des présentations tendances, il doit être entendu. Thierry Renou lui servira du raw, des produits bruts et très peu cuits, du juste snacké. Il fera découvrir au foodista un monde de saveurs exotiques : combawa, Yuzu ou graines de soba.

Pour autant, le chef ne veut pas négliger une clientèle plus traditionnelle, il ambitionne de satisfaire ceux qui le suivent au quotidien, même si pour cela il doit adapter sa cuisine, ses cuissons. Etre attentif à chacun, câliner une clientèle fidèle voilà peut-être le secret de sa réussite. Installé dans ses murs proche du port de plaisance d’Arcachon depuis 2007, étoilé en 2012 il continue sa route faisant face à toutes les difficultés d’un chef d’entreprise.

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Thierry Renou et l'ensemble de l'équipe du Patio

Thierry Renou et l’ensemble de l’équipe du Patio

Pour faire tourner son restaurant, il forme un duo avec Sébastien Druaux son directeur de salle depuis cinq années. Sébastien prend en charge l’accueil, le conseil des clients et supervise l’équipe du service. Il cadence le lancement des plats de façon à assurer la fluidité du service, une recherche du juste équilibre entre l’attente en salle et la surcharge en cuisine.

Thierry Renou & Sébastien Druaux son responsable de salle au Patio

Thierry Renou & Sébastien Druaux son responsable de salle au Patio

Libéré et confiant dans son bras droit, Thierry Renou peut se consacrer à ses créations.

Carpaccio de noix de Saint Jacques poudré Yuzu, clémentine, gambas saté, vinaigrette Combawa, sésame

Carpaccio de noix de Saint Jacques poudré Yuzu, clémentine, gambas saté, vinaigrette Combawa, sésame

 

Le tout Choco de Thierry Renou : Crémeux chocolat Bahibe, Paillette feuilletine & chocolat pétillant, tuile dulcey, glace caramelia chocolat équatorial

Le tout Choco de Thierry Renou : Crémeux chocolat Bahibe, Paillette feuilletine & chocolat pétillant, tuile dulcey, glace caramelia chocolat équatorial

Il dirige sa cuisine avec calme mais fermeté, il est solide. L’ambiance n’est pas zen juste sérieuse et concentrée. Son équipe le suit à la voix, qu’il a posée et assurée, Ses ordres rythment le travail, la brigade scande avec la régularité d’un métronome des oui chefs respectueux. Il n’a pas besoin de faire du bruit. Attentif à chacun, il ordonne, conseille et participe au dressage de certaines assiettes. Ses créations techniques et très structurées demandent rigueur et dextérité dans la présentation.

La main, le plus bel outil du chef

La main, le plus bel outil du chef

Précision du geste

Précision du geste

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Le chef surveille, conseille et partage

Le chef surveille, conseille et partage

Pour conclure, j’aimerais aussi parler de l’homme. Comment te dire ? On sent chez lui une grande humanité, une personnalité attachante et pudique à qui la vie a pu aussi faire de belles vacheries. Il peut être grave mais aussi drôle et facétieux. Ses yeux pétillent quand il parle de ce qu’il aime. Oups !!! J’arrête !!! Les copines vont encore dire que j’ai craqué !!!

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Philippe Etchebest milite contre le gaspillage alimentaire.

Stop !!! Halte au diktat des apparences !!!

Toi, quand tu fais ton marché aux capucins, tu t’imagines chez Zara. Quelle couleur choisir pour une belle tomate ? Et ses fesses ? A quoi elles ressembleront une fois cuisinées pour le diner des copains. Si tu fais ton marché comme tu choisirais ton jeans slim, tu participes complètement au grand gaspillage. Tu encourages la filière agro alimentaire à normer et calibrer les fruits et les légumes. A cause de toi, les tordus, les pas beaux et autres produits différents continueront à partir à la poubelle.

Nous sommes tous concernés. Ils l’ont dit beaucoup plus sérieusement mais c’est clairement le message porté par Philippe Etchebest, Alexandra Siari et Bruno Parmentier les trois intervenants du débat sur le gaspillage alimentaire proposé dans le cadre des rencontres de Bordeaux S.O Good.

Philippe Etchebest, Bruno Parmentier, Alexandra Siari. Débat sur la gaspillage alimentaire à l'espace Darwin

Philippe Etchebest, Bruno Parmentier, Alexandra Siari. Débat sur la gaspillage alimentaire à l’espace Darwin

Se seraient-ils concertés ? Hier soir à l’espace Darwin Alexandra Siari adjointe au maire en charge des nouvelles précarités et Philippe Etchebest Le chef deux fois étoilés et meilleur ouvrier de France partagent une même idée : lutter contre le gaspillage alimentaire ou répondre à l’urgence alimentaire c’est d’abord une posture citoyenne.

Alexandra Siari

Alexandra Siari veut nous interpeller, l’aide alimentaire ne relève pas uniquement de la collectivité. Celle-ci ne pourra pas abonder de façon exponentielle les budgets disponibles pour des actions d’urgence. Les municipalités ont besoin de préserver leurs ressources pour travailler en amont dans la prévention. Personne ne doit se fermer les yeux. Payer ses impôts ne nous affranchit pas de notre devoir de fraternité.

Philippe Etchebest

Que celui qui n’a pas fouillé un rayon de yaourt à la recherche du paquet à la DLC la plus longue lève le doigt ? Nous partageons tous les mêmes mauvaises pratiques. La lutte contre le gaspillage alimentaire passe d’abord par un changement de nos habitudes de consommation. Je résume là les propos de Philippe Etchebest. Le chef aquitain est d’ailleurs passé à l’acte pour nous sensibiliser sur l’énorme gâchis engendrés par nos comportements alimentaire. Dans Les Chefs contre-attaquent une émission sur M6 diffusée en octobre sur M6 il a poussé un coup de gueule contre le gaspillage au quotidien. Aves ses complices Cyril Lignac, Yves Camdeborde, Florent Ladeyn et Ghislaine Arabian ils nous ont donné une belle leçon. Ils ont cuisinés une soupe, un tandoori de légumes et un tartare de poisson à partir de denrées récoltées jusque dans des poubelles. L’ensemble a permis de servir 7880 repas.

Un point de vue partagé par le troisième intervenant du débat Bruno Parmentier, ancien directeur général de l’ESA (Ecole supérieure d’agriculture d’Angers) et auteur de Nourrir l’humanité, les grands problèmes de l’agriculture mondiale au XXIe siècle. Lui aussi nous invite à un questionnement sur nos pratiques alimentaires. Mieux consommer : moins de viande, plus de céréales et surtout en finir avec le normé, le calibrage systématique des fruits et des légumes pour ne rien écarter du marché et partager au mieux des ressources limitées.

Intervention de Jean Marc Gancille, co fondateur de Darwin

Intervention de Jean Marc Gancille, co fondateur de Darwin

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Alors vive les moches !!! les légumes sale gueule !!!

Pas beaux, mais bon à consommer !!!

Pas beaux, mais bon à consommer !!!

Pas beaux mais bon à consommer !!!

Pas beaux mais bon à consommer !!!

Soirée montblanc et Jean Luc Roccha : les photos du back office

 Le luxe, ce n’est pas une insulte à la pauvreté. C’est une insulte à la médiocrité.

Thierry Marx, dans un article du figaro de novembre sur l’ouverture de son école de cuisine gratuite et solidaire.

Une phrase qui prend tout son sens pour ceux qui ont eu la chance de participer le 3 novembre à la soirée caritative organisée par Montblanc traiteur. Plus de deux cent cinquante convives ont apporté leur soutien à la manifestation. On a aimé le fabuleux décor des salons de la Bourse, la belle assemblée, les superbes vins accompagnant le menu, le service attentionné sans fausses manières des élèves de l’école Lycée d’hôtellerie et de tourisme de Gascogne On a adoré le menu élaboré par Jean-Luc Rocha, deux macarons au Michelin, Chef du Château Cordeillan-Bages, Meilleur Ouvrier de France 2000. Tout semblait si facile, fluide et léger comme les bulles du champagne Taittinger offert aux convives. Ne t’y trompe pas, ne vois aucune magie derrière tout cela. Une entreprise dotée d’un savoir-faire unique, capable de reproduire fidèlement un menu de grand chef a mis bénévolement tout son know-how au service d’une belle cause : la récolte de dons au profit de la Banque Alimentaire de Bordeaux et de la Gironde.

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Le projet initié par Bernard Montblanc, le PDG de l’entreprise a vite emporté l’adhésion de l’ensemble de son personnel. La totalité des fournisseurs du traiteur a offert les produits utilisés pour le diner et les maisons de vins et champagne leurs flacons. Jean-Luc Rocha, le chef doublement étoilé du Château Cordeillan Bages, a une nouvelle fois accordé sa confiance à Bernard Montblanc avec lequel il travaille depuis plusieurs années. Il a élaboré et mis au point avec les chefs de Montblanc un menu digne des plus belles Fêtes.

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Ce soir là, le luxe était dans les assiettes . On a dégusté :

  • Un Cannelloni de crabe et huitres de l’impératrice en bouillon de crevettes grises
  • Un Filet d’agneau rôti aux herbes, carottes, coco, navets
  • Une Déclinaison de poire…

Un pur bonheur, une merveilleuse soirée.

Voici les photos des coulisses, du travail en amont en cuisine. Témoignage de mon profond respect et de mon admiration pour le Chef Jean Luc Rocha et pour tous ceux qui ont donné leur temps pour faire une belle action.

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Fred : Bistrot canaille pour bobos Gourmets

Fred a quitté Fred depuis le printemps 2016 pour un nouveau projet L’Atelier du Goût à Bordeaux Lac

Une adresse inattendue pour un chef étoilé, Fred place de la Victoire à Bordeaux le nouveau restaurant de Frédéric Coiffé nous transporte dans le Bordeaux étudiant. Pour déjeuner ou commencer la soirée, tu vas adorer t’encanailler loin du trop bourgeois centre ville. Ici on est proche du marché des capucins et de sa vie cosmopolite, en plein cœur de la vie nocturne.

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Le restaurant anciennement la Cassolette porte les couleurs de Fred et du sud-ouest depuis mi-septembre. Le chef s’installe chez lui après dix ans aux commandes des cuisines du Pullman de Bordeaux Lac entrainant avec lui Emmanuelle son second en cuisine depuis six ans.

Pour animer la salle, il a facilement convaincu Betty qui travaillait avec lui au casino de Bordeaux.

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La carte fait la part belle au produit et aux producteurs, sa cuisine s’inspire du passé, comme un air d’enfance remasterisé pour sonner 2014. Les fans du pays basque se retrouveront dans l’Axoa de veau, la morue « doux souvenir d’enfance » ou les encornets poêlés. Mais il serait réducteur de limiter Fred à une cuisine régionale gourmande et généreusement servie. Le chef propose aussi une salade Caesar, le classique de la cuisine américaine et l’incontournable Burger accompagné de ses frites maison. Je n’oublie pas les suggestions à l’ardoise, des propositions de saison comme l’omelette aux cèpes. La semaine prochaine débute la saison de la Saint Jacques que le chef va chercher en Bretagne. Il va nous la proposer en risotto, je craque déjà.

Pour terminer, le chef propose de retourner goûter chez mémé, riz au lait parfumé à l’orange, œufs au lait, madeleine, desserts un brin régressifs. Je te conseille le café « Kré kré » gourmand à partager.

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Last but not least les cochonneries de Fred. Rassures toi aucun sous-entendu là dedans. On est en mode apéro, trois propositions d’ardoise, deux tailles possibles, une poêlée de chorizo et poivrons rouges confits à ne pas manquer.

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31 octobre chez Garopapilles, le menu, les photos.

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Fidèle à sa vision d’une cuisine de produits de saison, Tanguy Laviale met au menu du jour les coquilles Saint jacques de Normandie aujourd’hui en pleine période autorisée de pêche. Il les couche sur un lit de potimarron, l’incontournable des cartes de l’automne dont la belle couleur orange amuse en ce 31 octobre fête d’Halloween. Au menu encore, Tanguy propose le cèpe en deux façons poêlé et en carpaccio et toujours en fil conducteur les herbes aromatiques du jardin, l’ultime raffinement de ses assiettes. A partir de ces beaux produits, Tanguy travaille en cuisson minute. Ce parti pris permet grâce au déglaçage des sucs de cuisson d’en recueillir tous les arômes pour composer soit une émulsion soit un léger nappage, la touche finale de ses créations.

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Si tu as lu mon article: http://lecapferretdesophiejuby.wordpress.com/2014/07/29/restaurant-garopapilles-bordeaux-la-cuisine-aux-herbes-aromatiques-de-tanguy-laviale/ , tu sais déjà que le menu unique change chaque jour. Pas de carte imprimée, pas de prompteur pour servir de support aux présentations en salle. J’en profite donc pour faire un petit clin d’œil à Antoine qui officie en salle. Antoine, il est juste parfait. Tout au long du repas, il saura de façon concise mais très précise présenter la cuisine de Tanguy Laviale. Il n’oublie rien, ni les ingrédients, ni les modes de cuisson et il répond toujours avec une gourmandise partagée aux questions sur les herbes et autres fantaisies du Chef. Merci Antoine pour ce supplément d’âme donnée aux recettes de Tanguy Laviale.

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Si toi aussi tu es fan de Garopapilles, lis ce menu à voix haute. Rien ne manque pas même la note Fashion avec le eat aliment :

la Burrata, la star des amuses bouches du jour.

 

Amuse bouche

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  • Amande de mer, émulsion de lard fumé
  • Sablé parmesan, merlu de ligne, vinaigrette aux fruits de la passion
  • Coulis de cresson aux cèpes, émulsion de Burrata, noix fraiches & germes de radis

 

Entrée du jour :

ravioles de tomates confites, fromage de chèvre et cèpes cuits dans un consommé de canard monté au beurre noisette, encornets cuits dans le même bouillon à court mouillement. Cèpes en deux façons poêlés et en carpaccio. Le tout aromatisé de marjolaine, zeste de citron vert et basilic. Cacahuètes mondées en finale.

 

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Plat du jour :

Saint Jacques snackées sur crème de potimarron montée au blender au beurre noisette, brunoise de potimarron aux échalotes.

Les sucs de cuisson sont déglacés au vin blanc et au fumet de Saint Jacques. Le chef y ajoute des échalotes hachées, du lard Colonatta et laisse réduire pour obtenir une belle texture sirupeuse. Quelques feuilles de Capucine du jardin et vert d’oignon on the top.

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Dessert du jour

Tranche de pain de Gènes toasté servie tiède avec du raison Chasselas et copeaux de coco.

Le tout arrosé d’un sirop parfumé aux herbes du jardin, mélisse, verveine, citronnelle et accompagné d’un sorbet au caillé de brebis.

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Garopapilles Bordeaux 2.0 : Bordeaux adore la cuisine de Tanguy Laviale !!!

 

Le Break du mois d’août a bien profité à Tanguy Laviale. Le chef voit sa cuisine plébiscitée par le consommateur. Tripadvisor classe le restaurant Garopapilles en première position à Bordeaux.

Arrête-toi le temps d’un déjeuner ou d’un diner. Toujours un menu unique. Chaque plat est élaboré avec une extrême minutie. Les produits sont sublimés par un immense travail en amont. Les tailles sont fines et variées. Les cuissons sont justes, un rien croquantes. La variété des herbes décoratives est impressionnante. Je te fais partager mon émotion et mon admiration du jour autour de deux plats délicats.

Nous sommes en septembre, le mois des rougets vendangeurs et des cèpes de Bordeaux.

Voici l’idée du chef Tanguy Laviale pour ces produits de saison.

 

Entrée du jour : Filet de rouget sur un chutney de tomates confites et coques.

Pour rehausser le plat :

  • un caviar d’aubergine au sel fumé monté avec une huile d’olive parfumée au basilic.
  • Une émulsion de jus de coques.
  • Herbes du jardin, tuiles de parmesan & cacahuètes torréfiées en décoration.

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Plat du jour : Magret snacké et pommes de terre Roosevelt

Les plus de Tanguy

  • Les Roosevelt sont cuîtes à court mouillement. Là je parle comme Tanguy. Elles restent croquantes, un délice.
  • Les pommes de terre comme en raclette avec du Scarmoza, un fromage italien apparenté à la Mozzarella. légèrement fumé au feu de paille, il donne un parfum délicat au plat.
  • Des cèpes en deux façons : en cubes poêlés et en carpaccio.

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Restaurant Garopapilles, Bordeaux : la cuisine aux herbes aromatiques de Tanguy Laviale

Dynamisme économique, qualité de vie, richesse architecturale et proximité avec le bassin d’Arcachon font de Bordeaux une des villes françaises les plus attractives. En restauration aussi, l’offre est en pleine évolution . Tu as aimé la déferlante des sushis shops suivi de celle des burger lands, tu vas adorer la vague des restaurants de poche ouverts par des chefs talentueux proposant autour d’un menu unique une cuisine française modernisée et de saison.

Avec seulement vingt places, Garopapilles est un bel exemple de ces restaurants intimistes.

En premier il y a l’adresse : 62 rue Abbé de l’Epée, à l’écart des blogbusters, de la foule mais facilement accessible depuis le centre ville et la place Gambetta. Attiré par le buzz qui s’est fait très très vite pour ce restaurant ouvert en février 2014, tu aimera le lieu qui cache un vrai travail de conception et de réalisation sous une apparente simplicité. Ensuite, tu seras forcément séduit par l’atmosphère du lieu. L’endroit est divisé en trois espaces : une cave à vin, le restaurant proprement dit avec la cuisine ouverte sur la salle et un patio ombragé agrémenté de plantes en pots et du jardin d’herbes aromatiques du chef.

 

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La décoration minimaliste donne au bois le premier rôle. Le comptoir cuisine, les tables, les chaises d’inspiration scandinave et le sol sont travaillés dans du chêne blond, un matériau presque sensuel qui invite au toucher. Si l’endroit est neuf, le magnifique parquet a une histoire forte, des origines modestes qui confèrent au lieu chaleur et authenticité. Imagine un plancher brut fait de larges lames de parquet de récupération venant des wagons de fret de la SNCF. Acheté brut, le bois a été décapée, poncé et teinté, un énorme travail au rendu magnifique. Le sol dont tu rêverais pour ta future cabane sur le bassin d’Arcachon.

L’œil reposé par cette harmonie de bois et de blond, les sens en éveil. Laisse – toi guider par les conseils avisés de Gaël Morand pour choisir ton vin. Tu peux lui faire confiance, c’est un vrai passionné qui n’a pas hésité à abandonner une carrière dans la diplomatie pour se relancer dans l’œnologie. Au cours de sa formation, il rencontrera Tanguy Laviale avec qui il décide de monter un projet autour des mets et du vin.

Tanguy le chef, à l’origine de la table privée de Château Haut-Bailly te propose de le suivre dans un menu surprise. Une idée assez tendance qui t’oblige à faire confiance. Expérience reposante. Allez hop vas-y chef, surprends-moi! Nul besoin d’aller au bout du monde pour découvrir de nouvelles sensations, juste se laisser faire. Zen. Pour t’accompagner dans cette balade culinaire, Antoine responsable de la salle fait merveille. Il suit le chef pas à pas et sait parfaitement te parler de sa cuisine.

Testée à plusieurs reprises, la cuisine de Tanguy séduit par sa rassurante sobriété qui fait la part belle au produit.

Avec lui, le premier plaisir est visuel, les assiettes sont raffinées, subtilement décorées. Les accompagnements sont maison : pain rustique, petite fougasse au basilic pourpre, mini blinis.

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A la dégustation, tu seras agréablement surpris par la variété des aromes présents dans l’assiette. Avec lui tu redécouvres la subtilité de la belle cuisine française, l’art du détail acquis au cours de ses années de formation au Pavillon Ledoyen, chez Lasserre, ou au Carré des Feuillants. Au fur et à mesure de la dégustation, naît un faisceau d’émotions culinaires. Les mets aux parfums délicats te ravissent. Tanguy n’utilise pas d’épices, il sublime le produit par l’apport de plantes aromatiques. Une passion entretenue depuis son expérience à Haut Bailly où il avait créé un potager d’herbes.

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A la sortie, tu fini complètement conquis par la formule d’une proposition unique. Tu comprends que cette unité permet au chef de choisir des ingrédients de grande qualité. Si tu le questionnes, il te parlera volontiers de ses recherches de fournisseurs privilégiant les producteurs locaux.

Pour terminer, quelques photos du déjeuner du 25 juillet

 

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