Entretien avec Victor Ostronzec, chef du Solena Bordeaux

 

 

Il a pris la suite du charismatique Aurélien Crosato en avril au Soléna. Ses assiettes précises et savoureuses lui ont attiré les meilleures critiques. Curieuse, j’ai testé et validé. Je te livrais mes premières impressions en juin 2016 : http://lemeilleurdebordeaux.fr/le-new-solena-deja-bien-installe-dans-la-gastrosphere-bordelaise/

J’ai rencontré ce chef talentueux pour un entretien vérité, histoire de mettre en lumière un chef discret mais bourré de talent._dsc9774

 

_dsc9766La cuisine et toi c’est une histoire qui débute comment ?

C’est un peu un choix par défaut. Je rêvais d’une carrière dans le sport. Mes parents ne trouvaient pas cela sérieux. Ma grand-mère cuisinait, elle m’a donné l’envie. Je suis rentré au lycée Hôtelier de Bourges ou j’ai obtenu mon BTS

 

3 dates à retenir de ton parcours culinaire ?

  • 2004 Commis puis ½ chef de partie à la Côte Saint Jacques de Jean-Michel Lorrain. Une vraie révélation. Je décide alors de devenir chef.
  • 2008 Retour à Bourges et rencontre avec François Adamski à l’Abbaye Saint Ambroix. Le travail du chef précis, carré m’impressionne. Je le suis en 2009 pour l’ouverture du Gabriel à Bordeaux.
  • 2016 le 8 avril, je reprends le Solen ; 1ère affaire en mon nom, une grande étape.

 

Tes influences, ta source d’inspiration ?

J’aime la cuisine classique pour les vrais jus de viande, les cuissons sur l’os à l’ancienne. C’est une base. Pour mes créations, je pars du produit, d’une idée ou d’un accord, d’un souvenir et je cherche de nouvelles textures, des volumes.Par exemple, ma recette du moment pomme confite et semoule fait écho à un dessert de mon enfance.

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Ma mère faisait de la semoule au lait sur laquelle elle déposait des poires pochées. J’ai gardé l’idée du fruit poché et de la semoule. Celle-ci s’est complètement métamorphosée. Je l’ai détendue, mixée, transformée en crème que je passe au siphon. Je cuis la pomme entière à basse température dans un caramel déglacé au jus de pomme. La pomme évidée en son centre est garnie de ma crème semoule. Je la sers accompagnée d’une tuile semoule et d’une tarte sablée à la crème mascarpone vanille et pommes confites. Quelques bâtonnets de pomme granny on the top pour l’acidité.

 

Tes fournisseurs, tes bonnes adresses produits ?

  • Le potager de Varennes à Langon et sa boutique rue Paulin
  • La boucherie Burgalière au Bouscat. De la viande de qualité en direct des producteurs.

 

Quelle est ton idée de la cuisine, ton envie quand tu te mets aux fourneaux ?

J’ai envie que mes clients passent un bon moment. J’aimerais les combler, les surprendre et leur transmettre quelque chose. Je souhaite rester accessible et les combler dans tous les domaines.

 

Les qualités que tu préfères chez un chef ?

  • La transmission, le partage d’idées, de savoirs
  • L’imagination, la création

 

Tes produits doudou ?

  • L’asperge, le cèpe, la truffe
  • Les herbes aromatiques, le végétal pour ses parfums

 

Ton plat signature ?

La lotte cuite à la verveine, oignon, potimarron et chartreuse verte, beurre blanc à la verveine.

 

Un Plat pour faire craquer les filles ?

  • Un baba fraise et huile d’olive bien balancé entre le sucré et l’acidulé.
  • Du fruit rouge pour le côté sexy, de la crème mascarpone pour la douceur.
  • Un sorbet huile d’olive pour une touche d’acidité

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Une adresse pour aller diner ?

  • Garopapilles. Nous travaillons dans le même esprit, partageons les mêmes valeurs.
  • Le restaurant du Hâ, une cuisine du produit avec des dressages minutieux

 

 

Ton actu, très projets ?

Mon objectif du moment c’est de bien installer mon restaurant dans le paysage bordelais. J’aimerais capitaliser sur la bonne impression de mes clients. Je veux qu’ils reviennent.

Mon actu : une démonstration en public au Hangar 14 avec le Chef Jésus au moment de Bordeaux So Good.

 

_dsc9787Le Soléna

  • 5 rue Chaufour , Bordeaux piscine judaïque
  • 05 57 53 28 06
  • 25 couverts
  • Ouvert du mercredi midi au dimanche soir inclus
  • Le midi une formule à 24€ qui change chaque semaine.
  • Le soir premier menu à 39 €, compter 70 euros à la carte

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hugh Chalmers, Nicolas Magie et la team Monblanc, bénévoles à la Banque Alimentaire de Bordeaux et de la Gironde

Belle performance et superbe élan de générosité de la part des :

  • 60 personnes en cuisine, 6 à la technique, 4 hôtesses,
  • Tout le staff de la société Monblanc dont Michel Picard, Fabien Petitpierre, Jean-Louis Afonso, les chefs, Marina Teixeira responsable communication et Cécile Ducongé directrice commerciale.
  • 11 prestigieux Châteaux Bordelais
  • 21 fournisseurs et prestataires
  • journalistes et Maître Lacombe, commissaire priseur de la vente aux enchères

partenaires

tous bénévoles et ultra motivés pour la seconde soirée de charité de la maison Monblanc au profit du fond de dotation de la BABG. Ils ont donné le meilleur pour faire de cette soirée un moment unique.

Le diner a commencé sagement dans le cadre chic et glam du Palais de la Bourse. Le chef étoilé avait préparé un menu de fête autour des incontournables de Noël : la Saint Jacques, la pintade et une traditionnelle forêt noire. Les convives attendaient du classique bien fait, ils ont découvert la table de Nicolas Magie comme au Saint James : des produits d’exception choisis avec passion, sublimés par des cuissons contemporaines et des saveurs nouvelles.

Il a joué des contrastes en proposant la pintade en deux façons : le délicat filet et son cœur de foie gras, la cuisse confite et désossée en farce d’un artichaut poivrade. L’assiette balance entre douceur et gros caractère._dsc1259

Les raisins en pickles et en fausse compote, la viande cuite à basse température apportent du sucré et du moelleux. Le Jus réduit et les subtiles notes citron poivrées du Sansho, un faux poivre venu du Japon apportent peps, puissance et exotisme à l’assiette.

La Magic Touch: poudre de Sansho on the top

La Magic Touch: poudre de Sansho on the top

Le final n’a pas déçu. Nicolas Magie s’est joué de nos souvenirs, nous livrant une interprétation très personnelle de la forêt noire. Dans la continuité de son travail sur les textures et les goûts, Il a isolé chaque élément comme sur une palette d’artiste peintre. La griotte se présente nue, en sorbet et cachée dans une gourmandise crémeuse de Guanara, la génoise devient sponge cake ou crumble, la chantilly mascarpone se cache sous des copeaux de chocolat noir. Chacun choisit son mode de dégustation. Les puristes recomposent la recette originale, les gourmands prennent le temps de savourer les bouchées une à une._dsc1416 _dsc1421 _dsc1436

Au milieu de ce repas gastronomique, la salle a marqué une pause pour une vente aux enchères dirigée par Maître Lacombe et David Fontanier, journaliste à RTL2, maître de cérémonie pour la soirée. Les 250 convives se sont bien battus pour emporter les lots offerts par les propriétés partenaires. Les jolis flacons ont tous trouvé preneur. Le troisième ligne de l’UBB, Hugh Chalmers, a fait le show pour motiver les enchérisseurs. Son Maillot s’est envolé à 2100 euros. Bravo à l’heureux gagnant, quel panache !

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Bilan de la Soirée : 40600 euros récoltés pour aider la Banque Alimentaire de Bordeaux et de la Gironde dans sa lutte contre la précarité et la malnutrition. La somme permettra le financement d’un nouveau camion pour les ateliers cuisine, une activité centrée sur le Bien manger. Voir mon article de 2015 : http://lemeilleurdebordeaux.fr/atelier-cuisine-a-la-banque-alimentaire-apprendre-a-mieux-se-nourrir/

Bernard Monblanc a terminé la soirée par de chaleureux remerciements à tous les acteurs de la manifestation. La salle s’est levée pour une standing ovation et pour applaudir l’émouvant échange entre Monsieur Monblanc et son fils Morgan, son second dans la société depuis 2010._dsc1447 _dsc1459 _dsc1463_dsc1469 _dsc1473

 

Epure, entreprise éthique et boosteur de saveurs.

En octobre, je partageais déjà mon Coup de cœur pour Epure, l’épicerie botanique découverte au Marché du Saint James. J’ai adoré : du slow food, du naturel et du bon goût ! Je ne pouvais en rester là. Je suis allée à Blaye à la rencontre de Sophie Déjoue, la créatrice du concept.

Il s’agit d’une gamme de bouquets aromatiques à glisser dans ta cuisine, dans tes bouillons. Les préparations déshydratées sont fabriquées à Blaye à base d’herbes et légumes de petits producteurs. La gamme comprend des mélanges classiques, épicés, asiatiques et le blayais en note locale qui associe l’aillet, le poireau, le persil et le thym. Les feuilles sont délicatement roulées, le packaging superbe et raffiné.

La Gamme

La Gamme

Nous avons passé quelques heures à échanger autour de ses produits, de ses recherches, de son mode très particulier de production et de son travail d’artiste. Sophie est une femme étonnante et attachante dotée d’une incroyable force de vie. Longtemps étouffé, sa puissance créatrice s’est libérée depuis quelques années. Sophie pourrait incarner le joli concept de résilience chère à Boris Cyrulnik : la transformation d’une grande douleur en carburant de vie.

Aujourd’hui, elle mène de front une carrière de chimiste, de sculpteur, de peintre et d’entrepreneur éthique. Respect !

Travail sur la main

Travail sur la main

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La passion cuisine l’habite depuis longtemps. Elle y consacre une bonne partie de son temps libre. Elle a même passé un CAP cuisine et suivi les cours de l’école Ferrandi Paris en cumulant des congés formation. Cette année là, elle a découvert les cuisines des plus grands comme celle d’Alain Passard, un des chefs de file de la tendance végétale.Depuis un an, elle se consacre donc en partie à Epure, son Epicerie Botanique. Je reprends son communiqué de presse :

Les produits élaborés artisanalement sont issus d’une agriculture responsable, sans traitement, qui préserve le biotope. Cueillis à maturité, ils sont déshydratés dès la récolte, à basse température pour concentrer les saveurs et conserver toutes les qualités nutritionnelles des aliments.

Artisanat, agriculture responsable et basse température sont les mots que tu dois retenir. Sophie a installé son laboratoire de production à la maison et sous-traite le roulage et le conditionnement. Ici entre en scène la belle dimension humaine du projet. Sophie a monté un partenariat avec les ESAT d’Ambares et de Braud et Saint Louis, Etablissement et Service d’Aide par le Travail. Elle a beaucoup travaillé en amont pour trouver un mode de fonctionnement adapté aux personnes en situation de handicap. Elle a développé des outils de calibrage, de mesure. Elle se sert de tous les moyens modernes comme la photographie pour faciliter la compréhension des tâches. Elle donne des consignes simples, faciles à mettre en œuvre. Elle garde la maîtrise sur la déshydratation, la phase critique de la préparation et réalise encore beaucoup d’opérations elle-même. Pour mieux te faire comprendre la complexité du processus, je partage le déroulé simplifié des opérations :

  • En premier, Sophie collectionne les légumes auprès de ses producteurs locaux. Elle les lave, les coupe au gabarit souhaité et les stocke en boîtes.
  • L’ESAT réalise un premier fagot avec le produit frais
  • Retour à l’atelier pour une première déshydratation
  • Second passage à l’ESAT pour terminer avec la feuille de laurier. Ficelage
  • Nouvelle déshydratation.
  • Finition et conditionnement à l’atelier protégé.

Le poireau frais, déshydraté, en fagot et en sachet mousseline dans une composition classique

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Le poireau frais, déshydraté, en fagot et en sachet mousseline dans une composition classique

Tout est fait manuellement dans le respect du produit. Rien n’est perdu, les parures de légume sont compostées et les chutes des fagots sont broyées et serviront à la confection de sachet mousseline. Génial !

 Et le goût ? Je t’invite à tester. Je suis sûre que tu vas adorer. Il suffit d’ouvrir une petite boîte pour être transporté. Les parfums, les arômes, préservés par la fabrication sont très concentrés. Le classique te ramène à l’enfance et à la bonne odeur de soupe. L’asiatique t’invite au voyage, te replonge dans tes souvenirs de vacances.

Surtout garde un œil sur l’entreprise, Sophie Déjoue continue ses recherches. Elle travaille sur le sachet mousseline et développe sa gamme. Ainsi elle finalise un mélange crustacés pour tes soupes de poisson qui va déchirer, toute la Bretagne dans ton bouillon.

travail sur un bouillon marin

travail sur un bouillon marin

J’en ai assez dit, maintenant à toi de jouer. Tous les produits sont en vente sur le site www.epicerie-botanique.fr. N’hésite pas à commander en ligne.

 

Le Mampuku : Bowl foods à partager et cuisine Asie-Orient

Un décor chaleureux tout en pierre et bois blond dans le vieux Bordeaux, une jolie clientèle, une belle cuisine ouverte flanquée de son bar comme au Japon et une carte cuisine et vins du monde. Le second de la famille Miles a tout de son frère sauf qu’ici tu choisis et tu partages. Pas de menu unique, 11 plats au choix pour le diner._dsc0835

Comment te parler de la carte ? Difficile, noms étranges et recettes exotiques, le voyage commence avant même la dégustation. Tu vas balancer en Orient et Asie et retrouver l’Aquitaine en clin d’œil. Un verre de vin aidant, tu coches un peu au hasard dans la liste mise à ta disposition : 4 plats pour 25 euros ou 6 plats pour 32 et pour les supergourmands un menu Freestyle à 38€, 8 plats choisis par le Chef Gil Elad.

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Le chef, Gil Elad

Le chef, Gil Elad

De tout façon, tout est beau et bon. La vaisselle en grès, Les présentations différentes pour chaque assiette vont te surprendre. Chaque plat raconte son histoire. Stylé !

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Bao, brioche au boeuf confit, pickles oignon rouge et concombre

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Salade de fleur de bananier, poulet et racines de lotus

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Boulettes d’agneau aux épices en croûte de pain sésame

_dsc0885 Un plat qui me fait craquer ? Le Hazille, aubergine fumée et grillée, labané, miel et grenade.

L’aubergine entière est rôtie au four puis grillée à la flamme. Elle est ensuite débarrassée de sa peau, découpée en laissant les tranches retenues au pédoncule et refroidie. Elle est servie twistée, dans un bol, arrosé de Labane, fromage frais à base de yaourt, d’huile d’olive et de graines de Grenade. Un délice de fraîcheur boosté par une note fumée, une recette à te convertir au tout végé.

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_dsc0911Mampuku

  • 9 rue d’Ausone, Bordeaux
  • A deux pas de la Porte Cailhau
  • Ouvert midi et soir du mardi au samedi.
  • 2 services le soir, réservation indispensable
  • 05 56 81 18 75

 

Le Mariage selon la Maison Monblanc

Partenaire de nombreux évènements food et mondains comme la Fête de la Fleur ou Vinexpo, la Maison Monblanc occupe une belle place dans le classement des top traiteurs Bordelais. Depuis la reprise en 1992, de l’entreprise de ses parents Simone et André, Bernard Monblanc a pris rapidement le virage de la gastronomie. L’actuel PDG a su gagner la confiance des chefs étoilés avec lesquels il réalise de nombreuses prestations de haute cuisine. Cette belle entente repose sur un investissement quotidien pour satisfaire les exigences des stars de la cuisine. Transparence, top qualité des matières premières, précision et réactivité sont au cœur du contrat moral passé entre les chefs et Monblanc. Quand une star des fourneaux confie la réalisation de ses créations, elle attend une exécution parfaite, au plus près de la recette originale, un copier-coller. Pour une fois copier n’est pas tricher.

Bernard Monblanc , bordeaux. Fête de la Fleur 2016

Bernard Monblanc , Bordeaux. Fête de la Fleur 2016

Le Chef étoilé Vivien Durand à la Fête de la Fleur

Le Chef étoilé Vivien Durand à la Fête de la Fleur

En parallèle à l’organisation de grandes manifestations dépassants les mille couverts, l’entreprise possède une offre au service des particuliers dont le mariage constitue le cœur de métier. Morgan Monblanc, le fils, qui a intégré la société en 2010, a organisé une soirée blogueuses pour nous faire découvrir cet aspect de leur activité. Nous nous sommes donc retrouvées, Julia de la pose gourmande et Laura de http://leaf-blog.com à Saint Jean d’Illac, siège de la société, dans les 750m2 de locaux construits en 2009. Morgan Monblanc a joué la transparence, nous laissant en compagnie des chefs de partie, en immersion totale au cœur du laboratoire. Ce fut un moment d’échanges sur les pratiques, l’organisation du métier, le retroplanning d’une manifestation et tout le travail en amont du jour J.

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Prise de contact autour d’une coupe de champagne dans le shoow-room dédié aux arts de la table. Pour exemple et pour mémoire, quelques propositions de vaisselles sont mises en situation afin de donner aux futurs mariés et à leur famille un aperçu des nombreuses possibilités d’ambiance, du plus classique au plus contemporain. Ensuite, Morgan Monblanc nous invite à une visite du laboratoire de production, le domaine du chef Paulo Fernandes. 530 m2 de locaux ultra modernes organisés en trois pôles : le chaud, le cocktail et la pâtisserie. Les bâtiments répondent aux normes européennes. Un Logiciel de traçabilité permet de répondre aux hautes exigences en matière d’HACCP (de l’américain Hazard Analysis Critical Control Point) méthode d’analyse et de gestion des risques alimentaires. Chaque pôle est placé sous la direction d’un chef de partie qui travaille en totale autonomie. Michel Picard au chaud, Fabien Petit Pierre au cocktail et Jean Louis Alfonso pour la pâtisserie. Les chefs ne résistent pas au plaisir de nous mettre en cuisine, patron compris. Chacun a préparé pour nous un atelier autour d’une recette extraite d’un plat de la carte mariage. Nous posons appareil photo et iphone pour mettre le tablier et passer de l’autre côté du miroir. Travaux pratiques et dirigés dans la bonne humeur, trucs et tour de main en partage. On s’amuse très sérieusement.

Julia et Laura

Julia et Laura

Morgan Monblanc

Morgan Monblanc

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_dsc8967Nous terminons par la dégustation d’un menu mariage préparé par les chefs. Assiettes arty aux présentations digne d’un étoilé et cuissons parfaites : un vrai menu de haute cuisine, délicat et délicieux.

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Extrait du catalogue mariage 2016

 

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Paulo Fernades, Morgan Monblanc, Fabien Petitpierre, Jean-louis Afonso et Cécile Ducongé de la Maison Monblanc

_dsc9001_dsc9033_dsc9044-1Champagne, Gastronomie et photos souvenirs pour ces derniers instants en compagnie de Bernard Monblanc qui nous a rejoint pour le dessert. On sent une véritable passion chez ce chef d’entreprise, une envie de perfection, une volonté de mettre tout le savoir-faire de la Maison au service de ses clients. Quel soulagement pour les futurs mariés de sentir autant d’écoute ! Il rappelle que lors d’un mariage, une personne est dédiée au service des mariés pour prévenir à leur moindre besoin, ultime attention d’une prestation centrée sur la satisfaction, le plaisir des convives. Excès de prévenance ? Assurément non, plutôt la possibilité de se libérer des contraintes matérielles pour vivre une journée d’exception. Qui s’en plaindrait ? Je connais peu de filles qui ne rêvent de transformer ce jour unique en conte de fée. J’ai vu bien des rockeuses, des fortes têtes, en boucles glam et tenue de princesse pour lui dire oui.

 

 

 

 

 

Le Patio à Arcachon, pour un déjeuner entre amies.

Tu peux aimer découvrir, tester, innover, instagramer d’adresses trendy en places to be. Mais pour tes rendez-vous d’amour ou d’amitiés, il te faut une doudoulist où tu piocherais selon tes humeurs. Pour une pause confidence entre amis, je te suggère une jolie table gastronomique : le Patio à Arcachon.

Si tu as l’âme nomade, tu vas adorer la cuisine aux parfums d’Asie du Chef Thierry Renou. Amoureux de la Thaïlande, il a rapporté de ses voyages les saveurs d’Extrême Orient qu’il distille avec mesure dans ses menus. Pour toi, il suffira d’une épice, d’un légume de là-bas et les souvenirs rejailliront._dsc9739

Tu aimeras l’accueil aimable mais discret. Tu apprécieras la courtoisie du maître d’hôtel, Sébastien Druaux, qui te laisse le temps de choisir ta table, celle qui bénéficie d’un bel éclairage et qui laisse assez de distance avec tes voisins les plus proches pour te donner ton espace de discrétion. Isolé des autres convives, tu t’enfermes dans une bulle de douce intimité. Au dessus de toi, la verrière qui coiffe le patio entièrement relooké ce printemps laisse passer la magnifique lumière des belles journées d’automne. Pour sa nouvelle salle à manger, le chef a choisi des matières nobles, des couleurs neutres. Le sol et les murs sont recouverts de marbre gris clair, les tables en chêne blond sont laissées brutes, natures. Les chaises recouvertes de velours prune apportent de la chaleur, de la rondeur à l’ambiance résolument contemporaine. L’ensemble forme un écrin à la cuisine du chef, la vraie star du restaurant._dsc9712_dsc9640

 

Une fois installé, il te reste à choisir entre la carte, le menu gastronomique et le menu du midi à 42€, une bonne formule. Pour le vin, écoute les conseils de la sommelière, elle te guidera pour une bouteille ou même un vin au verre. Ensuite, concentre toi sur la dégustation, laisse toi émouvoir par les assiettes arty, graphiques et colorées qui vont se succéder. A titre d’illustration, je partage un déjeuner d’octobre. Nous commençons par une mise en bouche de Sud-Ouest et de saison : un crémeux aux cèpes, bouchon croquant on top et tuile de parmesan. L’assiette dégage d’enivrants parfums de champignons, le mini cèpe se mange comme un bonbon. Un délice.

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On enchaine avec la caille laquée au jus de sésame noir. Dans une assiette Bernardaud, immaculée, le chef mets en scène la délicate volaille sur un lit de foie gras poêlé. Il l’accompagne d’une ronde comme une guirlande colorée où alternent une brunoise de mangue et des rectangles de potimarron coiffés d’une tuile de persil. Délicat et savoureux.

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On termine le voyage dans les terres par un cromesquis de pied de porc, clin d’œil à la cuisine canaille d’Aquitaine. On continue par un détour en mer, vers l’océan atlantique et les premières Saint Jacques. Les noix justes snackées reposent sur un sablé noisette croquant. Elles sont entourées d’un crémeux de romanesco piqué de baby girolles. Quelques grains de caviar d’Aquitaine on the top et des pétales de chou comme posé au hasard terminent l’assiette. Association de blanc et de vert tendre rehaussé du blond doré des champignons et d’une fragile pensée, mélange de croquant et de moelleux en bouche, tous les sens sont flattés et en premier la vue. L’assiette dégage une telle poésie qu’il en coûte de déconstruire la belle harmonie.

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Nulle hésitation en revanche pour picorer le dessert du pâtissier Alexis Thauvin. Tous les souvenirs de ma Bretagne gourmande se sont donnés rendez-vous dans la Gavotte, crémeux citron et sa glace au sarrasin. Impossible de résister à l’envie prendre avec les doigts et de croquer dans la crêpe dentelle croustillante, merveille de légèreté au bon goût de beurre.

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Autre belle surprise : le dessert framboise, comme une couronne de mariée de campagne. De la fraîcheur, de la couleur et ces subtils accords entre le fruit et la verveine citronnelle. Un superbe final donc pour un long break entre amies, moment doux et précieux à renouveler au plus vite._dsc9691_dsc9688

 

 

Le Patio: pour aller plus loin, un article publié en 2014

Thierry Renou, Restaurant le Patio Arcachon

  • 10 boulevard de la plage, 33120 Arcachon
  • 05 56 83 02 72
  • Ouvert du mardi soir au dimanche midi

 

 

 

 

La Masterclass de Philippe Faure-Brac : dégustation dirigée à l’école WORLDSOM

Superbe prestation de Philippe Faure-Brac autour des Crus bourgeois du Médoc. Le Meilleur Sommelier du Monde 1992, dirige aussi le Bistro du Sommelier à Paris, restaurant dédié aux accords mets et vins. Il a captivé son public de professionnels venus pour une formation sur le thème du rouge dans le verre et dans l’assiette. Le maestro, fort d’une belle carrière dédiée aux vins, s’exprime avec la simplicité de ceux qui aiment partager leur expérience et transmettre leur savoir. Il a fait de cette journée un moment riche en échanges, en conseils et recommandations.

L’exercice qui comprenait la découverte de 26 vins se voulait intense comme un shoot d’informations destiné à booster les connaissances des apprenants. Le temps du cours magistral est limité à son minimum, l’apprentissage se fait surtout en ateliers pratiques sorte de dégustation dirigée.

La journée a commencé par l’intervention d’Olivier Cuvelier, président de l’Alliance des Crus Bourgeois. Il a d’abord resitué l’association dans son contexte historique et géographique rappelant que la mention Crus Bourgeois est apparue au Moyen Age. Aujourd’hui l’Alliance fédère 278 propriétés qui représentent 33% de la surface viticole du Médoc et 30 millions de bouteilles par an. Ces domaines sont largement ouverts au public au travers de visites, de dégustations. Ils pratiquent à la fois la vente directe et la vente via la place des négociants de Bordeaux.

L’Alliance que l’on pourrait comparer à un syndicat de producteur s’est donnée une charte qualité et délivre chaque année la mention Crus Bourgeois à ceux de ses adhérents dont le vin a passé avec succès le test de conformité.

Pour bien comprendre, voici le déroulé du processus de labélisation.

Chaque année, un jury de professionnels indépendants définit un profil moyen du millésime à partir d’échantillons fournis par les exploitations candidates. Ensuite, chaque propriété envoie son vin pour test afin de valider la cohérence avec le profil retenu par l’Alliance. Labélisé, un vin aura le droit d’apposer un sticker « Crus Bourgeois » sur ses bouteilles. Cette mention, gage de qualité permet aux restaurateurs de proposer à leur clientèle un joli vin à prix raisonnable. L’argument de l’achat malin dans la tendance du Best Value for Money est à retenir.

Aujourd’hui, le vin est testé annuellement sur le millésime N-2, un processus lourd comme passer la tête sur le billot chaque année. L’association projette d’établir un classement quinquennal et hiérarchisé selon trois catégories Cru Bourgeois, Cru Bourgeois Supérieur et Cru Bourgeois Exceptionnel. Cette future organisation aurait le mérite de donner de la visibilité aux candidats, de sécuriser leurs investissements et d’attirer certains propriétaires désireux de voir leur vin reconnu comme qualitativement supérieur. En attendant, le consommateur retiendra l’essentiel : la mention Crus Bourgeois lui garanti origine et qualité.

 Le cadre d’étude délimité, il nous restait à rentrer dans le vif du sujet, la dégustation. Philippe Faure Brac a alors pris le relai d’Olivier Cuvelier pour un parcours œnologique en  Médoc.

Passage de relais entre Olivier Cuvelier et Philippe Faure-Brac

Passage de relais entre Olivier Cuvelier et Philippe Faure-Brac

Philippe Faure Brac commence sa Masterclass par un rappel des fondamentaux, des principes du savoir-boire. Il s’attarde sur les conditions optimales et minimales d’une bonne dégustation. Il souligne la responsabilité des restaurateurs en matière de température de service, d’ambiance de couleurs et naturellement de choix des verres. Chacun de ses propos est illustré :

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  • les vins rouges se révèlent autour de 16-18°. Ils sont sensibles aux variations de température. Si vous servez deux bouteilles d’un même vin à une table, ne soyez pas surpris si les convives perçoivent une différence entre les deux flacons. Ils ont en mémoire un vin doucement réchauffé par la température du restaurant alors que la bouteille qui remonte juste de la cave sera beaucoup plus fraîche.
  • L’ambiance du restaurant influe sur nos sensations. La lumière bleu fait ressortir le côté minéral du vin quand le rouge permet de percevoir sa rondeur.
  • La forme du verre tulipe ou ovoïde, la hauteur de la chambre d’oxygénation sont essentielles. On veillera à sa transparence, sa finesse et à une bonne hauteur du pied pour ne pas troubler nos sens par les odeurs de la peau.
  • La façon de tenir son verre modifie nos sensations. L’équilibre s’obtient en pinçant en haut du pied et surtout pas en le saisissant par le calice, une mauvaise manière qui réchauffe inutilement le breuvage.
  • Enfin Philippe Faure Brac souligne les interactions entre le vin et les plats. La force d’un vin, la puissance des tanins diminue avec les mets épicés et gras. Il conviendra de s’en souvenir au moment de proposer un accord à son client.

Une fois les bases posées, nous sommes passés aux travaux pratiques avec le matin l’objectif de comprendre l’évolution dans le temps d’un vin au travers de la dégustation comparée de deux millésimes 2012 et 2006. L’après-midi apportait un regard sur le terroir avec un balayage de la région depuis les Médoc au Nord jusqu’au Margaux au sud en passant par les territoires les plus éloignés du fleuve les Listrac et les Moulis.

Les apprenants travaillent dans le plus grand calme, concentrés sur leurs sensations, leurs émotions. Philippe Faure-Brac partage son savoir avec passion et générosité. Il donne les clés, il encourage ses élèves à décrire leur ressenti, à utiliser les mots du vin et surtout à imaginer le plat idéal pour accompagner la boisson.

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En pratique, les trois vins étudiés le matin se sont révélés très démonstratifs – il s’agissait de Château Fontis, Belle-Vue et Tour de Pez

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l’examen visuel:  la couleur, la concentration et son évolution. Sur la photo du Château Belle Vue, on voit assez bien la robe rouge cerise teintée de violet du 2012 perdre de son intensité, de sa coloration et prendre une frange orangée sur le 2006._dsc9367

Premier puis second nez : Arôme de fruits noirs, notes fumées

Examen gustatif: Le 2012 sur le fruit, tannique et parfois une légère astringence. Le vin demande à vieillir. Le 2006 a gagné en élégance et subtilité. Les tannins sont plus fondus, plus souples.

A la dégustation, le Château La Tour de Pez, nous amène déjà sur le sujet de l’après-midi : le terroir. La propriété de 30 hectares de ce Saint Estèphe est né proche de l’estuaire sur deux type de sol : des graves girondines et des marnes argilo-calcaire. Ses coteaux mieux exposés que ceux des deux vins précédents donnent un vin plus fin doté d’une large gamme aromatique. Son 2012 sur le fruit, riche en arômes avec des notes de poivre, de cannelle et de girofle. Le 2006 a muri en finesse, subtilité et élégance.

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La pause déjeuner organisé par les élèves de l’école Ferrandi reste un temps de travail, ludique et gourmand, mais sérieux. Notre professeur distille ses anecdotes, ses bons souvenirs. Il donne quelques clés pour se sortir de tout défi, de tout challenge. Il nous invite à penser aux couleurs, comme l’association Sauternes et fruits, le vin rouge avec les plats en sauce. Il élargit le débat aux accords inédits comme le whisky sur le fromage, l’eau de vie sur le munster. Pour conclure il nous donne sa botte secrète : le champagne, un des rares vins capable d’accompagner un repas dans sa globalité et de nous sortir des situations impossibles.

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La sélection du déjeuner sur le millésime 2011

La sélection du déjeuner sur le millésime 2011

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Très vite, nous reprenons la dégustation comparée. Il nous reste à découvrir, dans l’ordre :

  • Médoc :             Château de Panigon – Château L’Argenteyre
  • Haut-Médoc :   Château Cambonla Pelouse – Château Fontesteau
  • Listrac-Médoc : Château Liouner- Château Lestage
  • Moulis :             Château Guitignan – Château la Garricq
  • Margaux :         D’Arsac – Paveil de Luze
  • Pauillac :           Fonbadet – La Fleur Peyrabon
  • Saint-Esthèphe : Sérilhan- Plantier Rose

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Balade virtuelle en terres médocaines, un 360° du Nord est au Sud-Est et retour par l’estuaire de Margaux à Pauillac. Ce faisant, nous allons rencontrer différents types de sols et d’expositions. Comme nous le montre Christine Darmuzey à l’aide d’échantillons, les sols Médocains se composent de graves sédimentaires accumulées au cours du temps. On trouve à la fois des graves calcaires, des mélanges de quartz et petits galets et en bord d’estuaire des graves garonnaises plus massives. La géologie différencie donc les terroirs de même que la proximité du fleuve qui régule le climat. Plus on s’éloigne de l’eau et plus le vin perd en finesse. L’exercice de l’après-midi une dégustation d’un seul même millésime permet de mieux comprendre.

Regard sur les sols, les graves

Regard sur les sols, les graves

Bien sûr, chacun gardera en mémoire l’influence de l’élément variétal. Les Médoc sont des assemblages où domine le Cabernet-Sauvignon, parfois le Merlot et ou le Petit Verdot vient apporter sa puissance aromatique. Ce cépage tardif à la maturité difficile vient apporter une touche originale aux vins, incontournable chez les meilleurs.

Chaque viticulteur maîtrise son propre assemblage et peut même le modifier selon les années. Encore un élément de plus pour faire des crus bourgeois des vins de propriétaires dotés de leur propre personnalité. Chaque domaine raconte sa propre histoire. Nous sommes partis sur un 2010, un très beau millésime ensoleillé et plein d’énergie qui donne un vin équilibré prêt à boire pour certains et à conserver encore quelques années en cave pour d’autres.

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Il serait long et fastidieux de livrer ici tous les commentaires de notre journée. Je n’en restitue que l’essentiel :

  • Les vins tanniques appellent les plats en sauce, les mets gras, le canard
  • Les vins virils affectionnent la cuisine mijotée, le fromage et les olives noires
  • Le Margaux élégant, aux tannins soyeux, pourrait accompagner un poisson comme le rouget
  • Le Pauillac aux tannins fins mais musclés copinerait bien avec une grillade aux sarments
  • Le Saint Estèphe demande une cuisine canaille, une belle terrine, une côte de bœuf.

Notre journée s’achève par un rapide tour de table, retour d’expérience sur les échanges du jour. Les participants plébiscitent la formation, heureux d’avoir pu pour un moment s’éloigner du quotidien pour replonger dans l’univers de la sommellerie pure. Ils ont aimé l’ambiance studieuse mais détendue laissant à chacun le loisir de s’exprimer. Un grand merci à monsieur Philippe Brac, enthousiaste professeur et merveilleux passeur de savoir.

La note finale : la séance photo en images.

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Worldsom quelques informations :

  • L’école représente la branche sommellerie de BEST – Bordeaux Ecole Supérieur de le Table
  • Centre de formation du Lac, 10 rue René Cassin , Bordeaux
  • Contacts: Sylvie Brunoro information@worldsom.bordeaux.cci.fr  
  • Référente de Formation: Christine Darmuzey

Le Bistrot de l’imprimerie : la table de la Team Machenaud

Famille et Rugby, les deux piliers du Bistro de l’imprimerie. L’équipe constituée de Bertrand Machenaud, de son fils Maxime, le joueur du racing 92 et ses deux frères occupe le terrain, depuis juillet 2015. Le bistro tout en longueur se divise en trois espaces, le premier niveau, la plateforme et le bar. Impossible de commencer la soirée sans un verre entre potes, au comptoir, pour discuter du dernier match. Tu échanges sans chichi avec la bande à Machenaud, les copains de toujours, ceux du rugby et les nouveaux du quartier.

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Ensuite, seulement, tu t’installes à table, confortablement, pour partager la cuisine généreuse et gourmande du chef David Grandclaude. Il propose un bon mix entre une cuisine contemporaine et les spécialités régionales de tante Mumu. C’est un passionné qui aime son métier et ses produits. Il travaille devant toi, des produits bons et frais. Il se fait livrer les poissons entiers et taille lui même les jolis pavés pour le menu du soir._dsc7911_dsc7919 _dsc7921 _dsc7931

La carte balance entre modernité et traditions, entre tartare de dorade et œuf cocotte au foie gras. Le filet de maigre de ligne cuit sur la peau se présente avec une fondue de poireaux mais aime copiner avec des pommes dauphines dodues et croustillantes. Pas vraiment light mais tellement régressif ! Tu peux même les manger avec les doigts, croquer dans la croûte dorée et la vider à petit coup de langue ! J’adore ! Tu finis gourmand et classique avec une trilogie de crèmes brûlées ou bien le carpaccio d’ananas.

Le midi, tu viens pour la formule à 16 € entrée + plat + dessert ou le plat du jour à 11€, la vraie bonne affaire. Pense à réserver ou à venir en début de service, à ce tarif, c’est complet tous les jours.

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Le chef David Grandclaude et un copain

Le chef David Grandclaude et un copain

 

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  • Bistrot de l’imprimerie
  • 98 Rue Fondaudège, 33000 Bordeaux
  • 05 57 83 38 24

Atelier Tapas avec Signé Aquitaine

Sur une invitation de Chef Jésus, nous étions quatre blogueuses réunies en mode réflexion pour la prochaine édition de Bordeaux So Good. Notre mission : imaginer des tapas à partir d’une sélection de produits fabriqués en Aquitaine et mis en avant au marché de producteurs du Hangar 14 le week-end du 18 au 20 novembre.

Chef Jésus nous a reçu à Cuis'in les Ateliers

Chef Jésus nous a reçu à Cuis’in les Ateliers

Valérie Sebban, chef de projet et Véronique Hucault, coordinatrice territoriale à L’ARDIA, l’association qui fédère les entreprises autour de la marque Signé Aquitaine, nous avaient préparé un marché gourmand. A nous de choisir parmi les superbes fromages brebis et chèvre de la maison Onetik, les terrines des charcuterie Berthon, les conserves fines H.Piquet le caviar Sturia et le panier de légumes et autres spécialités régionales.

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Très vite, Patricia du blog lesplatsdepat.canalblog.com et Gaëlle de http://monbonheurgourmand.com/habituées à l’exercice se lancent dans une idée, très inspirées par le magnifique étal. Magali de http://ma bulle2gourmande.canalblog.com/ ne perd pas de temps non plus.

Un peu déstabilisée par cette offre très canaille de pâtés, de terrines et de gésiers, je cherche désespérément une préparation à base de poisson. C’est tout bon, j’ai trouvé une terrine d’esturgeon au wakamé qui va me sauver. Adepte du cru, du produit brut et de la simplicité, je pense à une verrine de légume de saison, de la fraicheur et du croquant, associée à l’esturgeon-wakamé puissant et parfumé. J’y ajoute de la pomme verte pour l’acidité. Chef Jésus toujours à l’écoute et de bon conseil me propose d’aérer la rillette d’esturgeon avec de la chantilly. C’est parti._dsc9560_dsc9564

Le résultat : une brunoise de radis, pomme du limousin et navet boule d’or cuit à l’étouffé, vinaigrette au citron. Quenelle de chantilly à la rillette d’esturgeon et caviar on the Top. Radis et pomme verte en déco. Facile à réaliser et très frais. A la maison, j’ai repris l’idée en remplaçant le navet boule d’or (sans goût) par du chou-fleur cru complètement décortiqué. C’est super bon et la saison commence juste.

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Les filles ont terminé, nous shootons les tapas avant de commencer la dégustation. Les fromages sont magnifiques. Coup de cœur pour le bleu Basque Ondua à la jolie pâte délicatement persillée. Les rillettes de canard, les pâtés sont excellents. Gourmandise finale, le caviar vintage de la maison Sturia, une longueur en bouche merveilleuse, un parfum iodé incomparable. Ce fut un vrai bonheur de travailler et de déguster ces produits. Et puisqu’acheter local, c’est trendy, ne nous gênons pas. La richesse de la région est immense.

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Cigare à la rillette d’esturgeon et caviar, création de PAT

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Fondue de poireaux et de tomme brebis/chèvre, une idée de Magali

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Achard de carottes et pomme Granny, Nuage de bleu on top. Verrine signée par Gaëlle

 

Pour conclure, focus sur l’ARDIA et sa marque commerciale Signé Aquitaine.

L’ARDIA se définit comme une association de 105 industriels Aquitains de l’agroalimentaire. Elle représente les entreprises auprès des pouvoirs publics, organise la promotion des produits de ses adhérents en B to B au travers de salon comme le SIAL ou Exp’Hotel. L’ARDIA accompagne ses membres dans leur développement, leur démarche d’innovation et de formation. L’association participe à Bordeaux So Good au travers d’un stand au marché de producteurs du Hangar 14

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Valérie Sebban de l’ARDIA

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Les services proposés par l’ARDIA à ses adhérents

 

Univers, Surprise, Sans-souci et Vigor : les chevaux, stars des vendanges à Pontet-Canet

Château Pontet-Canet, le 29 septembre, second jour des vendanges. Dans la cour arrière du château résonnent des bruits singuliers : cliquetis des mors, raclements des sabots et surtout les voix des meneurs fermes et caressantes. Trois attelages sont préparés pour le transport des raisins. Ici le cheval travaille, il n’a pas vocation à promener les touristes ni à faire le beau au pré pour amuser les journalistes. C’est un vaillant, un athlète, capable de tirer trois fois son poids.

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A Pontet-Canet, le cheval a fait son retour en 2008 comme un acteur essentiel de la conversion en bio du domaine. Convaincu de la dangerosité des pesticides de synthèse, Jean-Michel Comme, le directeur du domaine, a repensé les méthodes de culture de la vigne, suivant les prescriptions de Steiner, l’inventeur de la biodynamie. Les sols, les vignes sont soignés en suivant le calendrier lunaire à l’aide de préparations homéopathiques dont la célèbre 501 à base de bouse de vache fermentée. Ces préparations sont faites à partir de fumier produit sur la propriété par le troupeau de trois vaches et un taureau du domaine. La démarche ne relève pas du folklore mais de la philosophie de la biodynamie qui encourage la recherche d’autosuffisance et la fabrication sur site des nutriments nécessaires à la culture.

Parallèlement à l’arrêt des pesticides, le directeur a cherché une alternative à l’utilisation du tracteur qui fragilise les ceps et tasse exagérément les sols. La solution du cheval de trait s’est imposée lorsque la distance de la parcelle travaillée le permet. Aujourd’hui, les six traits Bretons et les deux percherons participent aux divers travaux de labourage, de désherbage, de pulvérisation et tout naturellement aux vendanges. Ils interviennent sur la moitié du domaine à raison d’environ trois heures par jour, un peu plus en période de vendange. L’abandon du tracteur s’est fait progressivement, le temps de former les duos meneur-cheval et de retrouver les gestes oubliés avec la mécanisation.

Ce matin, nous partons donc avec Robert Cédric, le responsable des chevaux, vers une parcelle de Merlot proche du Château. Sans connaître l’emplacement des parcelles, chacun repère facilement les vignes de Pontet-Canet identifiable aux ponts ou entrelacement des branches terminales de la plante. Cette technique imaginée par Jean-Michel Comme permet de limiter le nombre de tailles d’une plante qui telle une liane pousse sans fin. Le pont contrarie la pousse et donnent une jolie forme de cœur à certains plants.

Départ pour la Vigne

Départ pour la Vigne

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Autre Spécificité de Pontet-Canet : les herbes folles. Il serait impossible d’arracher à la main l’herbe et les plantes qui sont revenues avec l’arrêt des pesticides chimiques. La nature reprend ses droits. On voit même ressurgir des espèces locales disparues des campagnes comme le poireau sauvage. La vigne offre un visage presque charmant, totalement différent de la rigueur stalinienne des propriétés voisines.

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Revenons à notre matinée, les vendangeurs nous attendent. L’équipe est composée en majorité de portugais, des habitués. Le groupe travaille sous la responsabilité de José qui distribue les taches et indique à chaque coupeur son rang. Les femmes et les hommes avancent rapidement, remplissent leur cagette et la chargent sur le dos du porteur, un pour quatre coupeurs. Le porteur prend en charge le raisin jusqu’à la charrette où Surprise patiente en attendant le top départ pour retourner à pleine charge au Chai porter les précieux grains. Ceux-ci sont aussitôt élevés par transpalette à hauteur du premier étage du bâtiment. La vendange y sera trié rapidement et stockée en cuve bois où béton. L’ensemble du procédé respecte le principe de la gravitation naturelle afin de préserver la qualité des raisins.

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José, responsable de l'équipe vendangeurs

José, responsable de l’équipe vendangeurs

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Nous pourrions penser que la présence du cheval ne change pas fondamentalement la vendange. Assise sur la carriole, aux côtés du meneur, je comprends qu’il en est tout autre. En premier, il y a la belle complicité entre l’homme et son cheval. A l’écurie, en phase de préparation, j’assiste à des séances de bisous et de câlins entre les duos. Plutôt sympa et apaisant pour commencer la journée._dsc8397

Ensuite, dans la vigne, en attente, le cheval anime et crée une atmosphère de travail plus chaleureuse, plus humaine.

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Lorsqu’il repart vers le chai, aucune fumée nauséabonde ni bruit mécanique. Nous traversons les chemins de terre aux sons d’une joyeuse cacophonie de clochettes, de bruits de sangles, de frottements d’essieu et de fers griffant le sol. Ambiance totalement inattendue, bucolique, presque irréelle.

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Le plus émouvant, ce sont les encouragements du meneur. L’homme parle à son cheval comme à une enfant qui fait ses premiers pas, son premier tout de vélo. Il utilise des petits mots courts, simples, un langage que le cheval comprend.

  • Allez ma belle, marche, allez.Vas-y. C’est bien. Continue. Trotte si cela te fait plaisir. Voilà doucement, allez, attention à la petite côte. Te fais pas avoir.

Génial ! Jamais entendu cela avant. Petite parenthèse de pur bonheur dans une journée. Last but not least l’attelage attire la sympathie des voisins. Les voitures se rangent sur son passage, saluent en souriant, habituées aux va et vient des chevaux.

Si le trajet de la vigne au Chai nous téléporte deux siècles en arrière, l’arrivée au Château nous ramène à la réalité, nous sommes bien en 2016. Travailler en biodynamie ne signifie pas l’exclusion des technologies modernes. Le matériel utilisé au chai en témoigne. Tant pis pour les roundupsupporters qui associent vin Bio et militant bobo-cool. Ici Jean-Michel Comme a réussi à concilier les exigences du monde de l’ultra-luxe, de l’excellence des Grands Crus Classés au respect de l’homme, du sol et du raisin.

Déchargement de la vendange au Chai

Déchargement de la vendange au Chai

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Pour trier la vendange, Pontet-Canet associe un matériel performant et l’irremplaçable contrôle humain. Le raisin est élevé vers la table de tri où s’affaire une équipe de quatorze personnes. En premier, les trieurs écartent les feuilles, les grappes abimées et autres débris. Le tapis roulant achemine les grappes vers l’érafloir qui sépare les baies du pédoncule, partie végétale dont les notes herbacées pourraient donner de l’amertume au vin. Les grains passent ensuite sur une table de tri vibrante ou un autre groupe de personnes retire les raisins non conformes et les minis résidus de rafle. En dernier le raisin est légèrement foulé avant d’être déversé une des 32 cuves béton situées à l’étage inférieur. La cuve remplie, les mouts, pourront commencer leur processus de macération. L’opération dure environ un mois avec des contrôles réguliers et des remontages deux fois par jour pour arroser le chapeau formé par les peaux en suspension.

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Premier tri pour écarter les grappes abimées et les feuilles

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Tri des baies manuel pour enlever les résidus de rafle et les vilains raisins.

Dans la vigne, la vendange continue environ une douzaine de jours. Les conditions climatiques sont excellentes, temps sec et ensoleillé dans le Médoc. D’une façon générale, 2016 a bénéficié d’une bonne météo : printemps humide certes mais un fort ensoleillement en août et septembre et quelques pluies bienvenues en fin de cycle. Le raisin est magnifique, charnu et sucré, plein de promesses. Patience tout de même, il faudra encore attendre deux ans avant de découvrir ce millésime qui s’annonce superbe.

L'élaboration d'un grand vin se fait en deux années. Ici le 2015 encore en chai de vieillissement. Dégustation réservée aux professionnels.

L’élaboration d’un grand vin se fait en deux années. Ici le 2015 encore en chai de vieillissement. Dégustation réservée aux professionnels.

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Pontet-Canet, quelques informations techniques

Source : www.pontet-canet.com/

  • Appellation : Pauillac
  • Superficie : 120 Hectares dont 81 en vignes
  • Géologie : Sol : graves du quaternaire
  • Cépages : Cabernet Sauvignon 62%, Merlot 32%, Cabernet Franc 4%,
  • Petit Verdot 2%
  • Age moyen des vignes : 40-45 ans
  • Mode de Culture : Certifié Biologique et Biodynamique
  • Densité de plantation : 9500 pieds par hectare
  • Engrais : Fumure composté (si nécessaire)
  • Taille : Guyot double médocaine
  • Vendanges : Manuelles, en cagettes